24 janvier 2007

Le Nouveau Monde


Terence Malick est un cinéaste étrange. Extrêmement discret, c'est tout juste si l'on dispose d'un portrait photographique de lui alors qu'il tourne des films depuis plusieurs décennies ! Il est vrai que sa production s'inscrit hors des sentiers battus par les médias, son dernier opus n'étant que le quatrième d'une oeuvre aussi rare que magnifique.

Hélas, ce Nouveau Monde est une déception d'autant plus cruelle.
D'un titre riche de promesses, ne sort qu'une longue fresque un peu compassée.
Elle reprend pourtant un certain nombre des recettes utilisées précédemment dans ce qui reste à ce jour le principal chef d'oeuvre du cinéaste, la Ligne Rouge : scènes aquatiques, nature omniprésente, voix off interrogeant l'indicible, personnages un peu étrangers à leur propre destinée...
On y retrouve également la magnificence des images et une mise en scène très travaillée. Mais il manque quelque chose, comme l'âme de cette aventure tirée de faits réels.
C'est désolant, mais tout ce qui faisait merveille dans la Ligne Rouge tombe ici à plat. Tous ces questionnements dont Malick est si friand s'avèrent désespérément fades. Les personnages n'ont pas d'existence propre. Colin Farrell est complètement à côté de ses pompes. Christopher Plummer est absent. Quant à l'héroïne, interprétée par Q'Orianka Kilcher, elle dégage une aura charmante mais reste dans un registre trop contraint et artificiel. On ne sait si ces êtres là savent ce qu'est l'amour. Plus grave on ne sait s'ils ont envie de le savoir. Ils planent sur la vie mais sans donner l'impression de vraiment « comprendre le langage des fleurs et des choses muettes. »

Et c'était justement ce qu'on attendait d'eux dans ce monde sauvage et pur, à l'aube d'une véritable transfiguration, peuplée de terribles drames mais aussi de vertigineuses espérances...


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