Dans un numéro récent (No 1845), l'hebdomadaire Le Point consacrait un dossier spécial aux Francs-Maçons et à leurs prétendus « nouveaux réseaux ». Ça devient un rite. Périodiquement ce genre de revue remet sur le tapis ce sujet auréolé de mystères et de fantasmes. Mais naturellement sans rien révéler d'autre que des banalités. Cette fois ce sont deux ou trois rumeurs sur l'allégeance hypothétique de ministres ou de politiciens. Et un scoop au sujet de Nicolas Sarkozy. Il n'en fait pas partie mais « les Francs-Maçons ont rarement été aussi bien traités par un chef de l'Etat ». La preuve : il vient d'accepter une invitation du Grand Orient de France à se rendre à une tenue blanche fermée !
Curieux tout de même cette tendance à lier le monde politique à cette institution plus ou moins occulte et à la puissance indéfinie, qui s'engage de toute manière à « ne s’immiscer dans aucune controverse touchant à des questions politiques »...
Curieux tout de même cette tendance à lier le monde politique à cette institution plus ou moins occulte et à la puissance indéfinie, qui s'engage de toute manière à « ne s’immiscer dans aucune controverse touchant à des questions politiques »...
Bref, on n'est guère avancés. D'autant que sur le plan des chapelles, le morcellement continue. On retient notamment la création par un ami de Jean-Paul Gaultier, d'une « fraternelle » réservée aux homosexuels, et par quelques « hauts gradés » de la GLNF, d'une Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité (GLCS), prêchant « un retour aux origines de la Maçonnerie », loin de « l'affairisme, la bureaucratie et le conservatisme » des obédiences existantes : éternel recommencement...
Au total, il serait bien difficile à l'instant présent, rien qu'en France, de comptabiliser les obédiences (au moins une dizaine) et leurs rites : Français, d'York, Emulation, Ecossais Ancien et Accepté, Ecossais Rectifié, Standard d'Ecosse...
Au total, il serait bien difficile à l'instant présent, rien qu'en France, de comptabiliser les obédiences (au moins une dizaine) et leurs rites : Français, d'York, Emulation, Ecossais Ancien et Accepté, Ecossais Rectifié, Standard d'Ecosse...
C'est précisément ce qui gêne le plus dans cette institution séculaire dont on dit qu'elle remonte aux constructeurs des cathédrales du Moyen-Age : une rigueur formelle extrême associée à un éparpillement des confessions et des courants de pensée.
J'avoue à titre personnel avoir à plusieurs occasions été très proche de m'engager sur cet obscur itinéraire vers la lumière, dont la vie de Mozart fut une des incarnations les plus brillantes. Etant agnostique, mais refusant de croire que notre existence relève du seul hasard, je me satisfais bien de l'idée d'un Grand Architecte De l'Univers (GADLU). Quant à l'idéal qui sous-tend la démarche, il me fascine par son élévation. Seuls en somme le décorum et les aspects cultuels me rebutent, car je crains qu'ils n'asphyxient l'esprit.
J'avoue à titre personnel avoir à plusieurs occasions été très proche de m'engager sur cet obscur itinéraire vers la lumière, dont la vie de Mozart fut une des incarnations les plus brillantes. Etant agnostique, mais refusant de croire que notre existence relève du seul hasard, je me satisfais bien de l'idée d'un Grand Architecte De l'Univers (GADLU). Quant à l'idéal qui sous-tend la démarche, il me fascine par son élévation. Seuls en somme le décorum et les aspects cultuels me rebutent, car je crains qu'ils n'asphyxient l'esprit.
Pourquoi tant de cérémonial et d'hermétisme si le but, noble entre tous, est de progresser sur le chemin de la connaissance et de l'amélioration de soi ? Pourquoi ce besoin de reproduire en des temples richement décorés le rite empesé de l'Eglise ? Je sais bien que Blaise Pascal le jugeait nécessaire à l'épanouissement de la foi, mais j'ai beau faire, je penche davantage vers le dépouillement et le refus de tout artifice, prôné par mes chers transcendantalistes américains, Emerson, Whitman ou Thoreau...
On peut certes concevoir qu'on cherche par le silence à s'extraire des turbulences vaines du monde pour espérer trouver la sérénité propice à la réflexion, mais pourquoi donc leur ajouter une gestuelle exigeante peuplée de symboles plus ou moins ésotériques ?
On peut certes concevoir qu'on cherche par le silence à s'extraire des turbulences vaines du monde pour espérer trouver la sérénité propice à la réflexion, mais pourquoi donc leur ajouter une gestuelle exigeante peuplée de symboles plus ou moins ésotériques ?
Et pour quel résultat ? Que sort-il donc de concret des loges qui planchent doctement sur l'élévation de l'âme ? Au demeurant, quelle oeuvre humaine pourrait être sans ambiguïté revendiquée par les membres d'une société secrète ? Les Francs-Maçons estiment parfois avoir une influence sur l'élaboration de lois, mais qu'en est-il vraiment ? Comment d'ailleurs envisager dans ce domaine un rôle actif puisque justement les controverses politiques ou religieuses sont paraît-il exclues des tenues ? On évoque souvent l'impact de la Franc-Maçonnerie au sujet de la loi abolissant la peine de mort, ou encore de celle légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Il est permis d'en douter. Heureusement d'ailleurs car le principe de la Démocratie en serait sinon quelque peu écorné...
Auteur de sagas historiques ayant pour toile de fond l'Egypte ancienne, Christian Jacq est paraît-il l'écrivain français qui fait les meilleurs tirages à travers le monde. Pour un auteur quasi inconnu des médias c'est une performance qui à elle seule mérite d'être saluée.
Avec « Le moine et le Vénérable », il signait en 1985 un petit roman relatant un affrontement étrange : celui de l'église catholique et de la franc-maçonnerie, à travers les mésaventures de deux de leurs dignitaires respectifs emprisonnés par les Nazis dans un château néo-gothique en 1944 !
N'était le théâtre de l'action un peu « tintinesque », cette approche romancée du problème avait de quoi séduire. La Franc-Maçonnerie qui pratique ses rites dans des temples, qui s'organise autour d'une hiérarchie stricte et qui se dévoue au culte du « Grand Architecte de l'Univers » se pose peu ou prou en concurrente des religions traditionnelles.
Mais au delà de cette confrontation romanesque, on pouvait espérer mieux connaître cette société qui cultive le mystère, bien qu'elle se veuille davantage discrète que secrète. Comme on pouvait s'y attendre le conflit entre le moine et le vénérable, que tout oppose au début, laisse bien vite place à une complicité tendant à démontrer in fine la proximité de l'idéal chrétien de celui des Maçons. Mais curieusement dans cette histoire un peu trop abracadabrante et invraisemblable, le prêtre paraît le plus pragmatique et le moins attaché au rite des deux. L'un sublime sa foi au mépris de sa personne, l'autre s'attache surtout à maintenir dans les pires circonstances le cérémonial des tenues qui paraît totalement vain et déplacé en la circonstance. Hélas, comme il fallait le craindre la problématique reste ouverte, voire béante. A chacun sa vérité et sa manière de concrétiser ses plus hautes aspirations dans ce monde sublunaire. Mais surtout ne pas chercher à débusquer le surnaturel ou à éventer les secrets, ils n'existent pas ici-bas...
Avec « Le moine et le Vénérable », il signait en 1985 un petit roman relatant un affrontement étrange : celui de l'église catholique et de la franc-maçonnerie, à travers les mésaventures de deux de leurs dignitaires respectifs emprisonnés par les Nazis dans un château néo-gothique en 1944 !
N'était le théâtre de l'action un peu « tintinesque », cette approche romancée du problème avait de quoi séduire. La Franc-Maçonnerie qui pratique ses rites dans des temples, qui s'organise autour d'une hiérarchie stricte et qui se dévoue au culte du « Grand Architecte de l'Univers » se pose peu ou prou en concurrente des religions traditionnelles.
Mais au delà de cette confrontation romanesque, on pouvait espérer mieux connaître cette société qui cultive le mystère, bien qu'elle se veuille davantage discrète que secrète. Comme on pouvait s'y attendre le conflit entre le moine et le vénérable, que tout oppose au début, laisse bien vite place à une complicité tendant à démontrer in fine la proximité de l'idéal chrétien de celui des Maçons. Mais curieusement dans cette histoire un peu trop abracadabrante et invraisemblable, le prêtre paraît le plus pragmatique et le moins attaché au rite des deux. L'un sublime sa foi au mépris de sa personne, l'autre s'attache surtout à maintenir dans les pires circonstances le cérémonial des tenues qui paraît totalement vain et déplacé en la circonstance. Hélas, comme il fallait le craindre la problématique reste ouverte, voire béante. A chacun sa vérité et sa manière de concrétiser ses plus hautes aspirations dans ce monde sublunaire. Mais surtout ne pas chercher à débusquer le surnaturel ou à éventer les secrets, ils n'existent pas ici-bas...
le père de Jackie était quelque chose d'important ds la loge du Grand Orient, mais peut être votre mère vous en a t-elle parlé.
RépondreSupprimerJe crois que c'est tout le non-dit , le côté secret, discret des francs maçons qui intrigue. Ce qui est sûr c'est qu'il savent se soutenir entre eux.
Quant à une démarche mystique, je suis sceptique. Ca dépend peut être des loges..
Je ne resens pas mon grand oncle comme particulièrement concerné par ce genre de démarche mais plutôt comme un homme d'affaires qui avait reçu une éducation et une formation exceptionnelles et avait une envergure étonnante.
C'était un homme de progrès toujours partant pour de nouvelles expériences (création de l'ONA et de la Iere assurance de bateaux au Maroc - directeur de la transat à Boston, etc..)
le père de Jackie était quelque chose d'important ds la loge du Grand Orient, mais peut être votre mère vous en a t-elle parlé.
RépondreSupprimerJe crois que c'est tout le non-dit , le côté secret, discret des francs maçons qui intrigue. Ce qui est sûr c'est qu'il savent se soutenir entre eux.
Quant à une démarche mystique, je suis sceptique. Ca dépend peut être des loges..
Je ne resens pas mon grand oncle comme particulièrement concerné par ce genre de démarche mais plutôt comme un homme d'affaires qui avait reçu une éducation et une formation exceptionnelles et avait une envergure étonnante.
C'était un homme de progrès toujours partant pour de nouvelles expériences (création de l'ONA et de la Iere assurance de bateaux au Maroc - directeur de la transat à Boston, etc..)