23 novembre 2013

L'inaugurateur de chrysanthèmes

Qu’il est touchant Arnaud Montebourg, le chevalier à la rose, auto-proclamé ministre du Redressement Productif, lorsqu’il évoque sa mission désespérée de sauvetage des entreprises, et qu'il parade sous les caméras, avec ses gants blancs, ses flamboyants  oriflammes et ses voeux pieux.
Evidemment avec le temps, qui passe - très vite depuis l’élection de François Hollande - il a quelque peu rabattu de ses ambitions originelles. On est désormais bien loin des propos conquérants de 2012, lorsque The Big Chief nous promettait le changement pour “maintenant”.
On allait voir ce qu’on allait voir, qu’y disaient, les gars !

Et bien on a vu, et on voit de mieux en mieux, malheureusement tous les jours. Depuis qu’il a enfourché son destrier, ce Don Quichotte du socialisme triomphant encaisse avec un confondant optimisme les échecs, les défaites, et les infortunes. Rien qu’en 2013 la France a enregistré 730 plans sociaux, dont le dernier touchant l’entreprise MORY DUCROS (fruit de l’union récente en 2012 des groupes Mory et Ducros), fait froid dans le dos (5000 emplois menacés). Air France, entreprise emblématique, dont l’Etat détient 16% des actions, envisage pour sa part de supprimer 2800 postes. La litanie pourrait être longue des faillites, et défaillances…

Parallèle troublante, celle des taxes qui fleurissent jour après jour sur le fumier fertile de notre bureaucratie pléthorique. D’autant plus édifiante qu’elle semble décalquer en creux l’épidémie de dépôts de bilans...
Rappelons à titre d’exemple, la taxe sur les billets d’avions, supposée contribuer à l’aide aux pays en voie de développement, instituée par Jacques Chirac, et qui vient d’être augmentée par l’Assemblée Nationale de 12,7% (203 millions d’euros de recettes prévues). Stupidité sans nom, quand on sait que seule la France applique ce prélèvement en Europe, plombant ainsi de manière suicidaire ses propres compagnies, vis à vis de la concurrence ! Comment pourraient-elles éviter de réduire les effectifs si elles veulent rester sur le marché ?
On pourrait naturellement évoquer également la désormais fameuse "écotaxe" qui, si elle est appliquée, pénalisera en premier lieu les transporteurs routiers français (et qui, si elle ne l’est pas, pénalisera de toute manière tous les contribuables…)
Parlons de la calamiteuse Taxe sur les transactions financières (inspirée du non moins calamiteux monsieur Tobin) entrée en application de manière unilatérale au mois d’août 2012, et qui touche exclusivement les entreprises situées en France ! Récemment encore le gouverneur de la Banque de France alertait sur le risque qu’elle faisait courir de “détruire des pans entiers de l’industrie financière française…”
Passons rapidement enfin sur l'ubuesque Taxe à 75% dont le gouvernement ne parvient à accoucher, mais qui dans sa dernière mouture pourrait frrapper nombre de PME (tout en épargnant par un montage artificieux, les clubs de football...)

Au total : pendant que M. Montebourg s’échine à secourir par un preux soutien moral les entreprises, ses amis creusent les trous dans lesquels elles s’embourbent inéluctablement ! Fort heureusement le ridicule ne tue plus. Il peut donc, tant que le pays n’est pas complètement abîmé, continuer de "tout tenter" pour entretenir l'illusion. Mais, même empanaché, il n'est rien d'autre qu'un inaugurateur de chrysanthèmes...

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