09 août 2010

Jerry Day


Déjà quinze ans que l'ineffable Jerry Garcia (1942-1995) est parti sur la grande route ! Nombre d'aficionados continueront longtemps à se sentir orphelins de ce bon papa du rock and roll, qui savait si bien "faire des miracles comme on fait des chansons" (pour reprendre une belle expression d'Alain Gerber).
Là bas, en Californie, où avaient blanchi prématurément sa tignasse de hippie et sa barbe de philosophe, certains auraient rampé sur le ventre pour assister à l'une de ses séances de sortilèges. Lui, en dépit d'une tendance à l'embonpoint, n'avait rien d'une star boursouflée. C'était un gars tout ce qu'il y a de simple et d'aimable, un genre de plouc génial, dévoué corps et âme à la musique.
Let It Rock. Grâce à Dieu sans doute, des bandes, semble-t-il récemment exhumées par la famille, redonnent un peu le goût de ces enchantements, par le truchement d'un concert enregistré en 1975. Le père du Grateful Dead, était juste entouré de quelques musiciens avec lesquels il tournait, en marge du vaisseau amiral. On trouve le subtil pianiste Nicky Hopkins trop tôt disparu, et un duo rythmique associant John Kahn à la basse et Ron Tutt à la batterie.
C'est une magnifique occasion de se remettre dans l'oreille les moelleux soli à la guitare du Pape des DeadHeads, et son chant si doucement écorché; cette musique qui sait si bien susciter des rêves de soirées d'été ensoleillées, et envahir l'esprit songeur de douce sensualité, et d'un brin de mélancolie...
On peut dire qu'on en a pour son argent. Pas un morceau de moins de 5 minutes (et encore, c'est un solo de piano), le sommet étant une reprise du grand classique stonien Let's Spend A Night Together qui étire sur plus de 18 minutes ses chaudes et envoûtantes digressions. Parmi les trésors sortis de l'obscurité, on trouve évidemment quelques perles bien rondes et suaves du tandem Garcia/Hunter, tirées du répertoire du Dead (Friend Of The Devil) ou bien de la carrière solo de Jerry (Sugaree, They Love Each Other), mais aussi plein d'autres choses passionnantes (Let It Rock de Chuck Berry, ou le sublime I'll Take A Melody, d'Allen Toussaint...). La prise de son est comme toujours soignée aux petits oignons et donne aujourd'hui encore très un beau résultat (HDCD s'il vous plait). Bref un bijou à posséder quand on est fan, et franchement, comment ne pas l'être ?
Depuis 8 ans, aux USA, on a pris l'habitude de commémorer la date anniversaire de sa naissance, le 1er août, qu'on appelle désormais Jerry Day. Quant au 9, c'est le jour de sa mort...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bON AU PROCHAIN CONGRES "RAMONE-PTH" TU ME PRËTES, un CD de ce sgars là, que je ne meure pas idiot. RAMONE