06 mai 2012

Hollande : 1, France : 0


Et bien ça y est !
Les distillateurs de haine ont gagné (d'une très courte tête). A leur instigation, les Français ont choisi de courir le risque du glissement vers l'abîme, plutôt que de réélire un homme que la propagande n'a cessé par pur principe, cinq années durant, et à tout propos, de présenter sous un jour odieux (qu'on me pardonne ce soir quelques outrances et un titre à la mesure de mon dépit; c'est peu de chose à côté de tout qui fut déversé ces derniers temps pour tenter de salir la réputation du chef de l’État sortant...)
Le « peuple de gauche », qui a démontré lors de cette campagne, qu'il incarnait plus que jamais l'intolérance, l'esprit de clan, et la morale étriquée de petit-bourgeois a donc réussi à rallier quelques crédules désorientés pour porter au pouvoir le bureaucrate, l'énarque, le politicard. Celui qui représente mieux que quiconque tout ce qu'on nous présente habituellement comme détestable, qui plus est, au service d'une idéologie autrefois mortifère, aujourd'hui simplement faisandée. Celui qui n'a aucune expérience en dehors des grenouillages de parti, celui-là même dont l'ancienne épouse affirmait qu'il n'avait jamais rien fait, et que ses « chers amis » qualifiaient de « problème », quand ils n'évoquaient pas à son sujet la mollesse d'un flan ou le charme microscopique d'une fraise des bois !
Aujourd'hui, tout ce petit monde, rassemblé aux basques du grand homme par la force des choses, se transforme en une nuée de courtisans zélés. Le discours a bien changé. Il est passé du quolibet à la flagornerie. Chacun y va de son compliment. La distribution des portefeuilles et des prébendes va commencer... Il faut voir accourir tous ces gens sans vergogne, comme un seul homme !

Mais, puisqu'il est difficile d'attribuer à François Hollande le talent de galvaniser les foules, puisqu'il ne déclenche guère l'enthousiasme, et pas vraiment d'espérance, force est de reconnaître que Nicolas Sarkozy doit sa défaite au moins autant à ses propres faiblesses qu'aux mérites de son adversaire.
Car pour le coup, il a vraiment déçu une bonne partie de ceux qui lui ont fait confiance. Passons sur ses erreurs de communication, qu'il lui eut pourtant été si facile d'éviter. Positionné au vu de ses propositions comme un libéral (au sens français du terme), il aura une fois encore trahi cette cause et cédé aux sirènes keynésiennes ou socialisantes. En pure perte. 
A une ou deux exceptions près, sa politique et restée enfermée dans les dogmes étatistes les plus classiques. Face à la crise, les résultats ne furent guère convaincants, même si le spectre de la faillite du pays a été temporairement repoussé.
Dans la même veine, sa stratégie audacieuse d'ouverture à la gauche se révéla un échec cuisant. Quel intérêt avait-il donc à tenter de rallier des gens qui n'ont eu de cesse de le haïr quoiqu'il dise et quoiqu'il fasse ? Non seulement ce fut inefficace, mais personne ne lui en sut gré, bien au contraire. Moralité : on ne traite pas avec la gauche. Sectaire elle est, sectaire elle reste.
Vis à vis du Front National et des problématiques qu'il soulève, la stratégie sarkozienne fut totalement incohérente. Lui ou ses proches ont souvent parlé comme Marine Le Pen, ont fait des œillades appuyées à ses électeurs, et dans le même temps, ont continué de traiter le FN lui-même comme un parti infréquentable. C'est peu dire que l'ouverture en ce sens n'a pas fonctionné non plus ! Tandis qu'au PS on se vautre dans les compromissions avec les enragés du drapeau rouge et les nostalgiques de 93, et qu'on ose appeler cela « désistement républicain », à droite on croit bon, par je ne sais quelle pudibonderie, de s'enfermer dans un stupide rejet d'un parti qui représente peu ou prou 15% des électeurs !

En définitive, au cours de son mandat, Nicolas Sarkozy n'aura fait qu'appliquer à la marge, ce qu'il avait annoncé. Suffisamment pour continuer d'être qualifié de laquais du Grand Capital, mais pas assez pour décrasser le pays de ses funestes lubies. Plus que jamais, une question taraude : A quoi bon mettre en avant des idées si ce n'est pas pour les mettre en pratique ? Curieux paradoxe en France, qui veut que les élus fassent si souvent le contraire de ce qu'on attend d'eux...
Faudra-t-il à l'instar de Tony Blair en Angleterre, que la vraie révolution libérale vienne de la gauche, puisqu'elle ne peut venir de là où on l'espère ? On risque d'attendre longtemps hélas, vu l'archaïsme du socialisme français, attaché qu'il est au boulet de l'Etat-Providence et toujours sous l'emprise de l'aliénation communiste.

Il y a au moins une chose qui porte à la consolation lorsqu'on est affligé par le résultat de cette élection : il n'y a plus guère de risque d'être déçu désormais ! Le petit père Hollande, au regard si soyeux sous ses paupières en capotes de fiacre, ne peut désillusionner que ses propres partisans. Soit par un sursaut de pragmatisme mitterrandien, il va les tromper en faisant l'inverse de ce qu'ils attendent, et il sera même jouissif pour ceux qui n'ont jamais cru à ses promesses, de le voir manger son chapeau dans les instances internationales, soit il appliquera comme prévu son calamiteux programme et c'en est fait de ce qu'il restait de prospérité et d'importance pour notre pays. Ce sera l'appauvrissement généralisé, la déchéance pour tous, la médiocrité à tous les étages. Le socialisme quoi...
Une chose est sûre, si le changement annoncé était évidemment un leurre, l'avenir c'est maintenant. Il n'y aura pas d'état de grâce...

10 commentaires:

Anonyme a dit…

mais la servilité générale des populations et des journalistes extasiés donne déjà la nausée

tippel a dit…

Trés juste billet, hélas........

Anonyme a dit…

pour moi c'est une déchéance totale, et revoir Fabius, Ayrault, Ségo, et Yannick Noah (et tes impôts Yannick !!!..);, je suis triste tout simplement, déçu aussi par Sarkozy et son mandat... fallait leur rentrer dedans d'emblée pendant que tous les gens qui lui avaient fait confiance le soutenaient, ne pas s'ouvrir à gauche (on n'avait pas voté pour çà ), rester un peu plus digne eu égard à la fonction (Carla et moi tralala... grotesque). je suis déçu c'est tout. RAMONE

Anonyme a dit…

allez voir sur You Tube "Bourdin" interview Sarkozy sur BFMTV, ces p... de journalistes. RAMONE

Anonyme a dit…

Vous pardonner de quelques outrances ? Mais vos "billets" ne sont remplis que de ça ! Et pour le coup, d'une haine recuite injustifiée pour quiconque a un minimum de bonne foi et de connaissances politiques et économiques. Il n'a pas commencé que d'emblée, vous ne lui donnez aucune chance. Quelles promesses ? Des réformes cosmétiques qui ne coûteront pas un rond (mariage gay, droit de vote aux étrangers....en vigueur dans d'autres pays européens, je croyais que pour la droite il était bon de suivre le mouvement et de faire comme les autres, mais pas là visiblement), un contrat de génération basé sur le mécanisme d'exonération de charges cher à la droite (ruineux et parfaitement inefficace)....Quand à la tranche d'impôt à 75% et l'embauche de profs et policiers, il s'agira simplement d'un juste rééquilibrage après cinq ans de casse. En somme, je ne vois rien là-dedans de bien révolutionnaire et susceptible de nous plonger dans un scénario à la grecque agité par une droite aux abois. Pour le reste, il ressort de votre prose et de votre ton que la gauche au pouvoir, aux yeux de nombreux électeurs de droite, constitue toujours une sorte d'anomalie, comme quelque chose qui serait accidentel et illégitime. C'est pourtant le jeu de la démocratie et il faut toujours l'accepter. Maintenant, si cela est vraiment trop douloureux, pourquoi ne pas profiter des avantages de la mondialisation en suivant à la lettre le conseil lancé à une époque par le finaliste malheureux : "La France, aimez-la ou quittez-la" ? Je vous laisse à votre rancoeur.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Anonyme, je n'en attendais pas moins de vous ! Il est vrai que dans la France en passe d'être vitrifiée par le socialisme, la critique devient sans doute pour vous et vos amis inutile, voire indésirable. Si vous voyez de la haine dans mes propos et n'êtes pas choqué par toutes les ordures jetées au visage d'un président pendant cinq ans, ça confirme la sévérité de votre hémianopsie (hélas, les lunettes roses n'arrangent rien) !
Quant aux réformes annoncées – si tant est qu'elles se fassent – elles seront à n'en pas douter « un nouveau départ pour l'Europe, une nouvelle espérance pour le monde » (comme a osé en toute modestie l'affirmer dans son premier discours le candidat fraîchement élu Hollande).
Si vous pensez que le mariage, institution bourgeoise s'il en est, pour les homosexuels et le droit de vote aux étrangers soient des mesures fondamentales par les temps qui courent, et de nature à renforcer la cohésion sociale d'un pays déchiré, alors allons-y gaiement ! Quant au reste, si c'est de nature à redresser la France comme la Corrèze, alors c'est sûr, vive le changement (http://lecercle.lesechos.fr/presidentielle-2012/221144027/correze-quel-est-bilan-politique-francois-hollande) !
Pour finir, ce n'est pas d'être au pouvoir qui s'avère une anomalie, c'est tout simplement d'être encore socialiste, après tout ce que l'histoire nous a appris sur les calamités qu'il a engendrées partout. Maintenant, si vous daignez m'accorder le droit d'exprimer encore ces idées, souffrez que je reste encore quelque temps en France, pays de Montaigne, Montesquieu, Chateaubriand, Tocqueville et j'en passe...

tippel a dit…

"La haine injustifiée et la connaissance politique et économique" cher anonyme, là, vous feriez bien de lire d’autres lectures que la gloire à venir du socialisme français. Je pense à vos amis socialistes au pouvoir, des Zapatero aux Ben Bella et Ben Ali en passant par les Honecker, les Fidel Castro, et autres Papandreou, sans oublier les Robert Mugabe, incapables mais "démocrates" au sens socialiste, tous des amis de cette gauche française donneuse de leçon, qui ont freiné mon envie de socialisme. Lorsque je pense que ce parti socialiste voulait nous refiler DSK, avec toutes les casseroles qu’il traînait avec lui, bien connues de tous ces défenseurs des droits de l’homme, « des chiennes de garde », des moralisateurs professionnels et des défenseurs des pauvres! Mais voilà, le champion toutes catégories, futur Président d’une république exemplaire, fut victime aux USA d’un odieux complot capitaliste qui arrêta le vol du faisan vers les sommets. Ah, la méchante droite haineuse recuite injustifiée!!!!

Par rapport aux écoles privées : elles devraient êtres interdites aux enfants des apparatchiks socialistes. Quant à celles et ceux qui ont célébré cette victoire comme en 1981, un drapeau rouge ou africain à la main, ils ont bien fait de le faire tout de suite parce qu'il est probable que, dans un temps proche, ils n'auront plus envie de le faire... Pour ce qui est de votre conseil: « la France, aimez-la ou quittez-la", vous devriez le savoir, il vient du FRONT NATIONAL. Les drapeaux français brûlés à Toulouse contre la forêt de drapeaux nord africains place de la Bastille ont fait le tour de la blogosphère. Ca commence bien pour « le vivre ensemble »!
Vous parlez du « jeu de la démocratie» et vous dites "qu'il faut toujours l'accepter" j’ai voté pour le Front National et pas pour Sarkosy. Mais je dois dire que jamais un président ne fut autant attaqué le lendemain de son élection en 2007. Son plus grand crime: il disait vouloir remettre de l’ordre dans ce pays…. On connaît la suite.
La gauche crie au scandale demande de la démocratie et pourtant que de mensonges, de contre vérité. Le parti socialiste et toute la gauche et l’extrême gauche avec lui disposent désormais dans notre pays de la Présidence de la République, de celle du Sénat, de celles de tous les Conseils régionaux sauf l’Alsace, des deux tiers des Conseils généraux, de la mairie de Paris et de celles d’une majorité de villes dont Lille, Lyon, Toulouse, Nantes.
La gauche et l’extrême gauche dominent totalement les médias, les syndicats, l’éducation, la culture et enfin la magistrature. Vous êtes vraiment à plaindre !

Anonyme a dit…

Tissu d'aneries ! Question casseroles, l'UMP est au moins aussi corrompue que le PS. Concernant les pouvoirs, quand la droite les avait tous, cela ne la gênait pas beaucoup, mais c'est de bonne guerre que d'utiliser cet argument pour apitoyer le pèquenot. Il vous reste la police, l'armée, le Medef, le Figaro, TF1 et surtout le plus grand des pouvoirs : celui de l'argent.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Merci Tippel pour votre fidélité et votre soutien. Ce qui me frappe toujours avec la Gauche prétendument si vertueuse, c'est sa propension à minimiser ses turpitudes en les comparant à celles dont elle accuse les autres : « l'UMP est aussi pourrie que le PS », « nous allons cumuler tous les pouvoirs mais les autres aussi l'ont fait » belle consolation !

Anonyme a dit…

Arrêtez, je vais pleurer ! Elle ne les aura sans doute pas bien longtemps, "tous les pouvoirs" (si elle les a), étant donné la fréquence élevée des élections locales ou nationales dans notre pays.....Tippel, voter pour un parti qui depuis un bon moment fait campagne sur l'anti-"ultralibéralisme mondialisé" et la lutte contre "l'UMPS" pour ensuite venir applaudir les articles d'un partisan forcené de ce système dérégulé, bravo pour la cohérence !