A croire les médias, les périls sont si nombreux au dessus de nos têtes qu’on ne sait plus bien dire quels pourraient être les pires et quels sont ceux qui nous menacent le plus directement.
La pollution, mère paraît-il du réchauffement climatique, pourrait entraîner une multiplication des catastrophes naturelles. Cela fait consensus : la pollution est devenue le danger numéro 1 aux yeux de la multitude craintive.
Les particules fines qui empestent l’atmosphère font l’unanimité contre elles et les automobiles tournant au diesel apparaissent comme les odieux coupables de ce nouveau fléau.
Après avoir encouragé ce mode de propulsion par toutes sortes d’incitations dont une très relative indulgence fiscale, après avoir édicté des normes drastiques obligeant les constructeurs à munir leurs véhicules de pots catalytiques, les Pouvoirs Publics voudraient désormais les chasser des villes et sans doute bientôt des campagnes. Sus au gazole crie madame Hidalgo du haut de sa forteresse parisienne ! Il pollue, rend malade et même tuerait 48.000 personnes par an en France selon des sources autorisées !
Une voix discordante parfois s’insinue dans ce tintamarre à sens unique. Mais on ne l’entend guère, car lorsque la rhinocérite sévit, il est vain de tenter de ramener les foules à la raison.
Ce fut sans doute le cas d’un étonnant petit aparté en fin de journal télévisé d’une grande chaîne publique (France 2, le 24 janvier). Interrogé sur ces fameuses particules fines par le présentateur David Pujadas, un spécialiste du sujet, Nicolas Chateauneuf, fit état de quelques chiffres allant à l’encontre des idées reçues.
Non seulement la pollution ne serait pas si menaçante qu’on le prétend, mais force est de constater qu'objectivement la qualité de l'air s'améliore régulièrement en France. En effet, les taux de dioxyde de soufre, de dioxyde d'azote et de particules fines sont en baisse. Seule l'ozone en définitive est en hausse. Grâce à quelques graphiques, on put voir au surplus, que cette diminution ne date pas d’hier, mais qu’elle est régulière depuis un quart de siècle.
Autre surprise, l’automobile n’est pas le principal responsable de la production de particules toxiques dans les grandes villes puisqu’elle ne représente que 14% des émissions. Trente et un pour cent proviennent du chauffage, 21 de l’agriculture, et 26 de l’industrie !
Quant à la multiplication des alertes avec lesquelles on nous casse chaque jour un peu plus le peu de moral qui nous reste, elles sont dues tout simplement à l’exigence croissante des normes. En 2012, par exemple les seuils ont été abaissés d’un tiers !
Et ceux qui accusent toujours les autres, et notamment l’Allemagne de pousser via le vent mauvais ses miasmes morbides, en sont pour leurs frais. les cartes montrent clairement qu’il n’en est rien...
En cette époque étrange où tous les repères classiques s’effondrent, où l’on peut dire impunément tout et son contraire, il est amusant de reprendre chronologiquement les opinions de certains prédicateurs en écologie. James Lovelock par exemple, qui fut un temps augure de l’apocalypse, avant de renier en bloc tout ce constituait sa foi inébranlable.
En janvier 2006, il écrivait dans le journal britannique The Independent que vers la fin du XXIe siècle, par suite du réchauffement global, « des milliards d'entre nous vont mourir et les quelques couples reproducteurs qui survivront seront dans l'Arctique, où le climat restera tolérable. »
En mars 2010, dans une interview au journal The Guardian, il proposait quelques mesures préventives drastiques, assez hallucinantes, spécialement pour un Anglais. Il déclarait en effet que la démocratie devrait peut-être être suspendue pour prévenir le changement climatique : « Même les meilleures démocraties admettent qu'à l'approche d'une guerre importante, la démocratie doit être suspendue provisoirement. Il me semble que le changement climatique est peut-être une chose aussi grave que la guerre. Il pourrait être nécessaire de suspendre la démocratie pour un certain temps. »
Et pour finir, en septembre 2016, il déclarait au Guardian : « Je ne suis pas sûr que cette histoire de changement climatique ne soit pas entièrement une idiotie. Il suffit de regarder Singapour. Elle représente deux fois et demie le pire scénario possible pour le changement climatique, et c'est une des villes au monde où il est le plus désirable de vivre... »
"Vérité en deçà des pyrénées erreur au-delà" disait Pascal...
Merci pour cet éclairage une fois de plus original nous sortant des sentiers battus Il nous sort des lieux communs et nous réveille de notre stupeur végétative. Les médias seraient-ils des catalyseurs d'une pensée unique simplificatrice tellement rentable pour l'audimat?
RépondreSupprimerAmicalement
Ok avec toi Extrasystole, les medias, omniprésents dans notre quotidien forment une sorte de caisse de résonance aux rumeurs et aux idées reçues et de fait, contribuent a donner corps à la pensée unique. Heureusement dans le torrent d'informations qui se déverse sur nous, il reste encore possible d'exercer son sens critique pour repérer quelques perles...
RépondreSupprimer