30 novembre 2020

Stabat Mater


Tout départ est un déchirement
Et dans celui sans voix d’une mère
C’est toute une immensité amère
Qui monte crûment

Aujourd’hui tout est vain, tout s’efface,
La lumière au bord des horizons
Les jours joyeux, les belles saisons
Et le temps qui passe

Une partie du monde s'éteint
Le cœur est mortellement atteint
Mais l'Espoir demeure

Car aux limites de l'infini
Ou aux confins de l'esprit, pour Lui
Ce n'est jamais l'heure

05 novembre 2020

Encore trumpé...

Ça y est, “ils” ont probablement réussi cette fois à venir à bout de "la bête". Encore quelques heures ou jours de suspense mais les jeux semblent faits. Donald Trump devra selon toute probabilité bientôt quitter la Maison Blanche, bon gré, mal gré.


“Ils”, c’est toute cette foire aux lobbies bien-pensants, politiquement corrects,
démocrates à l'américaine, libéraux à l’anglo-saxonne, black lives matter, occupy wall street, anti-spécistes, LGBT, féministes, femen, me-too, écolo-bobos, alter-mondialistes, réchauffistes, médias partisans, showbiz engagé,  gauchistes et intellos de tout poil, qui sont vent debout contre le président élu en 2016.
Durant quatre années qui leur parurent une éternité ils n’ont eu de cesse avec un a priori sous-cortical à la Pavlov de le faire chuter, faisant obstacle à toutes les mesures qu’il tentait de mettre en œuvre, ridiculisant systématiquement toutes ses interventions, essayant même d’obtenir sa destitution pour des motifs grotesques.

Peu importait les résultats qu’il obtenait en matière économique ou sur le front du chômage. Peu importait ses efforts pour préserver les intérêts de son pays face à l’ogre chinois ou à la menace iranienne. Peu importait en somme qu’il tint ses promesses. Ces gens n’avaient qu’une haine revancharde primale à la bouche et à l'esprit, qu'ils purent déverser à jet continu, en toute impunité. Il est clair qu'ils n’ont que faire de la réalité et de l’esprit pratique, seuls les principes idéologiques comptent. A l'instar des procès en sorcellerie, c’est au nom de ces derniers qu’ils avaient condamné sans appel et quoiqu'il fasse le vilain Donald.

Fort d’une base électorale solide et fidèle, il leur tint tête, n’hésitant pas à fanfaronner, et à les provoquer, se croyant à tort invincible. Il semblait presque y être parvenu en dépit de la force de frappe médiatique colossale qui le pilonnait sans cesse.
Comme en 2016, Trump s'est battu comme un lion et a fait une fois encore mentir les instituts de sondages, dont on peut douter de l’impartialité si ce n'est de la compétence. Mais il va être terrassé par le mainstream bien-pensant qui vitrifie tout sur son passage, quitte à préférer porter à la Maison Blanche un vieillard cacochyme, à la sénilité avancée et à la probité douteuse. Sans doute sera-t-il plus malléable. On a vu ça en France avec le président “normal” Hollande. Triste souvenir... Ça ne présage rien de bon, et l’Amérique apparaît plus divisée que jamais en deux moitiés de plus en plus irréconciliables.

Le COVID-19 fout le bordel même dans les élections, on l'a vu avec nos municipales complètement ratées. Contrairement à ce qu’on dit, Trump ne pouvait pas grand chose pour casser la progression du virus. Il a tout misé sur les vaccins et allégé avec efficacité les réglementations pour accélerer la recherche et les essais cliniques. L'avenir lui donnera peut-être raison... mais trop tard ! Aux USA, la responsabilité incombe autant aux autorités locales que fédérales. Toujours est-il qu'à l'occasion de l'épidémie, le système des votes par correspondance, a pris des proportions assez surréalistes. Comment ne pas avoir un doute sur la régularité d’un scrutin dans lequel plus d’un tiers des bulletins échappe à tout contrôle sérieux ?

Tout cela est révélateur hélas de la déconfiture et de l’auto-destruction du monde occidental. Il vacille sur ses fondations et des fissures annonciatrices de catastrophes se font jour un peu partout. Le coronavirus est un révélateur parmi d'autres, de ce délabrement général.
De l'autre côté l'Asie s'éveille. Elle a pris très tôt la mesure de l’épidémie, elle croit plus que jamais à son modèle et ne passe pas son temps à remettre en cause son passé, sa religion ou sa culture. Elle a l’avenir devant elle.
Nous sommes de facto entrés dans une période de grands troubles et de grandes turbulences. L’Amérique risque d’aller de plus en plus mal, ce qui est sans doute beaucoup plus dangereux pour la planète que le réchauffement climatique. L’Europe quant à elle, particulièrement dévastée par la pandémie, existe de moins en moins en tant qu’entité. Les quelques liens qui unissaient les nations se disloquent peu à peu. Il n’y a plus, si tant est qu'il y en eut, de dessein commun en dehors d’une bureaucratie qui pèse de plus en plus, et de dettes qui s’accroissent de manière vertigineuse. L’immigration non contrôlée, le terrorisme, les révoltes sociales incessantes contribuent à désagréger un édifice déjà fragile.


Aux States, si le Président et la Chambre des Représentants seront aux couleurs du Parti Démocrate, les Républicains devraient toutefois garder le Sénat et une Cour Suprême plutôt de leur côté, même si elle se doit d’être au dessus des partis. Un semblant de pluralité sera préservé dans cette démocratie fracturée. Joe Biden quant à lui n’a pas beaucoup de temps pour convaincre, dans un contexte très tendu et avec un programme erratique, débordant de bonnes intentions et de promesses angéliques mais sans ambition. Dans 2 ans, il y aura de nouvelles élections pour renouveler la Chambre des Représentants et tout peut à nouveau basculer...
En attendant, le temps va paraître long à certains car au moins avec Trump on ne s’ennuyait pas...

03 novembre 2020

Techno Parade

En France, la technocratie nous réserve sans cesse de nouvelles surprises. Pas très bonnes au demeurant.
Quand on croit apercevoir une lueur au bout de l’infernal tunnel réglementaire, l’espoir est rapidement déçu et on plonge de plus belle dans l’opacité et l’absurdité.

On craignait que l’impéritie du gouvernement face à l'épidémie de coronavirus ne nous pousse tôt ou tard au re-confinement. C’est chose faite. Nous revoilà emprisonnés pour trois nouvelles plombes.
A ceci près que nos dirigeants rantanplan  dans leur souci de vouloir bien faire, pour protéger notre santé tout en préservant l’économie, ont cru bon de ménager quelques espaces de liberté. Le retour des auto-attestations, qui auraient réjoui Père Ubu, fait ainsi la part belle aux exceptions, aux dérogations et aux cas de force majeure.
Mais cet inventaire aussi émouvant par son angélisme qu’il est horripilant par son souci du détail, se heurte à un problème majeur: celui des commerces. Étrangement cela n’avait guère créé de difficulté lors du premier confinement. Tous les magasins avaient été fermés, hormis ceux vendant des produits de première nécessité, à savoir alimentation et pharmacie. Les grandes surfaces proposant des marchandises très variées, dont beaucoup de produits alimentaires, restèrent quant à elles ouvertes, y compris leurs rayons de vêtements, livres, disques, bricolage, produits de beauté… Et personne ne trouva vraiment à redire.

Cette fois, ça ne passe pas.
La première rébellion fut
celle des libraires. Déjà en perte de vitesse depuis l'essor du commerce en ligne et des livres électroniques, ils n’acceptent pas de se voir à nouveau pénalisés tandis que d’autres non. Face à cette levée de boucliers imprévue, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’intimer illico aux grandes enseignes polyvalentes l’ordre de fermer leurs rayons “culture”. Comme le claironna derrière son joli masque fleuri l'inénarrable Roselyne Bachelot, "Il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces". Et en réponse à une remarque objectant que tout ceci allait doper encore un peu plus la vente sur Internet, elle enfonça le clou en appelant carrément au boycott de ceux qu’elle ne peut contraindre : “N’achetez pas de livres sur les plateformes numériques !” Au passage, elle annonça triomphalement de sa voix stridulante de Castafiore qu'elle allait sous peu infliger de nouvelles "contributions financières" aux sites web diffusant du contenu musical ou cinématographique en streaming, dans le but prétendu de "soutenir la création française..." Après avoir flingué les petits commerces et noyé les grandes surfaces sous un écheveau de règles ineptes, elle entend bien se servir, par pur souci égalitaire, sur le dos des bêtes immondes qui osent encore faire des bénéfices... De là à interdire purement et simplement Amazon & Co de fonctionner, comme lors du premier confinement, il n'y a qu'un pas... qui sera franchi sous peu, n'en doutons pas, par les syndicats zélés !

De fil en aiguille, c’est une bronca qui se lève dans le pays. Les maires s’y mettent en exigeant que les petits commerces urbains puissent rester ouverts, et ils prennent même des arrêtés s'opposant frontalement aux directives gouvernementales. Monsieur Castex, Ministre en Chef tonne au micro de TF1, dénonçant une attitude irresponsable. Il affirme qu’il n’y aura pas de passe-droit, et pour tenter d'amadouer l’opinion publique, il déclare avec un sérieux pontifical, que les grandes surfaces devront fermer, non seulement les rayons dédiés aux livres, mais également tous ceux proposant des produits qualifiés de “non essentiels”...
Le risque est cette fois de basculer dans la révolte générale si ce n'est l'anarchie, tant les consignes deviennent complexes, changeantes voire incompréhensibles, et pour tout dire, inapplicables. Le spectre des Gilets Jaunes hante les esprits. Une pagaille indescriptible est en train de s'installer tandis que l'épidémie galope et que l’État dépense toujours plus en aides généreuses l'argent qu'il n'a pas. De Charybde en Scylla on se demande avec une anxiété croissante vers quelles extrémités le bateau ivre dans lequel nous avons embarqué nous emmène...