Il y a une quinzaine de jours s'achevait le congrès de l'Association des maires de France (AMF).
Parmi les thèmes abordés figurait celui récurrent, de la désertification croissante des régions, lorsque l’on considère le nombre de médecins installés. Le constat apparaît tout simplement dramatique : « Il n’y a aujourd’hui pas un département de France, pas un canton, pas un chef-lieu de canton qui n’ait des problèmes pour trouver un remplacement de médecin de campagne », a fait valoir François Baroin, le maire de Troyes et président de l’AMF.
L'Ordre des Médecins quant à lui, avait évalué il y a peu de temps, le nombre de Français vivant dans un désert médical à 2,5 millions de personnes !
Avant de s'interroger sur les moyens de remédier à la pénurie de médecins que connaissent aujourd’hui des centaines de communes en France, on pourrait se pencher sur les raisons de ce déficit apparent. N'est-il pas paradoxal d'observer de telles lacunes dans un pays où le nombre de médecins formés par les facultés, leur répartition par spécialité, et leur installation obéissent à une planification étatique réputée “adaptée aux besoins” depuis des décennies ? N'est-il pas surprenant de constater, au vu des chiffres de l'OCDE, que la France n'a pas moins de praticiens que la moyenne des pays avec lesquels elle peut se comparer (3,29/1000 habitants pour une moyenne observée de 3,27)?
En réalité, comment ne pas douter de l'efficacité des plans prétendant déterminer les besoins en se basant sur des critères théoriques si ce n'est technocratiques ?
La France forme beaucoup de médecins mais ils ne sont pas dans les bonnes spécialités et mal répartis géographiquement parlant. Sur le terrain, la pénurie touche aussi bien les campagnes que les structures hospitalières dont beaucoup sont touchées par la désertion croissante des médecins. Pour pallier les effets désastreux d'une sélection drastique et inadaptée à l'entrée des études médicales, on recrute massivement des médecins étrangers mais rien n'y fait. Le manque est toujours ressenti…
On pourrait également s'étonner en analysant les statistiques de l'OCDE de constater que la France dispose de moins de professionnels non médicaux que d’autres nations. Le nombre d'infirmières rapporté à celui des médecins notamment est sensiblement plus faible en France que dans plusieurs autres pays (Japon, Canada, Etats-Unis, Pays Bas, Suisse, Belgique…). Au surplus, ces paramédicaux ont en règle moins de responsabilité que leurs homologues d'autres pays. Autant dire que la délégation de tâches est très faible dans notre pays où la médicalisation est privilégiée. Il faut y voir sans doute une cause supplémentaire à la carence ressentie de ressources médicales.
Au total, une fois encore, force est de conclure que les mesures de planification supposées anticiper les besoins de la population sont mises en défaut. La France paie très cher un système de santé qui se révèle assez largement mal adapté aux nécessités. La logistique de ce système est elle-même très lourde et onéreuse, comprenant une infinité d’Agences, d’Instituts, d’observatoires et d’officines en tous genres, sous tutelle gouvernementale. Bien que la Cour des Comptes pointe régulièrement l’inefficacité de ce dispositif, il ne cesse de s’alourdir et les normes et contraintes prolifèrent sans cesse. Après avoir vainement tenté de les attirer par des primes financières, on parle de mettre en place des mesures coercitives imposant aux jeunes médecins de s’installer dans les territoires déficitaires.
On pourrait sourire de ce type de mesure au moment où l’Etat centralise à tour de bras ses administrations, contribuant largement à la désertification. Après avoir prôné la déconcentration des structures pendant des décennies, il apparaît insensé de préconiser désormais ce mouvement centripète vers les grandes métropoles de plus en plus engorgées et déshumanisées !
A l’époque où la communication de l’information se fait à la vitesse de la lumière, on ne peut que se désoler de voir se mettre en place un système de soins obéissant de plus en plus à une logique de centralisation bureaucratique.
L’inertie du balancier de l’Etat est telle qu’il a toujours un temps de retard par rapport à l’évolution des techniques. Les maires peuvent donc se lamenter, ils ont une bonne part de responsabilité dans le désastre chronique qu’ils constatent autour d’eux...
Parmi les thèmes abordés figurait celui récurrent, de la désertification croissante des régions, lorsque l’on considère le nombre de médecins installés. Le constat apparaît tout simplement dramatique : « Il n’y a aujourd’hui pas un département de France, pas un canton, pas un chef-lieu de canton qui n’ait des problèmes pour trouver un remplacement de médecin de campagne », a fait valoir François Baroin, le maire de Troyes et président de l’AMF.
L'Ordre des Médecins quant à lui, avait évalué il y a peu de temps, le nombre de Français vivant dans un désert médical à 2,5 millions de personnes !
Avant de s'interroger sur les moyens de remédier à la pénurie de médecins que connaissent aujourd’hui des centaines de communes en France, on pourrait se pencher sur les raisons de ce déficit apparent. N'est-il pas paradoxal d'observer de telles lacunes dans un pays où le nombre de médecins formés par les facultés, leur répartition par spécialité, et leur installation obéissent à une planification étatique réputée “adaptée aux besoins” depuis des décennies ? N'est-il pas surprenant de constater, au vu des chiffres de l'OCDE, que la France n'a pas moins de praticiens que la moyenne des pays avec lesquels elle peut se comparer (3,29/1000 habitants pour une moyenne observée de 3,27)?
En réalité, comment ne pas douter de l'efficacité des plans prétendant déterminer les besoins en se basant sur des critères théoriques si ce n'est technocratiques ?
La France forme beaucoup de médecins mais ils ne sont pas dans les bonnes spécialités et mal répartis géographiquement parlant. Sur le terrain, la pénurie touche aussi bien les campagnes que les structures hospitalières dont beaucoup sont touchées par la désertion croissante des médecins. Pour pallier les effets désastreux d'une sélection drastique et inadaptée à l'entrée des études médicales, on recrute massivement des médecins étrangers mais rien n'y fait. Le manque est toujours ressenti…
On pourrait également s'étonner en analysant les statistiques de l'OCDE de constater que la France dispose de moins de professionnels non médicaux que d’autres nations. Le nombre d'infirmières rapporté à celui des médecins notamment est sensiblement plus faible en France que dans plusieurs autres pays (Japon, Canada, Etats-Unis, Pays Bas, Suisse, Belgique…). Au surplus, ces paramédicaux ont en règle moins de responsabilité que leurs homologues d'autres pays. Autant dire que la délégation de tâches est très faible dans notre pays où la médicalisation est privilégiée. Il faut y voir sans doute une cause supplémentaire à la carence ressentie de ressources médicales.
Au total, une fois encore, force est de conclure que les mesures de planification supposées anticiper les besoins de la population sont mises en défaut. La France paie très cher un système de santé qui se révèle assez largement mal adapté aux nécessités. La logistique de ce système est elle-même très lourde et onéreuse, comprenant une infinité d’Agences, d’Instituts, d’observatoires et d’officines en tous genres, sous tutelle gouvernementale. Bien que la Cour des Comptes pointe régulièrement l’inefficacité de ce dispositif, il ne cesse de s’alourdir et les normes et contraintes prolifèrent sans cesse. Après avoir vainement tenté de les attirer par des primes financières, on parle de mettre en place des mesures coercitives imposant aux jeunes médecins de s’installer dans les territoires déficitaires.
On pourrait sourire de ce type de mesure au moment où l’Etat centralise à tour de bras ses administrations, contribuant largement à la désertification. Après avoir prôné la déconcentration des structures pendant des décennies, il apparaît insensé de préconiser désormais ce mouvement centripète vers les grandes métropoles de plus en plus engorgées et déshumanisées !
A l’époque où la communication de l’information se fait à la vitesse de la lumière, on ne peut que se désoler de voir se mettre en place un système de soins obéissant de plus en plus à une logique de centralisation bureaucratique.
L’inertie du balancier de l’Etat est telle qu’il a toujours un temps de retard par rapport à l’évolution des techniques. Les maires peuvent donc se lamenter, ils ont une bonne part de responsabilité dans le désastre chronique qu’ils constatent autour d’eux...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire