C'est
dire que dans l'esprit de François Hollande, et de ses disciples,
l'éducation ne peut se concevoir autrement que publique, donc sous
la tutelle de l'Etat. « Nous devons tant à l'instruction
publique » a-t-il martelé ce même jour.
En
l'occurrence, la doctrine socialiste doit effectivement beaucoup à
cette politique centralisatrice et monopolistique instituée par le
lénifiant Jules Ferry. Le paradigme social dit « de gauche »
a en effet pu prospérer dans ce bouillon de culture idéologique,
ainsi que tous les leurres de la pensée égalitaire. Résultat, loin
de booster l'ascenseur social comme le souhaitaient tant de gens bien
intentionnés, loin de développer « la liberté souveraine de
l'esprit » à laquelle aspirait Jaurès, elle a abouti à un
nivellement des esprits assez désespérant.
Contrairement
à une opinion répandue, les Etats-Unis ont bien mieux réussi dans
cette entreprise... en faisant à peu près le contraire de nous, tout
en poursuivant le même dessein : offrir à tout citoyen
l'instruction. Mais ils se sont bien gardés de centraliser ou de
nationaliser leur système éducatif, et ont laissé s'exprimer et
s'organiser chaque fois que possible sur le terrain, les initiatives privées, tout en
garantissant une liberté quasi totale en matière de programme
scolaire. Pour le coup, le système américain, fondé vraiment sur
la méritocratie laisse beaucoup moins d'élèves nécessiteux sur le
carreau, ou tout simplement à la dérive. C'est sans doute difficile
financièrement pour certains, mais chacun peut s'en sortir s'il en a
la volonté. Le self-made-man n'est pas un vain mot.
En
France, on est pétri de grands sentiments. A l'instar du nouveau
chef de l'Etat, on ne saurait « accepter qu'un enfant ait plus
de chances de réussir s'il a grandi ici plutôt que là ».
Pourtant à force de s'en remettre à l'Etat pour tout, et de tout
vouloir réglementer dans l'intérêt du peuple, on est parvenu à
dénaturer le grand rêve de l'éducation pour tous.
L'Education
Nationale est en passe de devenir un grand vaisseau fantôme sur
lequel errent, sous la conduite hasardeuse d'un capitaine sans âme,
des légions de professeurs désabusés, et d'élèves abouliques.
Ceux qui en ont encore la force cherchent à fuir cet endroit de
perdition. De plus en plus de parents inscrivent leurs enfants dans
les écoles privées, si honnies, si vilipendées. Et pendant que le
temple laïque de l'instruction républicaine perd peu à peu sa
substance, on y injecte toujours plus de moyens...
merci pour la prise en compte de ma remarque, il est à noter que de nombreux établissements d'enseignement supérieur (y compris Harvard) accueillent des élèves ayant été éduqués à la maison.
RépondreSupprimerUn grand nombre de ces établissements recherchent particulièrement cette clientèle en raison de sa maturité, de sa capacité de réflexion personnelle, de sa créativité et de sa solide formation scolaire.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerPour compléter le cas J Ferry: Il faut dire que ce n’est pas le créateur de l’école laïque gratuite et obligatoire, mais, un autre ministre FRANCOIS GUIZOT,qui par une loi du 28 juin 1833, il avait été décidé que toutes communes de plus de 500 habitants devraient avoir une école de garçon. Sous Napoléon III, VICTOR DURY ministre lui aussi de l’instruction publique de 1863 à 1869 développera sa mise en application.
RépondreSupprimerJules Ferry en a été le simple continuateur.
Une fois de plus la gauche s’approprie l’histoire à sa sauce.