En 2007, à l’occasion d’une émission d’Arte relative au festival pop de l'Île de Wight, j’avais repéré parmi les artistes de ce méga concert un chanteur débordant de fougue juvénile, dont la voix à la fois éraillée et caressante était pour tout dire irrésistible.
Paolo Nutini, alors un tout jeune homme d’à peine 20 ans, avait déjà une présence magnétique sur scène. De fait, il n’avait pas grand chose à envier à la star rayonnante qu’était alors Amy Winehouse et n’était manifestement pas intimidé de côtoyer les mythiques Rolling Stones.
Bonne pioche en quelque sorte car le débutant allait rapidement faire des étincelles. En trois albums, il acquit une stature internationale et imposa dans le monde la pop music une personnalité très originale. These Streets, Sunny Side Up, Caustic Love regorgent de pépites dont le style est fait d’un savant mélange de soul, de rock, de funk et de folk, émaillés par le grain superbe de sa voix, chaude et rauque dans les graves, impérieuse et déchirante dans les aigus.
Son génie avait semble-t-il déjà atteint son firmament en 2014, et personnellement je fus définitivement conquis par la très belle prestation qu’il donna cette année-là pour le festival i-Tunes à Londres. Dans un cadre intimiste, magnifiquement entouré par des musiciens hors pair, il y délivra une succession de hits dans lesquels il est bien difficile de rejeter quoi que ce soit. Les racines soul de son inspiration s’imposaient en majesté dans une reprise de Let Me Down Easy, titre autrefois chanté par la lumineuse Bettye Lavette. Suivit une composition personnelle, Coming Up Easy, dans la même veine, bercée par une rythmique torride, arrosée de cuivres juteux que n'aurait pas désavoué Otis Redding. Better Man était un exemple poignant de l’ensorcelant slow burner qui était devenu sa marque de fabrique. On retrouvait cette puissance émotionnelle dans le vibrant hymne à la liberté qu’est Iron Sky. Enfin, l'hypocoristique ballade Candy sonnait comme une sorte d’apothéose de cette période illuminée d’un artiste arrivant à maturité.
Hélas, après cette date, Paolo Nutini, peut-être un peu déstabilisé et fatigué par cette ascension vertigineuse autant qu’éprouvante, rentra dans une retraite créative dont il ne sortit qu’à l’occasion d’une ou deux apparitions publiques. On eût pu le croire perdu comme tant de vedettes météoriques, sitôt apparues, sitôt disparues…
C’est donc avec un mélange de joie et d’appréhension qu’on assiste à son retour en 2022 avec un nouvel opus, Last Night In Bittersweet.
Heureusement, dès la première écoute, le doute n’est plus permis: le filon n’est pas épuisé et la verve est intacte !
Pas moins de 16 nouvelles compositions témoignent de la richesse inventive d’un artiste revenu encore un peu plus mûr, plus assuré, plus sophistiqué également dans les arrangements musicaux. On retrouve dans ces chansons l’élégance, l’évidence, la force émotionnelle qui ancrent son style dans la constellation du rock.
Paolo Nutini, alors un tout jeune homme d’à peine 20 ans, avait déjà une présence magnétique sur scène. De fait, il n’avait pas grand chose à envier à la star rayonnante qu’était alors Amy Winehouse et n’était manifestement pas intimidé de côtoyer les mythiques Rolling Stones.
Bonne pioche en quelque sorte car le débutant allait rapidement faire des étincelles. En trois albums, il acquit une stature internationale et imposa dans le monde la pop music une personnalité très originale. These Streets, Sunny Side Up, Caustic Love regorgent de pépites dont le style est fait d’un savant mélange de soul, de rock, de funk et de folk, émaillés par le grain superbe de sa voix, chaude et rauque dans les graves, impérieuse et déchirante dans les aigus.
Son génie avait semble-t-il déjà atteint son firmament en 2014, et personnellement je fus définitivement conquis par la très belle prestation qu’il donna cette année-là pour le festival i-Tunes à Londres. Dans un cadre intimiste, magnifiquement entouré par des musiciens hors pair, il y délivra une succession de hits dans lesquels il est bien difficile de rejeter quoi que ce soit. Les racines soul de son inspiration s’imposaient en majesté dans une reprise de Let Me Down Easy, titre autrefois chanté par la lumineuse Bettye Lavette. Suivit une composition personnelle, Coming Up Easy, dans la même veine, bercée par une rythmique torride, arrosée de cuivres juteux que n'aurait pas désavoué Otis Redding. Better Man était un exemple poignant de l’ensorcelant slow burner qui était devenu sa marque de fabrique. On retrouvait cette puissance émotionnelle dans le vibrant hymne à la liberté qu’est Iron Sky. Enfin, l'hypocoristique ballade Candy sonnait comme une sorte d’apothéose de cette période illuminée d’un artiste arrivant à maturité.
Hélas, après cette date, Paolo Nutini, peut-être un peu déstabilisé et fatigué par cette ascension vertigineuse autant qu’éprouvante, rentra dans une retraite créative dont il ne sortit qu’à l’occasion d’une ou deux apparitions publiques. On eût pu le croire perdu comme tant de vedettes météoriques, sitôt apparues, sitôt disparues…
C’est donc avec un mélange de joie et d’appréhension qu’on assiste à son retour en 2022 avec un nouvel opus, Last Night In Bittersweet.
Heureusement, dès la première écoute, le doute n’est plus permis: le filon n’est pas épuisé et la verve est intacte !
Pas moins de 16 nouvelles compositions témoignent de la richesse inventive d’un artiste revenu encore un peu plus mûr, plus assuré, plus sophistiqué également dans les arrangements musicaux. On retrouve dans ces chansons l’élégance, l’évidence, la force émotionnelle qui ancrent son style dans la constellation du rock.
A l’occasion de la sortie de ce tout récent album, Nutini est parti pour une vaste tournée dont on peut juger de la qualité par la performance réalisée à Glasgow pour le festival TRNSMT (prononcer transmit) le 8 juillet dernier. Plus que jamais, il impressionne par sa présence sur scène, ne serait-ce que par l'enthousiasme communicatif qu’il déclenche parmi le jeune public féminin. Les effusions de ces fans sont particulièrement touchantes, lorsqu’elles reprennent en chœur et à tue-tête le refrain entêtant de Through The Echoes. Porté par cette communion extatique, l’artiste est aux anges. Il enquille avec jubilation ses classiques et quelques inédits parmi lesquels on retient notamment Acid Eyes, ballade délicieusement écorchée, Radio, un rock à la pulsation très “prog”, le superbe et planant Everywhere, et pour finir, Shine A light, complainte térébrante qui monte au dessus de la foule en liesse vers le ciel tandis que le chanteur les yeux mi-clos savoure son succès, bien mérité…
Vous êtes sûr qu'elle était vraiment "rayonnante" (ou qu'elle l'a été ne serait-ce qu'un jour), Amy Winehouse ? Je pense que si c'était le cas, elle serait toujours parmi nous...
RépondreSupprimerLes météores sont rayonnants. Dans l'univers du Blues et de la Soul, Amy Winehouse a inscrit un panache éblouissant, trop éphémère hélas....
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