30 juillet 2016

La République Chrysanthème

Il est évidemment naturel que s'épanche l'émotion provoquée par les drames qui ponctuent l’actualité.
Ils déchirent si soudainement et si atrocement la quiétude de l'ordre public, tout particulièrement lorsqu'il s'agit d'actes terroristes insensés !

Parmi les nombreuses menaces qui planent sur nos têtes, celles qui mettent en cause la folie humaine sont les plus effrayantes, les plus bouleversantes et les plus révoltantes.
Pourtant leur répétition devient lancinante. Pire encore est la lassitude qui naît du spectacle sans cesse recommencé des services funèbres rythmant ces tragédies. Les gouvernants passent désormais le plus clair de leur temps à honorer de leur présence affligée ces commémorations, soulignant ainsi leur tragique impuissance. Leurs mines compassées, leurs larmoyants discours ne sont pas loin d’être insupportables tant ils semblent dérisoires.

Les discours martiaux qui viennent après les larmes semblent tout aussi vains. La surenchère dans la fermeté est quasi risible. Les politiciens de tous bords n’ont jamais autant entonné la Marseillaise. Mais la France guerrière et sanguinaire qu’elle exalte n’a pas grand chose à voir avec le pays amolli, pétri de bonnes intentions et de voeux pieux, qui fait mine de se dresser contre ses nouveaux ennemis.

Face aux périls on s’interroge gravement sur la nécessité de nouvelles lois. C’est dire la faillite de l’action…

Après avoir interminablement tergiversé sur la déchéance de nationalité comme punition applicable aux terroristes bi-nationaux, on tourne sans fin autour de la problématique de la double peine consistant à expulser les étrangers après qu’ils aient purgé leur peine de prison. Toujours enclin aux contradictions, Nicolas Sarkozy qui avait tout fait pour en limiter l’application, prêche désormais pour qu’on en fasse la règle…
On se gargarise de l’état d'urgence, que de mois en mois on pérennise en dépit de son inefficacité, douloureusement démontrée lors de l’effroyable tuerie du 14 juillet à Nice.
Faisant fi des lacunes évidentes dans le dispositif de sécurité mis en place ce jour là, le gouvernement par IGPN interposé, affirme que l’effectif des forces de police n’était pas sous-dimensionné.

Imagine-t-on rassurer le peuple avec de telles rodomontades ?


Non contents d’objectiver leur impuissance, les Pouvoirs Publics dénient toute responsabilité et s’exonèrent de toute faute…

Pour couronner le tout, on débat très sérieusement pour savoir s’il faut révéler l’identité des assassins ou bien les anonymiser lorsqu’ils commettent leurs crimes. A-t-on oublié le célèbre avertissement d’Albert Camus : “Mal nommer les choses, c’est aggraver le malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c’est nier notre humanité.


Une chose est sûre toutefois. Les nouveaux barbares, à cause de l’extrême sauvagerie de leurs actes, ont obligé les vertueux politiciens à renier certains de leurs engagements, qu’ils croyaient pourtant avoir gravés dans le marbre de la Constitution : la peine de mort a de fait, été rétablie, sans procès ni appel...

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