De nos jours, les gouvernants sont passés maîtres dans l’art de la commémoration et des grandes tirades tragiques au pied des pierres tombales et des monuments votifs.
Ils y consacrent d’ailleurs tellement de temps et d’énergie qu’on se demande parfois s’il leur en reste encore pour l’action. Ces dernières semaines furent un vrai festival en matière de représentations officielles.
En juillet, à l’occasion de l’incendie de la cathédrale de Nantes, pas moins de trois ministres se crurent obligés de faire le déplacement pour dire leur consternation et clamer la volonté de l’Etat de procéder à “une reconstruction la plus rapide possible”.
On ne s'est guère appesanti à cette occasion sur la progression inquiétante d’actes anti-chrétiens (1 à 2 par jour selon le philosophe Michel Onfray). Certains semblèrent trouver des excuses au “bénévole rwandais” qui avait mit le feu, interprétant son geste comme l’expression de désespoir d’un demandeur d’asile débouté, sans raison apparente. Et le désastre n’étant heureusement que matériel, il fut éclipsé par d’autres drames survenus en cascade.
Il y eut Dijon dont le centre fut le théâtre d’un règlement de compte à l’arme lourde entre bandes rivales, il y eut Nice où un quartier fut chamboulé par le même type de scénographie hyperviolente, il y eut Bayonne où un malheureux chauffeur de bus fut tabassé à mort par des individus à qui il avait eu l’imprudence de demander de porter un masque et de payer leur ticket… A chaque fois, ministres et personnalités officielles se succédèrent en cortèges émus.
Sur le parcours des pleurs du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il y eut également Mérignac, puis Le Mans, où il dit toute la colère de la République vis à vis de chauffards dont le refus d’obtempérer à la force publique avait coûté la vie à deux gendarmes. Il y eut Lille, régulièrement l’objet de violence urbaine, où notre ministre s’engagea à déployer 60 policiers supplémentaires, à la demande de la maire...
Certaines tragédies ayant une résonance internationale, ce fut le Président de la République qui monta au créneau, usant et abusant de paroles contrites mais fortes et déterminées. Il s’empressa même d’accourir en “mode Chirac” (c’est à dire grandiose et inopérant) sur les décombres encore fumants de Beyrouth, pour exiger une “réponse rapide et efficace”, et pour fustiger la classe politique libanaise. Il est bien placé, à la tête d’un pays où l’idée démocratique part chaque jour un peu plus en capilotade ! Au surplus, plus d’un an après l’incendie catastrophique de Notre-Dame, on est toujours dans l’ignorance de la cause, et en matière de travaux, les ouvriers n’ont pas encore fini de démonter l’échafaudage présent lors du sinistre. Se souvient-il notre cher président, de l’explosion de l’usine AZF en septembre 2001, qui fit 31 morts et plus de 2500 blessés et dont l’origine est toujours indécise ?
Il y eut enfin la cérémonie d’hommage aux six jeunes Français massacrés au Niger. A cette occasion le Premier Ministre jura de “ne pas laisser ce crime lâche et odieux impuni”.
Les mots hélas ne suffisent plus à masquer l’impuissance croissante de l’Etat face à ce déferlement continu de violence. M. Darmanin n’a pas tort lorsqu’il constate que "Refuser l’autorité, voilà le mal de la société". Mais on ne le croit plus lorsqu’il affirme vouloir “faire plier les délinquants” et “stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société”. Si la société en est arrivée à ce niveau de délabrement, n’est-ce pas avant tout en raison de l’incapacité des Pouvoirs Publics à faire régner l’ordre ?
Alors même que le Gouvernement assure qu’une de ses priorités est de rétablir la légitimité et la crédibilité des forces de police, il ne donne aucun signe de confiance à ces mêmes forces. Il n’y eut par exemple ni hommage, ni félicitation, ni même un mot pour le gendarme (heureusement encore vivant, lui) qui à Montauban, parvint à arrêter la course folle d’un chauffard multirécidiviste, au volant d’un poids-lourd. Ce dernier fut tué dans l'opération rendue très dangereuse par son opposition irréductible à toute interpellation. Poursuivi sur plus de 11 kilomètres, il refusa par trois fois d’obtempérer, passant furieusement sur les herses posées en travers de la route et allant jusqu’à prendre pour cible une voiture de police qu’il traîna sur plusieurs dizaines de mètres. On apprit peu après qu’il avait déjà été condamné à 7 reprises, qu’il roulait avec 0 point sur son permis, et qu’il était sous l’emprise de la cocaïne. Personne ne s’est posé la question de savoir comment un tel individu pouvait encore exercer la profession de chauffeur routier. Le gendarme qui était parvenu à neutraliser ce criminel en puissance, fut quant à lui, soumis à une garde à vue prolongée, et dut recourir à l’aide d’un avocat pour se défendre, face aux enquêteurs de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). On croit rêver…
Ils y consacrent d’ailleurs tellement de temps et d’énergie qu’on se demande parfois s’il leur en reste encore pour l’action. Ces dernières semaines furent un vrai festival en matière de représentations officielles.
En juillet, à l’occasion de l’incendie de la cathédrale de Nantes, pas moins de trois ministres se crurent obligés de faire le déplacement pour dire leur consternation et clamer la volonté de l’Etat de procéder à “une reconstruction la plus rapide possible”.
On ne s'est guère appesanti à cette occasion sur la progression inquiétante d’actes anti-chrétiens (1 à 2 par jour selon le philosophe Michel Onfray). Certains semblèrent trouver des excuses au “bénévole rwandais” qui avait mit le feu, interprétant son geste comme l’expression de désespoir d’un demandeur d’asile débouté, sans raison apparente. Et le désastre n’étant heureusement que matériel, il fut éclipsé par d’autres drames survenus en cascade.
Il y eut Dijon dont le centre fut le théâtre d’un règlement de compte à l’arme lourde entre bandes rivales, il y eut Nice où un quartier fut chamboulé par le même type de scénographie hyperviolente, il y eut Bayonne où un malheureux chauffeur de bus fut tabassé à mort par des individus à qui il avait eu l’imprudence de demander de porter un masque et de payer leur ticket… A chaque fois, ministres et personnalités officielles se succédèrent en cortèges émus.
Sur le parcours des pleurs du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il y eut également Mérignac, puis Le Mans, où il dit toute la colère de la République vis à vis de chauffards dont le refus d’obtempérer à la force publique avait coûté la vie à deux gendarmes. Il y eut Lille, régulièrement l’objet de violence urbaine, où notre ministre s’engagea à déployer 60 policiers supplémentaires, à la demande de la maire...
Certaines tragédies ayant une résonance internationale, ce fut le Président de la République qui monta au créneau, usant et abusant de paroles contrites mais fortes et déterminées. Il s’empressa même d’accourir en “mode Chirac” (c’est à dire grandiose et inopérant) sur les décombres encore fumants de Beyrouth, pour exiger une “réponse rapide et efficace”, et pour fustiger la classe politique libanaise. Il est bien placé, à la tête d’un pays où l’idée démocratique part chaque jour un peu plus en capilotade ! Au surplus, plus d’un an après l’incendie catastrophique de Notre-Dame, on est toujours dans l’ignorance de la cause, et en matière de travaux, les ouvriers n’ont pas encore fini de démonter l’échafaudage présent lors du sinistre. Se souvient-il notre cher président, de l’explosion de l’usine AZF en septembre 2001, qui fit 31 morts et plus de 2500 blessés et dont l’origine est toujours indécise ?
Il y eut enfin la cérémonie d’hommage aux six jeunes Français massacrés au Niger. A cette occasion le Premier Ministre jura de “ne pas laisser ce crime lâche et odieux impuni”.
Les mots hélas ne suffisent plus à masquer l’impuissance croissante de l’Etat face à ce déferlement continu de violence. M. Darmanin n’a pas tort lorsqu’il constate que "Refuser l’autorité, voilà le mal de la société". Mais on ne le croit plus lorsqu’il affirme vouloir “faire plier les délinquants” et “stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société”. Si la société en est arrivée à ce niveau de délabrement, n’est-ce pas avant tout en raison de l’incapacité des Pouvoirs Publics à faire régner l’ordre ?
Alors même que le Gouvernement assure qu’une de ses priorités est de rétablir la légitimité et la crédibilité des forces de police, il ne donne aucun signe de confiance à ces mêmes forces. Il n’y eut par exemple ni hommage, ni félicitation, ni même un mot pour le gendarme (heureusement encore vivant, lui) qui à Montauban, parvint à arrêter la course folle d’un chauffard multirécidiviste, au volant d’un poids-lourd. Ce dernier fut tué dans l'opération rendue très dangereuse par son opposition irréductible à toute interpellation. Poursuivi sur plus de 11 kilomètres, il refusa par trois fois d’obtempérer, passant furieusement sur les herses posées en travers de la route et allant jusqu’à prendre pour cible une voiture de police qu’il traîna sur plusieurs dizaines de mètres. On apprit peu après qu’il avait déjà été condamné à 7 reprises, qu’il roulait avec 0 point sur son permis, et qu’il était sous l’emprise de la cocaïne. Personne ne s’est posé la question de savoir comment un tel individu pouvait encore exercer la profession de chauffeur routier. Le gendarme qui était parvenu à neutraliser ce criminel en puissance, fut quant à lui, soumis à une garde à vue prolongée, et dut recourir à l’aide d’un avocat pour se défendre, face aux enquêteurs de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). On croit rêver…
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