25 avril 2024

Le Mois Ozu 8

Crépuscule à Tokyo

Ce film dont le titre dit assez le caractère crépusculaire, s'attache à explorer en profondeur les relations intimes sur lesquelles repose la cellule familiale dans un Japon moderne, mais encore rattaché par toutes ses fibres aux traditions ancestrales.
Où l'on voit que l'émancipation des esprits et la libération des mœurs ne se font pas sans douleur. Une fois n'est pas coutume, le foyer qu'on découvre ici est en proie à des déchirures profondes. Elles pèsent lourdement sur le quotidien, et finissent même par conduire au drame, sans qu'il soit possible de rien faire pour l'éviter.
Ici, la défaillance coupable d'un des deux parents est une des sources du mal, par la sensation du manque et les incertitudes qu'elle génère.
La photographie très soignée, tirant parti de savants clairs obscurs, la lenteur et les silences quasi hiératiques de la mise en scène magnifient tout le tragique de ce récit.
Tout n'est cependant pas désespéré car à la fin, comme souvent chez Ozu, s'imposent la figure tutélaire bienveillante du père, superbement incarnée par Chishu Ryu et celle stoïque et dévouée de sa fille ainée, non moins bien représentée par Setsuko Hara. On a là sans nul doute un vrai chef d'œuvre cinématographique, subtil, poignant, intense...

1957 Noir et Blanc, avec Chishu Ryu, Setsuko Hara, Ineko Arima

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