En matière de falsification, Elise Lucet n'en est pas à son coup d'essai.
Son esprit partisan ne manque pas une occasion de s'exprimer. La dernière en date lui fut donnée le 14 septembre dernier au sujet de certains aspects financiers du système de santé, lors de l'émission intitulée subtilement Cash Investigation, et diffusée par France 2.
Ce jour là, elle a appuyé fort sur le piston de la seringue...
Dans cette prétendue enquête, c'est simple : tout est faux, tronqué ou présenté de manière tendancieuse. Et madame Lucet conduit sa prétendue investigation avec la légèreté d'une éléphante en tutu dansant la polka, au service d'une cause idéologique univoque, annoncée dès le début : en France, la santé serait assujettie à la Loi du Marché.
Évidemment dans la bouche de la journaliste c’est hautement péjoratif, car on comprend vite qu’il s’agit pour elle de la loi de la jungle ou pire encore, de la loi du pognon qui corrompt.
C’est pourquoi dès l’introduction, avant même la moindre démonstration, tout est dit ou presque : “Le diagnostic fait froid dans le dos et le modèle que le monde entier nous enviait est à bout de souffle”.
En cause, la tarification à l'activité, dite également T2A, qui alloue les recettes aux établissements de soins en fonction de la nature des prestations qu’ils délivrent aux patients. Selon le témoignage liminaire d’un médecin hospitalier, présenté comme vérité intangible, “on est dans un dilemme affreux : l'aspect financier et l'aspect soignant; c'est incompatible…”
Fondée sur ce genre d’axiome, l’émission s’apparente donc à un réquisitoire dirigé contre ce mode de rémunération. A la manière des procès soviétiques, tous les artifices du genre y sont exploités pour servir une thèse à charge, de laquelle nulle contradiction ne peut émerger.
Passons sur les raccourcis racoleurs, propres à suggérer des associations d’idées, en mêlant par exemple des images de casses, de cambriolages ou de filouteries, aux pesants truismes partisans. Ils suffiraient certes à démontrer le peu de sérieux de la méthode, mais il y a plus grave et pernicieux :
Par exemple le procédé qui consiste à faire parler les chiffres dont on ne nous montre qu’une partie ou bien des valeurs en pourcentage, sans préciser à quoi ils se rapportent. C'est classique autant que fallacieux.
Autre procédé, celui qui consiste à tirer une vérité générale d’un cas particulier dont on ne nous donne à voir qu’un résumé des plus sommaires. Surtout lorsqu’il s’appuie sur un témoignage “anonymisé” qu’on nous prie de croire sur parole, et d’autant plus qu’il sert sans réserve la cause.
S’agissant de ceux qui sont recueillis à visage découvert, à chaud, à la hussarde, et sur un ton accusateur, c’est pire encore. La victime, surprise au sortir d'une réunion ou en pleine activité, est ainsi sommée de se justifier sans délai, sans défense, sans préparation, devant une caméra et des micros inquisiteurs, sur les affirmations péremptoires qui lui sont jetées à la figure. C’est peu dire que madame Lucet harcèle ses proies. Elle les poursuit, elle les traque comme du gibier…
Dans ce micmac grotesque asséné sans nuance, on voit ainsi des soignants suggérer qu’ils sont contraints de prescrire des médicaments ou faire des actes dont les patients ont nul besoin, uniquement pour “renflouer les caisses…”
On voit des professionnels affirmer qu’il serait illégal de facturer à l’Assurance Maladie des prestations inter-établissements, ou bien qu’il serait malhonnête pour un hôpital et déloyal au plan du secret médical, de faire vérifier et optimiser le codage des prestations qu’il réalise, par un cabinet d'expertise extérieur.
Certes s'agissant de la mise en oeuvre du fameux Programme de Médicalisation des Systèmes d’Informations (PMSI), la réglementation est particulièrement ubuesque, et les sujets de controverses sont légions, mais enfin, quel mal y a-t-il à vouloir vérifier deux fois une procédure qui conditionne les recettes financières ? Hélas, tenter de faire comprendre cette problématique à Elise, c'est peine perdue…
Tout cela témoigne de beaucoup d’incompréhension, d’ignorance voire de lâcheté, et ne révèle en définitive pas grand chose du système lui-même, dont on occulte, entre autres, le fait qu’il soit surveillé strictement par le payeur, à savoir la Sécurité Sociale. Tous les établissements qui ont eu à rendre des comptes à ses contrôleurs zélés et à payer des indus et des sanctions, savent ce qu’il en coûte de frauder et combien il est souvent difficile de distinguer les erreurs ou imprécisions de bonne foi des malversations caractérisées...
Bref, s’agissant de la santé comme de tant de domaines ici bas, la tarification à l’activité est sans doute le pire des systèmes, mais à l'exception de tous les autres comme disait Winston Churchill...
Madame Lucet crie au scandale sur un quart d'heure en plus ou en moins lors de l'enregistrement du décès d'un patient (qui doit de toute manière rester deux heures dans sa chambre avant de descendre à la morgue), mais se souvient-elle des abus relatifs aux durées de séjours lorsque la facturation se faisait sur la base des prix de journées !
Elle assène que la T2A pousse à faire de l'activité, ce qui est une tautologie à laquelle M. de La Palisse lui-même n'aurait sans doute pas oser confronter sa logique irréfutable ! Et ce qui laisse entendre qu'elle regrette le temps béni du Budget Global où la règle était "A rémunération constante, moins j'en fais, mieux je me porte..."
Sait-on seulement qu’à ce jour, l'inénarrable "mille-feuilles" du système français cumule les trois systèmes en strates superposées. Tout le monde devrait donc être heureux !
Mais sans doute, les adversaires de la fameuse Loi du Marché, ceux qui s’époumonent à hurler que "la santé n'est pas une marchandise", notamment madame Lucet et son compère Sylvain Louvet en tête, imaginent-ils qu'il existe une corne d'abondance dans laquelle on pourrait puiser sans compter. Sans doute croient-ils également que le personnel qui représente 70% des dépenses hospitalières, travaille bénévolement et vit d'amour et d'eau fraîche…
Son esprit partisan ne manque pas une occasion de s'exprimer. La dernière en date lui fut donnée le 14 septembre dernier au sujet de certains aspects financiers du système de santé, lors de l'émission intitulée subtilement Cash Investigation, et diffusée par France 2.
Ce jour là, elle a appuyé fort sur le piston de la seringue...
Dans cette prétendue enquête, c'est simple : tout est faux, tronqué ou présenté de manière tendancieuse. Et madame Lucet conduit sa prétendue investigation avec la légèreté d'une éléphante en tutu dansant la polka, au service d'une cause idéologique univoque, annoncée dès le début : en France, la santé serait assujettie à la Loi du Marché.
Évidemment dans la bouche de la journaliste c’est hautement péjoratif, car on comprend vite qu’il s’agit pour elle de la loi de la jungle ou pire encore, de la loi du pognon qui corrompt.
C’est pourquoi dès l’introduction, avant même la moindre démonstration, tout est dit ou presque : “Le diagnostic fait froid dans le dos et le modèle que le monde entier nous enviait est à bout de souffle”.
En cause, la tarification à l'activité, dite également T2A, qui alloue les recettes aux établissements de soins en fonction de la nature des prestations qu’ils délivrent aux patients. Selon le témoignage liminaire d’un médecin hospitalier, présenté comme vérité intangible, “on est dans un dilemme affreux : l'aspect financier et l'aspect soignant; c'est incompatible…”
Fondée sur ce genre d’axiome, l’émission s’apparente donc à un réquisitoire dirigé contre ce mode de rémunération. A la manière des procès soviétiques, tous les artifices du genre y sont exploités pour servir une thèse à charge, de laquelle nulle contradiction ne peut émerger.
Passons sur les raccourcis racoleurs, propres à suggérer des associations d’idées, en mêlant par exemple des images de casses, de cambriolages ou de filouteries, aux pesants truismes partisans. Ils suffiraient certes à démontrer le peu de sérieux de la méthode, mais il y a plus grave et pernicieux :
Par exemple le procédé qui consiste à faire parler les chiffres dont on ne nous montre qu’une partie ou bien des valeurs en pourcentage, sans préciser à quoi ils se rapportent. C'est classique autant que fallacieux.
Autre procédé, celui qui consiste à tirer une vérité générale d’un cas particulier dont on ne nous donne à voir qu’un résumé des plus sommaires. Surtout lorsqu’il s’appuie sur un témoignage “anonymisé” qu’on nous prie de croire sur parole, et d’autant plus qu’il sert sans réserve la cause.
S’agissant de ceux qui sont recueillis à visage découvert, à chaud, à la hussarde, et sur un ton accusateur, c’est pire encore. La victime, surprise au sortir d'une réunion ou en pleine activité, est ainsi sommée de se justifier sans délai, sans défense, sans préparation, devant une caméra et des micros inquisiteurs, sur les affirmations péremptoires qui lui sont jetées à la figure. C’est peu dire que madame Lucet harcèle ses proies. Elle les poursuit, elle les traque comme du gibier…
Dans ce micmac grotesque asséné sans nuance, on voit ainsi des soignants suggérer qu’ils sont contraints de prescrire des médicaments ou faire des actes dont les patients ont nul besoin, uniquement pour “renflouer les caisses…”
On voit des professionnels affirmer qu’il serait illégal de facturer à l’Assurance Maladie des prestations inter-établissements, ou bien qu’il serait malhonnête pour un hôpital et déloyal au plan du secret médical, de faire vérifier et optimiser le codage des prestations qu’il réalise, par un cabinet d'expertise extérieur.
Certes s'agissant de la mise en oeuvre du fameux Programme de Médicalisation des Systèmes d’Informations (PMSI), la réglementation est particulièrement ubuesque, et les sujets de controverses sont légions, mais enfin, quel mal y a-t-il à vouloir vérifier deux fois une procédure qui conditionne les recettes financières ? Hélas, tenter de faire comprendre cette problématique à Elise, c'est peine perdue…
Tout cela témoigne de beaucoup d’incompréhension, d’ignorance voire de lâcheté, et ne révèle en définitive pas grand chose du système lui-même, dont on occulte, entre autres, le fait qu’il soit surveillé strictement par le payeur, à savoir la Sécurité Sociale. Tous les établissements qui ont eu à rendre des comptes à ses contrôleurs zélés et à payer des indus et des sanctions, savent ce qu’il en coûte de frauder et combien il est souvent difficile de distinguer les erreurs ou imprécisions de bonne foi des malversations caractérisées...
Bref, s’agissant de la santé comme de tant de domaines ici bas, la tarification à l’activité est sans doute le pire des systèmes, mais à l'exception de tous les autres comme disait Winston Churchill...
Madame Lucet crie au scandale sur un quart d'heure en plus ou en moins lors de l'enregistrement du décès d'un patient (qui doit de toute manière rester deux heures dans sa chambre avant de descendre à la morgue), mais se souvient-elle des abus relatifs aux durées de séjours lorsque la facturation se faisait sur la base des prix de journées !
Elle assène que la T2A pousse à faire de l'activité, ce qui est une tautologie à laquelle M. de La Palisse lui-même n'aurait sans doute pas oser confronter sa logique irréfutable ! Et ce qui laisse entendre qu'elle regrette le temps béni du Budget Global où la règle était "A rémunération constante, moins j'en fais, mieux je me porte..."
Sait-on seulement qu’à ce jour, l'inénarrable "mille-feuilles" du système français cumule les trois systèmes en strates superposées. Tout le monde devrait donc être heureux !
Mais sans doute, les adversaires de la fameuse Loi du Marché, ceux qui s’époumonent à hurler que "la santé n'est pas une marchandise", notamment madame Lucet et son compère Sylvain Louvet en tête, imaginent-ils qu'il existe une corne d'abondance dans laquelle on pourrait puiser sans compter. Sans doute croient-ils également que le personnel qui représente 70% des dépenses hospitalières, travaille bénévolement et vit d'amour et d'eau fraîche…
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