29 juillet 2013

So Long Okie

C'est désormais aux souvenirs hélas qu'appartiennent les riffs pulpeux, si délicatement ciselés que JJ Cale (1938-2013) laissait s'échapper avec un feeling inimitable, de sa guitare savamment bricolée. 
Son superbe album Troubadour disait bien ce qu'il fut: Un poète et musicien, flâneur impénitent, sans attaches ni but évidents, et pourtant lié par toutes ses fibres à un fil conducteur buissonnier, aussi lunatique et libre que très personnel et insensible aux modes. Un Dharma Bum comme dirait Kerouac... Un Okie errant sur les routes de bitume et de poussière, menant à un eldorado sans cesse repoussé. Tu es poussière, tout est poussière...

Etait-il dans son époque ou bien dehors, la question semble vaine, tant il donnait l'impression d'être intemporel. Son art en apparence assez monocorde voire un tantinet pépère, était tout en finesse et en nuances (le fameux laid back...)

Jamais un mot plus haut que l'autre, mais des mélodies à la rémanence délicieuse, comme la trace persistante d'un arôme précieux, et une rythmique veloutée, glissant avec une évidence jubilatoire. 
Parmi les petits chefs d'oeuvres qu'il laisse, on évoque souvent son sulfureux Cocaïne, popularisé par Eric Clapton. Pour ma part je pense avant tout au sublime album intitulé tout simplement Naturally, et aux délicates perles qu'il contient : Magnolia, qui fut par la suite, littéralement transcendé par le trop méconnu Poco, ou bien Call The Doctor à la grâce émouvante, Crazy Mama, et le fameux After Midnight...

On peut également porter au pinacle de sa production, outre le célèbre Troubadour, ses albums « 5 », particulièrement swinguant (I'll make love to you anytime), Shades, au charme bluesy ensorcelant, et « Grasshopper », plus erratique mais si représentatif de ce beatnik discret, et authentique...

22 juillet 2013

Cognac Blues Passion

Cette année pour les fondus de blues, l'été a commencé à Cognac. En même temps que se déroulait la vingtième édition de ce sympathique festival, arrivaient les premières chaleurs de l'année. Et cette charmante ville qui incarne si bien l'esprit de la précieuse liqueur qui porte son nom, semblait s'enivrer des étranges vapeurs musicales s'exhalant un peu partout de ses rues, de ses jardins, de ses châteaux.

Sous les voûtes augustes du palais Valois, devenu Otard par la grâce d'un distillateur inspiré, sous ces vénérables pierres savamment ouvragées qui virent naître François 1er, quelques bienheureux purent savourer le contraste offert par ces salles chargées d'histoire et le chant âpre, les guitares stridulantes de bluesmen à la peau couleur de nuit. Par exemple, Lucky Peterson roulant des yeux facétieux, et souriant à pleines dents en revisitant, tantôt sur le mode joyeux, tantôt sur le mode pénétré, le répertoire de ses aïeux. Everyday I have The Blues dit la chanson...
Avec sa charmante épouse Tamara, ils donnèrent une tendre et délicate interprétation du sublime standard immortalisé par Billie Holiday : Don't explain.
Il n'y a rien à expliquer. C'est précisément ça le blues !

Dans le même endroit, et dans une ambiance délicieusement intimiste, les chanceux d'un autre jour eurent droit au « Jimmy and Jimmy show », Burns et Johnson en l'occurrence (video).
Ces deux là font la paire si l'on peut dire. Tout en se renvoyant malicieusement la balle au chant, ils se délestèrent en toute décontraction de quelques savoureux riffs à la guitare électrique. Au dessus de leur tête trônait un bas-relief représentant le fameux blason à la salamandre. L'animal mythique semblait parfaitement à l'aise dans les braises incandescentes de cet étonnant juke joint improvisé.


Pendant ce temps, de curieuses pensées me venaient à l'esprit : j'imaginais les cueilleurs de coton et leur faisant écho, les travailleurs de la vigne. Ou encore la mélopée térébrante des esclaves du Mississippi entrant en résonance avec les clameurs des haleurs de gabarres sur la Charente...


Retourné à l'air libre, on était saisi par de suaves sonorités pulsatives qui se répandaient sur le parc de la Mairie. Le guitariste Fred Chapellier était à l'oeuvre, accompagné par une petite formation tonique, basse, batterie, clavier (video). Ils exprimaient à leur manière et en toute simplicité, mais non sans ampleur et panache, le message intemporel du Blues. Avec des bends à faire se retourner dans sa tombe l'infortuné Pat Buchanan, celui qui mérite de rejoindre les meilleurs guitaristes outre-atlantique, répondait avec brio et élégance à son alter ego Tom Principato, solide et classieux spécialiste de la telecaster, originaire de Washington D.C..
Mélange des plus jubilatoires, dans cette douce chaleur estivale si désirée...

06 juillet 2013

Herbe à rêves


Dans cette herbe il y a le monde.
Dans cet instant, l'éternité.
Et dans ce champ qui boit l'été, 
La vie prend la forme d'une onde. 

Partout cette Terre féconde 
S'imprègne d'une étrangeté, 
Mêlant l'être et l'avoir été 
Au sein d'une énigme profonde. 

Le temps nous berce d'illusions 
Et les sens et les dimensions 
Semblent fuir pendant qu'il progresse. 

En somme, ce doux univers 
Émanant de ces quelque vers 
Ne serait qu'une pure ivresse...

03 juillet 2013

Quand empathie rime avec apathie

Le désastre humain déchirant la Syrie, depuis des mois qu'il s'inscrit dans l'actualité, a pris l'allure d'une misère presque banale. Les journalistes ont tellement pris l'habitude d'en relater les horreurs, qu'ils le font désormais avec un assez froid détachement. Pourtant, c'est un bain de sang qui coule sous notre indifférence à peine génée. 
On parle désormais de plus de cent mille morts depuis le début de la révolution. Le tyran est toujours en place et les factions sont plus que jamais enivrées de violence et montées les unes contre les autres. Les témoignages affluent pour décrire l'horreur des combats. On sait maintenant avec certitude que des armes chimiques sont utilisées. Les victimes civiles sont légions et chaque jour qui passe donne à penser que les suivants seront pires. Mais, hormis quelques pieuses lamentations, et quelques tièdes condamnations, rien ne se passe. 
La Communauté Internationale est comme anesthésiée par les émanations écoeurantes de ce carnage quotidien. Les bonnes âmes qui étaient si bouleversées par l'intervention militaire de 2003 en Irak, qu'ils n'hésitaient pas à qualifier de sauvage agression, basée sur "l'odieux mensonge des armes de destruction massive", sont bouche bée face aux massacres qui ensanglantent depuis de longs mois la Syrie. Rien. Aucune esquisse de proposition. Certains, non sans hypocrisie, tentent de faire porter le chapeau au président Poutine qui semble le dernier à soutenir Assad et ferait selon eux, obstruction à toute action destinée à le chasser du pouvoir. Mais il paraît assez évident qu'il faut plutôt incriminer en la circonstance, une indécision générale. Laquelle est d'autant plus préocuppante que le contexte de cette région du monde est plus instable que jamais. 
En Iran, le récent simulacre d'élection présidentielle n'a rien pour rassurer, contrairement aux commentaires lénifiants qui ont entouré l'évènement. Ce pays reste hélas soumis à un obscurantisme désespérant. Non loin de là, Lybie, Tunisie, Algérie, Liban, sont autant de chaudrons brûlants... Les tous derniers évènements qui secouent l'Egypte donnent à penser que c'est l'ensemble du Proche-Orient qui peut à tout moment s'embraser. L'inconséquente stratégie des autruches est pour l'heure l'attitude adoptée par les Nations Unies face à ces périls. C'est certes plus commode que d'avoir à les affronter directement. 
On s'est longtemps accomodé du communisme qui faisait impunément ses ravages à nos portes ( on s'en accommode encore en Corée). A l'image de l'auto-destruction apparente de ce fléau, peut-être les grands de ce monde se répètent-ils le bon vieil adage qui veut qu'il n'y ait pas de problème que l'absence de solution ne finisse par résoudre... 
Ou bien, peut-être sont-ils terrifiés à l'idée d'être comparés à George W. Bush, le dernier qui osa accompagner ses idées d'actes !
Même s'il est toujours aussi incompris, il reste permis d'espérer que ses efforts pour faire germer la liberté n'ont pas été vains; et de souhaiter logiquement qu'on parvienne à trouver les moyens d'accompagner les jeunes pousses qui ici ou là luttent pour se faire une place au jour...

27 juin 2013

Transitions écologiques

Lorsque les Écologistes nous parlent de la protection de l'environnement, cela produit dans le meilleur des cas de splendides images magnifiant le spectacle de la nature, et dans le pire, des lapalissades ronflantes aux prétentions moralisatrices. Mais lorsque le registre de l'emphase un peu naïve s'épuise, le discours se transforme alors souvent en dialectique laborieuse et pédante, cédant en général aux vieilles lubies gauchisantes auxquelles ils empruntent la calamiteuse phraséologie idéologique.

Un exemple de cette dérive a été donné il y a quelques semaines sur France Culture par le sympathique duo formé par le présentateur d'émissions TV Nicolas Hulot et la philosophe Cynthia Fleury, venus présenter le Think Tank auxquels ils contribuent, baptisé un peu pompeusement  « Laboratoire d'idées innovantes pour la transition écologique. »

A cette occasion, ils ont tenté d'amorcer une démarche tendant selon eux à repositionner l'écologie dans « l'interdisciplinarité » et ont appelé à « cesser de penser une barrière épistémologique ».



Malheureusement, plutôt que d'élever le débat vers de nouveaux cieux, ils l'ont ramené aux vieilles lunes et ont surtout démontré qu'en tant que mouvement politique, l'Ecologie se mêle de tout... ce qui ne la concerne pas !

S'inspirant largement des thèses du dernier penseur altermondialiste en vogue Gaël Giraud, ils se sont lancés dans le procès si convenu du capitalisme. En réponse aux remarques du chroniqueur Brice Couturier reprochant aux écologistes d'être quelque peu phobiques du risque, Cynthia Fleury a cherché à renverser la charge en affirmant à l'inverse, que l'accusation concernait bien davantage le « Grand Capital » qui n'avait pas son pareil pour "internaliser les profits, et externaliser les coûts des risques... sur les autres !"

Dans la foulée, les deux compères fustigèrent le monde de l'entreprise dont le seul objet serait le profit. Quelque chose d'horrible à leurs yeux car « le profit n'est pas une finalité mais un moyen au service de quelque chose »

A ce sujet ils évoquèrent l'article 1832* du code civil qu'ils jugent choquant, et ils proposèrent rien de moins que de le réécrire en redéfinissant l'entreprise, et la notion même, de propriété. Sans donner, ne serait-ce que l'esquisse de que cela pourrait être...

Se bornant à constater que « le modèle économique était à réinventer », ils réclamèrent entre autres platitudes bien intentionnées, «la séparation des activités bancaires ». Et lorsque quelqu'un leur demanda en quoi ce genre de proposition était lié à l'écologie, ils se lancèrent dans des explications alambiquées, aussi contournées que nébuleuses. 
Le problème pour eux renvoie à « une régulation éco-systémique », et dans le domaine, il faut les croire sur parole: l'Ecologie interroge « le juste... »
Ils ont sans surprise plaidé pour « un capitalisme plus régulé » et demandé « plus de réciprocité entre les acteurs, plus de réciprocité entre la question de l'internalisation des coûts, l'externalisation et l'internalisation des bénéfices, plus de transparence sur les rémunérations des uns et des autres... » 
Au passage Nicolas Hulot s'interrogea gravement : « Est ce que les actionnaires sont propriétaires de l'entreprise ou bien sont-ils propriétaires de leurs actions ? » Faut-il qu'il ait une idée bien angélique du monde ! Imagine-t-il donc que les investisseurs accepteraient de placer leur argent dans ce qui ne serait en somme que de la roupie de sansonnet ?



En définitive, ce petit débat se révéla instructif en ce sens qu'il confirma les a priori idéologiques dans lesquels patinent les Ecologistes, tenant tantôt de l'égalitarisme marxisant, tantôt des doctrines malthusiennes, et tantôt de la névrose climatique, sous-tendue par ce que Nicolas Hulot définit comme étant « la mère des menaces ».

On ne saurait trop rappeler que l'économiste Gaël Giraud qu'ils considèrent comme un mentor, prend également position sur la théorie régulièrement contredite par les faits du « pic du pétrole », qu'il milite en faveur d'un protectionnisme aux frontières de l'Europe, pour un plafonnement arbitraire des revenus, pour un financement massif de la transition écologique par la planche à billets, et pour le passage de l'euro monnaie unique à l'euro monnaie commune... Vaste programme !





* Article 1832 du Code Civil : La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

Les associés s'engagent à contribuer aux pertes

25 juin 2013

Coup de froid sur la liberté d'expression

Ce n'est pas un fait nouveau, mais il s'inscrit dans l'actualité avec une acuité plutôt préoccupante. La France, terre de liberté à ce que l'on pouvait croire, semble livrée à une insidieuse censure dont les progrès plombent désormais de plus en plus le quotidien.

La Gauche, qui a toujours eu la manie d'invoquer la liberté, tandis qu'elle l'asphyxiait de ses contraintes hypocrites reste fidèle à ses principe si l'on peut dire. Même diluée dans le bain capitaliste, et plus ou moins convertie à la démocratie, elle montre toujours qu'elle tolère difficilement les opinions contraires à ses dogmes.


Dotée des pleins pouvoirs par l'inconséquence populaire et une organisation constitutionnelle défaillante, elle ne se gène pas pour en abuser.

On se rappelle les outrances verbales de certains porte-drapeaux du socialisme, au soir de victoires électorales: « nous sommes passés des ténèbres à la lumière » (Jack Lang), « Il ne suffit pas de dire que des têtes doivent tomber, il faut dire lesquelles » (Paul Quilès), « Vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires » (André Laignel)... On se souvient également qu'à l'initiative de maints députés et sénateurs communistes, Gayssot et Lederman en l'occurrence, la République s'est avilie en votant des lois liberticides, sur des thèmes soi-disant sensibles. Ainsi, les élus de la nation, majoritairement à gauche, n'hésitèrent pas en 1990 à emboîter le pas en matière de restriction des libertés, à des représentants de l'idéologie la plus tyrannique de toute l'histoire de l'Humanité, ouvrant la voie à quantité de textes insanes, dits mémoriels, instituant en réalité le délit d'opinions !

Selon la même logique on voit aujourd'hui sanctionnés de manière insensée quelques égards de langage, ou quelques manifestations hostiles au pouvoir en place.
La plus navrante illustration de cet état de fait est la mise à pied temporaire du journaliste Clément Weill-Raynal par son employeur France 3, au motif qu'il osa révéler au grand jour le comportement scandaleusement partisan et sectaire de certains magistrats.

Non seulement cette chaîne télévisée financée par les deniers publics, devrait avoir honte de recourir à un telle extrémité, mais elle devrait s'interroger sur le fait que le journaliste ait cru bon de choisir un autre média qu'elle pour faire ses édifiantes révélations. Car en l'occurrence cette intolérance sonne comme l'aveu qu'elle scotomise l'actualité en fonction de considérations partisanes et pire, qu'elle est capable de couvrir à ce titre, des comportements inacceptables.

La quasi indifférence générale de l'opinion, et particulièrement de la sympathique confrérie journalistique, face à cette incroyable décision, révèle au mieux la léthargie intellectuelle dans laquelle est tombé notre pays, au pire une complicité passive qui rappelle de sinistres moments du passé. La Presse est décidément tombée bien bas. Elle s'intéresse davantage à commenter d'insignifiants tweets, ou à propager n'importe quelle rumeur non fondée, qu'à défendre la liberté d'expression !

On a certes un peu plus parlé de l'arrestation musclée d'un opposant au mariage gay et du verdict assez hallucinant prononcé à son encontre, au motif qu'il aurait refusé un prélèvement ADN qui lui était imposé, pour avoir manifesté avec un peu trop d'insistance son opinion sur la voie publique : 4 mois de prison dont 2 fermes et 1000€ d'amende !
Le contraste avec la clémence habituelle des juges face aux actes de violence, de déprédations et de saccages auxquels se livrent de plus en plus fréquemment des hordes de vandales est évidemment choquant. Dans un cas c'est la dégradation de biens publics et l'atteinte à la propriété privée et même aux personnes qu'on néglige de sanctionner, dans l'autre c'est la liberté d'expression qu'on punit avec une sévérité disproportionnée.

Il faut croire que le Pouvoir est vraiment aux abois face à la contestation, puisqu'on compta le fameux soir du "délit", pas moins d'une centaine de fourgons de CRS mobilisés pour protéger le Président de la République venu réciter son lénifiant catéchisme sur M6...

10 juin 2013

Une République en voie d'apaisement...

Le dramatique fait divers ayant conduit à la mort du jeune Clément Méric dont tout le landerneau médiatique et politique fait ses choux gras, révèle de manière édifiante l'incapacité totale de M. Hollande à concrétiser cette fameuse « République apaisée » dont il s'était fait le héraut.

Le tintamarre totalement disproportionné fait autour d'un fait divers isolé, certes dramatique, pourrait être pris pour l'expression d'une prise de conscience. On fait mine de découvrir subitement que le pays est en proie à la violence, à la délinquance et à l'incivisme. Mais hélas, les excès grotesques caractérisant les réactions qui ont fusé, témoignent qu'il n'en est rien. Tout cela s'apparente plutôt à un théâtralisme outrancier, cherchant à masquer la déroute générale des pouvoirs publics, et à trouver des boucs émissaires.

Ainsi, l'issue tragique d'une bagarre est devenue un événement national auquel nombre de responsables politiques de tous bords ont donné une portée totalement absurde.
Dans ce qui fut d'après les témoignages, une altercation née de provocations stupides, aucun des protagonistes ne valait mieux que les autres et il était franchement imbécile de tenter de faire des distinctions, surtout basées sur un manichéisme idéologique éculé. Or, les faits furent présentés avec un flagrant parti pris. Et ce, de manière quasi unanime.
On insista à propos de la victime, sur son statut de jeune étudiant en Sciences-Po, brillant, au physique poupin, militant aux convictions inébranlables mais posé, engagé dans le combat anticapitaliste et anti-fasciste (Figaro). Laissant imaginer au passage, que le capitalisme est désormais assimilable au fascisme...
Les agresseurs du jeune homme, dont on ne savait pourtant rien, hormis qu'ils avaient les cheveux ras, ne furent quant à eux, pas même qualifiés d'êtres humains, mais comme des skinheads, d'extrême-droite, apparentés nécessairement au front National, ayant tué selon les propos de François Hollande « sans doute pour un motif politique »...
Le premier ministre Ayrault se crut même autorisé dans la foulée, à clamer qu'il allait tailler en pièces «ces mouvements d'inspiration fasciste et nazie qui font du tort à la République».

Au total, exactement le contraire de ce que le bon sens voudrait qu'on fasse en pareille situation. C'est à dire la traiter avec le maximum d'objectivité, en se gardant surtout de faire des amalgames renforçant les haines et la radicalisation des opinions.

Il n'est surtout pas besoin d'être un exégète du CNRS pour voir l'état désastreux dans lequel s'enfonce notre pays à tous points de vue et notamment celui de la délinquance et du délitement social. Au moment de l'affaire Méric, RTL révélait les statistiques effarantes des caillassages de trains de banlieue, en augmentation de près de 25% en un an (que la SNCF avoue minimiser par peur d'exacerber le phénomène) ! Et chaque semaine ou presque désormais est émaillée de nouvelles manifestations en tous genres de ce désordre grandissant. Sans compter les déchirements profonds de la société que, pour de minables considérations clientélistes, le gouvernement prend le risque d'induire, notamment avec sa mascarade législative autour du mariage gay...
En définitive, devant pareil délabrement, les remèdes du docteur Coué-Hollande, tout dans les diagnostics spécieux et les mots creux, sont bien loin de la panacée...

26 mai 2013

Union impossible


O doux fil de la vie, tu nous tiens en suspens,
Comme cette araignée descendant de sa toile,
Qui se rit d'être née sous une bonne étoile
Tant elle a pour le ciel si peu de sentiments.

Nous pensons, nous, sans cesse au sort qui nous attend
Bien qu'aucun horizon jamais ne se dévoile,
Et que sur l'avenir s'étende un épais voile
Nous condamnant à croire ou rester ignorant.

La chair veut épouser le cours aléatoire
Des idées traversant nos esprits enfiévrés
Mais cette belle alliance est trop contradictoire

D'un mélange irréel nous sommes enivrés :
Le corps faraud aspire à la vie éternelle
Et l'âme, à transcender la pesanteur charnelle...


30 avril 2013

Merci monsieur Weill-Raynal

Ainsi l'on sait maintenant...
C'est donc vous qui osâtes briser la loi du silence.
Vous qui bravâtes les foudres de jupiters d'une mythologie de pacotille, auxquels le clair-obscur de notre époque crépusculaire donne l'aspect de fantômes livides, recroquevillés sur « le grand cadavre à la renverse » du socialisme.

Vous qui révélâtes les sordides jeux auxquels se livrent secrètement, dans l'obscurité de leurs sinistres bauges syndicales, des juges cacochymes, confits dans une puante rancœur de classe.
Du Peuple, les plus éclairés ne pouvaient ignorer ces turpitudes. Aujourd'hui, grâce à vous, tous en ont la confirmation éclatante. Merci pour votre témérité.

Il y a des faits qui ne peuvent rester cachés dans une démocratie digne de ce nom. Et si le journalisme a encore un sens, vous contribuez à le lui donner.

Dans cette nauséabonde termitière mise au grand jour, par votre audacieux coup de pioche, le grouillement s'agite fébrilement en tous sens, resserrant les rangs dans un réflexe grégaire de survie. La dénégation étant consubstantielle à la nature de ces gens, ils nient l'évidence et cherchent même à faire passer pour fautif, celui par qui l'information arrive (selon eux cette infâme fresque murale relevait de l'humour...) Plus fort encore, le Syndicat des Journalistes, qui se veut « le premier syndicat français », soi-disant défenseur de cette profession, apporte « son entier soutien », non à son confrère fragilisé, mais à son homologue de la magistrature, qu'il estime en la circonstance profané. Il se livre à un quasi lynchage de l'hérétique, tandis que de son côté, la direction de France 3 diligente une procédure disciplinaire à son encontre...

Dans quel pays est-on ? M. Weill-Raynal est-il donc « Tintin au pays des soviets » ?
Eh non, nous sommes dans la douce France dérivant mollement, dans les vapeurs mortifères d'une des gauches les plus archaïques du monde....

29 avril 2013

Pourrait-ce être pire ?

Dans la débâcle politique et économique où s'enfonce la France, les jours se suivent et se ressemblent. Chaque soir on peut faire le bilan de nouvelles catastrophes et de ratages en tous genres, dont se rendent coupables les gens qui nous gouvernent, décidément incapables de tout, sauf du pire...

Les remous de l'affaire Cahuzac sont à peine atténués que les mauvaises nouvelles arrivent en rafales : La croissance s'affaisse de plus en plus, tandis que le taux de chômage crève le plafond. Plus de 3,2 millions de personnes, au bas mot, se trouvent désormais sans emploi. Et sans perspective autre que celle dérisoire de « emplois d'avenir » dont l'appellation ronflante dit trop l'inanité.
Malgré le tsunami fiscal, le déficit budgétaire de l'Etat ne cesse de progresser, atteignant désormais 4,8% du PIB. Et la dette ne cesse bien évidemment de croître.
Avec les fermetures définitives des hauts fourneaux de Florange, et des raffineries de Petroplus, c'est l'échec humiliant qui sanctionne la stratégie calamiteuse du Président du « changement ».

Croyez-vous pour autant que le chef de l'Etat et sa majorité en peau de chagrin en conçoivent quelque angoisse ou bien amorcent ne serait-ce qu'une ébauche de remise en cause ?
Pas du tout. Bien au contraire, François Hollande, tout frétillant après son incursion de 37 heures en Chine, s'auto-congratule à la manière de Tartarin : « Depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France. »
Peu lui chaut qu'il soit en chute libre dans les sondages d'opinions (moins d'un quart des Français lui font confiance). Peu lui importe d'être le capitaine d'un pédalo à la dérive du monde. Il est content de lui, « heu-reux », comme dirait Fernand Raynaud!


Et en dépit de leur nullité effarante, tous ces gens se gargarisent de plus belle des mots creux de leur dialectique sans âme ni conviction. A l'issue du piteux épisode du mariage pour tous, Madame Taubira se prétendit « submergée par l'émotion ». Avant ce vote « historique », Claude Bartolone se crut un instant devenu le sauveur de la République en faisant évacuer manu militari de l'Assemblée Nationale quelques chahuteurs, qu'il traita « d'ennemis de la démocratie ». Manuel Valls enfin, menton en avant, se vanta d'avoir maîtrisé les "groupuscules d'extrême droite", et de "pétainistes" qui entretenaient selon lui « un climat nauséabond » au sein des rangs, pourtant bon enfant, des immenses manifestations qui tentèrent de s'opposer à cette nouvelle ineptie légale.

Pendant ce temps, la vraie délinquance explose partout.
Parmi les faits divers sordides qui se multiplient, on est informé qu'à Sevran, les seringues fournies gracieusement par les pouvoirs publics aux toxicomanes, se retrouvent souillées, aux quatre coins de la ville et jusqu'aux portes des écoles.
Avec un bel esprit d'à propos l'ex ministre de l'intérieur Daniel Vaillant, sans doute sorti d'hibernation, en profite pour faire part de son idée lumineuse : « et si on ouvrait des salles de crack ? »

A Istres, c'est une tuerie abominable qui fait durant un jour ou deux, les gros titres.
Le ministre de l'intérieur, décidément très sollicité, s'empresse d'aller exercer sa mission compassionnelle auprès des familles éprouvées : "Dans ces moments dramatiques, il est important que l'Etat soit présent", et il fait au passage cette déduction d'anthologie, digne du Sapeur Camembert : "L'auteur a tiré parce qu'il possédait une arme de gros calibre, qui tue... » Pas de doute, avec une telle perspicacité, les assassins ont du souci à se faire !

Enfin la palme de l'insanité revient sans doute à ce fameux « mur des cons », découvert inopinément dans les locaux du Syndicat de la magistrature. Il s'agit à l'évidence, d'une ignominie qui révèle de manière éclatante l'état d'esprit et l'arrogance de ces jean-foutre qui n'ont à la bouche que les mots de générosité, de tolérance, d'égalité, de démocratie et qui s'ébrouent en fait avec délectation dans un marigot de mépris, de détestation et de bêtise à l'état pur : pour un peu, elle serait cristallisable...

Pris en flagrant délit, ces magistrats n'ont pas un mot de regret, pas même un doute. Forts de leur position inexpugnable, ils accusent la garde des Sceaux, qui s'était (un peu) émue de cette forfaiture, et dont il sont pourtant proches, d'avoir «cédé à la pression» et de remettre en cause leur droit «à l'expression privée d'une opinion»... Et ils osent affirmer qu'en affichant ces têtes, et ces sobriquets haineux, ils ne s'en prenaient qu'aux idées, et non aux personnes !

A France 3 par qui dit-on, le scandale est arrivé, on se croit obligé d'ouvrir une enquête interne. Déjà un journaliste est dans le collimateur. Il paraît qu'il serait de droite... Incroyable, il y en aurait donc quand même un là-bas !
Si c'est vrai, il faudrait le décorer pour cet acte de bravoure, et de salubrité publique !

Je pensais m'arrêter là. Mais l'actualité continue.
Cette fois, c'est le Parti Socialiste qui fait des siennes en publiant un texte incendiaire à propos de l'Allemagne, de sa chancelière, de sa politique. A elle seule, une phrase résume de manière éloquente la problématique soulevée par les apparatchiks en mal d'originalité: «Le projet communautaire est meurtri par une alliance de circonstance entre les accents thatchériens de l'actuel premier ministre britannique et l'intransigeance égoïste de la chancelière Merkel.» Plus c... tu meurs !
Non contents de patauger dans les filouteries, et de mettre à terre le pays, et ils font tout pour le rendre antipathique aux yeux du monde. Une question se pose plus que jamais : combien de temps encore l'Allemagne et ses vrais alliés se contiendront avant d'envoyer chanter ailleurs cette France des cigales...