Au chapitre budgétaire, le spectacle donné par l’Etat est proprement hallucinant. Ce n’est plus une dérive, c’est un abîme qui s’approfondit un peu plus chaque jour, et dont on occulte manifestement la profondeur.
Naturellement, personne ne se sent responsable, surtout pas les gens qui sont supposés nous gouverner depuis 7 ans (depuis 1974 en fait...).
S’il ne faut pas trop incriminer le nouveau gouvernement qui se trouve dans une position très inconfortable, ses propositions n’augurent toutefois rien de bon et ne préfigurent aucun vrai changement de fond dans la manière de gérer le bien public.
Alors qu’une ligne rouge infranchissable avait été promise, l'augmentation massive de la fiscalité qui se profile à l’horizon rappelle les pires heures du socialisme à la française. Pas moins de 30 à 40 milliards d’euros de charges supplémentaires en vue, qui évidemment concernent tous les contribuables malgré les dénégations officielles.
Passons sur l’alourdissement de la fiscalité frappant les grosses fortunes et les très grandes entreprises. Personne n’est dupe. C’est du décorum démagogique.
Inutiles et néfastes, ces mesures seront de toute façon loin de suffire pour renflouer le navire en perdition.
L’assiette des prélèvements va donc s’élargir sous peu. On voit arriver l’augmentation des taxes, déjà lourdes, sur l’électricité. Laquelle devrait être suivie, écologie oblige, par celles sur le gaz. Parallèlement, une diminution de la part Assurance Maladie dans le remboursement des soins est annoncée, passant de 70 à 60% (après la récente hausse des forfaits non pris en charge pour chaque boîte de médicament et chaque acte médical).
Le programme d’économie envisagé par le gouvernement se résumant à ce jour à quelques vœux pieux, il est plus que probable que d’autres contributions s’ajouteront aux constellations de taxes existantes : CSG, TVA, TICPE, Flat Tax, taxes locales, successions, assurance-vie, le choix est vaste et l’imagination des politiciens est en la matière inépuisable.
Dans le même temps, comme dirait M. Macron, on apprenait qu’il était envisagé d’augmenter encore le budget de l’Elysée (après une hausse de 11% en 2023), ainsi que ceux de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Certains ministres ont menacé déjà, quant à eux, de démissionner si on ne leur accordait pas des augmentations de budget.
Madame Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale, affirme de son côté sans rire qu’il n’y a aucune économie à trouver du côté du parlement. Pour rappel, et pour comparaison avec les Etats-Unis, pays 6 fois plus grand que la France, l’Assemblée Nationale compte 577 députés tandis qu’ils ne sont que 435 aux USA. S’agissant du Sénat, ce sont 348 élus qui y siègent, contre 100 aux USA ! Ajoutons les députés européens et les innombrables instances et commissions territoriales: région, départements, communes…
Il est difficile d’entendre qu’il serait impossible de réduire les frais de fonctionnement de ce magma pléthorique dont l’occupation principale est de pondre des lois, et des réglementations de plus en plus nombreuses, superfétatoires, contradictoires entre elles et de plus en plus souvent inapplicables ou inappliquées.
Dans le même ordre d’idées, tandis qu’on restreint la prise en charge des soins pour les Français, on annonce tranquillement la progression de l’enveloppe allouée à l’Aide Médicale aux Étrangers (AME) de 8% !
Il a fallu le début d’un vrai tollé médiatique pour que le gouvernement revienne en arrière en catastrophe sur ces nouvelles dérives, mais le mal est fait, témoignant d’une insoutenable légèreté et d’un indécrottable mépris pour les réalités sociétales.
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