17 novembre 2006

Un phare de l'humanité s'éteint...


Une pensée pour le grand économiste Milton Friedman qui vient de s'éteindre à l'âge 94 ans.

Fondateur de l'Ecole de Chicago, prix Nobel en 1976
, ses conceptions ont contribué à vivifier le libéralisme hérité des Lumières, celui-là même qu’appelait déjà de ses vœux Thomas Jefferson. Friedman plaidait pour un Etat modeste et répètait volontiers qu’il aimait les baisses d’impôts « plus parce qu’elles contraignent l’Etat à se serrer la ceinture que pour leur possible rôle incitatif de relance des investissements et de la consommation. »
Friedman, comme tous les amoureux de la Liberté, croyait davantage dans l'initiative individuelle que dans l'interventionisme de l'Etat, la première offrant de bien meilleures garanties en terme
de responsabilité et d'efficacité que le second. Relevée dans Libération, une citation mérite d'être soulignée tant elle contient d'évidence et d'humour : "Personne ne dépense l'argent de quelqu'un d'autre aussi consciencieusement que le sien."Il récusait d’autre part, toutes les politiques de relance, se soldant par une augmentation de l’inflation, montrant qu’en l’occurrence celle-ci ne peut qu’être aggravée par l’augmentation de la masse monétaire en circulation.
Avec Hayek, il affirmait que liberté politique et économique sont soeurs jumelles et indissociables, définissant ainsi l’idéal libéral dans toute sa plénitude.
En plaidant pour l’allègement du poids de l’administration et le renforcement du rôle fondamental des individus, l’école de Chicago a joué un rôle éminent dans le retour progressif de la confiance en matière économique après guerre. Malgré une augmentation passagère des déficits publics, l’Amérique a vécu la fin du vingtième siècle sous le signe de la prospérité retrouvée.
Nombre de pays ont profité de cette leçon. Pas la France hélas. Pourtant, elle pourrait s'enorgueillir depuis le XVIIIè siècle, d'avoir donné naissance à quelques uns des plus brillants économistes libéraux, très admirés outre-atlantique, quasi inconnus chez eux : François Quesnay, Turgot, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat...
Il y a un point toutefois sur lequel l'histoire, j'espère, lui donnera tort. Il avait prédit un sort funeste à l'euro...

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