06 mars 2014

Poupées russes

Dans la crise que traverse la Crimée, la froide et implacable organisation dont fait preuve la Russie de Vladimir Poutine contraste avec les gesticulations tonitruantes mais désordonnées des nations occidentales.
La première sait manifestement ce qu'elle veut, tandis que les autres braillent des exigences contradictoires, sans donner l'impression d'avoir les moyens de les imposer.

L'Europe est bien éparpillée en la circonstance. Son absence chronique de cohésion, ses inquiétantes dérives financières confèrent au soutien qu'elle prodigue à l'Ukraine un caractère illusoire (d'où diable tire-t-elle les 11 milliards d'euros qu'elle annonce pouvoir débloquer à son profit ?). Pire, les prétendues valeurs, le modèle de société sur lesquels elle fonde son argumentation sont en voie de délitement. Ils ne convainquent plus les peuples qui la composent, comment pourraient-ils avoir un impact sur d'autres ?
Les Etats-Unis quant à eux sont en passe de perdre leur leadership sur la scène internationale. L'intervention destinée à favoriser l'installation d'une démocratie en Irak en 2003 reste leur dernière démonstration de force, la dernière preuve d'une réelle détermination et d'un vrai dessein géostratégique, fut-il sujet à controverses...
 
L'aspiration au renouveau et au "changement" de la république d'Ukraine est plus qu'hasardeuse. Il est bien difficile de se faire une opinion sur le sens des rebellions qui agitent le pays, et sur les buts poursuivis par les differentes factions qui s'affrontent. Depuis la chute de l'Union Soviétique, les dirigeants qui se sont succédés ont surtout brillé par leur inefficacité, leur propension aux malversations, ou leur autoritarisme maladroit. Aujourd'hui certains voient comme héroïques les foules qui sont parvenues à chasser du pouvoir le président Ianoukovitch, élu à peu près démocratiquement. Que diraient-ils de faire de même avec le chef de l'état français qui ne recueille plus que 16% d'opinions favorables, et dont la politique insensée déchire le pays en même temps qu'elle le ruine ?

A chacun sa vérité...

2 commentaires:

CLAUDE a dit…

je trouve qu'actuellement nous nous rapprochons à grands pas de la RUSSIE

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Merci de votre fidélité, Claude.
Je crains hélas que vous ayez raison !