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01 mai 2007

Une élection fera-t-elle le printemps ?

Il se passe en France quelque chose d'assez inhabituel. Comme si le printemps chassant l'hiver, apportait avec ses floraisons multicolores, un parfum de renouveau.
Il est évidemment trop tôt pour se réjouir car on connaît par expérience, le caractère versatile des paroles vibrantes qu'on entend lors des campagnes électorales. Il y a bien loin de la coupe aux lèvres, et parmi les fleurs qu'on voit surgir de partout, rares sont celles qui se transforment avec le temps en fruits appétissants.

Ayant été échaudé si souvent, je suis loin d'être un inconditionnel de Nicolas Sarkozy, et j'ai des doutes quant à l'application pratique de ce qu'il dit. Je ne suis pas convaincu par certaines propositions : je n'adhère ni à l'absurde bouclier fiscal, ni à l'étrange idée de TVA sociale et j'ai en général des réserves sur son attitude mitigée en matière d'impôts, de réglementation du travail, ou même de politique européenne.

Tout de même, le ton est vraiment différent de ce à quoi on était trop habitué.
Cet homme a du chien assurément. Il est réellement habité par son discours et l'élan qui le porte semble autre chose qu'un souffle opportun, subit mais sans lendemain. Ça vient de loin, c'est puissant et c'est superbement organisé. Pour une fois le candidat semble pétri de vraies convictions et son programme ne s'embarrasse guère de faux semblants. Bien sûr il y a des effets de rhétorique un peu faciles et quelques artifices de séduction mais l'ensemble est cohérent, fort et plutôt encourageant.

Le meeting enthousiaste d'hier à Bercy fut le point d'orgue d'une aventure parfaitement maîtrisée. Un sans faute époustouflant comme on dit.
Il y a naturellement cette capacité à inscrire en termes clairs l'avenir dans le bon sens et l'efficacité. Cette affirmation tranquille d'idées simples qu'on n'osait même plus évoquer tant la raison était engluée dans des principes abrupts et des dogmes amidonnés. Le plus jouissif fut d'ailleurs le moment où il renvoya d'un geste impérial tous ceux qui cherchent encore à pérenniser ces leurres idéologiques en aboyant haineusement à ses basques, tous ceux dont le verbiage arrogant s'acharne à nier les évidences et qui donnent depuis si longtemps aux autres des leçons qu'ils s'abstiennent de s'appliquer à eux-mêmes.
Parce que Mai 68 fut une caricature de l'esprit de liberté, un pâle succédané de l'inspiration qui à la même époque rayonna sur le monde anglo-saxon, Nicolas Sarkozy a eu raison d'en flétrir les effets dévastateurs et les inepties gonflantes. Moi qui suis toujours sous le charme des beatniks, du jazz, du blues, du rock et des poèmes acidulés de Jack Kerouac ou de Bob Dylan, je ne me suis jamais reconnu dans les niaiseries trostkystes ou maoïstes qui abîmèrent en France l'esprit mutin mais illuminé de ces vagabondages artistiques.

Nicolas Sarkozy a donné un coup de pied dans la fourmilière, créant un joli désordre parmi la multitude qui rongeait tranquillement le terreau intellectuel du pays. Ils sortent de partout effarés et dans la confusion, jettent bas les masques de prétendue objectivité derrière lesquels ils cachaient leur travail de sape. Le Syndicat de la Magistrature, la Ligue des Droits de l'Homme avouent qu'ils ne sont rien d'autre que des officines au service de la pensée « de gauche ». Les beaufs prétentieux de Canal Plus ou de Charlie Hebdo qui brandissaient l'alibi de l'ironie pour couvrir la bêtise de leur humour pachydermique, exhibent au grand jour leur esprit partisan et borné.
Face à une vague qui grossit irrésistiblement, Ségolène quant à elle ne sait plus à quel saint se vouer. Contrainte en permanence de réagir, faute d'avoir une vraie aspiration, elle pourfend l'argumentaire de son adversaire sans rien trouver de plus original que de répéter qu'elle n'y voit que brutalité et violence. Faisant feu de tout bois, elle affirme un jour qu'elle pourrait prendre François Bayrou comme premier ministre, et le lendemain elle évoque Dominique Strauss-Kahn dont la quasi inexistence à ses côtés est un signe évident du malaise régnant au PS.
Quant au leader de l'UDF, le flux de la marée montante l'encercle chaque jour un peu plus. Après le choix de raison exprimé par ses deux plus proches lieutenants Hervé Morin et Maurice Leroy, sa situation devient de plus en plus intenable.
Ainsi va le temps. Après avoir accepté durant des décennies les oeillères, la France aura peut-être dans "huit petits jours" vraiment décidé de voir les choses autrement...


22 septembre 2006

Il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir


Décidément Nicolas Sarkozy semble avoir décidé de faire parler de lui. Après sa visite à la Maison Blanche, ses propositions iconoclastes sur la carte scolaire, les régimes spéciaux de retraite, il attaque bille en tête la Justice, et ses dysfonctionnements.

Bien qu'étant dubitatif sur la volonté réelle du ministre de l'intérieur de changer nombre d'archaïsmes et d'idées reçues dont notre pays crève, j'avoue trouver ses sorties récentes assez jouissives tant elles sont décomplexées et tant elles laissent désemparé le microcosme politique autour de lui. Pour l'heure c'est lui l'agitateur d'idées et personne d'autre. Faute d'inspiration, ils en sont tous réduits à aboyer derrière lui...


La justice est mise en cause. La belle affaire ! Après les ratés mémorables d'Outreau on attendrait d'elle un peu de modestie. Bien au contraire, le premier président de la cour de cassation Guy Canivet demande à être reçu par Jacques Chirac, pour se plaindre des agissements de son ministre ! Il déplore une « nouvelle atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire » ! Parce que selon lui sans doute, lorsqu'on est juge on devrait être à l'abri de toute critique, et autorisé à toutes les conneries...

Comme s'ils souhaitaient eux aussi irriter le président Canivet, 28 préfets sortent de leur réserve et manifestent aujourd'hui dans le Monde leur mécontentement, déplorant la montée de la violence juvénile et accusant au premier chef les juges : « la déficience de la réponse judiciaire » est « la principale difficulté à la réalisation des objectifs de lutte contre la délinquance ».

Face à ce vrai problème, crûment posé, le plus délectable dans l'affaire restent comme prévu, les réactions de la classe politique, complètement à côté de la plaque

Celle d'abord de Jean-François Copé affirmant que les magistrats avaient «pleinement à cœur de faire respecter la règle de droit». Le pauvre, ça doit tout de même chatouiller le gosier, ce genre de couleuvre lorsqu'on s'est fendu d'un bouquin intitulé : « Promis, j'arrête la langue de bois » !

Celles bien sûr dans la majorité, de ceux qui à l'image du porte parole du gouvernement ménagent la chèvre et le chou dans l'attente de connaître avec certitude le champion auquel il faudra se rallier.

Et surtout les protestations quasi hystériques de certains socialistes, outrés sans doute qu'on ose ainsi s'attaquer au rituel empesé de la liturgie technocratique : Arnaud Montebourg qualifie Nicolas Sarkozy d'«anti-républicain dangereux» qui «doit être rappelé à l'ordre rapidement», Laurent Fabius et François Hollande appellent Jacques Chirac a « rappeler à l’ordre son ministre de l’Intérieur ». Enfin last but not least, Ségolène Royal, pour qui le ministre de l'Intérieur doit «présenter ses excuses» après un «dérapage inadmissible» . Pas de doute, le conservatisme et l'esprit réactionnaire ne sont plus là où on les croyait... INDEX-PROPOS