Même si cette remastérisation n'apporte qu'un assez modeste progrès technique, c'est tout de même l'occasion de se remettre dans les oreilles cette féérie musicale dans toute sa splendeur, et dans toute sa fraicheur. Bon Dieu, ça n'a pas pris une ride. Les subtils arrangements emplissent l'atmosphère suavement avec une acuité merveilleuse. Les voix sont belles et parfaitement posées. Les mélodies sont plus pimpantes et ensorcelantes que jamais, j'en ai des frissons...
24 septembre 2009
Vita Nova
Même si cette remastérisation n'apporte qu'un assez modeste progrès technique, c'est tout de même l'occasion de se remettre dans les oreilles cette féérie musicale dans toute sa splendeur, et dans toute sa fraicheur. Bon Dieu, ça n'a pas pris une ride. Les subtils arrangements emplissent l'atmosphère suavement avec une acuité merveilleuse. Les voix sont belles et parfaitement posées. Les mélodies sont plus pimpantes et ensorcelantes que jamais, j'en ai des frissons...
11 septembre 2009
Ici bas, seul le doute est une certitude
En son temps Socrate avait bien résumé la situation : « la seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien ».
Un peu plus de deux millénaires plus tard, les connaissances ont quelque peu progressé mais il serait vain de prétendre avoir acquis beaucoup de certitudes. La Terre est ronde sans doute, mais pour le reste il paraît bien téméraire de s'avancer. Au contraire l'euphorie déterministe a laissé la place à un doute envahissant. La mécanique quantique se heurte au principe d'incertitude d'Heisenberg et la logique semble bornée par le théorème d'indécidabilité de Gödel. Quant à l'univers il est plus infini que jamais et son expansion s'accélère...
Pourtant, à l'image de Charybde et Scylla, l'esprit humain navigue toujours entre deux écueils : le scientisme et la superstition. En ce 11 septembre on peut méditer sur les méfaits de l'un et de l'autre. La crise économique a déjoué les prévisions des experts, la vigilance des organismes de contrôle et toutes les lois et régulations dans lesquelles est empêtrée la bureaucratie moderne. La grippe nargue ceux qui croient pouvoir réglementer, et anticiper son génie évolutif. Tantôt qualifiée de grippette, tantôt de calamité mondiale, elle se joue des gigantesques et vaines manoeuvres et incantations destinées à enrayer sa progression. Le climat s'amuse des simulations informatiques en vertu desquelles les docteurs Diafoirus de la prévision météo nous bassinent avec leurs visions d'apocalypse, et qui leur permet d'imposer une ineffable taxe « à la tonne de carbone », dont les subtilités échappent à l'entendement du commun des mortels et probablement à eux-mêmes. Et dans la douceur de la fin d'été, reviennent en mémoire les affreuses images du World Trade Center pris dans un feu infernal que personne n'avait vu venir , mais qui prouve une fois encore que l'Homme est passé maitre dans l'art de faire du mal au nom du bien...
Face à ce mélange étrange de rationnalisme étriqué et de fanatisme bien intentionné, face à ces légions de pseudo-savants qui agitent sans fin leurs assourdissantes crécelles, il est encore heureusement des gens pour penser avec simplicité, et sans trop d'a priori ni de principe intangible. Il y a quelques jours, la chaine anglaise BBC interrogeait Alan Greenspan ancien Président de la Federal Reserve, à propos de la crise économique qu'il résumait avec un flegme désarmant : « c'est dans la nature humaine. A moins de changer cette dernière, il y aura encore d'autres crises et elles n'auront rien de commun avec celle-ci, si ce n'est la nature humaine...».
Car selon son opinion, «c'est une capacité inextinguible de l'être humain, lorsqu'il est face à de longues périodes de prospérité, de présumer qu'elles dureront toujours... et donc de se livrer à toutes les spéculations...» .
Et il termine avec cette recommandation frappée au coin du bon sens au sujet de l'excès de régulations : «le problème est qu'on ne peut pas faire coexister un commerce mondial libre avec des marchés intérieurs régulés de manière très restrictive»
Puisse-t-il être entendu...
04 septembre 2009
Taxez taxez, il en restera toujours quelque chose...
01 septembre 2009
Le gros oeil de l'Etat
La stratégie de Nicolas Sarkozy de ce point de vue n'échappe pas à la règle tant elle est fluctuante et parfois contradictoire. On dit souvent qu'elle témoigne d'un esprit pragmatique. Même avec un projet clair et la légitimité des urnes, il est si difficile en France d'appliquer un programme face à la pression de la rue et à la versatilité de l'opinion...
Sous on égide s'organise avec les meilleures intentions du monde la centralisation des fichiers et des identifiants. On sait que le Fisc et l'Assurance Maladie sont déjà en mesure de faire communiquer leurs bases de données nominatives. Avec la Loi HADOPI, les internautes seront traqués avec la complicité forcée des fournisseurs d'accès au Web. Tout ça avec la bénédiction de la CNIL, totalement débordée et de toute manière elle-même assujettie à l'Etat.
Certains s'inquiètent de la possibilité d'être espionnés par des organismes privés comme le fameux Google, mais ce n'est rien en comparaison de l'oeil de l'Etat. Une entreprise privée risque en effet gros à galvauder le secret de ses clients, l'Etat jouit quant à lui d'une totale impunité, et pour cause : c'est lui qui fait la Loi et sa clientèle est par définition captive. S'agissant de l'utilisation des données, si l'entreprise privée n'a guère d'autre objectif que celui bassement mercantile de cibler des campagnes publicitaires, on n'arrête en revanche difficilement le lourd char étatique. Le but vertueux affiché, en démocratie, consiste à chasser les contrevenants, mais en réalité comme on l'a vu si souvent par le passé, il n'est pas de limite au zèle purificateur du Pouvoir.
Cette histoire est édifiante. On peut comprendre que pour les besoins d'une enquête motivée par des délits ou des crimes avérés, les Pouvoirs Publics demandent à des prestataires commerciaux certaines informations concernant un ou plusieurs de leurs clients. Mais le recours à la dénonciation massive et prospective de toute une population a seule fin d'éplucher leurs faits et gestes pour tenter de débusquer d'éventuels fraudeurs, est plus que discutable et inquiétant (bientôt selon les déclarations de Mr Woerth ce matin sur BFM les banques devront dévoiler les identités de tous leurs clients dont les comptes enregistrent des transactions avec l'étranger...) On est d'autant plus étonné par ce ramdam que le Président de la République a tout lieu d'être échaudé, après s'être lui-même retrouvé à tort sur un listing de personnes suspectes de malversation dans le cadre de la fumeuse affaire Clearstream. A-t-il voulu donner l'impression au bon peuple qu'il agissait contre les puissances honnies de l'argent ? A-t-il voulu donner raison au Point en agissant comme pourrait le faire un homme de gauche?