Depuis quelques jours il n'est pas un journal télévisé, pas un quotidien de presse ni un magazine qui n'aborde à la une, les dernières frasques de John Galliano.
Pas pour les glorifier assurément. Celui qui faisait les délices des salons précieux et un peu désagrégés de ce qu'il est encore convenu d'appeler la Haute Couture, est devenu subitement un pestiféré dont il est de bon ton désormais de se démarquer sans ambiguïté.
Son crime ? Avoir proféré des insultes à connotation anti-sémite, alors qu'il était manifestement en état d'ébriété sur la voie publique, et avoir clamé "qu'il aimait Hitler".
Cet enfant terrible de la mode était adulé tant que ses provocations se cantonnaient au mauvais goût vestimentaire. Dans le genre, son imagination était débordante, et ses outrances sans limite, personne n'y trouvant vraiment à redire. Aujourd'hui, il a réussi à devenir un odieux personnage. Après beaucoup d'efforts, il a enfin touché du doigt le dernier trigger de l'indignation bourgeoise.
Preuve qu'il n'était que dans son rôle de trublion, il a tôt fait de renier ses propos. Mais ses plates excuses n'y ont rien fait: il est mis au ban de la société, il sera poursuivi en justice, et il a dores et déjà perdu son job très lucratif .
Il n'est pas vraiment à plaindre vu le pécule qu'il a probablement amassé sur le dos de gogos aussi niais que snobs, et on peut dire de toute façon qu'il a bien cherché ce qu'il lui arrive.
Les prolongements politiques qu'on donne à ce comportement de voyou sont pourtant troublants. Aujourd'hui un homme politique briguant la présidence de la république peut en toute quiétude asséner "qu'il n'aime pas les riches". On peut dire, lorsqu'on est maire d'une grande ville, son admiration pour Mao, Lénine ou Staline, et même leur ériger aux frais des contribuables, des statues extravagantes. On peut revendiquer dans les salons dorés de Michel Drucker, la révolution, la lutte des classes, en exigeant au sujet des réfractaires à la nouvelle pensée anti-capitaliste, "qu'ils s'en aillent tous..."
On peut donc se gargariser de la pire ignominie que l'Humanité ait jamais engendré, insulter en en minimisant l'horreur, la mémoire de ceux qui ont subi et subissent encore ses effroyables rigueurs, mais il est devenu hors la loi d'évoquer ne serait-ce que d'un mot les sujets tabous de la Pensée Correcte.
Galliano n'est pas le seul à en faire les frais.
Eric Zemmour dans un autre style évidemment, a du également affronter les foudres de ce nouveau puritanisme. Il a été poursuivi, jugé, et condamné pour ce qui n'est rien d'autre qu'un délit d'opinion. Certes il a menti au sujet des délinquants et des toxicomanes, puisque officiellement, il n'est pas permis en France d'établir des statistiques sur leurs particularités religieuses ou ethniques. Il a même aggravé son cas en niant le code du travail, car ce dernier stipule clairement qu'il est interdit de pratiquer la moindre discrimination physique à l'embauche...
Force est de conclure que la censure a bel et bien fait son retour et que ses nouveaux curés sont plus intransigeants que jamais. Bientôt on ne pourra écarter a priori la candidature d'aveugles pour conduire des bus. On punira celle qui refuse de se marier avec un homme, au seul motif que son physique lui déplait...
excellent excellent excellent ! la différence entre toi et moi ! je suis incapable d'écrire ou plus exactement de traduire ce que je ressens réellement sans m'emporter ou avec emphase bruyante, et déplacée. Pas toi. Avec mon profond respect mon PTH et mon amitié évidemment; biz RAMONE
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce Galliano mais je m'autorise à penser qu'il diffère d'Eric Zemmour pas seulement par le style.
RépondreSupprimerAmicalement