20 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 3

En matière de santé publique, l’actualité est tellement décoiffante, qu’elle pourrait prêter parfois à sourire, d’une manière nerveuse s’entend.
Passons sur la lente déconfiture des hôpitaux, sur l'extension incoercible des déserts médicaux, sur les délais d'attente qui s'allongent et qui témoignent de la faillite d'un modèle suradministré, en voie d'obsolescence.
Le coup du Doliprane, cédé à un groupe américain par Sanofi, est une nouvelle illustration du désastre. Ce serait sur l’injonction de cabinets conseils, que le trust pharmaceutique aurait pris la décision de se séparer de cette branche pourtant largement bénéficiaire, pour privilégier plutôt les vaccins et certains traitements innovants. Vu le fiasco du laboratoire lors du COVID, on peut avoir quelques doutes... Une chose est sûre, M. Macron se retrouve une fois encore totalement ridicule, lorsqu’on se souvient de ses emphatiques plans de relocalisation. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine de s’agiter pour garantir la "souveraineté nationale" en matière de production de médicaments (sachant que le paracétamol, principe actif du Doliprane et de nombreux autres antalgiques, est depuis belle lurette fabriqué exclusivement en Asie). On a appris que selon sa mauvaise habitude, il avait décidé de dépenser quelques 150 millions d'euros, qu'il n'a évidemment pas, pour entrer au capital du groupe américain (à hauteur de 2%), afin “de le contrôler et le sanctionner” si nécessaire.
Au mieux, il ne parviendra qu’à accentuer les pénuries, par sa politique absurde de blocage des prix…

S’agissant du COVID, pour lequel l’Etat a commencé une nouvelle campagne de vaccination, à compter du 15 octobre, on peut s’étonner de cette date tardive, sachant que le virus circule de manière épidémique depuis l’été. Il faut aller chercher les informations car on se trouve dans un flou désespérant puisque les autorités sanitaires ne communiquent plus aucun chiffre et que personne n’est en mesure de dire quel variant prédomine à ce jour. On peut in fine s’interroger sur l’efficacité des mesures préventives et sur leur utilité depuis qu’on sait qu’il n’y a quasi plus de formes graves, que la maladie n’est pas immunisante et que la protection vaccinale n’excède en général pas 3 mois dans le meilleur des cas.

La bureaucratie continue quant à elle de galoper bon train. La dernière trouvaille est l’obligation prochaine faite aux médecins de prescrire sur des ordonnances sécurisées les spécialités contenant de la codéine ou du tramadol (rappelons qu’avant le passage de la calamiteuse Agnès Buzyn au ministère de la santé, la codéine était en vente libre).
Personne ne semble s'émouvoir de ce nouveau choc de complication et de cette nouvelle avancée dans la déresponsabilisation citoyenne, ni l'ordre des Médecins, ni celui des Pharmaciens en l'occurrence.
Pourtant, le circuit de délivrance de ces médicaments va donc encore s'alourdir et majorer par voie de conséquence les dépenses d’assurance maladie, sans qu’on puisse espérer le moindre impact sur le problème de la toxicomanie qui dévaste le pays.
En revanche, on peut craindre une majoration du nombre, en constante progression, d’agressions de médecins et de pharmaciens, pour obtenir par la force ces médicaments.
On peut craindre également la diminution de facto du nombre des prescriptions d’antalgiques, qui s’inscrira comme un recul paradoxal dans la lutte anti-douleur dont on nous rebat les oreilles depuis quelques décennies…

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