20 mai 2010

Une logique de paupérisation

Chaque jour apporte son lot de sombres nouvelles.
On savait en France, la croissance durablement en berne, la dette d'Etat prolifique, le chômage quasi irréductible, l'assurance maladie en faillite chronique, les retraites de plus en plus menacées...
Parallèlement à cette molle déconfiture, et contrairement aux promesses réitérées du gouvernement, les dépenses publiques continuent leur dérapage : en 2009 elles ont encore augmenté de 3,8% pour atteindre le seuil de 56% du PIB. Que penser dans ce contexte, des engagements vertueux à ne pas dépasser 0,6% par an en 2011, 2012, 2013 ?
En plus des dépenses directes, on creuse de nouveaux trous, en recourant massivement à l'emprunt et aux opérations de cavalerie. Hier, la ministre de l'économie annonçait que la France s'apprêtait à garantir 111 des 750 milliards d'euros du fonds européen supposé faire face à la crise des états de la zone euro. Les optimistes pourront toujours se rassurer en imaginant à l'instar de madame Lagarde, que cette somme colossale « n'aura pas d'impact sur le déficit public ou sur la dette de la France puisqu'il ne s'agit que d'une garantie... »

Incapable d'enrayer la machine à dépenser, l'Etat cherche désespérément des recettes nouvelles.
Les Socialistes psalmodiant leur éternel refrain, conseillent « de prendre l'argent là où il est », de « faire payer les riches ». Cédant peu à peu à la pression, Nicolas Sarkozy laisse désormais filtrer que les « Hauts Revenus » et « Le Capital » seront mis à contribution supplémentaire pour tenter de combler l'abîme du système de retraites, dont il est dores et déjà décidé qu'on continuera de tout mettre en oeuvre, pour faire perdurer l'assise véreuse.
Le fameux bouclier fiscal, à peine opérationnel, commence donc à se fissurer. Les taxations en cours de préparation seront en effet, selon toute probabilité, exclues du champ de l'illusoire protection à laquelle l'Etat avait consenti, pour prémunir les contribuables contre les excès de ses propres attaques. Avec un aplomb qui atteint des sommets d'hypocrisie, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre affirme que le principe du bouclier n'est pas entamé mais au contraire « solidifié ». La preuve : puisque ces nouvelles taxes exceptionnelles ne donneront pas droit à restitution dans le cadre du bouclier fiscal, c'est bien le signe que ce dernier continue d'exister ! Qui peut s'étonner du peu d'entrain des grosses fortunes à regagner la France ?

En bref, on s'apprête à pomper les quelques richesses encore visibles pour tenter de combler les gouffres gigantesques de l'Etat-Providence. En attendant, les dirigeants cherchent à occulter ces abimes, en saupoudrant dessus de la monnaie de singe, espérant ainsi restaurer un peu de confiance sur les marchés. Evidemment cela ne suffira probablement pas. Pas plus que l'invocation rituelle des contrôles et des sanctions pour coincer les méchants spéculateurs qui rodent paraît-il comme des vautours.
Enfin, tandis que la monnaie européenne amorce une descente rapide, le spectre d'une baisse des salaires prend forme, insidieusement. Déjà appliquée en Espagne, la mesure est évoquée désormais régulièrement en France, dans les débats sur le sujet.

Au total, on assiste en ce moment à un curieux spectacle, à l'échelle planétaire :
Les pays occidentaux qui ont inventé le libéralisme, ont presque réussi à le vider de sa substance et à l'exténuer, à force de le plomber de mesures sociales et de bureaucratie. Au lieu d'en faire un constat réaliste, ils renient leur foi, et  n'ont de cesse de flétrir avec un bel unanimisme le modèle qui leur a donné la prospérité. Et pour le soigner, ils lui appliquent avec opiniâtreté des cataplasmes empoisonnés, aggravant l'asphyxie.
Pendant ce temps, les pays émergents qui sortent peu à peu d'un long « sommeil dogmatique », sont en train de décoller enfin, et commencent à s'enrichir à grande vitesse, à mesure qu'ils déversent le libéralisme économique dans leurs régimes autrefois sclérosés par l'autocratie et les archaïsmes. O tempora, o mores....

2 commentaires:

c'est Jeff ici a dit…

Socialist governments must lie and continue to lie because history has shown that socialism inevitably either fails or ends up causing death and injury to millions of people. The lie here in the US is that Health Care Reform will not increase the deficit. That lie is already unraveling as the artificial constraints placed on the cost estimating process are proving to have been designed to produce a low, false estimate of cost.
Your tax shelter situation France is parallel to Mr. Obama's claim that we can keep our old health insurance plans while simultaneously creating market conditions that will make it impossible for health insurance companies to offer those plans!!
More taxes is always the answer. "Take it from the rich" the battle cry of socialism and the end of socialism always comes when it runs out of other people's money.
Emerging economies with liberal economic polices and low regulation will eventually over take the West unless we wake up.

David CABAS a dit…

Comme l'a dit Jacques Généreux l'esprit de Munich régnait sur Bruxelles, la nuit du 9 et 10 mai 2010, les responsables politiques européens avaient le choix entre le déshonneur et la guerre ! Ils ont choisit le déshonneur et ils auront la guerre !

Alors qu'il pouvait déclarer la guerre au intérêt financier, à la finance folle, à la spéculation! Ils ont choisi l'austérité pour rembourser un dette injuste !

Citoyens, les responsables politiques se sont couchés et capituler en rase campagne, nous devons reprendre la bataille afin de mettre en œuvre un vrai alternative afin de remettre les banques à leurs place!

Vous voulez connaitre le rôle des établissements bancaires et financier dans la crise financière alors rejoins moi mon groupe http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

Nous devons soutenir les alternatives afin de nous libérer de l'empire de la finance de la City de Londres et de Wall Street à New York.

David CABAS
http://www.davidcabas.fr