Il
n'y a guère d'occasions de se réjouir par les temps moroses qui
courent. L'imagination, l'esprit critique et la fantaisie sont sous
scellés. L'espérance même, "comme une chauve souris, s'en va,
battant les murs de son aile timide, et se cognant la tête à des
plafonds pourris.."
Aussi
quand par un samedi soir (12/01/13) s'annonçant aussi morne que les
autres, on vit à la télévision apparaître sans crier gare, une
délicieuse déesse noire irradiant au milieu des habituels aréopages
ronflants du show biz rassis, l'attention fut immédiatement captée
(la mienne en tout cas).
Comment
ne pas tomber sous le charme de cette jeune femme, invitée
par Thierry
Ardisson (rendons lui grâce), qui raconta une histoire comme
on n'en entend guère, un vrai conte de Noël pourrait-on dire, avec
un peu de retard. Une histoire, à peine croyable, qui est la
sienne...
Née de parents originaires "du fin fond" du Sénégal, elle vit le jour dans la région parisienne, car son géniteur croyait au paradis français à ce qu'il
paraît, et voulait en offrir les bienfaits à sa progéniture ! Dès
l'âge de 12 ans, alors qu'elle et ses sept frères et soeurs vivaient, non sans peine, dans
un appartement d'une résidence HLM comme on en connaît tant, elle
eut une sorte de révélation de ce que pourrait être un service
public bien conçu. Elle eut l'idée de développer une idée très
neuve quoique empirique de la solidarité, en prenant l'initiative
d'aider les personnes âgées de son entourage. Comme gratification à ces menus services, elle engrangea un peu de monnaie, qui fit
rapidement grossir sa tirelire. Cela l'initia à la magie qui réside
dans le fait d'entreprendre et lui donna l'envie d'aller plus loin.
Aujourd'hui,
elle est à la tête d'une chaîne de salons de beauté, en pleine
croissance, et le moins qu'on puisse dire est que sa silhouette
élégante et radieuse est une réclame vivante pour ses prestations !
Quel
régal ce fut de l'entendre prendre la parole ce soir là, juste
après un long et ennuyeux exercice de langue de bois, débité sans
conviction par un cacique du PS qui se vante d'être un ami intime
de François Hollande.
Prenant
le contrepied des lamentations et autres tergiversations que l'apparatchik récitait
laborieusement comme un acte de contrition, elle lui rentra dans le
lard sans ménagement, accusant tout à trac la gestion actuelle du
gouvernement d'être le principal responsable des misères qu'il
décrivait et notamment, « de tuer le rêve et de tuer
l'ambition » !
Elle
ne lui envoya pas dire. Il prit la claque en pleines gencives, ne
parvenant d'une voix blanche, qu'à émettre quelques inaudibles et
vaines dénégations. Elle avait l'avantage et continua son attaque
de plus belle, critiquant sans ménagement la stratégie de taxation
tous azimuts, frappant tous ceux qui réussissent, qu'elle jugea confiscatoire, en
l'assimilant même à une chasse aux sorcières. Sans souci des
conventions, sans arrogance non plus, mais en toute simplicité, elle
affirma que ce qui la faisait rêver lorsqu'elle était petite,
c'était « les belles maisons », « les belles
voitures », et qu'elle ne voyait rien de mal à cela.
Elle
qualifia la fiscalité aux entreprises d'assassinat et même de
racket, déplora qu'on puisse s'acharner à ce point à vouloir tuer
l'investissement et pousser les entrepreneurs à délocaliser leur
siège social pour échapper à l'assommoir fiscal. Bref elle canarda
le malheureux qui se tassait comme une chiffe à mesure qu'elle
parlait. Un vrai régal pour des oreilles si fatiguées d'entendre
les sempiternelles rodomontades des culs bénis de la justice
sociale, qui savent pleurnicher mais n'ont pas plus d'imagination
qu'il n'y a de beurre en branches...
Une
bonne soirée donc, car après ce savoureux moment, on eut droit au
petit show de Gaspard Proust dont les ébouriffantes satires au
vitriol des travers de notre société, redonnent un vrai sens à
l'humour. On croyait ce dernier définitivement cadenassé par les
comiques troupiers dont les pieds de plomb résonnent à l'unisson de
l'idéologie régnante. Et bien non ! Le pire n'est donc jamais certain...
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