16 janvier 2013

François s'en va-t-en guerre

Ainsi, tel Malbrough, notre président a décidé de partir en guerre au Mali.
Tout seul, de son propre chef, et « ne sait quand reviendra », comme dit la chanson. A Pâques ou à la Trinité sans doute...

Le pays, l'Europe et le Monde le regardent ébahis. N'avait-il pas réclamé une implication de l'ONU, afin de permettre "aux Africains eux-mêmes d'organiser l'intervention" ? N'avait-il pas assuré il y a quelques semaines que l'intervention française se bornerait à un « soutien logistique », affirmant notamment qu'il n'y aurait « pas d'hommes au sol » ? Face à une menace terroriste islamique similaire en Afghanistan, n'avait-il pas prôné, puis mis en œuvre, une stratégie de retrait ?

Aujourd'hui, il engage les troupes françaises dans un pays à la dérive, en proie à une confusion généralisée, et avec des objectifs des plus vagues. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon avait mis en garde récemment sur les risques d'une intervention armée : "toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence", car "elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires".

Dans un tel contexte, la complaisance du « peuple de gauche », qui suit comme un seul homme, est exquise. Comme est touchant le beau consensus dans le pays devant cette décision unilatérale et quelque peu hasardeuse. Fini le pacifisme angélique et bien pensant, finies les jérémiades sur l'inefficacité d'une politique visant à exporter la démocratie à la force des canons, ou bien sur l'absence d'armes de destruction massive.
Si ce n'était si tragique, on voudrait rire de bon cœur !

Mais la guerre, ce n'est jamais une synécure. En de telles circonstances, il serait malséant d'user des mêmes types d'arguments que ceux des adversaires politiques. Soyons beau joueur et faisons au chef de l'Etat crédit d'une décision peut-être nécessaire. La guerre, c'est un peu comme la cabane au fond du jardin : Quand faut y aller, faut y aller... Le problème est qu'il est parfois difficile de ne pas rester englué dans la m...

Espérons que la France ne restera pas seule face au défi de grande envergure auquel elle va se trouver confrontée. Espérons qu'elle engrangera bien vite quelques succès décisifs sur le terrain, démentant l'impression mitigée des premiers jours, et le fiasco dramatique de l'opération militaire menée en parallèle en Somalie pour libérer un otage.

Espérons enfin, que l'intervention commencée ira jusqu'à son terme. Comme le disait fort justement François Hollande en août 2011, à propos de l'opération en Libye : « Il n'aura servi à rien de chasser Kadhafi si, après Kadhafi, viendrait un régime qui n'aurait pas les principes de démocratie comme fondements de son action", a-t-il expliqué. "Nous n'avons pas terminé. Nous avons un devoir de solidarité vis-à-vis du peuple libyen pour qu'il accède à la démocratie..."

Illustration : Malbrough s'en va-t-en guerre. Yvonne Jean-Haffen

3 commentaires:

  1. Mais cher Pierre-Henri, il faut bien faire oublier la Manif pour tous ! François-Normal Ier ne sait pas quoi faire pour enrayer sa chute vertigineuse dans l'estime et la confiance des Français !
    "Si haut que soit les trônes, on n'y est jamais assis que sur son cul" disait MONTAIGNE, que j'ai cité dans un récent billet. Et cette partie charnue de nos individus est quelquefois faite pour être bottée ! Le tout, maintenant, est de savoir quand cette manoeuvre salutaire pourra se déployer dans toute sa précision et sa vigueur.

    RépondreSupprimer
  2. Voilà le résultat de l'amateurisme politique de Normal 1er, nouveau chef de guerre de l'UMPS, par leur politique de gribouille,les gauchos pensent pouvoir devenir grands,alors qu'ils sont aussi petits que l'ancienne équipe de va t'en guerre.

    RépondreSupprimer
  3. C'est vrai. Mais si nous n'y allons pas, jusqu'où ira l'islamisme radical? Car a défaut d'avoir les ennuis maintenant, qui nous dit que ces joyeux barbus ne s'exporteraient pas en France de toute façon?

    RépondreSupprimer