21 septembre 2024

Tristes cirques

Deux semaines qu’on attend la formation d’un hypothétique gouvernement. Dans l’arène politique devenue folle on s’écharpe, on s’étripe et on magouille. Dans la pseudo coalition de partis de lilliputiens aux commandes du vaisseau à la dérive, la répartition des marocains s'apparente à une bataille de chiffonniers. Chacun pense à soi, et chacun, du haut de ses ergots de petite vertu, se croit autorisé à mépriser l’autre. On prétend vouloir respecter le message des Français et on fait tout le contraire au nom de principes républicains pervertis excluant du jeu un bon tiers de l'électorat.
Il est vrai que la volonté populaire n'a jamais été aussi confuse, chacun voulant tout et le contraire de tout…

Tout le monde sait que le résultat, si tant est qu'on y parvienne, sera un gouvernement bancal sans ligne directrice cohérente et sans changement significatif par rapport à celui qui l'a précédé, et évidemment sans avenir.
La seule chose qui paraît sûre, est que le poids des impôts va encore s'alourdir. En annonçant une meilleure "justice fiscale" et en promettant d'épargner les classes moyennes, on dit tout et on ne dit rien. Comme d'habitude, on assure au bon peuple que la seule charge reposera sur les autres, les "ultra-riches", les "nantis". Le refrain est connu. Mais comment faire dans un pays champion du monde des prélèvements obligatoires, où la redistribution des richesses est déjà massive, et où 70% de l'impôt sur le revenu est acquitté par à peine 10% des contribuables ?
Comment peut-on encore être naïf au point de croire ces mensonges éhontés derrière lesquels les politiciens tentent déjà de cacher leur incurie comptable à venir, leur incapacité à tenir un budget pour ne pas dire l’abandon des finances du pays à la gabegie ?

Les jeux du cirque sont également sur la voie publique où la violence et le vandalisme font rage en toute circonstance et en toute impunité. Par les temps qui courent, les refus d’obtempérer sont devenus une mode. Pas un jour sans qu'un représentant des forces de l'ordre ne manque de se faire occire par des voyous sans foi ni loi, aux casiers judiciaires "longs comme des bras”.
Sitôt pris, sitôt relâchés, sitôt récidivistes…
On est incapable d’endiguer la marée montante de la délinquance, de protéger le bien public des saccages commis par des hordes barbares. Après les grandes cités métropolitaines, c’est le tour des territoires d’Outremer. Mayotte, Nouvelle Calédonie, Martinique, où s’arrêtera le désastre ?
L’immigration hors de contrôle est la porte ouverte à la sauvagerie. On se gausse des fake-news de Donald Trump à propos des haïtiens mangeurs de chats mais ici on égorge les canards, on vole, on viole, on deale, on squatte en quasi totale impunité…

Pour distraire l’attention, on médiatise à outrance de croustillants autant qu’abjects faits divers. Mais ce n’est qu’un autre point de vue sur le délitement social généralisé. La petite ville de Mazan, dans le Vaucluse, est devenue le théâtre du spectacle peu ragoûtant de l’avilissement des mœurs. Tout le monde en parle, sans connaître l’histoire autrement que par la mousse gluante que la Presse disperse avec une jubilation malsaine. On voit ressortir de partout les plus vils instincts : amalgames en tous genres, affirmations et accusations péremptoires, grégarisme, voyeurisme, et une multitude de petits juges de moralité n’attendent pas le verdict de la justice pour faire un procès à sens unique, sans appel.

Le peuple s’habitue-t-il à ce jeu de massacre ? Peut-être, hélas…

* Illustration tirée du film de Frederico Fellini Les Clowns 1970

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