20 juin 2012

Tomber de rideau


Lorsque le président Obama donne des leçons d'économie, à l'Europe, ce sont tous les poncifs keynésiens qui ressortent. Est-ce vraiment encore crédible ? N'aurait-il pas mieux à faire à l'heure où la dépense publique ronge plus que jamais son pays, où le chômage galope durablement au dessus de 8%, où les agences de notation envisagent une nouvelle dégradation de leur note, et où l'on apprend qu'en Amérique, le revenu net médian des citoyens a chuté de 7,7% en 3 ans.
Loin de tirer leçon de son incapacité à changer le destin de son peuple, il persévère à vouloir lui administrer le même traitement, et réclame un nouveau plan de relance par l'Etat, toujours plus d'impôts... on croirait entendre François Hollande !

A l'instar de nombre d'aficionados un peu désabusés, l'acteur Donald Sutherland récemment interrogé sur les atermoiements du gouvernement américain, y va de son petit couplet : « Les démocrates ne sont pas parfaits, mais ils sont moins menteurs que les Républicains.. » Il a tout compris, le bougre !
Artiste engagé : est-ce donc devenu synonyme de mouton de Panurge ?

En France, la chape socialiste est en passe de vitrifier les esprits. On dirait qu'une brume épaisse est en train de se répandre sur le pays. Un rideau tombant lourdement après la fin d'un spectacle. A part deux ou trois histoires de tweet et quelques anecdotes politiques dérisoires, complaisamment amplifiées par les médias à bout d'inspiration, il n'y a plus ni débat, ni perspective, rien qui vaille...
Le nouveau gouvernement a du mal à passer des mots à l'action. Déjà les promesses emblématiques commencent à s'évanouir : taxe sur les transactions financières, euro-bonds, recrutements de fonctionnaires, tout ça est ajourné, reporté aux calendes ou amendé. Mais en réalité tout le monde s'en moque, y compris les tartarins de l'insurrection, sonnés par leurs défaites électorales. Pendant ce temps, l'Europe continue de s'effriter lentement en dépit de beaucoup de gesticulations, de vœux pieux, mais plus que jamais sans projet politique, sans dessein, sans aspiration.
Sévèrement remis en place par madame Merkel, méprisé par Poutine, raillé par David Cameron, poliment désavoué par le G20, emprunté par l'avalanche de pouvoirs que lui confère une démocratie cacochyme, et par tant de responsabilités pesant sur ses épaules, le président de la république semble déjà se dégonfler. La morgue devient guimauve et les ambitions se mettent à rétrécir. L'été qui arrive à peine sous le tintamarre informe de la musique en fête, s'annonce lourd et maussade, quand au quinquennat, il risque de paraître bien long...

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