04 juillet 2006

C'est trop de la balle !


La coupe du Monde de football donne une fois encore l'occasion de vérifier les inusables adages sur la versatilité de l'opinion publique. L'équipe de France qui faisait l'objet de tous les sarcasmes il y encore quinze jours, est maintenant portée aux nues. Zidane qui ne suscitait que des quolibets est redevenu une idole à laquelle le pays en liesse s'identifie sans aucune mesure. Le « Ils sont nuls » se transforme en « On est en demi ! ».
Les politiciens s'en frottent les mains (les vendeurs de bière aussi). L'inespéré se produit. Les "affaires" s'estompent comme par magie. Clearstram est déjà loin. On peut changer le PDG d'EADS en toute tranquillité, tout le monde s'en fout. Pour un peu Villepin pourrait rêver qu'une telle ferveur populaire salue bientôt ses audacieuses réformes.
L'essentiel est en tout cas de jouer finement pour surfer sur cette vague d'enthousiasme en souhaitant qu'elle ne se termine pas trop abruptement. Avec les vacances qui se profilent et quelques chiffres encourageants obtenus sur le front du chômage, c'est quasi l'euphorie. Voilà la France remise sur les rails comme par enchantement. « Pourvu que ça dure ! » comme disait avec son rude accent corse et un rien de scepticisme, Laetitia Bonaparte lorsqu'on lui racontait les exploits de son turbulent rejeton...
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