Une rétrospective en cours, au Grand Palais (2/10/13 au 20/01/14), à Paris, permet de (re)découvrir Félix Vallotton (1865-1925), un artiste sans doute un peu trop méconnu.
Audacieux dans ses cadrages et l’éclat tranchant des couleurs, son art peut apparaître comme sobrement classique par les thèmes abordés, la manière peaufinée de les traiter et la grâce des courbes qui les arrondissent. Etrange, non ?
Vallotton fut un membre discret de l’exotique tribu Nabi, dont on connaît surtout Sérusier, Bonnard ou Vuillard. On trouve chez eux un peu de l’exubérance colorée de Gauguin, qui s’exprime par grands aplats contrastés. Un brin de sophistication et de mystère également, qui semble s’inscrire pour Vallotton dans une ambiance très “art nouveau”.
Les formes, notamment féminines ont des ondulations câlines à se pâmer, mais aussi quelques reflets d’un gris métallique qui sont ancrés dans une froide et technique modernité. Peut-être que l’époque, charnière entre deux mondes y est pour quelque chose...
Vallotton, c’est l’anti-impressionnisme en quelque sorte. Quasi contemporain de Claude Monet (1840-1926) et de Renoir (1841-1919), il est à mille lieues des nébulosités transcendantes de ces derniers. Fini le flou, adieu l’impression, les traits sont nets, les formes simples, le propos sans détour.
Celà n’exclut en aucune manière l’élégance et la légèreté comme en témoigne ce magnifique et virevoltant instantané de la jeune fille au ballon rouge. On dirait un papillon, ivre de liberté… Ou cette scène au symbolisme troublant, montrant, ou plutôt suggérant, un couple émergeant de l’obscurité d’une loge de théâtre, qui sert d’affiche à l’exposition.
Parfois, il y a de la chaleur dans cet univers. Une touffeur oppressante même, comme dans cette chambre rouge, dont le point de vue semble resserré sur un douloureux mystère, ou une sourde colère, qui sait ?
Au delà de la maîtrise des pigments, Vallotton démontre un sens acéré du dessin. Quelques traits, quelques flaques d’encre lui suffisent à tracer avec une force magistrale un portrait ou bien une scène complexe, de foule par exemple. Il a l’art de simplifier les choses pour exprimer l’essentiel, de manière très pénétrante. En plus de sa carrière de peintre, il fut un illustrateur très percutant, faisant le bonheur des lecteurs de La Revue Blanche.
Un grand artiste assurément dans cette période si riche en talents, où ce que l’on nommait “art” était encore de l’art...
Audacieux dans ses cadrages et l’éclat tranchant des couleurs, son art peut apparaître comme sobrement classique par les thèmes abordés, la manière peaufinée de les traiter et la grâce des courbes qui les arrondissent. Etrange, non ?
Vallotton fut un membre discret de l’exotique tribu Nabi, dont on connaît surtout Sérusier, Bonnard ou Vuillard. On trouve chez eux un peu de l’exubérance colorée de Gauguin, qui s’exprime par grands aplats contrastés. Un brin de sophistication et de mystère également, qui semble s’inscrire pour Vallotton dans une ambiance très “art nouveau”.
Les formes, notamment féminines ont des ondulations câlines à se pâmer, mais aussi quelques reflets d’un gris métallique qui sont ancrés dans une froide et technique modernité. Peut-être que l’époque, charnière entre deux mondes y est pour quelque chose...
Vallotton, c’est l’anti-impressionnisme en quelque sorte. Quasi contemporain de Claude Monet (1840-1926) et de Renoir (1841-1919), il est à mille lieues des nébulosités transcendantes de ces derniers. Fini le flou, adieu l’impression, les traits sont nets, les formes simples, le propos sans détour.
Celà n’exclut en aucune manière l’élégance et la légèreté comme en témoigne ce magnifique et virevoltant instantané de la jeune fille au ballon rouge. On dirait un papillon, ivre de liberté… Ou cette scène au symbolisme troublant, montrant, ou plutôt suggérant, un couple émergeant de l’obscurité d’une loge de théâtre, qui sert d’affiche à l’exposition.
Parfois, il y a de la chaleur dans cet univers. Une touffeur oppressante même, comme dans cette chambre rouge, dont le point de vue semble resserré sur un douloureux mystère, ou une sourde colère, qui sait ?
Au delà de la maîtrise des pigments, Vallotton démontre un sens acéré du dessin. Quelques traits, quelques flaques d’encre lui suffisent à tracer avec une force magistrale un portrait ou bien une scène complexe, de foule par exemple. Il a l’art de simplifier les choses pour exprimer l’essentiel, de manière très pénétrante. En plus de sa carrière de peintre, il fut un illustrateur très percutant, faisant le bonheur des lecteurs de La Revue Blanche.
Un grand artiste assurément dans cette période si riche en talents, où ce que l’on nommait “art” était encore de l’art...