Juste avant d'aborder la fin de l'année, au moment où souvent virevolte immaculée, la neige dans l'air hivernal, un clin d'oeil à un peintre qui sut comme nul autre transcender la réalité, en lui donnant les ailes de la liberté et l'éclat de la beauté.
A travers la danse, Edgar Degas (1834-1917) ouvre une brèche dans le mur froid et laid qui donne parfois l'impression de cerner l'existence.
Dans la représentation qu'il en donne, le maitre de ballets est gris comme la banalité du quotidien. Cloué au sol, il évoque la pesanteur d'une vie médiocre et routinière, coincée entre habitudes, chagrins et désillusions. Mais c'est par lui qu'émane toute la grâce, l'élégance et la légèreté qui animent ces tutus vaporeux, suspendus en poses éthérées, comme en apesanteur. C'est au rythme de son bâton, plus froid et sévère que le tic-tac d'une vieille horloge, que s'exprime l'indicible chant de l'être, une jouissance intense faite à la fois de chair et d'esprit.
Comme par un effet de la magie, si la danse sous sa férule obéit à des règles strictes, on ne les voit pas, on n'en ressent aucune contrainte en voyant le spectacle des ballerines. Il paraît libre et impalpable comme l'air !
Le peintre est un peu comme le vieux professeur de danse. Ses pinceaux capturent une partie de la magnificence invisible du monde, qui vient se poser délicatement sur la toile comme une transfiguration subtilement colorée, que chacun tout à coup peut commencer de comprendre.
Edgar Degas fut l'auteur d'un voeu magnifique, l'un des plus beaux qu'on puisse oser émettre si l'on espère donner un sens à sa vie : « Je voudrais être illustre et inconnu ». Fasse que ce voeu, plein d'orgueil et d'humilité, de désir et de retenue, donne au seuil d'une nouvelle année, une espérance à tous les gens de bonne volonté...
pour finir l'année en beauté en tutus et avec légèreté surtout ...;-)Haut les coeurs !
RépondreSupprimerBonne année 2009 !