L'avantage,
lorsqu'on n'a pas de convictions, est qu'on peut en changer comme de
chemise, voire dire sans gêne, tout et son contraire en
fonction du contexte, ou bien du temps qu'il fait...
Lorsque
ce genre d'inconstance caractérise un esprit enclin à la démagogie,
ça donne l'homo politicus à la française, social-démocrate voire
socialiste tout court.
Depuis
quelques six mois maintenant, les nouveaux gouvernants dont s'est
doté le pays, à l'occasion d'un funeste moment d'égarement,
incarnent à tel point cette versatilité, que cela confine au
guignolesque. Ou plutôt au tragi-comique.
On
ne sait s'il faut en rire ou en pleurer...
Le
pire est qu'on serait presque tenté de s'apitoyer du navrant
spectacle donné par ces malheureux politiciens au sourire béat,
confrontés à l'implacable brutalité des faits et aux dures
réalités de terrain. Avaient-ils imaginé ce qui les attendait ?
On espère que oui, et pourtant l'insolente fatuité qu'ils
affichaient avant de parvenir au Pouvoir, leur arrogance vis à vis
de leurs adversaires, et leurs auto-congratulations anticipées
tendent à prouver le contraire !
A
gauche on a toujours eu tendance à penser que les faits devaient se
plier aux idées et non l'inverse. Et puisque ces gens ont des
théories toutes faites sur tout, ils imaginent que les problèmes
doivent se résoudre comme par magie, rien qu'en soufflant dessus,
avec leur grosse machinerie législative, bien huilée par les bonnes
intentions et les grands principes. Hélas pour eux, ça ne
fonctionne jamais comme ils l'avaient prévu ! Il y a toujours à
un moment donné, un rouage qui se grippe, voire plusieurs, voire
tous. Parfois, ils s'obstinent, et même de manière
délirante. Ils se font alors un devoir d'éliminer tout ce qui
entrave la voie lumineuse vers le progrès, sur laquelle ils ont
la prétention de mener l'humanité : biens matériels, nature,
animaux, êtres humains... Tout peut y passer, pourvu que le cap
idéologique soit tenu. Ça se termine invariablement en hécatombe, en ruine
ou en désastre...
D'autres
hésitent à proclamer le Grand Soir, ou bien la Solution Finale.
Est-ce un retour à la raison qui prévaut alors, ou bien la
couardise devant l'épreuve, on ne saurait dire. Du coup, c'est la
débandade dans les cervelles. Comment avouer qu'on s'est trompé ?
Comment dire au peuple que le chemin ne mène à rien ?
Une
seule solution : mettre de l'eau dans son vin. Autrement dit, du
capitalisme dans le socialisme. Naturellement, les bougres déconfits
voudraient bien diluer le moins possible la potion originelle. Ne
serait-ce que pour éviter de passer pour des branquignols ou bien
des renégats à la cause. Mais en temps de crise, on n'a pas
toujours le choix...
Faut-il
donc se féliciter que M. Hollande, plongé dans le grand bain du
« Monde pour de vrai », joue plus que jamais les
Pinocchio, racontant un peu tout et son contraire pour essayer de
sauver une mise bien mal partie dès le départ ? C'est peu de
dire qu'il se répand en mensonges et en revirements. Un jour il nous
chante l'air de la Marquise, affirmant que la crise est presque
finie, un autre, il reconnaît l'avoir sous-estimée. Un jour il
affirme que rien ne fera fléchir sa détermination face au traité
budgétaire européen et à la règle d'or, dont il dit pis que
pendre; le lendemain, il supplie ses partisans interloqués de les
voter massivement ! Un jour il clame les vertus de l'Etat
omnipotent, le lendemain, il convient piteusement que dévorant 56%
du PIB, il est devenu un fardeau insupportable pour la Nation. Il
devait pourtant en savoir quelque chose, car la
part principale de la charge est représentée par les collectivités
locales, qu'il détient depuis des lustres avec ses amis, en quasi totalité !
Un
jour il insulte les entrepreneurs et les gens fortunés, dont il
dénonce la cupidité et le manque de patriotisme. Il leur promet que
les foudres fiscales s’abattront sans pitié sur leurs têtes, et juste après avoir commencé de les assommer, il se met à les flagorner servilement, dépêche même
un ministre qu'il déguise en marin d'eau douce, pour leur porter
secours, et sur la fois d'un rapport administratif, leur promet
soudain 20 milliards d'allègement de charges (tout en
réhabilitant au passage le projet de TVA sociale qu'il trouvait si injuste) ! Tout à coup, il se met à prôner la
compétitivité, alors qu'il s'agissait il y a quelques mois encore
d'un mot imprononçable par toute bouche socialiste.
N'en
doutons pas, d'ici quelques semaines, il va nous donner des leçons
de libéralisme ! Il entrouvre déjà la porte à la
renégociation de la loi sur les 35 heures, vante l'industrie
nucléaire à laquelle il voulait mettre fin dans les plus brefs
délais, et ouvre la perspective de l'exploitation du gaz de
schiste !
Pendant
ce temps, ses affidés décontenancés hésitent sur la posture à
prendre. Le camarade Mélenchon, les Ecologistes, les Syndicats
réunis et toute la compagnie, limitent l'expression de leur
mécontentement à quelques ruades assez dérisoires. Comme ça part
dans tous les sens, sans vraiment bouger, ils ne savent sans doute
pas trop où donner de la tête. En attendant, ils bouffent du
chapeau et avalent des couleuvres longues comme le bras !
Terrible dilemme en tout cas pour les
personnes éprises de pragmatisme : faut-il se délecter des
atermoiements des pontifes intolérants qui vous traînaient hier dans la
boue, ou bien se satisfaire de les voir lorgner vers le bercail de la Liberté, comme des brebis effarées, découvrant enfin la méchante
inanité du pandemonium collectiviste ?
Faut-il
se réjouir de cette ambiance suspendue, erratique, irréelle, mais
en apparence un peu moins folle que ce qu'on pouvait craindre ?
Aujourd'hui même, le magazine The
Economist alerte pour la troisième fois, sur la bombe à
retardement que représente la France pour l'Europe. Fasse le ciel
que cette étrange accalmie ne soit pas le signe avant-coureur d'un
cyclone !
une election gagnée sur un monceau de mensonges, sur une campagne de caniveau honteuse, après des années d'opposition bornée systématique,d'injures tous azimuts et on devrait comme nos journalistes enamourés se prosterner devant le réalisme tardif et la polka répétitive des demis engagements et des demis retraits????
RépondreSupprimerbon courage messieurs les courtisans,il faut bien payer vos privilèges
Joubert disait qu'un idéologue est celui qui regarde dans son cerveau avant de regarder le réel. Quand le cerveau est petit, l'examen est rapide, les conclusions brutales, et la bêtise, que vous décrivez si bien, explose à la figure de ceux au regard desquels elle cherchait à se dérober. Ils sont nuls ; ils paieront cher leur nullité, et hélas, notre patrie aussi.
RépondreSupprimerIl faut dire qu'avec des pauvres connes comme Nathalie Kosciuko Morizet,des mous comme Fillon, ou un Copé qui se prend pour le génèral MAGINOT, la droite n'est pas la droite elle est la gauche 2. La seule droite c'est le Front National, et encore... 20% des électeurs du FN trouve le FN trop à gauche!
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