17 janvier 2014

Replâtrage social-démocrate

Or donc, François Hollande aurait effectué son « virage idéologique » (dixit Le Monde). De « Socialiste », il serait devenu « Social-Démocrate » !
Le pire est qu'au terme d'une éprouvante conférence de presse de deux heures trente, devant un parterre de journalistes sous contrôle, il semblerait avoir convaincu la quasi totalité des observateurs qui saluaient cet audacieux revirement. Extraordinaire naïveté ou bien incurable idiotie de la part de ces pseudo-experts confits en politique ?
C'est bien là la question...
Grande indulgence en tout cas vis à vis de celui qui, par ses escapades amoureuses grotesques, affichait la veille encore, toute son inconséquence, et une frivolité stupéfiante. “Moi président de la République” disait-il, “je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.” Tu parles !
Sauf lorsqu'il se révolte, le peuple n’est vraiment pas très exigeant…
En l'occurrence, comment faire encore confiance à cet homme qui n'a eu de cesse de dire tout et son contraire ? Quand faut-il le croire ? Lorsqu'il déclare, en faisant vibrer ses bajoues bourgeoises, « ne pas aimer les riches », et affirmer que « la Finance Internationale » est son seul vrai ennemi, ou bien lorsqu'il se prétend avec un sourire mielleux « l'ami des entreprises et du commerce » et qu'il leur propose, trop poli pour être honnête, d'alléger soudainement les charges qu'il s'était fait un devoir d'alourdir sur leur dos ?
Faut-il être né de la dernière pluie pour croire à ce « pacte de responsabilité » plus flou que Londres dans le fog. Faut-il être niais pour avaler le « choc de simplification » alors que se profilent déjà à l'horizon de nouveaux rouages du monstre bureaucratique : « Observatoire des Contreparties », « Conseil Stratégique de la Dépense Publique... »
Le fait est que pour l'heure, le coquin a pris tout le monde de court : les entreprises font semblant de se rallier, les adversaires politiques sur sa droite sont stupéfaits. Comme des nigauds pusillanimes, ils ne savent trop quelle position adopter. Sur sa gauche, certains se sentent sans doute un peu les dindons de la farce, mais qu'importe, ils ont tellement l'habitude de devoir avaler des couleuvres qu'ils le font d'autant mieux si un peu de tonique libéral est versé dans leur vinaigre socialiste ! Mélenchon gueule pour le principe. Mais le désert de l'indifférence s'agrandit autour de lui. D'autres expriment une inquiétude plus ou moins feinte : Benoît Hamon a demandé à s'entretenir avec le Président ! Quant au sémillant Montebourg enfin, il enfourche une fois encore son canasson et monte à la charge : il réclame en échange des nouvelles promesses, rien moins que la création de 2 millions d'emplois au MEDEF ! (Le Figaro)
Moralité : La France est vraiment un pays extraordinaire : les politiciens de droite dite "libérale" n'ont de cesse de critiquer le libéralisme lorsqu'ils parviennent au pouvoir (cf les diatribes virulentes de Chirac le comparant au communisme, et les discours enflammés de Sarkozy contre "le capitalisme international"). Ceux de gauche font l'inverse.
Tout ça témoigne surtout d'un manque de conviction déplorable et n'aboutit en définitive, qu'à maintenir le pays dans ce marécage étrange qu'on appelle social-démocratie, où pour empêcher le char de l'Etat de s’abîmer dans le pétrin, on appuie en même temps sur le frein et l'accélérateur...
Un commentateur étranger (Stefan De Vries de RTL Nieuws) a trouvé le mot juste en s'exclamant à propos de ce show, que "le seul moment fort fut lorsque le Président annonça que la conférence de presse était terminée..."

Illustration : Dupinade, eau-forte, anonyme 1830

2 commentaires:

  1. claude8:48 AM

    tout ceci n'est que docte posture et habile simagrée.Comment croire qui a menti honteusement pour se faire élire, continue à mentir depuis deux ans et qui soudainement retournerait sa veste
    A part que lorsqu'on en examine les coutures on voit le nombre de comités Théodules destinés à anihiler dans les faits toutes les intentions et les promesses.
    Le seul but atteint est de déconcerter l'opposition saisie par des propos inattendus, alors que ; comme pour le CICE, les modalités neutraliseront toutes les professions de foi colorées libéral
    triste pays du faux semblant , entièrement tourné de la part de son président vers la préparation de la réelection de 2017, sauf quelques divertissement horizontaux maladroits qui nous valant une publicité cocasse et ridicule à l'étranger: un plus ou moins flatteur rideau de fumée supplémentaire, après le mariage gay , Dieudonné etc etc

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  2. Anonyme6:25 PM

    excellente conclusion

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