10 juin 2013

Une République en voie d'apaisement...

Le dramatique fait divers ayant conduit à la mort du jeune Clément Méric dont tout le landerneau médiatique et politique fait ses choux gras, révèle de manière édifiante l'incapacité totale de M. Hollande à concrétiser cette fameuse « République apaisée » dont il s'était fait le héraut.

Le tintamarre totalement disproportionné fait autour d'un fait divers isolé, certes dramatique, pourrait être pris pour l'expression d'une prise de conscience. On fait mine de découvrir subitement que le pays est en proie à la violence, à la délinquance et à l'incivisme. Mais hélas, les excès grotesques caractérisant les réactions qui ont fusé, témoignent qu'il n'en est rien. Tout cela s'apparente plutôt à un théâtralisme outrancier, cherchant à masquer la déroute générale des pouvoirs publics, et à trouver des boucs émissaires.

Ainsi, l'issue tragique d'une bagarre est devenue un événement national auquel nombre de responsables politiques de tous bords ont donné une portée totalement absurde.
Dans ce qui fut d'après les témoignages, une altercation née de provocations stupides, aucun des protagonistes ne valait mieux que les autres et il était franchement imbécile de tenter de faire des distinctions, surtout basées sur un manichéisme idéologique éculé. Or, les faits furent présentés avec un flagrant parti pris. Et ce, de manière quasi unanime.
On insista à propos de la victime, sur son statut de jeune étudiant en Sciences-Po, brillant, au physique poupin, militant aux convictions inébranlables mais posé, engagé dans le combat anticapitaliste et anti-fasciste (Figaro). Laissant imaginer au passage, que le capitalisme est désormais assimilable au fascisme...
Les agresseurs du jeune homme, dont on ne savait pourtant rien, hormis qu'ils avaient les cheveux ras, ne furent quant à eux, pas même qualifiés d'êtres humains, mais comme des skinheads, d'extrême-droite, apparentés nécessairement au front National, ayant tué selon les propos de François Hollande « sans doute pour un motif politique »...
Le premier ministre Ayrault se crut même autorisé dans la foulée, à clamer qu'il allait tailler en pièces «ces mouvements d'inspiration fasciste et nazie qui font du tort à la République».

Au total, exactement le contraire de ce que le bon sens voudrait qu'on fasse en pareille situation. C'est à dire la traiter avec le maximum d'objectivité, en se gardant surtout de faire des amalgames renforçant les haines et la radicalisation des opinions.

Il n'est surtout pas besoin d'être un exégète du CNRS pour voir l'état désastreux dans lequel s'enfonce notre pays à tous points de vue et notamment celui de la délinquance et du délitement social. Au moment de l'affaire Méric, RTL révélait les statistiques effarantes des caillassages de trains de banlieue, en augmentation de près de 25% en un an (que la SNCF avoue minimiser par peur d'exacerber le phénomène) ! Et chaque semaine ou presque désormais est émaillée de nouvelles manifestations en tous genres de ce désordre grandissant. Sans compter les déchirements profonds de la société que, pour de minables considérations clientélistes, le gouvernement prend le risque d'induire, notamment avec sa mascarade législative autour du mariage gay...
En définitive, devant pareil délabrement, les remèdes du docteur Coué-Hollande, tout dans les diagnostics spécieux et les mots creux, sont bien loin de la panacée...

3 commentaires:

  1. Cher Pierre-Henri, une fois encore, je partage totalement cette analyse. A ceci près que 20 ans n'est pas un âge pour mourir ;on peut déplorer que notre société en soit arrivée à ce point de délitement.

    Philippe

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  2. claude10:04 AM

    L’obscène récupération politicienne d’un tragique fait divers, donne libre cours et bonne conscience à une police de la pensée qui, dans ce nouveau pouvoir viole étrangement certaines consciences pour en flatter d’autres .

    On n’entend pas seulement Mr Bergé , coutumier de l’ignominie, grotesque hérault , mais aussi une justice (judiciaire et sociale) étrangement borgne, dont l’infirmité volontaire conduit doucement mais sûrement le pays vers la guerre civile

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  3. Quel pithécanthrope ce représentant multicartes de la contestation, il me rappelle Action directe dont l'un des responsables Jean-Marc Rouillan lance par tweet en ce moment des : "Préparez vous". Mais ils préparent quoi les protégés du gouvernement ?

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