Toujours revenir à Johann Sebastian Bach. Tout simplement parce qu’il représente l’alpha et l'oméga de tout itinéraire musical, et qu’il offre à ses admirateurs un constant soutien spirituel. Objet d’incessantes redécouvertes et de vivifiantes réinterprétations, Bach est toujours là, omniprésent comme un astre bienveillant qui offre un réconfort si précieux dans “l’existence brumeuse”…
Trois artistes illustrent l’éternel renouveau du cantor de Leipzig à l’occasion d'enregistrements récents d'œuvres pour clavier.
David Fray vient de revisiter les variations Goldberg. Disons le tout de suite, cette nouvelle version n’apporte rien de fracassant par rapport à toutes celles qui l’ont précédée. Le toucher est toutefois délicat, le phrasé souple et léger et David Fray adopte un jeu très sobre, sans fioriture inutile, mais non dénué de sensibilité, d’élégance et de liberté. Ce serait donc une version très honorable, parmi bien d’autres, si l’oreille n’était désagréablement écorchée par un grésillement qui parasite très souvent la mélodie. Il est particulièrement net à l’écoute de la première variation mais il sévit tout au long de l’œuvre, notamment dans les forte. Cette défaillance dans la prise de son, très étonnante à notre époque, gâche hélas singulièrement le plaisir. On pourra donc préférer les récentes versions de Lang Lang, Zhu-Xiao Mei, ou encore celle de Céline Frisch au clavecin. Une fois n’est pas coutume ce n=bon vieil instrument à cordes pincées est ici exploité de manière splendide.
Vikingur Ólafsson, jeune artiste islandais apporte quant à lui toute sa fougue pour proposer une vision très originale et décapante, de quelques préludes, fugues et autres variations, inventions et sinfonias. On retient notamment dans ce florilège rafraichissant et acidulé, presque iconoclaste, la version, transcrite pour piano par August Stradal, de la sonate pour orgue BWV 528. Non moins surprenant est l’arrangement du à Alexander Siloti du prélude en mi mineur BWV 855. Il se dégage de ces interprétations une quiétude enivrante, comme nimbée de froides mais cristallines vapeurs de banquise. Un vent de fraîcheur et de jeunesse souffle sur Bach dont on peut dire avec émerveillement avec Ólafsson qu’il est “un miroir pour toutes les générations”.
Rarement on vit plus de grâce mélodique enfin que dans la vision donnée par Piotr Anderszewski du second livre du Clavier Bien Tempéré. Au travers d’extraits choisis et ordonnés au gré de l’artiste on peut apprécier son toucher subtil, tendre, mais très sûr, servi par un legato parfait. La prise de son est ici sublissime, faisant admirablement ressortir la rondeur du piano et son aptitude magique à rendre toute la quintessence du génie musical et spirituel de Bach. On pourrait regretter que cette vision de l'œuvre monumentale de ce dernier ne soit que fragmentaire, mais on ne peut dénier à l’interprète le droit de faire un choix. On aimerait simplement, vu le bonheur qu’on éprouve, qu’il nous en donne davantage ! A écouter et réécouter indéfiniment…
Trois artistes illustrent l’éternel renouveau du cantor de Leipzig à l’occasion d'enregistrements récents d'œuvres pour clavier.
David Fray vient de revisiter les variations Goldberg. Disons le tout de suite, cette nouvelle version n’apporte rien de fracassant par rapport à toutes celles qui l’ont précédée. Le toucher est toutefois délicat, le phrasé souple et léger et David Fray adopte un jeu très sobre, sans fioriture inutile, mais non dénué de sensibilité, d’élégance et de liberté. Ce serait donc une version très honorable, parmi bien d’autres, si l’oreille n’était désagréablement écorchée par un grésillement qui parasite très souvent la mélodie. Il est particulièrement net à l’écoute de la première variation mais il sévit tout au long de l’œuvre, notamment dans les forte. Cette défaillance dans la prise de son, très étonnante à notre époque, gâche hélas singulièrement le plaisir. On pourra donc préférer les récentes versions de Lang Lang, Zhu-Xiao Mei, ou encore celle de Céline Frisch au clavecin. Une fois n’est pas coutume ce n=bon vieil instrument à cordes pincées est ici exploité de manière splendide.
Vikingur Ólafsson, jeune artiste islandais apporte quant à lui toute sa fougue pour proposer une vision très originale et décapante, de quelques préludes, fugues et autres variations, inventions et sinfonias. On retient notamment dans ce florilège rafraichissant et acidulé, presque iconoclaste, la version, transcrite pour piano par August Stradal, de la sonate pour orgue BWV 528. Non moins surprenant est l’arrangement du à Alexander Siloti du prélude en mi mineur BWV 855. Il se dégage de ces interprétations une quiétude enivrante, comme nimbée de froides mais cristallines vapeurs de banquise. Un vent de fraîcheur et de jeunesse souffle sur Bach dont on peut dire avec émerveillement avec Ólafsson qu’il est “un miroir pour toutes les générations”.
Rarement on vit plus de grâce mélodique enfin que dans la vision donnée par Piotr Anderszewski du second livre du Clavier Bien Tempéré. Au travers d’extraits choisis et ordonnés au gré de l’artiste on peut apprécier son toucher subtil, tendre, mais très sûr, servi par un legato parfait. La prise de son est ici sublissime, faisant admirablement ressortir la rondeur du piano et son aptitude magique à rendre toute la quintessence du génie musical et spirituel de Bach. On pourrait regretter que cette vision de l'œuvre monumentale de ce dernier ne soit que fragmentaire, mais on ne peut dénier à l’interprète le droit de faire un choix. On aimerait simplement, vu le bonheur qu’on éprouve, qu’il nous en donne davantage ! A écouter et réécouter indéfiniment…
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