30 juin 2019

La Philosophie Devenue Folle (3)

Le dernier volet du pamphlet que Jean-François Braunstein a consacré à la philosophie contemporaine, porte sur la condition animale, et commence par cette sentence émise par la princesse Stéphanie de Monaco, en apparence grotesque et pourtant révélatrice de l’état d’esprit qui règne en ce moment dans notre société: “les animaux sont des humains comme les autres...”
On y retrouve en effet cette propension étonnante à gommer les différences et à casser les repères établis par la morale traditionnelle, celle-là même qui nivelle les sexes et qui banalise la mort.

Au prétexte rabâché que nous partageons 99% de notre patrimoine génétique avec certains grands singes, les nouveaux pontes de la philosophie nous invitent sans rire à se rallier à l’opinion, en forme de lapsus, de Stéphanie. Et ça commence par la reconnaissance de droits pour les animaux. Bien que ces derniers n'aient pour leur part rien demandé, cette lubie bien intentionnée a fait son chemin dans l’opinion publique et a été prise très au sérieux par les politiciens, lesquels se sont fait un devoir de requalifier le statut des animaux dans le code civil, devenus grâce à l’amendement Glavany de 2015 “des êtres sensibles”, alors qu’ils étaient jusqu’alors considérés comme simples “biens meubles”, c'est à dire déplaçables...

On retrouve dans ce débat l’ineffable philosophe utilitariste Peter Singer, dont le coup de génie en la circonstance fut d’inventer et de populariser la notion de spécisme par laquelle il définit le fait de voir des différences là où il n’y aurait qu’un continuum de l’animal à l’homme. L’analogie avec le racisme est implicite, et l’anti-spéciste peut ainsi s'auréoler du titre de vertueux défenseur la cause animale comme l'ineffable Aymeric Caron.

Une nouvelle morale voit le jour, plus intolérante que jamais, tant elle comporte d’obligations et d’interdits.
Les animaux étant nos égaux ou presque, il faut les traiter avec d’infinis égards et commencer par cesser de les manger. Pour les nouvelles ligues de vertu, le végétarisme est appelé à devenir la règle de base en matière alimentaire. Aimable coutume au départ, elle a pris ces derniers temps un tour dramatique, voire terroriste, se manifestant par des actions punitives violentes dirigées contre des boucheries.
Elle déborde d’ailleurs le simple fait de ne pas manger de viande. Comme il est difficile de trouver des limites lorsque les bornes sont franchies, certains renoncent par respect pour celles et ceux qu’on appelait “bêtes”, à consommer tout produit d’origine animale, comme le beurre, le lait, les œufs. Au nom du véganisme cette attitude en vient à sortir du cadre de l’alimentation et s’étend à l’usage du cuir de la fourrure, mais également des cosmétiques comportant des protéines animales… Dans cette optique, il va de soi que les expérimentations scientifiques faites sur l'animal relèvent de l'horreur.

Plus rien ne semble devoir arrêter le zèle des moralisateurs des temps modernes. Pour Ingrid Newkirk, fondatrice et longtemps présidente de la puissante association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), tout se vaut dans le règne animal: “un rat est un chien est un cochon est un enfant”...
Au diable les discriminations ! Lorsqu’ils parlent des grands singes Peter Singer et ses disciples n’hésitent pas à affirmer “Ils sont nous !”
Les mêmes entendent “revendiquer des droits pour ces êtres qui ne peuvent évidemment pas ester en justice, faute de posséder la parole et quelques autres compétences annexes”. 

Au même titre qu’ils considèrent avec bienveillance chez les humains toutes les pratiques sexuelles librement consenties, la zoophilie n’est pas à leurs yeux répréhensible pourvu qu’elle ne fasse pas souffrir l’un des partenaires (puisque le consentement explicite est difficile à obtenir…). Cette dérive pourrait prêter à rire si elle ne se prenait pas tellement au sérieux, allant largement au delà des provocations “artistiques” les plus débridées comme celle d’Oleg Kulik, inventeur d’un nouveau kamasutra mettant en scène des êtres humains et des chiens...

Alors que ces gens entendent abolir les frontières de la bienséance, ils éprouvent toutefois le besoin d’établir des hiérarchies morales. Ainsi, ils prétendent que certaines vies d’humains profondément handicapés sont moins dignes d’être vécues que celles d’animaux adultes et sensibles, voire dotés de certains projets de vie”. Ils considèrent “qu’il est bien pire de maltraiter et de manger les animaux que d’avoir des relations sexuelles avec eux”.
A d’autres moments, ils nagent dans les paradoxes. Pour justifier le végétarisme, alors que les animaux se mangent entre eux, ils redonnent à l’Homme son statut à part, c’est à dire capable de choisir son régime alimentaire et de modifier son comportement instinctif par pure “raison raisonnante”.
De même, Braunstein fait remarquer que “l’engouement pour l’animal est très exactement contemporain de la perte du contact direct avec le monde animal dans un Occident qui devient de plus en plus urbain.” Les plus ardents défenseurs de la cause animale font souvent preuve d’une ignorance crasse du monde animal qu’ils ne connaissent que de manière très théorique ou bien par l’intermédiaire réducteur de leurs toutous et matous de compagnie. Cela ne les empêche nullement de savoir ce à quoi les animaux aspirent...

Ce qui est effrayant dans toute cette histoire, c’est le sectarisme croissant dont font preuve tous les donneurs de leçons. Ils ne se contentent pas hélas de s’appliquer à eux-mêmes les préceptes dont ils sont convaincus du bien fondé. Ils veulent les imposer à tout le monde. Comme on le voit déjà hélas, le lobbying s’accompagne de plus en plus souvent d’actions violentes. A l’instar des Écologistes, ils agitent les peurs et tentent de culpabiliser les déviants qui restent réfractaires ou simplement dubitatifs face à leurs théories.
Tout cela bien sûr est fait au nom du souverain bien commun et de la correction politique. Essayer de remettre en cause l’idéologie montante est de plus en plus difficile et risque de vous faire passer pour un "ennemi de la cause", voire pour un "salaud". Ce n’est pas sans rappeler l’arrogance socialiste et communiste, instituée de force elle aussi, au nom du bien du peuple et de la justice sociale...
A une époque où le christianisme semble s’effondrer dans l’indifférence générale, y compris celle du Pape, Jean-François Braunstein évoque fort opportunément G.K.Chesterton qui voyait “le monde moderne rempli de vertus chrétiennes devenues folles.”

Certes le propos de l'ouvrage est parfois excessif ou fondé sur des arguments discutables, notamment lorsque l’auteur semble douter de la mort d’une personne en état de coma dépassé, ou bien quand il voit entre l’homme et l’animal une barrière immunologique infranchissable. Mais son objectif principal paraît des plus solides. A savoir combattre cette erreur commise par les "gendéristes", "animalitaires" et autres "bioéthiciens", qui consiste à effacer les frontières de toutes sortes pour aboutir à une sorte de compost informe, où l’étymologie du mot humanité ne fait plus référence à l’homo mais à l’humus. In fine, le projet "compostiste" revendiqué par Donna Haraway, grande prêtresse de l’animalisme (après avoir prôné le règne des cyborgs) est de passer de l’humanité à l’indistinct...
Or selon Braunstein, “l’Humanité ne se constitue que par la mise en place de de limites et de frontières.../... et l’homme est un être qui affronte le monde pour en repousser sans cesse les limites.” Oui, parfois la philosophie devient folle, quand elle oublie l’Homme !

13 juin 2019

La Philosophie Devenue Folle (2)

Dans son ouvrage donnant son titre à cette série de billets, Jean-François Braunstein s’attache à montrer comment les concepts paraissant les plus évidents, et les repères les mieux établis, sont en passe d’éclater. Il en est ainsi de l’identité sexuelle, sous la pression de la désormais célèbre théorie du genre.

Cela commence par l’horrible histoire de David Reimer.
Première malchance pour ce garçon, la nature l'avait affligé d’un phimosis, sténose congénitale mais anodine du prépuce.

Hélas, ce qui aurait pu être résolu simplement, fut le début du drame de son existence. Il fut atrocement mutilé par le chirurgien incompétent chargé de corriger cette infirmité.
Après les complications causées par sa maladresse, il ne resta au jeune patient quasi plus rien de son pénis originel.
Pour second malheur, il fut présenté au psychologue et sexologue néo-zélandais John Money, considéré comme “pionnier dans le domaine du développement sexuel et de l'identité de genre”. Celui-ci avait une théorie bien arrêtée selon laquelle on ne naît pas garçon ou fille mais on le devient, bien plus par le biais de l’éducation que par les attributs sexuels de naissance. Pour David que son infirmité empêchait de devenir un homme dans toute sa plénitude, il suffisait donc selon lui, d’en faire une fille en commençant par l’éduquer comme telle, non sans lui avoir auparavant retiré ce qui restait de ses attributs sexuels masculins !

Les premiers résultats de cette thérapeutique radicale semblèrent favorables et passionnèrent d’autant plus Money que son patient avait un frère jumeau, né avec la même infirmité, mais élevé lui comme un garçon puisque dans son cas, l’opération s’était bien déroulée.
Fort de ce qu’il prit pour un succès, John Money parada dans les revues scientifiques affirmant peu ou prou qu’il était en passe de faire la preuve de la supériorité de la culture sur la nature. Il était tellement sûr de son raisonnement qu’il préconisa pour stabiliser dans son nouveau genre David devenu Brenda, de parfaire l’apparence d’une fille, par des traitements hormonaux et une plastie chirurgicale des organes génitaux.
Mais l’affaire tourna court car en prenant de l’âge, le malheureux se sentait au fond de lui de plus en plus garçon. A 13 ans, il refusa hormones et chirurgie et fit tout pour redevenir l’être de sexe masculin qu’il était et réussit même à se marier. Il ne parvint toutefois pas à trouver la sérénité et finit par se suicider à l’âge de 38 ans, tandis que son frère jumeau, lui aussi gravement déstabilisé, sombra dans l’alcoolisme et mourut également prématurément.
Cette tragédie édifiante ne servit nullement de leçon aux apprentis sorciers du genre. John Money nia son échec et continua d’exercer son sinistre magistère dans les établissements les plus prestigieux notamment le Johns Hopkins Hospital de Baltimore, accusant ses détracteurs d’être d’extrême-droite ou bien anti-féministes !

Il eut une flopée d’épigones qui bien que critiquant parfois le maître, continuèrent sur la même voie, destructrice. Notamment Anne Fausto-Sterling, pour laquelle le sexe n’existe pas indépendamment du genre, ou bien Judith Butler qui remit en cause le dogme selon lequel il n’existerait que 2 sexes. En vertu du principe qui veut qu’une fois les bornes franchies il n’y a plus de limites, tout cela évolua vers une espèce d’indistinction générale. Selon les Diafoirus du genre, on peut en somme exprimer une infinité de nuances, voire changer au gré de ses humeurs, être fille le matin, garçon l’après-midi ou l’inverse, peu importe… Parallèlement, le corps et son apparence peuvent être modifiés, selon ses envies ou bien ses lubies, des plus douces, comme le tatouage redevenu très tendance, ou le piercing, jusqu’aux plasties en tous genres plus ou moins esthétiques, voire aux perversions les plus folles telle l’apotemnophilie, qui conduit à vouloir se faire amputer d’un ou plusieurs organes.

Parvenu au terme de cette plongée d’un nouveau genre, Jean-François Braunstein s’interroge: “comment savoir quelle identité est la nôtre dès lors qu’il n’y a plus aucun indice matériel qui nous indique ce vers quoi nous tendons ?”
Si l’on pouvait être certain qu’un jour le bon sens finisse par s’imposer à nouveau et si les conséquences n’étaient parfois pas si graves, on pourrait peut-être en rire. Au vu notamment des proportions prises par ces controverses nées aux USA, lorsqu’il s’est agi de redéfinir l’accès aux toilettes publiques et la signalétique autorisant les personnes à utiliser les toilettes qu’elles désirent selon le genre auquel elles s’identifient, au-delà de leur sexe biologique.
Au moment où la civilisation occidentale semble en phase de déclin, tout cela n’est pas sans rappeler les querelles byzantines concernant le sexe des anges, au moment même de la chute de Constantinople…

31 mai 2019

La Philosophie Devenue Folle (1)

Les mésaventures pathétiques de l’infortuné Vincent Lambert, qui n’en finit pas de mourir, et dont le sort est suspendu à d’interminables atermoiements médico-légaux, illustrent le dévoiement de la pensée contemporaine. Au point de voir préconisé par un corps médical réduit à l’impuissance et un Conseil d’État sans état d’âme, l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation d’un être humain en situation de détresse.
Certes ce dernier n’est plus que l’ombre de lui-même. Il se trouve en état végétatif depuis 11 ans, suite à un accident de la voie publique. Dans un état nébuleux entre la vie et la mort. Ce n’est pas le coma mais une sorte d’absence, caractérisée par l’arrêt de toute vie relationnelle, et dont il est quasi impossible de déterminer le niveau de conscience. S’il semble raisonnable dans ces conditions de s’opposer à l’acharnement thérapeutique, que dire d’une injonction consistant à cesser de nourrir et de donner à boire à ce malheureux jusqu'à ce que mort s'ensuive ? N’est-ce pas plus hypocrite et en somme plus atroce que de proposer l’euthanasie active ?

Sous couvert de bonnes intentions, de respect de la dignité humaine, et autres considérations prétendues éthiques, notre époque a de plus en plus tendance à résoudre les problématiques les plus complexes avec un froid matérialisme, et une indifférence larmoyante dans laquelle les repères se perdent les uns après les autres et où tout se vaut en définitive.
Cette étonnante propension a été explorée avec acuité par Jean-François Braunstein dans un ouvrage au titre évocateur: “La Philosophie devenue folle” à propos de trois thématiques très actuelles: le genre, l’animal, la mort.

Prenons pour les circonstances, l’ordre inverse de celui choisi par l’auteur et arrêtons-nous à “l’enthousiasme pour l’euthanasie” qu’exprime selon lui de plus en plus bruyamment notre société. Si cette formule semble quelque peu excessive, il n’en est pas moins vrai que la mort hante notre civilisation. Tantôt occultée voire niée comme un tabou, elle s’impose de manière obsessionnelle paradoxalement en matière de santé. Directives anticipées, limitation et arrêt des thérapeutiques actives (connue des Réanimateurs sous son sigle LATA), soins palliatifs, euthanasie, suicide assisté, droit de mourir dans la dignité, on ne compte plus les démarches entreprises autour de ce qu’il est convenu d’appeler la fin de vie.
Venant après des décennies de progrès en matière médicale, ce sombre fatalisme est-il la manifestation de la profonde dépression qui a gagné l’Occident, comme le pense Braunstein ? Sans doute pour partie, mais encore faudrait-il alors chercher à connaître les raisons de ce spleen incurable. Est-ce parce que nos sociétés sont vieillissantes ? Est-ce le modèle qui est en bout de course comme on l’entend à longueur de journée ? Est-ce la profusion de biens matériels qui corrompt les esprits et pervertit l’espoir et la foi ? Est-ce enfin tout simplement l’ennui qui nous ronge peu à peu de l’intérieur, ébranle nos convictions, et nous emmène sur la pente d’une lente et irrémédiable névrose ?
Conséquence de tout cela, alors que nous avons à peu près tout pour être heureux, un froid nihilisme s’est peu à peu installé dont la première conséquence est “l’effacement radical de la dimension tragique de la vie”. Bientôt peut-être, si l’on suit Braunstein, ce seront d’obscurs comités d’éthique composés de “philosophes inoccupés et de médecins retraités” qui seront “chargés de de décider qui doit vivre ou mourir”.

Il semble que nous soyons entrés dans une ère marquée par l’utilitarisme. Un des représentants les plus radicaux de cette conception est Peter Singer, philosophe australien pour lequel la sacralisation de la vie relève de l’obscurantisme religieux contre lequel il faudrait entrer en guerre. Il appelle à remplacer la doctrine chrétienne de “la sainteté de la vie” par une nouvelle théorie, celle de “la qualité de la vie”…
Il faudrait à l’aune de ce principe, pouvoir juger si une vie mérite ou non d’être vécue.
Avec cette conception mécaniste, beaucoup de choses deviennent possibles. Par exemple d’affirmer qu’un nouveau-né n’a pas le sens de son existence donc pas de conscience. Il n’est donc pas plus un être humain qu’un fœtus. Par conséquent, si le fœtus n’a pas droit à la vie comme une personne, le nouveau-né non plus ! La logique de Singer pousse même le bouchon très loin: “il ne faut pas se laisser impressionner par l’apparence parfois mignonne des bébés”.
Terrible assertion qui conduit à penser que “l’enfant est remplaçable” et “qu’il vaut mieux tuer des enfants défectueux pour pouvoir se consacrer à produire un nouvel enfant en bon état”.

A côté de ces dérives terrifiantes, Braunstein s’interroge sur la signification de la finitude de l’être humain dans nos sociétés, et ses réflexions méritent d’être quelque peu pondérées, notamment lorsqu’il semble remettre en cause la définition moderne de la mort, entendue comme mort cérébrale. Très liée au développement des techniques de transplantations d’organes, elle prête selon lui à controverse puisque “les “morts” continuent de respirer, sont roses et ont conservé l’essentiel des fonctions de la vie végétative”. C’est évidemment méconnaissance de sa part car il est clair que dans l’état de “coma dépassé", la vie n’est qu’apparence, totalement dépendante des machines telles que respirateurs et perfusions. Ce sont précisément les techniques de réanimation qui maintiennent temporairement et artificiellement certaines fonctions vitales, alors que le cerveau a cessé irréversiblement toute activité dont celle qui commande la respiration. La nécessité de redéfinir la mort est dès lors une évidence même si elle a ouvert la voie aux transplantations d’organes en rendant possible le prélèvement d’organes encore perfusés. On peut émettre pour mille raisons des réserves sur ces techniques et notamment sur leur banalisation, mais sûrement pas parce qu’on doute de la mort du donneur !

A ces réserves près, il est difficile de ne pas se ranger au point de vue de Braunstein et notamment d’Anne MacLean, citée par ce dernier, lorsqu’ils font le constat que la forme exacerbée d’utilitarisme prônée par Singer et ses épigones, “élimine la moralité”. C’était déjà la crainte d’Auguste Comte lorsqu’il fustigeait l’abus de la logique déductive qui conduit à des conclusions certes originales, mais absolument immorales. Or sans morale, l'être humain n'est plus un être humain...

C’est tout le mérite de cet ouvrage que de pointer en les référençant précisément, les excès commis au nom d’une éthique diabolique bien qu’elle se veuille rationnelle et bien intentionnée…

Illustration : La Tentation De Saint-Antoine (détail)
(à suivre)

29 mai 2019

Une élection pour rien

En dépit d’une participation plus élevée que celle qui était attendue, ces élections européennes n’apportent guère de sujet de satisfaction. Le thème même de l’Europe est resté plus évanescent que jamais.
Aucun programme n’y faisait référence affirmée ni même un tant soit peu convaincue. Même la liste de La République En Marche était restée bien timorée sur le projet auquel personne ne croit plus vraiment, ni comme nation, ni comme fédération.
Combien de temps ce conglomérat hétéroclite d’intérêts de plus en plus divergents peut-il encore tenir ? Combien de temps l’euro peut-il continuer de faire office de monnaie unique ?
Gageons, ne serait-ce que pour maintenir les grands équilibres économiques, que cela dure quelques années, même si le grand dessein et les folles espérances s’estompent de plus en plus.

Sans surprise, le parti le plus anti-européen, a tiré une fois encore les marrons du feu. Le Rassemblement National stabilise son emprise, tandis que ses alter ego hongrois et italiens déjà au pouvoir triomphent. Signe des temps, les peuples se détournent de plus en plus des partis traditionnels et de l’ersatz démocratique qu’ils proposent.
En France où le RN est considéré comme infréquentable, toute alliance lui est interdite et il se heurte au fameux plafond de verre pour parvenir au sommet de l’État. Il lui faudrait la majorité absolue à lui tout seul ce qui peut prendre encore un bon bout de temps et serait dangereux. Pour l'heure il se contente de quelques victoires inoffensives, tel ce scrutin européen. Cela donne tout de même la mesure de son enracinement et pérénise le vrai problème démocratique auquel le pays est confronté. Dans un scrutin majoritaire à deux tours l'adversaire quel qu'il soit est à peu près certain de l'emporter...
Le parti du Président de la République en profite. Peu importe en somme qu’il soit premier ou second en nombre de voix, il sera toujours gagnant en termes de pouvoir. La synthèse Gauche-Droite a parfaitement fonctionné, permettant à Emmanuel Macron d’être brillamment élu à la tête de la république.

Au passage il a écrabouillé ce qui restait du Parti Socialiste. Cette fois, il n’avait même pas osé se présenter en nom propre ce qui en dit long sur le désastre. Quant à Mélenchon, son affreux rictus, sa mauvaise foi, sa haine recuite et ses nervis patibulaires, ils peuvent aller se rhabiller. La Gauche plus que jamais divisée aurait-elle enfin cessé de faire rêver. Dieu fasse que cela soit vrai….
La Droite classique n’est pas logée à meilleure enseigne. Coincée entre le discours martial des nationalistes et celui lénifiant de la social-démocratie, elle n’a rien trouvé de bien original à dire et malgré  la sympathie ressentie pour sa tête de liste, sa place se réduit comme peau de chagrin. Est-ce encore réversible, on peut en douter vu l’organisation actuelle du parti qui s’apparente à une armée mexicaine…
Reste le score flatteur des Écologistes. Il ne faut y voir sans doute ni élan ni vraie dynamique mais un effet d’aubaine avant tout. Faute d’avoir trouvé leur idéal dans ces 34 listes, nombre d’électeurs désabusés, notamment parmi les plus jeunes, se sont rabattus sur le candidat de la nature et les petits oiseaux… L'incroyable battage médiatique sur l'urgence climatique a fait son oeuvre dans les esprits, malgré la nullité abyssale des pretendus écolos.
Mais une hirondelle ne faisant pas le printemps, ils ne feront pas plus l’Europe que les caciques de la politique...
Quant aux Gilets Jaunes, ils ont purement et simplement disparu des écrans radars. Étrange, non ?

13 mai 2019

Or Noir et Gilets Jaunes

Tout ça pour en arriver là…
On pourrait en rire si la situation n’était pas si grotesque. Après 26 semaines de manifestations des Gilets Jaunes, les prix des carburants n’ont jamais volé aussi haut !

Principal sujet de mécontentement exprimé au début du mouvement, cette problématique est paradoxalement passée aux oubliettes, ainsi d’ailleurs que la limitation de la vitesse sur les routes secondaires. Bien malin est celui qui parvient encore à discerner ce que veulent les derniers enragés du samedi. 
Ainsi va la France. Un mouvement qui aura coûté quelques dizaines de milliards d’euros à l’État et entamé sa ligne directrice au point de la rendre définitivement illisible, ce mouvement part en eau de boudin au remugle pestilentiel d'extrême-gauche, et se dilue dans les borborygmes de la campagne électorale européenne.
Trente trois listes, dont les trois quarts n’auront pas même un député, et des programmes à la noix, sans conviction, sans ambition. C’est donc ça la démocratie post-moderne !

Pendant ce temps, le prix de l’essence sans plomb a donc connu sa plus belle envolée depuis 2013. Certes ce n’est pas la conséquence de nouvelles taxes mais de l’effet conjugué de l’augmentation du cours du baril et de la hausse du dollar. Bien que l'augmentation désespérante  de la fiscalité soit pour un temps gelée, elle  est toujours là, écrasante, et le gouvernement se garde bien de mettre en œuvre la fameuse taxe flottante qui permettrait d’endiguer les fluctuations trop importantes des prix à la pompe. Comme il semble avoir oublié de remettre en cause les 80km/h dont il avait envisagé d’assouplir l’application. Au contraire, il prévoit d’intensifier la guerre sournoise qu’il a déclarée aux contrevenants. Il s'apprête ainsi à déployer sur les routes, une armada de voitures radars privées, totalement banalisées, qui vont passer leur temps à griller du carburant à seule fin de traquer les automobilistes trop pressés !
Qui sont les dindons de la farce, on se le demande tant les débats, controverses et polémiques semblent futiles par les temps qui courent…

Cela dit, je commence à croire personnellement que la voiture électrique pourrait avoir de l’avenir. Le diabolique M. Musk qui projette de faire débouler sur le vieux continent ses Model 3 à prix cassés est somme toute assez convaincant. Il pouvait passer pendant un temps pour un hurluberlu, mais force est de constater que ses autos ont presque tout pour plaire: lignes agréables et fluides, confort et silence, système d’aide à la conduite, performances époustouflantes, elles revendiquent désormais une belle autonomie (entre 400 et 600 km). Sachant que les chargeurs ultra-rapides que Tesla installe un peu partout, permettent de retrouver 80% des capacités énergétiques en 30 minutes, la crainte de partir pour un long parcours pourrait être bientôt infondée.

N’était le problème du recyclage des batteries et le bilan carbone de leur fabrication, on serait enclin à penser que l’alternative écologique au pétrole est enfin trouvée.
Comme toujours, l'État est mauvais élève. Pas de voiture électrique ou quasi dans les administrations. Tous les bus, tous les trains express régionaux (TER) roulent au bon vieux diesel qui pue. Quant au fameux ferroutage ou aux transports fluviaux, réclamés par les Écologistes, ils sont resté dans les limbes... Combien faudra-t-il de ministres soi-disant amoureux de la nature et des petits oiseaux, pour voir enfin des propositions plus originales que le lancinant accroissement des impôts et taxes ?
Les Américains ont encore une longueur d’avance au plan technologique et l’Asie, notamment la Chine, dispose d’atouts pratiques puisque la plupart des batteries y sont fabriquées. L’Europe est une fois encore prise au dépourvu. Les grandes firmes allemandes mettent les bouchées doubles pour proposer sous peu à leur clientèle des modèles équivalents aux Tesla, mais on peut être plus que dubitatif sur l’initiative bureaucratique qui consiste à injecter des milliards d’euros dans la mise en place d’un “Airbus des batteries”.
N’est-ce pas déjà le temps de regrets ?
Et comment fera l’État pour pallier le manque à gagner dû à la désaffection pour les produits pétroliers. Va-t-il se mettre à taxer l'électricité plus qu'il ne le fait déjà ?

07 mai 2019

Glyphosate: Tout Et Son Contraire

De deux choses l’une. Soit les agences nationales sont peuplées d'imbéciles et de fieffés menteurs qui se contrefichent de la santé des contribuables qui les financent, soit la rumeur est insane, ainsi que les médias qui la véhiculent, tendant à considérer le glyphosate comme une horreur à bannir absolument, tant il est hautement cancérigène pour l’être humain.

Nul besoin de revenir sur la nocivité alléguée de cet herbicide, commercialisé (entre autre) par la firme Monsanto. On nous en rebat les oreilles à longueur d’année et c’est devenu un fait établi pour l’Opinion Publique. C’est fort de cette notion que l’État (à l’initiative de l’ineffable Ségolène Royal) a cru bon d’interdire la vente de ce produit aux particuliers et s'est fixé l’impératif catégorique de faire de même pour les agriculteurs aussi vite que possible. C’est également en excipant de cette idée reçue que les tribunaux se sont crus autorisés à condamner Monsanto à des amendes astronomiques destinées à indemniser les prétendues victimes.

On parle moins des observations d’experts, venant régulièrement non pas nier, mais au moins relativiser cette toxicité et à tout le moins à considérer qu’elle est acceptable moyennant quelques protections, en regard des avantages que le produit procure à l’agriculture.
J’avais relaté il y a quelques temps les résultats d’une très vaste étude, portant sur plus de 60.000 personnes exposées pendant 20 ans au glyphosate, et qui ne trouvait “aucun lien entre cette substance et toute tumeur solide ou lymphome...”
Plus récemment, le magazine Le Point révélait que « Toutes les agences sanitaires indiquent que le glyphosate ne présente pas de risque ». Il se faisait ainsi l’écho de Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de la revue Science et Pseudo-Sciences et membre de l’Association pour l’Information Scientifique (AFIS), dont le but est de lutter contre la désinformation en matière scientifique. Vaste programme comme dirait le grand Charles, car les sujets ne manquent pas, sur lesquels circulent les idées les plus irrationnelles voire carrément folles, car aussi péremptoires que dénuées de tout support objectif: OGM, vaccins, alimentation, énergie nucléaire, homéopathie, ondes électromagnétiques, paranormal, psychanalyse, astrologie…

Enfin tout dernièrement, c’était Le Figaro qui relayait l’information venue de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) selon laquelle “le Glyphosate n’est pas cancérigène !”
C’est évidemment en contradiction flagrante avec plusieurs décisions récentes de justice dont celle retentissante d’un jury de San Francisco, accordant 80 millions de dollars de dommages et intérêts à un plaignant qui accusait le RoundUp de lui avoir provoqué un cancer. Sa plainte s’appuyait sur le nébuleux avis rendu en 2015 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), classant, en vertu du principe de précaution et de quelques observations animales, le glyphosate parmi les produits «probablement cancérigènes pour les humains.»

Cette controverse édifiante illustre la versatilité des faits et croyances à notre époque. En dépit des avancées scientifiques et des facilités d’accéder aux sources d’information et de les croiser, nous n’avons en définitive guère fait de progrès depuis le moyen-âge. Il est navrant de constater que les opinions subjectives priment toujours sur celles qui se fondent sur des données objectives.
C’est extrêmement inquiétant pour l’avenir. L’Homme 
est le seul animal capable de modifier son environnement de manière consciente, ce qui lui confère une lourde responsabilité, mais il ne saurait affronter les défis qui se dressent face à lui en donnant la même importance aux suppositions qu’aux observations, aux principes qu’à la réalité, et il devrait se souvenir qu’aucun raisonnement digne de ce nom ne peut à la fois prétendre une chose et son contraire...

26 avril 2019

Souffler n'est pas jouer II

Cherchant un titre pour mon commentaire, suivant la conférence de presse du Président de la République, je pensais à l’expression tirée de la règle du Jeu de Dames “souffler n’est pas jouer”, et je tombe sur un précédent billet pour lequel je l’avais déjà utilisée en 2017, juste après l’élection dudit Président…
Et pour cause: je ressens ce soir un peu la même impression.
Emmanuel Macron
parle bien. Son style est délié, souple et rapide. Mais il pêche par un excès d’emphase et surtout d’indécision et de vacuité dans l’action.

Avant de répondre aux questions des journalistes, le chef de l’Etat s’est fendu d’un discours de près d’une heure destiné à clôturer le fameux Grand Débat qu’il avait lui-même proposé, tout en s'efforçant d'apaiser 
la colère des Gilets Jaunes. Sans doute attendait-on trop de cette intervention...

Il commença par délivrer quelques belles formules lénitives, rappelant par exemple que nous sommes “les enfants des Lumières”, qu'il ne faut pas céder à "l'obscurantisme", à la "haine" ou au "complotisme". Il insista sur la nécessité de mettre “davantage d’humain” dans l’action publique, sur sa volonté, pas très originale, de lutter contre la bureaucratie pyramidale de notre système. Suivirent des actes de contritions et quelques mea culpa : “J’ai pu donner l’impression d’être dur et injuste, je le regrette”.../… “J’ai changé et beaucoup appris…”

Au chapitre des actions concrète hélas, on en est resté aux annonces et aux déclarations d’intention. Certes elles ne sont pas toutes mauvaises, mais après quatre mois on était en droit d’attendre un peu plus de concret et davantage d'audace.
Par exemple, M. Macron nous assène qu’il faut vraiment envisager de travailler plus dans notre pays. Mais comment, puisqu’il ne veut pas remettre en cause les 35h, pas supprimer de jour férié et pas reculer l'âge de départ en retraite. Subtile contradiction au passage (ou hypocrisie), dans le même temps il annonce un système de retraite "à points" et une augmentation du nombre de trimestres de cotisations pour bénéficier d’une pension à taux plein…
S’agissant de la revalorisation des retraites, il promet de manière évasive d'instaurer un plancher à 1000€, tout en confirmant un peu tard son erreur de désindexer les pensions de l'inflation. Dont acte, sauf que les mesures  sont distillées au compte goutte à la manière d'un apothicaire: en 2020 pour les “petits retraités touchant moins de 2000€/mois” et un peu plus tard
pour tous les autres (en 2021, c'est à dire si la conjoncture le permet...)

S’agissant de la technocratie étatique, il dit son souhait de supprimer l’ENA, mais pour la remplacer par une autre école de la fonction publique, plus efficace, mais possiblement dans les mêmes locaux et avec le même personnel qui n’a pas démérité. Comprenne qui pourra…
Il plaide également pour la disparition du statut inamovible de haut-fonctionnaire et affirme vouloir supprimer beaucoup d’organismes inutiles. Mais lesquels, sachant qu’il évoque simultanément la création d’un nébuleux "Conseil de Défense Écologique", pour “répondre à l’urgence du climat” et qu'il voudrait revigorer le très superfétatoire Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) en y intégrant 150 citoyens “tirés au sort”.

Au détour d'une phrase, il révèle qu’il est prêt à abandonner l’objectif de suppression de 120.000 postes de fonctionnaires et il prévoit enfin un grand plan de décentralisation, avec création de 2000 "maisons de services publics" (une dans chaque canton), et l’arrêt de toute fermeture d’école ou d’hôpitaux sans l’accord des maires concernés.
On comprend de facto que la baisse des dépenses publiques est de plus en plus incertaine !
C’est d’autant plus gênant qu’il promet une baisse significative de l’impôt sur le revenu, d’environ 5 milliards d’euros. Ce fut sans doute l'annonce la plus fracassante, encore qu'elle ne précise ni comment elle serait mise en œuvre et pour qui, ni comment elle serait financée hormis par la suppression de certaines niches fiscales exclusivement destinées aux entreprises. Le lendemain, on apprenait de la bouche de M. Darmanin  sur RTL que cette allègement fiscal ne passerait  probablement pas par le réaménagement des tranches d'imposition, mais qu'il s'apparenterait à une nouvelle niche, réservée aux gens modestes, donc un nouveau bidouillage dans l'invraisemblable pipotron fiscal...

En matière de politique générale et d'affaires internationales, il y eut quelques voeux pieux sur la nécessité de faire payer les pensions alimentaires aux maris indélicats, quelques vagues résolutions sur la laïcité et sur l’immigration (fermes comme toujours dans les mots mais floues dans les actes).
Une réforme constitutionnelle est envisagée "pour améliorer le débat démocratique", mais elle n'a rien de révolutionnaire. Elle se caractériserait selon le président par l’introduction d’une dose de proportionnelle (de l’ordre de 20%) à l’Assemblée Nationale, et la réduction arbitraire et hypothétique de 25 à 30% du nombre de parlementaires. En revanche et heureusement, pas de prise en compte du vote blanc, pas d’obligation de vote non plus, pas de Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) réclamée rituellement par les excités du samedi. Juste une porte entrouverte sur un hypothétique Référendum D’Initiative Partagée (par au moins 1 million de citoyens) et une plus grande considération pour les pétitions locales.
A propos de l’Europe enfin, M. Macron, non sans un certain culot, s’exclama qu’il était partisan de réduire le nombre d’États dans l’espace Schengen, notamment s’il s’avérait qu’ils se comportent de manière “non solidaire” ou “laxiste”. Autant pisser dans un violon tout en prenant le risque de renforcer l’inimitié déjà croissante que certains manifestent à l’égard de la France, mauvaise élève et donneuse de leçons...

Au terme de ce marathon, survolé avec un certain brio par le Chef de l’Etat, semblant très à l’aise avec les représentants des Médias, et assisté d’un peuple muet de ministres mi-figue mi-raisin, on pouvait faire un constat: il n’y eut pas un mot, pas une allusion sur les deux principales récriminations des Gilets Jaunes dès le début du mouvement, à savoir la stupide limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, et rien sur le devenir de la fiscalité impactant le prix des carburants. On est donc bien avancés….

16 avril 2019

Tristes Symboles

A quelques jours de Pâques, le gigantesque incendie qui vient d’embraser la cathédrale Notre Dame de Paris s’imprime dans notre esprit avec une force symbolique tragique. Comment ne pas voir dans la flèche qui s’est écroulée en flammes, le destin tragique de l’église catholique tout entière, voire du Christianisme ?
C’est un fait, ce dernier est en voie de désaffection. Selon Jerôme Fourquet, et son constat accablant de l'état de la société française, “nous sommes arrivés à un stade terminal de la déchristianisation”. Moins de 6% des Français sont pratiquants contre plus de 35% dans les années soixante. Tous les symboles de la religion tombent les uns après les autres en obsolescence. La République y a contribué, grâce à la lénifiante perversité d’un François Hollande, en achevant de dénaturer la notion de mariage. Quant à la laïcité avec laquelle on nous bassine à longueur d’année, elle détruit peu à peu l’empreinte chrétienne dans notre société, tandis qu’elle n’est qu’un rempart illusoire face à l’islam conquérant. Dans le même temps, les affaires de pédophilie ressassées ad nauseam ne contribuent pas peu à éroder les derniers piliers sur lesquels tenait encore la foi chrétienne.

Le pape lui-même ne semble plus vraiment habité par une vocation messianique. Il passe son temps à fustiger le libéralisme qui ne lui a pourtant rien fait et montre beaucoup de légèreté voire de frivolité dans sa manière d’aborder les grands problèmes du monde contemporain. Notamment le drame de l’immigration qu’il traite avec une naïveté confondante. Face à l’islam il fait preuve de complaisance si ce n’est de lâcheté, réclamant mansuétude et compréhension pour les Musulmans même les plus arrogants, qu’il demande d’accueillir à bras ouverts, tout en recommandant aux Chrétiens vivant en terre islamique de faire profil bas et surtout de s’abstenir de tout prosélytisme. Résultat, le charisme papal est en voie d’extinction même si les bénis-oui-oui feignent de le trouver gentil…

Arrivé hier soir en catastrophe sur les lieux du drame, le président Macron s’exclame à propos de la cathédrale en feu: “C’est toute notre histoire et ce soir elle est en train de brûler…”
A prendre cette déclaration au pied de la lettre, on serait tenté d’y voir le constat fataliste de la fin de notre monde. Ce d’autant que l'événement semble réduire à néant ses efforts pour sortir le pays de la crise dans laquelle il est enlisé. Personne n’attendait vraiment de son allocution avortée, des mesures révolutionnaires ni même audacieuses. Mais la brutalité de ce drame réduit pour l’heure à néant toute velléité de réforme et risque de faire paraître bien vaines les préoccupations qui agitent le pays depuis déjà quelques mois.

La première question qui se pose est de savoir comment une telle catastrophe a pu survenir. Accident ou crime on reste songeur sur les négligences que cela sous-tend probablement. A une époque où l’on insiste tant sur le principe de précaution et sur la prévention des risques, on ne peut qu’être choqué qu’un tel sinistre puisse arriver dans un tel lieu.
Puisqu’il faut garder l’espoir devant tout revers du destin, gageons toutefois que cet événement soit l’occasion d’un sursaut salvateur pour notre société en mal de repères, et pour la cathédrale l’occasion d’une résurrection...

15 avril 2019

Trous Noirs

La première photo d’un trou noir cosmique vient d’être dévoilée. Le concept théorique devient réalité !
Vertigineux quand on pense aux efforts qu’il a fallu déployer pour réaliser cette image en apparence si banale: un rond obscur auréolé de feu. Plusieurs télescopes répartis aux quatre coins du monde ont travaillé en synergie, formant un seul outil, de proportions gigantesques. Des milliards de milliards de données ont été traitées par ordinateur (
5 pétaoctets, soit 1015 octets). Tout ça pour objectiver ce gouffre situé à quelques 53 millions d’années lumière, au centre de la galaxie M87. Et pour confirmer les prédictions époustouflantes faites par Einstein il y a un siècle déjà par la seule force de son raisonnement scientifique, génial, il faut bien le dire.
Beaucoup de questions restent toutefois en suspens quant à la nature de ces fabuleuses concrétions au pouvoir d’attraction tel qu’elles absorbent tout ce qui passe à leur portée, y compris la lumière. La gravitation n’étant qu’une courbure plus ou moins profonde de l’espace-temps, les trous noirs s’apparentent à des puits sans fond. Que devient la matière une fois franchi cet “horizon des événements” ? A quelles lois obéit-elle, une fois compressée dans ce magma hyperdense. Et quid de l’espace et du temps qui s’y engloutissent sans retour ?
La réalité dépasse ici l’imagination, impuissante à s’affranchir de ces notions et incapable de concrétiser le néant…

Coïncidence troublante, la découverte de ce trou noir semble répondre à l’anéantissement des idées et du bon sens auquel on assiste à l’instant présent dans notre monde sublunaire, et particulièrement dans notre douce France. Que ce soit les fumeuses élucubrations issues du Grand Débat ou bien les insipides controverses relatives aux élections européennes à venir, tout est sujet au désespoir. Le déprimant spectacle des manif des Gilets Jaunes s’égrène sans fin prévisible, au fil des samedis. On attend sans illusion l’allocution du Président de la République et les demi-mesures qu’il va devoir annoncer pour tenter de sortir son mandat du marasme dans lequel il est enferré. Mais le moins qu’on puisse dire est que les perspectives rappellent furieusement celles, implacablement fermées, d’un trou noir...

05 avril 2019

Trump et les Salades Russes

Donc nous avons vu outre-atlantique, la fameuse enquête russe faire pschiiit !
Destinée à mettre au grand jour tous les rouages de la machination ourdie par le clan Trump pour gagner l’élection présidentielle avec l’aide de l’Administration Poutine, elle n’a rien révélé du tout ! Elle a pourtant empoisonné les deux premières années  au pouvoir du cher Donald, et il ne faisait guère de doute selon la plupart des médias français, que l’affaire était des plus sérieuses. A peine élu le nouveau dirigeant américain, pris sous le feu incessant des critiques, dut faire face à la menace d’une procédure d'impeachment.
Les Démocrates ne contribuèrent pas peu à propager les accusations les plus folles, relayées quotidiennement par les innombrables vecteurs médiatiques dont ils disposent aux États-Unis et dans le monde. Rarement on vit plus féroce campagne pour tenter d’inverser le résultat d’un scrutin, dont on souligna, au mépris des règles du jeu ancestrales qui prévalent aux USA, qu’il n’avait porté au crédit de M. Trump qu’une minorité des suffrages populaires. Il est vrai qu’en 2000 les mêmes avaient bien essayé de démontrer à force de recomptages, que leur candidat, l’obscur Al Gore, avait gagné contre George W. Bush.

C’est étrange ce déni démocratique patent, que personne ne voit vraiment ou que tout le monde refuse de voir. C’est bizarre cette manie de faire tout pour empêcher son adversaire de gouverner, surtout lorsqu’il essaie de mettre en œuvre le programme sur lequel il a été élu.
Comme toujours ou presque cette fièvre revancharde vient des rangs de la Gauche soi disant progressiste.
A l’inverse, lorsque leur champion est vainqueur, on est prié d’en faire illico un dieu vivant et de lui accorder par avance tous les mérites. On se souvient de cette saillie de Jack Lang, révélatrice de la stupidité socialiste, lors de l’élection de François Mitterrand, se gargarisant qu’on soit passé des ténèbres à la lumière. On se rappelle pareillement que le messie Obama fut intronisé dans un déluge de louanges et qu’il reçut le Prix Nobel de la Paix avant d’avoir rien fait…
Combien de temps encore devra-t-on accepter ce genre de supercherie, c’est bien là la question. C'est d'autant plus intolérable qu'on aura remarqué la discrétion de la Presse et des politiciens franchouillards, dans leurs commentaires, une fois le rapport du Procureur Mueller rendu public. C’est à peine s’ils le signalèrent au titre des faits divers. On a même vu la mauvaise foi de certains aller jusqu’à reprocher au président américain de se féliciter du résultat de cette enquête alors qu’il l’avait jugée illégale… Quant à notre ineffable Flamby ex-président de la république auto-défroqué, aussi généreux comme donneur de leçons qu’en redistributeur de l’argent des autres, il continue benoîtement d’asséner que le président américain serait le leader de l’extrême droite internationale. Mieux vaut en rire…

Cela dit Donald Trump n’est pas pour autant tiré d’affaire. On lui promet une issue moins favorable dans d’autres affaires montées en épingle avec un soin jubilatoire (Stormy Daniel) et on peut faire confiance aux Démocrates pour lui compliquer la tâche autant qu’ils le pourront. Exemple récent les manœuvres de la Chambre des représentants, destinées à empêcher le versement d'un milliard de dollars par le Pentagone pour terminer le fameux mur anti-immigration clandestine avec le Mexique. Ou encore cette résolution du Congrès, "en forme de camouflet" à l’Exécutif (l'Express), exigeant l’arrêt de tout soutien militaire américain à l’intervention saoudienne au Yémen (visant à contrer des factions chiites soutenues par l’Iran), au motif selon Bernie Sanders, gauchiste notoire, qu’elle serait à l’origine “d’un désastre humanitaire sans précédent”. Nul doute qu’après le retrait de l'aide américaine le paradis soit de retour là bas...

27 mars 2019

Grand Débat : L'Etat et les Services Publics

Dernier volet du Grand Débat, celui qui concerne l’organisation de l’État et des Services Publics. Il y a beaucoup à dire, même si malheureusement, "à lire ce qu’on lit, à voir ce qu’on voit et à entendre ce qu’on entend", les Français, plus étatistes que jamais attendent tout de lui et réclament toujours plus de prestations sociales. Le questionnaire proposé par les Pouvoirs Publics est à l’image de cette dépendance de plus en plus exigeante.

Les questions n’abordent donc que très superficiellement la structure et le fonctionnement de l’État, préférant se focaliser sur l’Administration et sur les Services apportés à la population et aux individus.
Dans ce contexte j’avais intitulé ma contribution: «Qu’est-ce qu’un service public ?» et tenté d’y répondre à l'occasion de la dernière question, la seule un peu ouverte à l’imagination...


L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE

Que pensez-vous de l'organisation de l’État et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Elle est devenue beaucoup trop lourde et complexe, laissant trop peu de place aux initiatives citoyennes. Il est impératif d'alléger le tissu administratif en simplifiant les réglementations et réduisant le nombre des officines d'état (Agences, hautes autorités, comités, commissions, conseils, défenseur des droits...)

Selon vous, l’État doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Donner plus de marge de manœuvre aux collectivités oui, mais en simplifiant également d'abord leur organisation dantesque à laquelle personne en comprend plus rien. Faire appel également aux initiatives privées pour réduire l'emprise de l'état (enseignement, établissements de santé, assurance maladie, transports....)

LES SERVICES PUBLICS POUR TOUS


Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui

Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
L'offre est déjà assez riche. Le vote électronique serait une perspective très intéressante et on ne comprend pas bien ce qui s'y oppose alors qu'on peut gérer les comptes bancaires en toute sécurité . Peut-être faudrait-il veiller à aider davantage les personnes qui ont des difficultés pour utiliser ces services.

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non

Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
Grâce à l'internet, presque toutes les démarches et formalités sont devenues plus faciles et rapides. Il manque parfois un peu plus de convivialité, notamment avec la CARSAT (branche retraites de la Sécurité Sociale) qui reste très rigide et dont les informations sont données au compte goutte à sens unique. La personnalisation des échanges via le web serait tout de même un progrès.

Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
Le défenseur des droits (aucune réponse aux sollicitations, on se demande à quoi il sert). La CARSAT très rigide et peu conviviale. Les Agences Régionales de Santé, totalement déconnectées des citoyens. Les ministères qui restent peu accessibles, ainsi que les élus sauf exception (députés sénateurs, et même maires des grandes villes)

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non

Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?
Les règles sur la fiscalité, horribles et tarabiscotées, et trop variables. Les réglementations sur la Recherche Clinique tellement complexes et changeantes qu'on ne parvient plus à déterminer si on est dans son bon droit. D'une manière générale, le principe de précaution qui génère au quotidien quantité de réglementations toujours plus contraignantes, souvent inapplicables ou même contradictoires entre elles. Les réglementations en matière immobilière, illisibles, ou tellement protectrices ou dirigistes qu'elles cassent l'envie d'acheter de vendre ou de louer... Le système de facturation des soins qu'on ne parvient plus à comprendre même lorsqu'on est un professionnel. Les règles de prescription médicale de plus en plus lourdes et contraignantes. Le code de la route avec ses limitations de vitesse généralisées, ubuesques (notamment les 80 km/h...) Le code du travail bien sûr et entre autres ses ukases stupides sur les dates et heures d'ouverture des magasins. Bref, décrire toutes les tracasseries que l'administration génère est un sujet inépuisable.

Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui

Si oui, comment ?
En favorisant enfin de vraies délégations de gestion (par exemple à l'hôpital +++) et en facilitant l'émulation par la possibilité de récompenser à leur juste valeur les initiatives heureuses

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si oui, comment ?
En en finissant avec les écoles d'endoctrinement au mythe de l’État-providence (EHESP, ENA..). Revenir sur l'inamovibilité des statuts et des personnes. Lutter contre les rentes de situation, les placards dorés et le pantouflage, notamment dans la Haute fonction publique. Encourager les initiatives heureuses.

Comment l’État et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
En déconcentrant les pouvoir et appliquant mieux le principe de subsidiarité. Mettre fin aux chimères idéologiques asphyxiantes et génératrices d'inégalités et d'injustices : carte scolaire, autorisations d'équipement et d'activité dans les hôpitaux, contraintes en termes de logement social, encadrement des loyers, incapacité d'agir quasi imposée aux forces de l'ordre, lois non respectées...

LES SERVICES PUBLICS POUR LES PARTICULIERS


Si vous avez été amené à préparer votre retraite, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
Absence d'écoute et de compréhension de la part de la CARSAT qui notamment interprète les réglementations à sa manière sans recours ni appel possible (notamment pour l'attribution du supplément lié au fait d'avoir élevé au moins 3 enfants). D'autres organismes sont beaucoup plus clairs et honnêtes (IRCANTEC)

Si vous avez été amené à demander un remboursement de soins de santé, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
Le parcours de soins dit coordonné est un modèle du genre en matière de complexité. Le prélèvement par l'Assurance Maladie d'une franchise sur chaque boite de médicaments et sur chaque acte reste très largement incompris alors qu'il était fait pour responsabiliser davantage les patients. Le tiers payant généralisé, appliqué dans les pharmacies, et dont la généralisation avait été envisagée est séduisant mais déresponsabilisant (tout comme la prise en charge soi-disant intégrale des lunettes et des soins dentaires...)

Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La question reste plus que jamais posée : qu'est-ce qu'un service public ? Est-ce une prestation gratuite ? Ce ne serait qu'un leurre puisque chacun sait que tout ici bas se paie, directement ou indirectement. Est-ce un service fourni par l’État ? Dans ce cas, le risque est de lui conférer la situation détestable de monopole, et de lui donner une emprise excessive sur les citoyens, grignotant peu à peu leur liberté et leur responsabilité. il y a donc lieu de redéfinir le périmètre d'action de l’État. Que dire par exemple des prestations offertes par certaines entreprises privées comme GOOGLE (moteur de recherche web, navigateur, géolocalisation, messagerie, gestion de blogs, de photos, partage de documents, suite bureautique…) Toutes ces applications font partie du quotidien pour beaucoup de gens et sont pour les utilisateurs, totalement gratuites. N'est-ce pas, de facto, un vrai service public, qu'on cherche étrangement à surtaxer par tous les moyens, sans doute pour en diminuer l'efficacité... 

Illustration : Leviathan, gravure destinée à orner l'ouvrage du même nom de Thomas Hobbes.

21 mars 2019

Grand Débat : Démocratie et Citoyenneté

Au moment où est publié, sous l'égide de Jérôme Fourquet, le constat accablant de la décomposition de notre société, sous le titre évocateur de l'Archipel Français, il semble bien temps de se préoccuper de ses valeurs cardinales que sont la démocratie et la citoyenneté.
Le sous-titre de l'ouvrage donne la mesure du désastre, en qualifiant notre pays de "nation multiple et divisée".
Les citoyens se regroupent désormais en tribus de plus en plus indifférentes les unes aux autres quand elles ne se vouent pas une franche détestation réciproque. Il n'y a plus guère de dessein commun et la démocratie elle-même s'effrite au gré des combats et revendications communautaires.
Au nom d'une vaine égalité, la liberté est chaque jour un peu plus rognée, et l’État plus lâche et indéterminé que jamais, fait peser toujours plus sur le pays son emprise à la fois molle, contraignante et stérilisante...
Le questionnaire proposé par les Pouvoir Publics peut donc paraître assez éloigné de la réalité et les réponses ne peuvent être que bridées, telles celles qui sont relatées ci-dessous :

VIE INSTITUTIONNELLE ET DÉMOCRATIQUE

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Je ne sais pas trop tant j'ai l'impression que l'idéal d'une démocratie libre et responsable ne cesse de s'éloigner. Je ne me sens proche d'aucun programme politique. Même l'échelon local est loin des préoccupations de terrain, miné qu'il est par les réglementations, la peur du risque, l'irresponsabilité et la bureaucratie

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Oui aux syndicats sous réserve qu'ils ne vivent pas des subsides de l’État ce qui est indécent, qu'ils soient indépendants des partis et des idéologies politiques et qu'ils prennent en compte l'intérêt des salariés avec plus de pragmatisme. Même remarque pour les associations et les lobbies de tout poil...

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Que les élus se montrent moins démagogues et qu'ils mettent vraiment en œuvre leurs programmes. Qu'ils fassent preuve de plus de conviction et de détermination dans leur politique et qu'ils veillent à apprendre aux citoyens à se passer peu à peu de l’État, comme le préconisait Tocqueville. Qu'ils soient plus économes des deniers publics et qu'ils réduisent la bureaucratie administrative et réglementaire.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Je ne sais pas...

Pourquoi ?
Ce n'est pas tant le cumul qui paraît néfaste que les véritables rentes de situations dont semblent bénéficier à vie les politiciens, restant toujours très éloignés de la société civile. En somme il faudrait des mandats moins longs et sans trop de renouvellement.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Il eut mieux valu ne pas ostraciser le Front National depuis des décennies, ce qui a fini par poser un vrai problème de représentation démocratique. J'ai eu honte que le candidat élu à la présidence de la république soit élu avec 82% des voix en 2002, alors qu'il n'avait fait que 19% au premier tour. La même remarque pourrait s'adresser à Emmanuel Macron, vainqueur sans surprise en 2017, même si le score final était moins "soviétique"... A ce jour le paysage politique est totalement dispersé et peu crédible à l'exception du Rassemblement national qui fait un bloc portant les idées d'un tiers des Français sans qu'il lui soit possible de gagner un scrutin national. Quoique peu enclin à partager ses idées, je trouve cet état de fait désolant et grave pour notre république.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les députés pourraient être moins nombreux (300 suffiraient amplement), les sénateurs également (100 tout au plus), à condition de rééquilibrer les poids respectifs des 2 chambres. Il faudrait également faire un grand ménage dans les collectivités territoriales pléthoriques, mais leur donner en contrepartie plus de pouvoir.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?Elle est nécessaire au bon fonctionnement d'une démocratie, pour peu qu'on redonne du sens au jeu politique, ce qui découle de tout ce qui est dit plus haut.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Non, ce n'est qu'un marqueur navrant de la désaffection des citoyens pour le jeu démocratique.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Faire plus confiance au terrain. En France tout descend de Paris, mais rien n'y remonte ou quasi. Le principe de subsidiarité est excellent, qui veut qu'on parte de l'échelon local et qu'on ne confie à celui au dessus que ce qui ne peut être traité. Dans cette perspective, les consultations et/ou les référendums locaux sont souhaitables, comme en Suisse.

Faut-il faciliter le déclenchement du Référendum d'Initiative Partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non, si cela s'entend à l'échelon national
. C'est un leurre, irréalisable en pratique, qui n'aboutit qu'à déstabiliser le pouvoir ou à générer des frustrations dans la population.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l’État et les collectivités ?
Inverser le sens des communications, qui doivent pouvoir remonter du terrain et non descendre du haut de la pyramide comme des certitudes intangibles. Il faudrait que les Pouvoirs Publics soient plus à l'écoute de ce qui se passe dans les villes et dans les campagnes et qu'ils soient mus par des impératifs pragmatiques plus que par des principes idéologiques.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat doit accroitre son poids tout en réduisant ses effectifs et son train de vie à l'instar de ce qui se fait aux États-Unis. Il doit jouer le rôle de contrepoids à l'Assemblée. Le Conseil Économique et Social pourrait tout bonnement être supprimé (tout comme nombre d'autres instances...) Il n'y a pas un Français sur dix qui sait à quoi il sert... Ou plutôt, la plupart pensent qu'il s'agit d'une des nombreuses officines de l’État, qui servent à recaser les politiciens sur le carreau...

Faut-il les transformer ?
Oui

Si oui, comment ?
En réduisant les effectifs du Sénat (un ou deux sénateurs par département par exemple) et lui donner plus de pouvoir législatif. Supprimer le Conseil Économique est Social et Environnemental...


VIE CITOYENNE


Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l’État et les religions de notre pays ?

Au point où nous sommes rendus, la situation est quasi désespérée... L'Islam est conquérant et les Pouvoirs Publics sont impuissants pour enrayer cette progression qui grignote peu à peu leur emprise. Les autres religions ne sont pas sources de tant de problèmes.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par le respect des lois. Des lois moins nombreuses mais plus fermement appliquées ! Le recours à la jurisprudence chaque fois que possible. Une justice plus impartiale et plus indépendante de l’État et des idéologies politiques.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Faire comprendre aux citoyens que la liberté implique la responsabilité et que l’État ne peut pas tout...

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le plus urgent serait sans doute de sanctionner vraiment toutes les incivilités du quotidien.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Désengager l’État de notre quotidien dans lequel il s'immisce à tout moment.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations du bien commun (déjections canines, tags, casse...) Bruit (vélomoteurs), manifestations violentes, consommation ostensible de boissons alcoolisées, tension latente (mendicité, chiens)

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Être plus ferme dans l'application des lois et dans les sanctions pour leur violation...

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Se montrer soi-même bon citoyen.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Aucune, personnellement, fort heureusement. Les vraies discriminations sont de nos jours auto-infligées par des communautés revendiquant haut et fort leur "différence" et rejetant à ce titre les autres...

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Vaste programme...

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Le respect des objectifs pour lesquels ses aides sont faites, le comportement citoyen, l'irréprochabilité vis à vis des lois....


IMMIGRATION ET INTÉGRATION


Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Le sentiment qui domine est que l'immigration n'est pas maitrisée et que par voie de conséquence, elle se solde par un accueil assez déplorable de la part de notre pays, et un communautarisme arrogant et in fine, peu de volonté d'intégration de la part des migrants...

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui à condition de définir clairement quelles sont les "obligations d'asile", trop souvent galvaudées.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Difficile en quelques lignes de proposer des solutions concrètes s'opposant au laisser aller navrant auquel on assiste depuis tant de temps.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Être plus exigeant sur les engagements des migrants à s'intégrer et à respecter les lois françaises. En contrepartie, leur faciliter certaines démarches et leur montrer plus d'empathie


En définitive, à l'issue de ce questionnaire, l'avenir s'inscrit dans l'interrogation-titre de l'ouvrage de Jérôme Fourquet : "Où allons nous ?"