27 septembre 2014

Humain, trop humain

M. Gourdel, aventurier des grands espaces montagneux, aurait pu périr en maintes circonstances, au cours de ses voyages. Il aurait pu faire les frais des suites d’une mauvaise chute. Il aurait pu s’égarer et mourir de froid, de soif ou bien de faim. Il aurait pu être victime de quelque animal dangereux, ou bien tout simplement d’un accident d’avion…
Mais voilà, il est mort assassiné de manière barbare par des êtres humains, qui comble de l'abomination, jouissent de faire de leurs crimes un hideux spectacle.

Pourtant, le réflexe qui pourrait conduire à qualifier ce type d’acte d’inhumain est tout à fait inapproprié. Seuls des humains peuvent faire subir à leurs semblables de telles atrocités que rien ne semble pouvoir justifier, et sûrement pas la raison, ni une quelconque foi en Dieu..
C’est précisément ce qui fait l’horreur de ce genre d’évènements, et qui jette un effroi quasi universel, même si une seule victime est à déplorer.
Et c’est dans de tels moments que l’on comprend en définitive, qu’il n’y a pas de pire calamité pour l’Homme que lui-même !
C’est à cette occasion qu’on peut mesurer la fragilité dérisoire du progrès dont nous nous glorifions un peu rapidement parfois. Le vernis de la culture, même patiné par des millénaires de soins attentifs, paraît bien mince face à la force sauvage du fanatisme… Rien n’est jamais acquis et le désastre menace à tout moment.

Aujourd’hui c’est au nom d’un islam conquérant et rétrograde qu’il s’exprime, mais il y a quelques décennies la folie communiste qui animait les Khmers Rouges s’inscrivait dans la même spirale insensée. Elle mena à l’élimination physique d’un tiers de la population du Cambodge ! Auparavant on connut les effroyables méfaits du National-Socialisme qui magnétisa tout un peuple réputé pourtant civilisé. Le Bolchévisme, le Trotskysme, le Maoïsme et tant de variations sur le thème de cette affreuse religion sans dieu qu’est le Socialisme, inscrivirent tour à tour leurs sanglants forfaits dans la tragique histoire de l’Humanité. Notre pays lui-même fut soumis il n’y a pas si longtemps, à la terreur révolutionnaire, qui au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, installa au pouvoir une infâme clique de vandales coupeurs de têtes, dont par un paradoxe troublant, on fête encore aujourd’hui l’avènement !

Une chose est réellement fascinante dans ces mouvements épouvantables : la propagation épidémique d’une idéologie, qui contamine rapidement une bonne partie des foules et réduit au silence les autres. Comment des nations civilisées ont-elles pu se livrer aux monstrueux carnages collectifs du passé ? Comment des peuples entiers purent-ils se rendre complices de la folie destructrice de leurs dirigeants ? Comment nombre d’idéologies aussi meurtrières que stupides parviennent-elles encore à conserver une certaine crédibilité après tant de crimes commis en leur nom ?
Autant de questions sans réponse, tant il est difficile pour des êtres pétris de passions de faire l’analyse de leurs propres émotions, et tant est fort l’instinct grégaire qui nous rattache à une évidente bestialité…


Face aux odieuses dérives de l’islam, la réaction récente de Musulmans révoltés est une bonne nouvelle. Not In My Name clament un nombre croissant de personnes, rejetant sans ambiguïté l’idée que leur religion puisse servir d’alibi à des bandits sans foi ni loi pour commettre leurs forfaits.
Paradoxalement, certains beaux esprits y trouvent à redire, au motif qu’on n'a pas à se désolidariser des méfaits commis par les siens. Pire, ces idiots font semblant de croire “qu’on” exige des Musulmans qu’ils désapprouvent l’Islam ! Ils ne disent pas en l’occurrence qui est ce “on” maléfique, mais surtout, ils font insulte aux manifestants, en niant la spontanéité de leurs réactions. Au surplus, ils feignent de ne pas comprendre que ce qui est en jeu, ce n’est pas la condamnation de l’islam, mais de ce que certains en font.

Laissons là ces imbéciles, si heureux de leurs jeux de mots à deux balles… Ce sont les mêmes qui occultent les centaines de millions de morts du socialisme, pour prêcher l’éternel renouveau de cette idée si généreuse…

Les amalgames sont toujours dangereux. Les Musulmans ont donc raison de se désolidariser vigoureusement de ces bandits de grand chemin dont les motivations religieuses ne signifient rien et font honte à l’idée même de Dieu.
Aujourd’hui, une bonne partie du monde arabo-musulman, notamment l'Irak et la Syrie, est comme un terrain en friches. Avec une communauté internationale forte, et la bonne volonté d’un islam de progrès, on peut en refaire un beau jardin, où les êtres pourront vivre paisiblement et en toute liberté, quelque soit leur religion. C'est manifester beaucoup de mépris pour ces peuples que d'imaginer comme beaucoup de bien-pensants, qu'ils ne sont pas dignes de la démocratie et de la société ouverte. Ne faudrait-il pas plutôt cesser de les traiter avec condescendance, comme on le fit avec les nations étranglées autrefois derrière le rideau de fer du communisme, et affirmer nous-mêmes que nous croyons encore à des valeurs dont l’être humain en général, puisse s’enorgueillir ?
Peut-être alors, pourra-t-on dire alors que Hervé Gourdel, et les autres otages suppliciés avant lui, n’est pas mort pour rien !

22 septembre 2014

Lueurs libérales : aube ou crépuscule ?

Denis Payre jette l’éponge ! Moins d’un an après avoir fondé le mouvement Nous Citoyens (Octobre 2013), il s’est fendu d’un mail le 9 septembre annonçant à ses sympathisants, qu’il en cédait la direction à Jean-Marie Cavada, pour se consacrer à l’entrepreneuriat social et à sa famille.

Bien qu’il affirme vouloir rester aux avant-postes de ce qu’il ambitionnait de transformer en puissante formation politique, cette décision a des airs d’abandon. Et une question vient à l’esprit immédiatement : Pourquoi avoir entrepris un tel challenge si c’est pour quitter le devant de la scène si vite ?
Les raisons invoquées ne convainquent guère. On ne peut en effet imaginer que M. Payre ait à ce point sous-estimé l’ampleur de la tâche, lui l’intrépide créateur d’entreprises. A moins d’imaginer un certain dilettantisme hélas, ou bien un peu de vague à l’âme en matière de convictions...

Plus grave, il paraît difficile d’imaginer que Jean-Marie Cavada soit en mesure de relever le flambeau. Peut-être un peu à cause de son âge il faut bien le dire. A 74 ans, c’est à dire 23 de plus que Denis Payre, peut-il, même avec la meilleure volonté du monde, avoir l’énergie fabuleuse, indispensable pour faire vraiment décoller ce mouvement ? A-t-il seulement le charisme nécessaire à cette mission, lui l’aimable et moelleux centriste, peu habitué aux harangues enthousiastes et provocatrices.
Car de la provocation, il faut en faire assurément pour redonner vie aux idées libérales qui s’asphyxient dans leur pays natal, pétrifié par une idéologie mortifère.

Au delà des déclarations d’intentions générales, le nouveau leader osera-t-il évoquer sans tabou la politique fiscale en proposant par exemple la suppression de l’ISF ? Osera-t-il réclamer de manière pratique la libéralisation du code du travail en remettant en cause les interdictions ubuesques du travail en soirée ou le week-end ? Osera-t-il s’attaquer au nom de cette même liberté, aux rentes de situations des professions réglementées ? Osera-t-il partir à l’assaut des 35 heures avec des propositions concrètes ? Osera-t-il remettre en cause le dogme de la “répartition” en matière de retraites ? Osera-t-il remettre en cause le monopole de la Sécurité Sociale ? Osera-t-il enfin aborder avec des mesures tangibles le monstrueux problème de l’Education Nationale ?


Autant de questions sur lesquelles tout amoureux de la liberté l’attend.
Comme il attendait depuis un an Denis Payre, sans être totalement convaincu, et pour cause...
Et comme il attend désormais Nicolas Sarkozy, qui comme prévu reprend le combat. Lui a l’énergie, le leadership, et la stature d’un homme d’état, sans aucun doute. Il ne lui a manqué jusqu’à présent que la force des convictions…

NB : Ce billet fait allusion à celui qui saluait avec quelque espoir la création de Nous Citoyens en janvier 2014.

21 septembre 2014

La coupe est pleine

Les débordements qui ont abouti au saccage en règle de l’hôtel des impôts de Morlaix et des locaux de la Mutualité Sociale Agricole ce 20 septembre, pour regrettables qu’ils soient, témoignent crûment de l’accablement dans lequel se trouve une partie de la population vis à vis des Pouvoirs Publics.
L’accroissement incessant de la pression fiscale, et l’alourdissement insensé de la chape administrative deviennent insupportables, et pas qu’aux “Riches” ni aux “Financiers” que le candidat Hollande s’était fait fort de mettre au pas, s’il était élu. C’est le peuple qui a désormais le ras-le-bol du fisc, et qui éprouve une phobie administrative autrement plus terrible que celle du fripon Thevenoud.

Malheureusement, la récente conférence de presse donnée par un Chef de l’Etat poussif, fatigué, sans ressort, ne laisse pas entrevoir d’infléchissement d’une politique désespérément privée d’inspiration. Lui-même ne semble plus croire à rien, ni à l’action qu’il mène, ni aux résultats qu’elle pourrait engendrer...
Il ne reste donc aux citoyens qu’à courber l'échine sous la pluie d’impôts et de taxes, qui hélas va sans doute redoubler, sans qu’aucun effet bénéfique ne soit à attendre. Bien au contraire.


Ces derniers temps, les chiffres et les constats tombent comme des évidences. On découvre par exemple que l’impôt sur le revenu repose sur une partie de plus en plus minoritaire de la population : en masse financière, 74% de l’impôt sur le revenu repose sur 10% des contribuables (2012, Commission Sénatoriale). Et en nombre, au total cette année, moins de la moitié des foyers paieront (Le Monde).
Dans ces conditions, la partie la plus aisée de la population a compris qu’il n’y avait pas d’autre issue que l’exil. Rien qu’en Belgique, on comptabilise 17 milliards d’euros d’actifs français !
Une mécanique infernale est enclenchée : en haut de l’échelle, les plus gros contribuables s’évadent, et en bas, c’est le gouvernement qui les exonère par pure démagogie : qui reste-t-il pour alimenter le Moloch fiscal, je vous le demande ?
Face à cette folie, il n’y a que les satrapes de l’Etat pour encore s’étonner du fait que les recettes fiscales soient moins bonnes que prévu, en dépit d’une hausse continue de la pression exercée sur les contribuables. En 2014 l’Etat va se retrouver devant un trou d’une quinzaine de milliards entre les rentrées théoriques et celles réalisées (Expansion) ! La "pompe à phynances" est devenue un vrai panier percé !
Le manque à gagner est encore plus criant en matière de charges sociales. Le recouvrement se dégrade d’année en année, et en 2014 ce sont, d'après les experts de la Cour des Comptes, pas moins de 25 milliards d’euros qui se seront évaporés par toutes sortes de moyens, allant de l’évitement légal jusqu'à la fraude caractérisée. Le travail au noir est devenu coutumier, et bien des gens n’ont même pas conscience de commettre un délit !

La France est donc confrontée à un déficit qui dérape plus que jamais, une dette qui s’accumule, un chômage qui se pérennise, un appauvrissement qui s’étend. Voilà les effets de cette désastreuse politique fiscale que les Piketty, frondeurs, alter-mondialo-cocos et autres Socialos se plaisent à mettre en oeuvre, au nom de leurs principes creux de justice sociale. Jusqu’à quand ?

17 septembre 2014

Le Bal des Hypocrites

Un bal des hypocrites, pour ne pas dire plus, cette tragi-comédie à l’Assemblée Nationale, autour du vote de confiance au nouveau gouvernement Valls de ce 16 septembre.

L'affaire fut tellement mise en scène, qu'elle donna l'impression d'une grotesque manipulation.
Reste la question de savoir qui tirera les marrons du feu : Le premier ministre en quête désespérée de légitimité, qu’il sait quasi disparue 5 mois à peine après son entrée en fonction, et tentant de recoller tant bien que mal les restes de son armée mexicaine ? Ou bien les factions de pseudo-rebelles, de frondeurs, de faux-amis faux-écologistes ou communistes clamant haut et fort leur rejet de la politique du Président de la République pour lequel ils ont appelé à voter et auquel ils donnent aujourd'hui le coup de pied de l'âne, en lui opposant une courageuse abstention qui leur évite de perdre à coup sûr leur précieux siège ?


Une chose est sûre, les dés sont pipés, hélas sur le fond avant tout, c'est bien le plus grave :
Le premier ministre à la tribune n'a pas ménagé ses efforts pour donner un tour dramatique et convaincu à son intervention, mais ses belles déclarations d'intention, engluées dans les contradictions, tournaient à vide en résonnant plus que jamais comme un tambour dans un désert.
Il a refait son numéro de défenseur des entreprises, et la Droite crut bon d’applaudir, mais l’instant d’après il réaffirma qu’il entendait bien les mettre au pas. Non sans forfanterie, il exigea d’elles plus de responsabilité, et un respect des engagements, lui qui trahit régulièrement tous les siens ! En contrepartie du “cadeau fiscal” qu’il leur promet comme à un âne la carotte, il attend que soient gelés les dividendes versés aux actionnaires. D’un côté une illusoire ristourne sur l’écrasante dîme ponctionnée en toute quiétude par l'Etat fainéant, et de l’autre l’interdiction pour les gens qui prennent des risques en investissant, d'espérer tout retour…
Il a chanté l'air des réformes, mais sans rien proposer ou pire en proposant surtout de ne rien faire : pas de remise en cause notamment des 35 heures, ni de la durée du temps de travail. Rien même sur la liberté revendiquée par les commerçants d’ouvrir leurs magasins comme bon leur semble, c’est à dire au moment où les clients sont susceptibles de venir…
Il a roucoulé la chanson de l’amitié et de la collaboration avec l’Allemagne mais en affirmant que la France décide seule de ses choix, diamétralement opposés à ceux de ses partenaires, et en s’attribuant même au passage, le mérite de faire évoluer la zone euro dans le bon sens ! Nul doute que cela soit jugé outrecuidant par ceux qui s'impatientent de plus en plus de la léthargie et de l’incurie françaises qui plombent la reprise européenne....
Il a repris la ritournelle éculée de la fierté d’être français, au moment où l’on fait tout pour diluer et anéantir cette notion dans un nébuleux melting pot au sein duquel chaque culture, chaque communauté est encouragée à marquer sa différence.

Et pour finir il a annoncé de nouvelles dépenses concédées par pure démagogie : une aumône de 40€ versés à titre de prime exceptionnelle aux retraités les plus modestes, un coup de pouce condescendant (8€ par mois !) au minimum vieillesse. Pour amadouer son aile gauche, il promet dans la foulée qu’un million de foyers supplémentaires sortiront de l’impôt sur le revenu, alors qu’il venait de redire que l’effort devait être partagé par tous, et sachant qu'à ce jour, moins d’un foyer sur deux paie cette foutue contribution dont le seul but est de régler les intérêts d’une dette qui ne cesse d’enfler…

Résultat, au terme de cette mascarade, il a obtenu une majorité des plus étriquées, au service d'un programme sans objectif et sans lendemain. Disons pour faire bref, un nouveau sursis, dont on sait par avance qu'il ne fera rien...

09 septembre 2014

Summertime Blues

Tel un grand oiseau pâle aux ailes d'albatros
Il planait au dessus des choses de la vie
Prisonnier d'une chair trop souvent ennemie
Où s'affrontaient sans fin le nègre et l'albinos.

Ce blues qui fait mal, il l'avait jusqu'à l'os
Mais de cette douleur jamais bien assagie
Il sut extraire un chant débordant d'énergie
Qu'il bandait comme un arc en visant le cosmos.

So long Johnny, be good, adieu ami, vieux frère,
On retiendra bien sûr, ton message incendiaire
Qui a déjà franchi les murailles du temps.

Les nuits bleues resteront gravées dans les mémoires
Lorsque montait au ciel contre les pensées noires
Le panache embrasé de tes riffs térébrants...

In memoriam Johnny Winter (1944-2014)

08 septembre 2014

L'homme sans qualités

Si Nicolas Sarkozy pouvait être perçu comme bourré de défauts, son successeur à l'Elysée est bien "l'homme sans qualités", à l'instar du héros équivoque de Robert Musil ...
Vierge de tout sentiment, de toute émotion, de toute conviction, cet homme défie l'entendement. Pour tout dire, la réalité lui semble totalement étrangère. Même la pluie battante ne paraît en rien l'affecter...

Parvenu au pouvoir à la faveur d'un malheureux concours de circonstance, et la faute sans doute à un peuple abruti par des décennies de démagogie, il entraîne le plus tranquillement du monde le pays dans un naufrage. C'est peu dire qu'il ne maîtrise pas la situation, car à l'évidence, elle l'indiffère. Il se moque éperdument de l'avenir de la Nation, comme il se moque des gens. Tout dans son discours n'est que paroles. Il se fiche totalement des conséquences qu’elles peuvent avoir, pourvu qu'elles portent vaille que vaille son dessein égocentré.
On a vu l'incohérence totale de sa politique, ses affirmations à la noix, ses promesses creuses, ses revirements sans lendemain, en un mot son parcours erratique.

On sait désormais de source sûre ce que vaut le bonhomme. Et ce ne sont pas ses ennemis qui le dépeignent avec le plus de férocité, mais ses propres amis et même son entourage intime.
C’est assez simple, n’ayant pas d’affect, il n'aime personne. Ses compagnes en premier lieu, vis à vis desquelles il se garde de tout engagement, et qu'il répudie sans ménagement dès qu’elles l’ennuient, à la manière d'un mufle. En somme, même après lui avoir donné quatre enfants, une femme n'est qu'un individu...
On savait de son propre et stupide aveu, qu'il n'aimait pas les riches, on apprend (tout au moins ceux qui gardaient quelque illusion) qu'il n'aime pas les pauvres non plus ! Et ce ne sont pas les pathétiques dénégations dont il se délesta laborieusement pour faire semblant d'être piqué au vif qui convaincront du contraire. Rarement un discours de politicien aura paru aussi peu sincère. De toute manière, pour nombre de ceux qui le connaissent bien, il ment tout le temps !

Un sommet a été atteint lorsqu'il prétendit à la manière de Saint-François, que la défense des sans-grades (il dit sans-dents en privé) était son unique raison d'être ! Avec cette grotesque boursouflure démagogique, qu’il parvint à articuler sans rire, monsieur "petite blague" s’est surpassé ! Sans doute faut-il comprendre qu’il aime tellement les pauvres, qu'il jubile lorsqu’il voit leur nombre grandir. Une fois n'est pas coutume, en cela les effets de sa politique corroborent ses dires.
Il lui fut probablement difficile également de garder son sérieux lorsqu’il prit un air de tragédien d’opérette pour affirmer gravement qu’à travers lui c’était à la dignité présidentielle que les critiques portaient atteinte. Il l’a tellement tirée vers le bas cette dignité, lui le soi-disant président “normal”, qu’il n’en reste rien ou quasi. Paul Deschanel tombé du train en pleine nuit, et expliquant vainement à un cheminot qu'il était le président de la république en avait assurément bien davantage.
Qu’importe. Les sondages indiquent qu’il est pour l’heure, dans l’esprit des Français, le plus mauvais président de l’histoire assez miteuse de la République. Lui n’en a cure. Faisant preuve d’une indicible opiniâtreté, il continuera
n’en doutons pas, jusqu’au bout “sa mission”...

28 août 2014

La mascarade social-démocrate

Il est toujours assez jouissif de voir les Socialistes s'enfoncer dans les contradictions, et sous la contrainte de la réalité, devoir fouler aux pieds leurs grands principes.
Comme leur politique mène invariablement au désastre et à la ruine, il faut bien que tôt ou tard, à moins de basculer dans le fanatisme communiste, ils mettent un peu d'eau "libérale" dans leur affreuse vinasse idéologique. Hélas, cela ne rend pas le breuvage meilleur.
Suite à l'esclandre créé par l'histrion Montebourg, qui l'a obligé à un replâtrage gouvernemental, monsieur Valls s'est livré à une sorte de désopilante palinodie devant un parterre de grands patrons. Il a tenté de leur faire les yeux doux après les avoir copieusement vilipendés depuis des lustres, et taxés jusqu'à la moelle ! Voilà donc qu'emboitant le pas au lénifiant président de la république qui, nous dit le trublion Montebourg, "ment tout le temps", il nous annonce sur l'air de la vie en rose,  l'avènement de la social-démocratie.

Faut il que les représentants du MEDEF soient naïfs pour l'avoir  applaudi paraît-il lors d'une longue standing ovation !
Comment croire en effet le premier ministre lorsqu'il se livre à cet inattendu plaidoyer en faveur des entreprises, agrémenté de quelques, très très très, vagues promesses ?
Le coup est classique mais la ficelle est un peu grosse...
Les journalistes, aussi ballots que les gendarmes de Brassens, reprennent en chœur les nouveaux "éléments de langage", et claironnent une vraie révolution de palais. Pensez donc, on a osé nommer un banquier au poste de ministre des finances !
En fait de banquier, M.Macron, inconnu jusqu'à la veille, est un apparatchik bon teint, passé par le moule de l'ENA, haut fonctionnaire issu de l'Inspection des Finances, et malgré son jeune âge, habitué des salons dorés de la République. Il a simplement enregistré dans son parcours de technocrate, un passage de 4 ans dans la banque Rothschild, ce qui nous vaut ce tintamarre inepte (similairement, Martine Aubry avait passé dans sa jeunesse 3 années chez Pechiney, auprès du patron des patrons Jean Gandois, ce qui comme chacun sait, l'avait convertie au libéralisme...).
M. Valls lui-même a tenu à préciser que le nouveau venu au gouvernement était bel et bien "socialiste". Certes, comme pour beaucoup de hauts dignitaires de l'Etat, il s'agit de la gauche caviar, marquée par une enfance dans la grande bourgeoisie et un beau mariage avec une riche héritière (et quelques millions d'euros engrangés à titre personnel paraît-il, pour avoir piloté une juteuse fusion d'entreprises).

En définitive il n'y a donc rien à attendre de cette tempête dans un verre d'eau. Le soir même, la publication des chiffres du chômage pour le mois de juillet résonnait comme le glas. Un demi million de demandeurs d'emploi en plus depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir ! 
Dans le même temps, une fuite opportune nous apprenait qu'en guise de "virage libéral", le gouvernement planchait sur une nouvelle augmentation de la TVA !
Que la fête social-démocrate continue donc ! La France reste bel et bien livrée à ces pleutres aux convictions couleur caméléon...

27 août 2014

In Memoriam St-Exupéry

Il y a soixante-dix ans, le 31 juillet 1944, disparaissait Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), au cours d'une ultime mission, au dessus de la Méditerranée.
On connaît bien sûr la vie aventureuse, au sens le plus noble du terme, de cet héroïque pionnier de l'aviation. On connaît la grâce poétique de ses écrits et leur portée philosophique passionnante.
En ces temps de commémorations attachées aux terribles conflits qui ensanglantèrent le Monde lors du siècle dernier, en ces temps troublés où l'on voit vaciller les valeurs et disparaître nombre de repères, en ces temps où la Liberté reste bafouée ou est mise à mal dans tant d'endroits de la planète, qu'il soit permis d'évoquer sa touchante et prémonitoire Lettre à un Américain, qu'il écrivit dans la nuit du 29 mai, quelques semaines avant sa mort.
Sans doute est-ce le dernier témoignage de cet homme si clairvoyant, "avec le coeur" bien plus qu'avec les yeux. Et en peu de mots, il en dit tant sur l'esprit de liberté qui anime, plus qu'aucun autre peuple, les Etats-unis :
"Amis d’Amérique, je voudrais vous rendre pleinement justice. Un jour peut-être des litiges plus ou moins graves s’élèveront entre vous et nous. Toute nation est égoïste. Toute nation considère son égoïsme comme sacré. Il se peut que le sentiment de votre puissance matérielle vous fasse prendre aujourd’hui ou demain des avantages qui nous paraîtront nous léser injustement. Il se peut que s’élèveront un jour entre vous et nous, des discussions plus ou moins graves. Si la guerre est toujours gagnée par les croyants, les traités de paix quelquefois sont dictés par les hommes d’affaires. Eh bien si même un jour je forme dans mon cœur quelques reproches contre les décisions de ceux-là, ces reproches ne me feront jamais oublier la noblesse des buts de guerre de votre peuple. Sur la qualité de votre substance profonde je rendrai toujours le même témoignage. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que les mères des Etats-Unis ont donné leurs fils. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que ces garçons ont accepté le risque de mort."

17 août 2014

Où est l'Amérique ?

Certains dénient aux Etats-Unis le rôle de gendarme du Monde. Nombre d'imbéciles à la vision bornée par les principes et le sectarisme hurlent même à l'impérialisme dès que ces derniers entreprennent une action de portée internationale. En l'occurrence, le raisonnement est tellement primaire que leur anti-américanisme s'apparente à un réflexe conditionnel. Qu'ils entendent seulement parler d'Amérique et ils se mettent à aboyer...

Il est vrai que George Washington au moment où il se retira de la vie politique, avait lui-même recommandé à ses concitoyens d'éviter de se mêler des affaires étrangères au continent américain, et tout particulièrement de celles concernant l'Europe !
Ce fut sans doute une des raisons qui poussèrent ses successeurs à se tenir autant que possible à l'écart des grands conflits qui l'ensanglantèrent au XXè siècle.
Mais eu égard à la stature qu'elle avait acquise dans le concert des nations, l'Amérique ne put éviter de s'engager à maintes reprises. Et dès lors qu'elle décida de jeter ses forces dans ces batailles, le cours des évènements changea radicalement. Pour le plus grand bien des pays au secours desquels elle se porta. Et pour le plus grand bien de la Liberté qui put refleurir dans le sillage des troupes yankees...
En tout premier lieu en Europe :
En 1918, le carnage franco-allemand aurait pu continuer encore longtemps si l'Amérique n'avait pas fini par envoyer deux milions d'hommes sur le sol français pour imposer l'armistice. En 1944, que serait-il advenu de l'Europe sans la fabuleuse aventure du débarquement des Alliés ?

Ces succès éclatants changèrent la face du monde, mais ils ne doivent pas faire oublier toutefois quelques faiblesses, lourdes de conséquences. A la fin de la première guerre mondiale, les Etats-Unis bien qu'ils ne le ratifièrent pas, laissèrent se mettre en place le traité de Versailles et ses clauses humiliantes pour l'Allemagne, et porteuses des ferments d'une nouvelle guerre....
En 1945 les dirigeants américains pour être agréables à leurs pseudo alliés russes, et en dépit de l'avertissement de généraux aussi intrépides que clairvoyants, stoppèrent la progression libératrice au beau milieu de l'Allemagne, abandonnant de fait une bonne partie de l'Europe à l'effroyable dictature soviétique.

Depuis cette date, la faiblesse américaine se manifesta hélas à plusieurs reprises : en Corée où malgré d'importants sacrifices, elle se solda par la déchirure du pays en deux, au Vietnam où tous les efforts faits pour préserver ce pays du communisme furent anéantis par quelques piteuses reculades politiques, au Cambodge où un peuple fut littéralement livré en pâture aux fanatiques khmers rouges. On pourrait ajouter Cuba à laquelle l'Amérique avait procuré l'indépendance et où, non sans une certaine candeur, elle laissa s'implanter l'immonde république castriste. L'Iran enfin, où le régime du Shah fut abandonné au profit de la tyrannie bien pire des ayatollahs...

Il y eut certes des sursauts plus heureux. La politique habile de surenchère armée menée par l'administration Reagan, qui contribua grandement à faire s'effondrer l'Union Soviétique. Les interventions en Afghanistan et en Irak qui permirent d'installer de fragiles démocraties à la place de régimes sanguinaires. Ces dernières initiatives furent comme on le sait très critiquées, mais elles s'inscrivaient dans une stratégie audacieuse visant à endiguer la progression de dictatures rétrogrades et du fanatisme religieux, dans tout le Proche Orient

Depuis quelques années, force est de constater que cette stratégie est complètement abandonnée. La politique du président Obama s'avère des plus timorées au plan international. Aucune action d'envergure n'est à porter à son crédit. Il n'a guère manifesté d'opposition vis à vis du programme nucléaire iranien. Face à Vladimir Poutine il se limite à quelques exhortations verbales. S'agissant du conflit israélo-palestinien, rien de concluant n'a été entrepris. En Syrie ce fut l'inaction.
Enfin en Afghanistan et en Irak, c'est à une désespérante déconfiture à laquelle on assiste. Les foyers de terreur islamiste se multiplient, faisant craindre un retour prochain de bâton sous forme d'attentats. Il en avait été ainsi lors de la montée en puissance des Talibans et de leurs petits amis d'Al Qaïda en Afghanistan. Des années de négligence avaient fini dans les horribles attentats de 11/09/01

Faudra-t-il attendre d'aussi funestes extrémités pour agir ? Aujourd'hui le président américain se résout à autoriser quelques bombardements sur des positions jihadistes. Sera-ce suffisant ?

A l'heure où l'on voit l'ancien premier ministre pacifiste français Dominique de Villepin réclamer une intervention de la communauté internationale (Le Monde 09/08/14), et même le Pape François la juger "licite" ( Figaro 17/08) l'adage romain n'a jamais été aussi actuel : "si vis pacem, para bellum".

Seul le leadership américain, plus que jamais irremplaçable, peut permettre à ce principe tenant de l'évidence,  de reprendre vigueur. Saura-t-on s'en souvenir à temps pour la paix du monde ?

05 août 2014

Aveux et inconséquence

Pendant que le Président de la République désœuvré promène au gré de l’actualité sa molle silhouette de bourgeois ventripotent, et qu’il joue aux inaugurateurs de chrysanthèmes, en répandant de ci de là avec son air chafouin, solennités creuses et condoléances affligées, le Premier Ministre Manuel Valls s’effondre quant à lui sous le poids des réalités.

Lors d'un séminaire, le 1er août, il s'est ainsi délesté d'aveux douloureux sur l’échec de la politique entreprise par le gouvernement depuis plus de deux ans maintenant.

Elle n'a permis de ramener ni la croissance ni l'emploi comme promis, a-t-il dit en substance. "La rentrée va être difficile en matière de conjoncture économique. Il faut dire la vérité aux Français, affronter la réalité. Ne rien cacher" . ça tranche évidemment avec les discours emphatiques et intrépides du chef de l’Etat sur l’inversion de la courbe du chômage, sur la sortie imminente de crise, et autres retournements enchantés.
"La reprise" tant espérée - qu’il annonçait benoîtement, profite à nombre de pays sauf le nôtre, et force est de constater avec Manuel Valls, le niveau «insupportable» atteint par le chômage en juin, «la vie chère, le mal logement», ainsi que «l'inquiétude» des Français pour «leur avenir». (Figaro).


Hélas cet élan de lucidité n'a pas été jusqu'à reconnaître quelque erreur que ce soit au gouvernement, bien au contraire. Les mauvais élèves se corrigent rarement car ils sont bien souvent incapables de changer leur funestes habitudes et ils ont une fâcheuse tendance à imputer leurs fautes aux autres.

En dépit du constat alarmant, il ne faut, si l’on écoute le premier ministre, surtout pas remettre en cause la stratégie gouvernementale. "Je me refuse à annoncer un effort supplémentaire", pas question de retour en arrière. "Je veux faire la démonstration [...] que la France est engagée dans un mouvement de réformes inédit. Faire demi-tour serait «pire» que tout…
Quant à la responsabilité de cette déroute, c’est bien simple, presque tous les maux qu’il décrit seraient en effet à mettre sur le dos de l'Europe. M. Valls a notamment déploré des "politiques économiques de la zone euro pas efficaces" à cause de "l'absence de politique de change", "d'un euro trop cher", ou de "l'impuissance" de la BCE face à la faible inflation. "Le risque de déflation est réel", s'est-il même inquiété.


Quelques jours plus tard, loin de s’interroger sur la manière dont il gère le pays, François Hollande s’est permis d’en rajouter une couche en faisant carrément la leçon à l’Allemagne ! Il a déclaré notamment, ce lundi 3 août, qu'il attendait d’elle «un soutien plus ferme à la croissance», ajoutant que «ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage».

Un peu fort de café tout de même ! Serait-ce un remake de la Cigale et la Fourmi ? En attendant, un sondage récent publié par un magazine de gauche révèle qu’aucun des deux leaders de l’exécutif ne passerait la barre du premier tour d’une élection présidentielle. Bravo à nos héros (avec la liaison svp)...