En France, la technocratie nous réserve sans cesse de nouvelles surprises. Pas très bonnes au demeurant.
Quand on croit apercevoir une lueur au bout de l’infernal tunnel réglementaire, l’espoir est rapidement déçu et on plonge de plus belle dans l’opacité et l’absurdité.
Quand on croit apercevoir une lueur au bout de l’infernal tunnel réglementaire, l’espoir est rapidement déçu et on plonge de plus belle dans l’opacité et l’absurdité.
On craignait que l’impéritie du gouvernement face à l'épidémie de coronavirus ne nous pousse tôt ou tard au re-confinement. C’est chose faite. Nous revoilà emprisonnés pour trois nouvelles plombes.
A ceci près que nos dirigeants rantanplan dans leur souci de vouloir bien faire, pour protéger notre santé tout en préservant l’économie, ont cru bon de ménager quelques espaces de liberté. Le retour des auto-attestations, qui auraient réjoui Père Ubu, fait ainsi la part belle aux exceptions, aux dérogations et aux cas de force majeure.
Mais cet inventaire aussi émouvant par son angélisme qu’il est horripilant par son souci du détail, se heurte à un problème majeur: celui des commerces. Étrangement cela n’avait guère créé de difficulté lors du premier confinement. Tous les magasins avaient été fermés, hormis ceux vendant des produits de première nécessité, à savoir alimentation et pharmacie. Les grandes surfaces proposant des marchandises très variées, dont beaucoup de produits alimentaires, restèrent quant à elles ouvertes, y compris leurs rayons de vêtements, livres, disques, bricolage, produits de beauté… Et personne ne trouva vraiment à redire.
Cette fois, ça ne passe pas.
La première rébellion fut celle des libraires. Déjà en perte de vitesse depuis l'essor du commerce en ligne et des livres électroniques, ils n’acceptent pas de se voir à nouveau pénalisés tandis que d’autres non. Face à cette levée de boucliers imprévue, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’intimer illico aux grandes enseignes polyvalentes l’ordre de fermer leurs rayons “culture”. Comme le claironna derrière son joli masque fleuri l'inénarrable Roselyne Bachelot, "Il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces". Et en réponse à une remarque objectant que tout ceci allait doper encore un peu plus la vente sur Internet, elle enfonça le clou en appelant carrément au boycott de ceux qu’elle ne peut contraindre : “N’achetez pas de livres sur les plateformes numériques !” Au passage, elle annonça triomphalement de sa voix stridulante de Castafiore qu'elle allait sous peu infliger de nouvelles "contributions financières" aux sites web diffusant du contenu musical ou cinématographique en streaming, dans le but prétendu de "soutenir la création française..." Après avoir flingué les petits commerces et noyé les grandes surfaces sous un écheveau de règles ineptes, elle entend bien se servir, par pur souci égalitaire, sur le dos des bêtes immondes qui osent encore faire des bénéfices... De là à interdire purement et simplement Amazon & Co de fonctionner, comme lors du premier confinement, il n'y a qu'un pas... qui sera franchi sous peu, n'en doutons pas, par les syndicats zélés !
De fil en aiguille, c’est une bronca qui se lève dans le pays. Les maires s’y mettent en exigeant que les petits commerces urbains puissent rester ouverts, et ils prennent même des arrêtés s'opposant frontalement aux directives gouvernementales. Monsieur Castex, Ministre en Chef tonne au micro de TF1, dénonçant une attitude irresponsable. Il affirme qu’il n’y aura pas de passe-droit, et pour tenter d'amadouer l’opinion publique, il déclare avec un sérieux pontifical, que les grandes surfaces devront fermer, non seulement les rayons dédiés aux livres, mais également tous ceux proposant des produits qualifiés de “non essentiels”...
Le risque est cette fois de basculer dans la révolte générale si ce n'est l'anarchie, tant les consignes deviennent complexes, changeantes voire incompréhensibles, et pour tout dire, inapplicables. Le spectre des Gilets Jaunes hante les esprits. Une pagaille indescriptible est en train de s'installer tandis que l'épidémie galope et que l’État dépense toujours plus en aides généreuses l'argent qu'il n'a pas. De Charybde en Scylla on se demande avec une anxiété croissante vers quelles extrémités le bateau ivre dans lequel nous avons embarqué nous emmène...
A ceci près que nos dirigeants rantanplan dans leur souci de vouloir bien faire, pour protéger notre santé tout en préservant l’économie, ont cru bon de ménager quelques espaces de liberté. Le retour des auto-attestations, qui auraient réjoui Père Ubu, fait ainsi la part belle aux exceptions, aux dérogations et aux cas de force majeure.
Mais cet inventaire aussi émouvant par son angélisme qu’il est horripilant par son souci du détail, se heurte à un problème majeur: celui des commerces. Étrangement cela n’avait guère créé de difficulté lors du premier confinement. Tous les magasins avaient été fermés, hormis ceux vendant des produits de première nécessité, à savoir alimentation et pharmacie. Les grandes surfaces proposant des marchandises très variées, dont beaucoup de produits alimentaires, restèrent quant à elles ouvertes, y compris leurs rayons de vêtements, livres, disques, bricolage, produits de beauté… Et personne ne trouva vraiment à redire.
Cette fois, ça ne passe pas.
La première rébellion fut celle des libraires. Déjà en perte de vitesse depuis l'essor du commerce en ligne et des livres électroniques, ils n’acceptent pas de se voir à nouveau pénalisés tandis que d’autres non. Face à cette levée de boucliers imprévue, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’intimer illico aux grandes enseignes polyvalentes l’ordre de fermer leurs rayons “culture”. Comme le claironna derrière son joli masque fleuri l'inénarrable Roselyne Bachelot, "Il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces". Et en réponse à une remarque objectant que tout ceci allait doper encore un peu plus la vente sur Internet, elle enfonça le clou en appelant carrément au boycott de ceux qu’elle ne peut contraindre : “N’achetez pas de livres sur les plateformes numériques !” Au passage, elle annonça triomphalement de sa voix stridulante de Castafiore qu'elle allait sous peu infliger de nouvelles "contributions financières" aux sites web diffusant du contenu musical ou cinématographique en streaming, dans le but prétendu de "soutenir la création française..." Après avoir flingué les petits commerces et noyé les grandes surfaces sous un écheveau de règles ineptes, elle entend bien se servir, par pur souci égalitaire, sur le dos des bêtes immondes qui osent encore faire des bénéfices... De là à interdire purement et simplement Amazon & Co de fonctionner, comme lors du premier confinement, il n'y a qu'un pas... qui sera franchi sous peu, n'en doutons pas, par les syndicats zélés !
De fil en aiguille, c’est une bronca qui se lève dans le pays. Les maires s’y mettent en exigeant que les petits commerces urbains puissent rester ouverts, et ils prennent même des arrêtés s'opposant frontalement aux directives gouvernementales. Monsieur Castex, Ministre en Chef tonne au micro de TF1, dénonçant une attitude irresponsable. Il affirme qu’il n’y aura pas de passe-droit, et pour tenter d'amadouer l’opinion publique, il déclare avec un sérieux pontifical, que les grandes surfaces devront fermer, non seulement les rayons dédiés aux livres, mais également tous ceux proposant des produits qualifiés de “non essentiels”...
Le risque est cette fois de basculer dans la révolte générale si ce n'est l'anarchie, tant les consignes deviennent complexes, changeantes voire incompréhensibles, et pour tout dire, inapplicables. Le spectre des Gilets Jaunes hante les esprits. Une pagaille indescriptible est en train de s'installer tandis que l'épidémie galope et que l’État dépense toujours plus en aides généreuses l'argent qu'il n'a pas. De Charybde en Scylla on se demande avec une anxiété croissante vers quelles extrémités le bateau ivre dans lequel nous avons embarqué nous emmène...
Bonjour, je découvre ce blog depuis quelques temps. Et j'apprécie ce que vous écrivez avec une belle variété.
RépondreSupprimerSur les libraires, et leur première nécessité (encore que je préfère les bibliothèques), la situation originelle (datant du 1er confinement) n'est pas si claire (sur Contrepoints, c'est assez bien expliqué en https://www.contrepoints.org/2020/10/31/383319-librairies-fermees-la-faute-aux-syndicats-pas-au-capitalisme).
Le confinement actuel est assez farfelu. A part les retraités, les prunes qu'on peut attraper, et les futures faillites, on ne voit pas trop ce que ça change. On peut faire ses courses en vélo tous les jours (et sans masque quand il est obligatoire, comme dans toute l'Ile de France désormais). La fermeture des petits commerces n'a sans doute quasiment pas d'impact sur la diffusion du virus, par contre va en couler beaucoup.
Votre précédent article sur l'organisation de la santé est tellement évident. J'imagine d'ailleurs que les placards des administrations sont pleins de rapports avec des idées similaires.
L'Europe, en particulier le Club Med est mal partie, mais Gibbon a très bien raconté le fin de l'empire romain. Tout a une fin (même la vie), et le pire est toujours certain (Murphy).
Merci de continuer, d'écrire sur musique, littérature, peinture et tout ce qui vous touche, et de ne pas trop vous en faire pour la CoVid et ses péripéties politiques. Peut-être qu'en 2022, les rares votants auront compris qu'il n'est pas nécessaire de voter pareil aux présidentielles et aux législatives. Et que les shaddocks continuent à pomper.
Jamboree.
Merci pour ce sympathique et très encourageant commentaire. Tant que j'en aurai la force je m'efforcerai donc de continuer à envoyer ces messages en bouteilles sur l'océan du web ! Avec toujours l'horizon merveilleux mais inatteignable de la Liberté...
RépondreSupprimerIl est vrai qu'on ne parle guère des bibliothèques. Elles sont pour l'heure fermées mais il en est qui sont passées au numérique, comme la BNF et son site Gallica. Bien sûr, ce qui est proposé n'est pas de première fraicheur, mais on peut y trouver de quoi éviter de mourir d'une disette de culture. Bien à vous.