19 mai 2017

Macron : Acte II

Sous une noria crépitante de flashes et de caméras, devant des forêts de micros affamés de scoops, dans un concert ronflant d'analyses et de commentaires lénifiants voire insipides, s'installe le nouveau Pouvoir, désigné en quelque sorte par le peuple, au terme d'un scrutin présidentiel des plus étranges.

Après l'intronisation « sans faute » mais un tantinet pompeuse du nouveau président, vient la nomination d'un premier ministre et de son gouvernement.
Quelques atermoiements en coulisse ont retardé l'évènement. Un délai causé officiellement par la patiente dissection des parcours, la décortication intransigeante du passé fiscal, judiciaire, moral des impétrants putatifs.
Mais enfin, ça y est ! Voici réunis les hommes et les femmes qui vont gouverner le pays, répartis selon une stricte parité sexuelle, et tout auréolés de leur quasi sainteté.
Ils sont censés, selon un dosage subtil, représenter toutes les composantes de la société et tous les horizons politiques ou presque.

Pour quoi faire, c'est désormais la question qui vient sur toutes les lèvres.
Il y a beaucoup de vœux pieux, et beaucoup de contradictions dans le programme bien intentionné qui fut porté par le candidat Emmanuel Macron. Il y a beaucoup d'oppositions entre les différentes tendances qu'incarnent toutes ces personnes, et la Presse cruelle a beau jeu de mettre à jour des incohérences au sein même des individus, dans leurs convictions affichées en fonction du temps...

Surtout, il y a l'échéance des élections législatives qui attend tous ces intrépides révolutionnaires en marche. Qu'en sortira-t-il ?
Certains prophétisent une majorité pour le Président.
L'effondrement des partis classiques auquel on assiste rend cette hypothèse probable, mais de quelle majorité s'agira-t-il ? Est-il possible de construire si vite sur des décombres fumants, quelque chose de solide ? Est-il possible d'engager des actions fortes et déterminées avec une équipe formée à la hâte, en piochant de ci de là des personnes caractérisées avant tout par leur sens de l'opportunité, la malléabilité ou l'indécision de leurs convictions, et qui furent parfois rejetées en leur nom propre clairement par les électeurs ?
Ce sont là toutes les questions qui se posent. Pour l'heure, 45% des Français seulement font confiance au président élu. L'état de grâce n'aura donc pas lieu. Mais rien n'interdit une éclaircie à venir, qu'il ne reste donc plus qu'à attendre et à espérer.
Le 18 juin inscrira le début d'un nouveau chapitre à cette aventure rocambolesque...

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