08 mai 2012

Appel à contre-courant


Derrière les commémorations consensuelles du 8 Mai, se noue un épisode climatérique de la vie de notre pays.
Ce n'est certes pas que le président de la république fraîchement élu manque de perspective ou d'ambition. Au contraire, elle paraissent si présomptueuses, ou bien d'une telle naïveté qu'elles sidèrent : «Le 6 mai doit être une grande date pour notre pays, un nouveau départ pour l'Europe, une nouvelle espérance pour le monde.» (Tulle 6/05/12).
Advienne que pourra ! L'avenir jugera...
Encore abasourdi par ce doux délire, c'est en parcourant le Wall Street Journal que je prends connaissance d'un appel signé par 21 économistes français, paru juste avant le scrutin présidentiel. Il n'y va pas par quatre chemins et a évidemment peu de chance d'inspirer la nouvelle politique française. Mais il y eut tant d'initiatives venant de l'autre bord, dont les médias se sont fait un tel écho, que je me permets modestement ici de lui donner le mien, infime, mais qui sait ? Les petits ruisseaux finissent parfois par donner de grandes rivières... Et l'esprit de liberté ne doit jamais se résigner à l'abandon.

« Le programme de François Hollande et de ses amis socialistes procède de motivations démagogiques, mais qui sont illusoires et destructrices : augmenter le SMIC au lieu de libérer les énergies, punir les riches au lieu d'inciter tout le monde à l'effort productif, dépenser pour stimuler la croissance (en fait pour acheter des clientèles) au lieu d'utiliser au mieux les ressources. Le socialisme n'a jamais réussi, sous sa forme extrême - le communisme - comme sous sa forme plus modérée – la social-démocratie. Il est en effet incontestable que la prospérité est étroitement corrélée au degré de liberté économique.
Comment peut-on encore, au XXIème siècle, après des décennies et des siècles de réflexion et d'expériences, croire à des recettes qui relèvent plus de la magie incantatoire que de la science ? Comment peut-on croire que l'Etat peut manipuler l'économie comme le ferait un conducteur de locomotive en poussant quelques manettes ? Comment peut-on imaginer qu'il suffirait de fabriquer ex nihilo des unités monétaires irréelles pour que les hommes se mettent à produire plus ? Comment croire qu'un État peut promouvoir la croissance par le seul fait qu'il dépense plus, sans se rendre compte qu'il prélève par l'impôt ou par l'emprunt les ressources nécessaires à ses gaspillages et à ses dépenses démagogiques?
La croissance ne se décrète pas, elle est le résultat non planifiable des décisions et des actes innombrables d'individus capables d'efforts et d'imagination. Mais pour cela il est indispensable de ne pas freiner leurs élans par des contraintes réglementaires paralysantes ou des impôts spoliateurs. C'est dire que la politique socialiste qu'un François Hollande ferait si, malheureusement, il accédait au pouvoir suprême, avec le soutien de ses alliés inévitables - communistes et écologistes - ne pourrait produire que la stagnation économique, un chômage et une pauvreté accrus, un endettement public insupportable.
Il est tragique qu'on puisse penser qu'on va améliorer le sort de certains en punissant et en spoliant les autres. Nous sommes tous solidaires dans une société humaine et il est dans l'intérêt de tous d'inciter chacun à donner le meilleur de lui-même. La France souffre depuis des décennies d'une faible croissance, d'un chômage élevé, mais aussi du manque d'espoir qui frappe en particulier les plus jeunes. Malheureusement, nous ne sommes pas sortis du socialisme, des étatistes de droite ayant succédé aux étatistes de gauche. Pour rendre l'espoir aux Français il n'y a qu'une solution : sortir du socialisme. Y rentrer plus profondément ne pourrait être qu'une funeste erreur… »
Les signataires s'engagent en tant qu'économistes professionnels et n'appartiennent à aucun parti politique
Florin Aftalion (ESSEC), Charles Arnoux (Univ. Aix-Marseille), Jacques Bichot (Univ.Lyon-3), Gérard Bramoullé (Univ. Aix-Marseille), Jean Pierre Centi (Univ. Aix-Marseille), Liliane Debroas (Univ. Aix-Marseille), André Foursans (ESSEC), Georges Gallais-Hamonno (Univ. Orléans), Jacques Garello (Univ. Aix-Marseille), Guido Hülsmann (Univ. Angers), Georges Lane (Univ. Paris-Dauphine), Jacques Lecaillon (Univ. Paris-2-Assas), Jean-Didier Lecaillon (Univ. Paris-2-Assas), Bertrand Lemennicier (Univ. Paris-2-Assas), Henri Lepage (Institut Turgot), Jean-Yves Naudet (Univ. Aix-Marseille), Patrice Poncet (ESSEC), Alain Redslob (Univ. Paris-2-Assas) Pascal Salin (Univ. Paris-Dauphine), Anne Tassy (Univ. Aix-Marseille), Alain Wolfelsperger (Science-Po Paris)

21 commentaires:

tippel a dit…

la presse française se garde bien de diffuser ce manifeste.

Anonyme a dit…

C'est vrai que la Grande-Bretagne et l'Irlande, pourtant royaumes du libéralisme, se portent à merveille....Lamentable cet aveuglement libéral....
Eric

Anonyme a dit…

L'erreur fondamentale de ce raisonnement (si on peut appeler ça comme ça) est là : ce n'est pas la social-démocratie qui ne marche pas, c'est le Capital qui, en n'en faisant qu'à sa tête, fait en sorte que ça ne marche pas, nuance. Le libre-échange ne peut marcher qu'entre des états de niveaux sociaux et économiques semblables (comme au tout début de l'UE, à 6 ou 7), sinon c'est l'anarcho-capitalisme actuel qui met en concurrence (déloyale) des milliards d'êtres humains, les travailleurs européens avec les chinois et indiens payés deux bols de riz. On aboutit alors inévitablement à une dérèglementation sociale et un démantèlement des droits et des protections des travailleurs européens. L'Europe (ou sinon la France seule) doit donc absolument protéger son économie comme le font la Chine et les USA avec des mesures protectionistes intelligentes, sous peine de continuer d'être le dindon de la farce de la mondialisation.
Eric

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Cher Eric, vous auriez pu citer également l'Allemagne, les Pays Bas, la Suède, et hors d'Europe le Canada, qui ne s'en sortent pas si mal en appliquant des recettes d'inspiration libérales, en tout cas à l'opposé de celles proposées par les socialo-cocos français (cf récent reportage sur France 2). S'agissant de l'Irlande, elle a longtemps figuré parmi les pays les plus pauvres d'Europe, pour devenir le 2è plus riche en 2007, grâce là aussi à des recettes libérales. Elle est certes en crise, mais regardez de près, elle commence à se redresser, en faisant une priorité de la réduction du déficit public, et sans se livrer au matraquage fiscal (idem pour l'Angleterre). Regardez l'Espagne, et comparez ce qu'elle était devenue en appliquant des recettes libérales, avec ce qu'elle est aujourd'hui, après avoir renoué avec celles du socialisme (je ne vous ferai pas l'injure de vous citer tous les pays qui ont sombré dans la pauvreté et l'oppression au nom du socialisme, d'ailleurs ce serait trop long).
Ne vous en déplaise, « le Capital » comme vous dites (relents marxiens sans doute...) se porte aujourd'hui très bien dans les pays découvrant le libéralisme, sans être encore plombés par l'Etat Providence (c'est même spectaculaire, comme une expérience de laboratoire qui réussit).
Pour ces pays, le libre échange est très profitable, au moins pour un temps. Il agit selon le principe des vases communiquant, allant des plus riches aux plus pauvres, ça devrait vous plaire ! Quand on ouvre les vannes, il y a évidemment des turbulences, mais on aurait pu anticiper, pour en limiter les effets en attendant qu'à terme les choses s'équilibrent. Ce n'est certainement pas en érigeant de nouvelles barrières qu'on résoudra le problème. Évidemment, c'était plus confortable quand tous ces pays végétaient sous la chape socialiste ! Certains beaux esprits trouvaient même épatant la gestion de Mao qui garantissait un bol de riz à chacun de ses concitoyens (à l'exception bien sûr des ennemis de la cause, qu'il massacrait par millions...) Aujourd'hui, selon vous ils en sont à deux bols grâce au capitalisme. Même en acceptant votre vision pessimiste, c'est quand même deux fois plus qu'avec le socialisme !
Bien à vous et merci de l'intérêt que vous portez à mon "raisonnement".

Anonyme a dit…

Intéressant. Effectivement, si j'étais chinois ou indien, je serais sans doute favorable au libre-échange (encore que, il enrichit globalement ces pays mais avec de fortes inégalités, c'est l'une des limites des libéraux de ne raisonner qu'en "global"). Problème, je suis français. C'est drôle car voila un point commun que vous avez avec le nouveau président démocratiquement élu. Lui aussi s'interdit le protectionisme, au nom de l'internationalisme cher à la gauche (http://www.youtube.com/watch?v=wiaakIoG2Qc). Vous en avez d'autres et vous le verriez si vous ne raisonniez pas selon des clivages dépassés (franchement, "socialos-cocos", on se croirait en 1981 ! Les socialistes français sont bien plus proches de l'UMP que du PC). Vous me parlez de la Suède, savez-vous que c'est le pays européen avec la France où l'on paye le plus d'impôts ? Oui, vous le savez puisque M. Sarkozy l'a dit durant le débat. Vous me parlez aussi de l'Espagne. Mais comme en Grèce, les sociaux-démocrates locaux ont hérité d'une gestion calamiteuse de la droite. Les programmes immobiliers d'Aznar, c'est exactement les subprimes qui sont à l'origine de la crise que nous connaissons et c'est exactement ce que voulait faire M. Sarkozy avant que la crise ne l'en empêche (on l'a échappé belle !). Vous mettez en avant l'antienne libérale de la réduction des "déficits publics". Mais 1) sans vous soucier de ce qui se cache derrière ça (moins de policiers, de places en crèche, des classes et des bureaux de poste qui ferment....) et de la souffrance que ça représente pour beaucoup de gens et 2) sans dévoiler qu'une grande partie de la dette est illégitime puisque constituée par des intérêts (la fameuse loi de 1973 qui oblige les états à emprunter auprès de banques privées à des taux moins avantageux qu'auprès de la banque centrale). En conclusion, je dirais que vous êtes, avec ces économistes, un idéologue (attention, ce n'est pas une insulte, on a droit de l'être) puisque vous considérez qu'en tous temps et tous lieu, quel que soit le contexte, ce sont les mesures libérales qui doivent être mises en place. Et que lorsqu'il y a crise, c'est que toutes les conditions n'étaient pas réunies, exactement comme le faisaient les communistes, dont vous vous avérez être le stéréo inverse.
Cordialement
Eric

tippel a dit…

Simple rappel les socialistes espagnol ont gouvernés de 2004 à 2011. On pourrait voir aussi pour la Grèce leur part de responsabilité sur les 10 dernières années !

Anonyme a dit…

Et ? Les "socialistes" espagnols qui sont infiniment moins socialistes que les "socialistes" français, n'est-ce pas, M. Tippel ?
Pour en revenir une dernière fois à l'article et à l'appel de ces économistes idéologues adorateurs de l'école de Chicago, je voulais aborder les "contraintes". Ah, les "contraintes" ! Sauf que ce que ces gens appellent "contraintes" pour les employeurs sont en fait des avantages sociaux et des protections pour les travailleurs (congés payés, salaire minimum, droit du travail, etc). Ils ne se placent donc que du point de vue de l'employeur. En détricotant le droit du travail, on fait du salarié une variable d'ajustement. Bonjour la précarité, le CDI devenant l'exception. Comment dans ces conditions acquérir ou même louer un appartement, fonder une famille....? Mais de toutes ces questions bien accessoires pour eux, les libéraux en ont-ils quelque chose à faire ? Leur "problème" à eux, ce sont les statistiques "globales" et indicateurs d'efficacité financière. Le peuple, kezako ?
Eric

Anonyme a dit…

Oups, je relis l'article...."le socialisme n'a jamais marché, sous sa forme extrême - le communisme" - EXACT - "ou sous sa forme modérée - la social-démocratie -" et là on S'ETRANGLE ! Au contraire, elle est toujours venu au secours des catastrophes engendrées par le capitalisme dérégulé (dans les années 20 et dans la crise que nous traversons - sauvetage des banques notamment -). Si ce n'est pas du fanatisme, je ne sais plus ce que c'est.
Au revoir
Eric

tippel a dit…

"elle est toujours venu au secours des catastrophes engendrées par le capitalisme dérégulé"
je n'ai le temps de vous répondre mais là, vous poussez fort la mémé dans les orties. C'est un prof d'éconnomie de 5eme syndiqué au Snes qui vous l'a dit ?

tippel a dit…

Pas besoin de regarder les Etats tenus par des socialistes, les villes et régions tenues par la gauche sont au bord de l'explosion avec leurs dettes abyssales dues à leur mauvaise gestion et leurs dépenses pharaoniques, leurs emplois fictifs de fonctionnaires territoriaux à seul but électoral, les impôts des régions vont battre celui des revenus ! Alors pour la bonne gestion, financière la gauche ferait mieux de balayer devant sa porte !

Anonyme a dit…

Comptes sociaux équilibrés sous Jospin, déficit contenu, certes dans une période de croissance. Doublement de la dette sous la droite. Je comprend votre désarroi actuel (ça va passer, avec le temps on s'habitue, vous verrez) mais ça ne doit pas autoriser à travestir les faits.
Eric

tippel a dit…

Première tricherie de François le Vertueux qui n’aime pas les riches mais appartient, quoiqu’il en prétende, à cette "infâme" catégorie. Le quinquennat socialiste commence effectivement par un acte socialiste normal, par un mensonge! Ils n’ont donc pas changé ! De Jean Noël Guérini, qui n’a rien fait, rien pris et qui est nécessiteux, à Jean-Pierre Kucheida qui est obligé de prendre la carte de crédit des autres pour faire ses achats. l Ce nouvel UMPS a publié au Journal officiel ses biens immobiliers d'une valeur de 1,17 million d'euros, pas de valeur boursière ni collections diverses. Ses biens immobiliers se répartissent entre une maison à Mougins (Alpes-Maritimes) évaluée à 800 000 euros et deux appartements à Cannes de 230 000 et 140 000 euros. Avec 30.000 euros de revenu mensuel de ses divers mandats, le Mitterrand nouveau déclare ne posséder que «divers meubles» d'une valeur de 15 000 euros et fait état des sommes déposées à la date de la déclaration, le 15 mars 2012, sur trois comptes courants (8 000 euros) ainsi qu’un contrat d'assurance-vie de 3 500 euros. Un pauvre Français moyen dont ne s’occupera pas le "Canard Déchaîné" ou son frère, "le Nouvel Observateur". A croire que la politique appauvrit sévèrement les politiciens de gauche!
Avec le licenciement du journaliste Pierre Salviac, pour un tweet, certes maladroit, nous voila enfin rentrée dans le cœur du système. Et là ça ne rigole pas pour plaire au couple présidentiel de la France apaisé. Quand c'était Carla et Nicolas, nous pouvions tout dire tout écrire ... Nous y voila dans la pensée très unique....

Anonyme a dit…

Toujours pas digéré ? J'espère pour vous que vous avez quand même une vie en dehors de ces rancoeurs, sinon cela doit être bien triste pour vous. "François le Vertueux" diminue ses émoluments de 30% pour lui et ses futurs ministres, là où l'ancien locataire, illustrant son "travailler plus pour gagner plus", s'était augmenté de plus de 100%. Et ses enfants ne seront pas présents lors de l'investiture. Ca peut paraitre peu mais c'est déjà beaucoup du point de vue du symbole. Allez, continuez d'enrager, j'adore !
Eric

Anonyme a dit…

Mais moi Eric vous me fatiguez
Vos réactions quasi insultantes envers qui n'a pas la même conception que vous de la chose politique , vos arguments péremptoires et primaires me lassent ainsi que votre obstination pénible à vouloir avoir le dernier mot, comme si cette performance était gage de vérité

Anonyme a dit…

Ah oui, pardon pardon....

tippel a dit…

On se calme mon petit ERIC on fait d'abord son pipi ça soulage, et maintenant on respire à fond ! ce soir on se couche de bonne heure et plus de message la nuit. BONNE NUIT FLAMBY A... DEMAIN !

Anonyme a dit…

C'est un coriace le tippel.....Et dédaigneux et vulgaire avec ça....Il contribue à salir la page de son poto, en plus....Pas facile d'élever le débat avec des énergumènes pareils.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Eric, Anonyme, ne me dites pas que vous ne voyez pas l'indécence de la déclaration de patrimoine de M. Hollande. Déclarer 1,2 millions d'euros alors que le seuil de l'ISF est de 1,3, c'est une plaisanterie. S'il avait ne serait-ce qu'une once de savoir vivre, après tous les discours qu'il a tenus sur les riches, il évaluerait ses biens de manière à payer cet ISF.
Quant à la réduction de son salaire, il faut être bien naïf pour y voir autre chose qu'un foutage de g... Si l'augmentation décidée par Nicolas Sarkozy était véritablement répréhensible, il eut fallu pour être crédible réduire d'au moins 50% le montant des émoluments...

Anonyme a dit…

De toute façon, les hauts dignitaires socialistes sont la plupart des hypocrites: Mme "Rothweiler" serait actionnaire d'une banque de l'ouest de la France lui procurant un revenu d'environ 3.000.000 d'euros par an. Et notre président n'aime ni les riches ni les financiers!
Gérard-Auguste.

namaki a dit…

pour en revenir au patrimoine de notre nouveau président, 800 000 euros pour une maison à Mougins, ce n'est pas beaucoup pour la région, de même pour le prix des appartements à Cannes ! Mais il me fut rétorqué qu'il ne possédait en fait qu'un tiers des dits appartements (et peut-être même de la maison)... Il suffit de faire une SCI ... normal qu'il ne dépasse pas le seuil des 1,3 M ! Je m'étais fait la même réflexion ! Nous nageons encore en pleine hypocrisie.

chri a dit…

Toute cette bile...