10 avril 2024

Le Mois Ozu 1

Avril, le printemps tardif rime avec le titre d’un film du cinéaste japonais Yasujiro Ozu (1903-1963).
Opportunément signalée par un ami, la rétrospective de son œuvre, donnée par ARTE, permet de s’en faire une belle idée (disponible sur arte.tv jusqu’au 29 avril).
Pour ma part, je suis tombé, de manière totalement imprévue, sous le charme de ces portraits de famille très subtils, qui dépeignent dans le même temps la société nipponne, du sortir de la terrible guerre dont Hiroshima fut le monstrueux point d’orgue, jusqu'au tout début des années soixante.

Le regard d’Ozu est très aigu et fataliste à la fois (dans l'ultime Goût du Saké, discutant avec un ami, accoudés à un bar, des conséquences qu'aurait eu la victoire japonaise, un des personnages lâche avec un soupçon de dérision : “en somme, on a bien fait de perdre...”). Mais il est également d’une grande tendresse pour cet univers élégant, impérial et pétri de tradition, qui se trouve brutalement confronté au vertige attirant mais pernicieux de la modernité et à la montée irrésistible de la technique.

A partir des dix films proposés, l’idée m’est venue de peupler ce mois printanier d’autant de commentaires critiques, aussi brefs que possible, dans l'esprit des haïkus.
L’objectif est de couper un peu avec le vacarme de l’actualité, le tumulte des polémiques, l’abrutissement des slogans et des propagandes, ne serait-ce que pour attendre le retour des beaux jours...

Dans l’ordre:

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