12 avril 2017

Dans le ciel


Sur une corde au bord d'un abîme insondable
Dans les airs affrontant le vertige et la peur
S’élance sans un bruit, tout en grâce et lenteur
Celui qui fit d’un fil un lien avec le diable

Lorsqu'il vient à danser, c'est sur le ciel qu'il table
Pour accomplir enfin son rêve de hauteur
Si loin de ces pygmées, fourbus de pesanteur
Que sous ses pas ailés la gravité accable

Est-il rien d’aussi beau que ce voltigeur fou
Parcourant l’infini, seul, crâne, mais debout
Repoussant la raison par son geste imbécile ?

Est-il dans notre monde empreint de vanité
Plus sublime qu’un acte apparemment futile
Et pourtant si chargé de notre éternité ?

Inspiré par les exploits de Philippe Petit, qui traversa notamment l'espace entre les tours jumelles du World Trade Center en 1974. Aventure qui fut magnifiée par le film the Walk réalisé par Robert Zemeckis en 2015.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne m'exprime habituellement pas sur la qualité des textes de notre amoureux de la liberté. Il faudrait que je le fasse si souvent que cela en deviendrait ennuyeux pour les lecteurs des commentaires.
Mais cette fois, je me permets une entorse.
Quel beau texte
Il m’évoque "les oiseaux de passages" de Jean Richepin, beau poème chanté par Brassens". Ce poète anarchiste est enterré dans le cimetière de Pleneuf (côte d'Armor).
Première tombe en entrant à gauche et sans croix que ma grand mère m'interdisait de regarder car c'était un poète du diable.
Et, je ne sais pourquoi, se poème raisonne par sa pureté lexicale, dans une association pour moi mystérieuse au dormeur du val de Rimbaud pourtant si différent et en même temps si semblable.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Quel magnifique compliment ! Merci ! Richepin, Brassens, Rimbaud, cette compagnie me plaît au plus haut point.