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22 février 2024

More Trump

Donald Trump
est toujours là. Sa silhouette massive de commandeur est plus que jamais omniprésente, malgré les innombrables tentatives entreprises par ses adversaires pour la faire choir dans la poussière.

En bien, mais surtout en mal, on parle de lui. C’est sans doute l’essentiel pour lui, mais ce doit être tout de même éprouvant à la longue. Cet homme n’est-il donc que maléfique ?
La liste des griefs qu’on lui reproche est si longue, si baroque, si fantaisiste qu’elle pourrait prêter à sourire si elle ne révélait une lame de fond anti-démocratique inquiétante.

Son plus grand péché, peut-être l’arme fatale pour le faire chuter, fut assurément la complaisance qu’il manifesta vis-à-vis de la mascarade du Capitole provoquée par sa défaite lors de l’élection bâclée de 2020. Son attitude fut certes fautive, doublement même, puisqu’elle ne pouvait espérer inverser le résultat et qu’elle ouvrait un boulevard à ses ennemis. Mais ses ennemis sont-ils plus vertueux ? Rien n’est moins sûr.
Les chochottes gauchies ont fait mine d’être effarouchées par “la tentative de putsch”, mais elles n’ont jamais été gênées par les tombereaux de qualificatifs orduriers dont on couvre en toute circonstance depuis des années le cher Donald. Ces gens n’ont rien vu de mal dans les manifestations vindicatives faisant suite à son élection fin 2016, lorsque des foules revanchardes firent le siège, des jours durant, de la Maison Blanche en arborant le slogan “Not My President”. Ils ne furent pas davantage troublés de voir des juridictions partisanes bloquer systématiquement tous les décrets émis par le nouveau président et entraver toutes ses actions, lesquelles figuraient pourtant dans le programme pour lequel il avait été élu…

Aujourd’hui on s’offusque dans les chaumières douillettes de la vieille Europe de son discours provocateur, affirmant que son pays ne pourrait plus garantir la sécurité de notre continent si nous n’y mettions pas du nôtre. Certains ont même fait semblant de croire qu’il nous livrait corps et biens à l’ogre russe. Quelle sottise !
Il y a déjà quelques années, Donald Trump président, avait sermonné les Européens et plus précisément les Français, qui évoquaient avec cynisme la “mort clinique” de l’OTAN, financée quasi exclusivement par les seuls Etats-Unis, tout en se complaisant dans une languide torpeur, à l’abri du parapluie de l'Oncle Sam.
Aujourd’hui, il enfonce le clou et la meilleure preuve qu’il a raison est que son discours a porté. On annonce que 17 pays membres de l’OTAN ont enfin porté leur budget à hauteur des 2% minimum qu’il réclamait (bientôt, même la France pourrait y parvenir…).

Vladimir Poutine lors d'une interview vient de révéler qu’il préférait la victoire de Joe Biden à celle Donald Trump. Précisons qu’il fit cette réponse avant d’être traité de “crazy son of a bitch” par l’actuel président américain. Peu importe, car aussitôt les commentateurs avisés se sont empressés de déclarer qu’il s’agissait à l’évidence d’une manœuvre, une sorte de “baiser qui tue”, destiné à discréditer aux yeux des électeurs Joe Biden.
Ces mêmes auraient ils eu la même réaction si Poutine avait déclaré sa préférence pour Trump. La réponse est trop évidente…

05 avril 2019

Trump et les Salades Russes

Donc nous avons vu outre-atlantique, la fameuse enquête russe faire pschiiit !
Destinée à mettre au grand jour tous les rouages de la machination ourdie par le clan Trump pour gagner l’élection présidentielle avec l’aide de l’Administration Poutine, elle n’a rien révélé du tout ! Elle a pourtant empoisonné les deux premières années  au pouvoir du cher Donald, et il ne faisait guère de doute selon la plupart des médias français, que l’affaire était des plus sérieuses. A peine élu le nouveau dirigeant américain, pris sous le feu incessant des critiques, dut faire face à la menace d’une procédure d'impeachment.
Les Démocrates ne contribuèrent pas peu à propager les accusations les plus folles, relayées quotidiennement par les innombrables vecteurs médiatiques dont ils disposent aux États-Unis et dans le monde. Rarement on vit plus féroce campagne pour tenter d’inverser le résultat d’un scrutin, dont on souligna, au mépris des règles du jeu ancestrales qui prévalent aux USA, qu’il n’avait porté au crédit de M. Trump qu’une minorité des suffrages populaires. Il est vrai qu’en 2000 les mêmes avaient bien essayé de démontrer à force de recomptages, que leur candidat, l’obscur Al Gore, avait gagné contre George W. Bush.

C’est étrange ce déni démocratique patent, que personne ne voit vraiment ou que tout le monde refuse de voir. C’est bizarre cette manie de faire tout pour empêcher son adversaire de gouverner, surtout lorsqu’il essaie de mettre en œuvre le programme sur lequel il a été élu.
Comme toujours ou presque cette fièvre revancharde vient des rangs de la Gauche soi disant progressiste.
A l’inverse, lorsque leur champion est vainqueur, on est prié d’en faire illico un dieu vivant et de lui accorder par avance tous les mérites. On se souvient de cette saillie de Jack Lang, révélatrice de la stupidité socialiste, lors de l’élection de François Mitterrand, se gargarisant qu’on soit passé des ténèbres à la lumière. On se rappelle pareillement que le messie Obama fut intronisé dans un déluge de louanges et qu’il reçut le Prix Nobel de la Paix avant d’avoir rien fait…
Combien de temps encore devra-t-on accepter ce genre de supercherie, c’est bien là la question. C'est d'autant plus intolérable qu'on aura remarqué la discrétion de la Presse et des politiciens franchouillards, dans leurs commentaires, une fois le rapport du Procureur Mueller rendu public. C’est à peine s’ils le signalèrent au titre des faits divers. On a même vu la mauvaise foi de certains aller jusqu’à reprocher au président américain de se féliciter du résultat de cette enquête alors qu’il l’avait jugée illégale… Quant à notre ineffable Flamby ex-président de la république auto-défroqué, aussi généreux comme donneur de leçons qu’en redistributeur de l’argent des autres, il continue benoîtement d’asséner que le président américain serait le leader de l’extrême droite internationale. Mieux vaut en rire…

Cela dit Donald Trump n’est pas pour autant tiré d’affaire. On lui promet une issue moins favorable dans d’autres affaires montées en épingle avec un soin jubilatoire (Stormy Daniel) et on peut faire confiance aux Démocrates pour lui compliquer la tâche autant qu’ils le pourront. Exemple récent les manœuvres de la Chambre des représentants, destinées à empêcher le versement d'un milliard de dollars par le Pentagone pour terminer le fameux mur anti-immigration clandestine avec le Mexique. Ou encore cette résolution du Congrès, "en forme de camouflet" à l’Exécutif (l'Express), exigeant l’arrêt de tout soutien militaire américain à l’intervention saoudienne au Yémen (visant à contrer des factions chiites soutenues par l’Iran), au motif selon Bernie Sanders, gauchiste notoire, qu’elle serait à l’origine “d’un désastre humanitaire sans précédent”. Nul doute qu’après le retrait de l'aide américaine le paradis soit de retour là bas...

10 juin 2017

The Ugly Duckling

Donald Trump est devenu le bouc émissaire de tout ce que notre pays et plus généralement l’Europe, voire le Monde, comptent de progressistes à la petite semaine. Ces gens sont prompts à s’enflammer en paroles pour défendre toutes les causes que Don Quichotte aurait sans doute fait siennes s’il avait été notre contemporain. Ils ont un coeur d’artichaut qui dégouline de bons sentiments et de belles intentions pourvu qu’elles n’impliquent pas leur petit confort personnel.

L’écologie est un de ces combats dans lequel ils expriment avec jubilation toute leur bravoure à deux balles, et qui leur permet de jeter des anathèmes aux contrevenants à l’idéologie consensuelle. Et nombre de Scientifiques, reproduisant hélas les vieux réflexes grégaires des anciens diafoirus, délaissent toute objectivité et humilité pour militer en masse au nom de principes.
Le bon vieux Socrate qui  avouait avec une tragique lucidité sa propre ignorance et le vénérable Kant, si attaché à la lumière de la raison et de l'esprit critique, doivent se retourner dans leurs tombes devant tant de forfanterie.


Quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, Donald Trump fait l’objet de quolibets, d’insultes et d’un mépris tenace de la part de ces ligues de vertu. Hormis le charisme, la truculence et les outrances du personnage, on serait tenté de l’appeler le vilain petit canard…

Passons sur cette grotesque histoire de connivence avec la Russie, à laquelle s’accrochent avec opiniâtreté les médias et le patron déchu du FBI, pour tenter de discréditer le nouveau président et d'installer dans les esprits l’idée qu’une procédure d’impeachment serait imminente à son encontre.


Elle n’est pas grand chose en somme face à cette somme de bêtise et d’hypocrisie qui entoura l’épisode du retrait de Washington des accords de Paris sur le climat.

Il faut être bien niais pour imaginer que ce pacte conclu à plus de 190 pays, sous l'égide de l'ineffable Laurent Fabius, soit autre chose qu’un pis-aller en forme de voeux pieux, un ersatz édulcoré d’accord sur un sujet qui lui-même ne vaut pas tripette.


Sur le point d’être balayés par la colonisation romaine, nos ancêtres les Gaulois craignaient dit-on que le ciel leur tombe sur la tête. Les Byzantins se querellaient sur le sexe des anges tandis que les Turcs s'apprêtaient à faire main basse sur Constantinople.

De nos jours, les villes un peu partout sont quotidiennement ensanglantées par des barbares dopés à l’islamisme, le Proche Orient est à feu et à sang, le Socialisme continue d’opprimer des millions de gens, et nous nous interrogeons gravement sur les méfaits supposés d’un hypothétique réchauffement climatique, causé paraît-il par notre mode de vie destructeur de la nature, mais auquel nous ne voulons déroger en rien. C’est toujours la faute des autres, et ces nantis d’Américains ont bon dos pour qu’on tape dessus.


L'anti-américanisme bourgeois calamistré trouve là une magnifique occasion d’aiguiser sa rhétorique versatile.

Il est navrant de voir notre sémillant président Emmanuel Macron prendre une posture néo-gaullienne pour emboucher la trompette de cette piteuse campagne.

Il fallait l’entendre débiter d’un ton docte et solennel, ce petit chef d’oeuvre de cuistrerie, mêlant le dithyrambe à la “très grande nation américaine” et les croche-pieds à son homologue qu'il s'amuse à narguer de manière infantile.
A croire M. Macron, “L'heure est grave”, le combat météorologique est “un des grands défis de notre temps qui s'impose avec une grande évidence à tous”.

Dans l’ivresse guerrière, les contre-vérités, les clichés et les slogans fusent comme des obus. 
Selon "le Marcheur" en chef qui aligna les truismes comme s’il s’agissait de certitudes révélées, “le réchauffement climatique affame, dévaste certaines régions, chasse les habitants de leur patrie, et annonce si nous ne faisons rien, un monde de migrations, de guerres, de pénuries de disparition d'archipels et de villes côtières”.

Comme si le douloureux problème des migrants relevait du climat, comme si les aléas de ce dernier pouvaient occulter la négligence des pouvoirs publics dans la prévention des risques élémentaires liés à la construction d’habitations “les pieds dans l’eau”. Et comme si l’on pouvait faire abstraction de la responsabilité des épouvantables dictatures dans la survenue de disettes qui ravagent tant de pays sous-développés !


Jean-François Revel reste décidément très actuel qui déplorait dans son ouvrage la Connaissance Inutile, l’inanité des connaissances et des preuves accumulées, lorsque personne ne veut les voir et que tout le monde regarde le doigt du sage plutôt que l’astre qu’il désigne (ce qui ne signifie pas pour autant que M. Trump soit ce sage)...

28 janvier 2016

The Trumpets of Anti-Americanism

A l’occasion de la candidature du Tycoon Donald Trump à la Primaire républicaine et de l’élan populaire inattendu et durable qui l’accompagne, se déchaîne à nouveau la vindicte pavlovienne des vigiles de l'anti-américanisme.

Si l'on parvient à prendre un peu de recul face à ce phénomène aussi étrange qu’excessif, le spectacle pourrait être plutôt jouissif. Enfin un peu d'ambiance !

Il est vrai que "l’obsession anti-américaine", pour reprendre l'expression de Jean-François Revel, était quelque peu en sommeil sous l’effet du lénitif Obama. Le soufflet de l’enthousiasme des admirateurs du beau gosse au teint d’ébène, si joli coeur, si drôle dans les salons, et de surcroît si délicieusement pacifiste et un brin écolo, était un peu retombé. A défaut d’efficacité, l’actuel président américain avait procuré un peu vacances à ceux qui avaient les oreilles meurtries par les vociférations répétitives adressées à son prédécesseur George W. Bush.

Aujourd’hui on retrouve les mêmes légions d’imbéciles, même pas heureux, qui se remettent de plus belle à hurler à la mort.
Évidemment les artistes se doivent d'être en tête de ce peloton de nigauds, auquel les médias complaisants et dénués de toute originalité, servent de caisse de résonance.
On voit par exemple de glorieux chanteurs s’offusquer de l’emprunt par le Donald de leurs chansons, destinées à égayer ses meetings.

D'autres enjoignent les grandes entreprises à cesser illico presto leurs relations d’affaires avec lui ou bien exhortent les citoyens politiquement corrects à signer des pétitions réclamant la censure du-dit candidat : Salma Hayek, Jane Fonda, Danny Glover, Kerry Washington...
Tiens, on ne trouve pas le nom de Sean Penn, "leftist" bien connu qui ne manque pas une occasion de manifester son indignation à sens unique, si prévisible. Il faut dire que le gars est empêtré dans une sale affaire : il n’a rien trouvé de plus intelligent que d’interviewer le baron de la drogue mexicain El Chapo, récemment arrêté, et accusé d’avoir par ses sordides trafics occasionné la mort de plus de 30.000 personnes...
On voit en revanche quelques illustres inconnus ne pas hésiter à se vautrer dans l’outrance pour tenter d’avoir leur quart d’heure de célébrité sur le dos de la bête. Ainsi, on peut évoquer au chapitre d’un indicible mauvais goût, l’oeuvre d’une certaine Sarah Levy, auto-proclamée féministe homosexuelle, qui a peint le portrait du candidat putatif républicain avec le sang de ses règles ou bien ce collectif de photographes exhibant fièrement un tableau figurant le même Trump à l’aide de 500 photos de pénis !

A l’extérieur des Etats-Unis, la vindicte n’est pas moins caricaturale. Citons par exemple la pétition exigeant l’interdiction de séjour au Royaume uni du leader républicain, lancée par une Ecossaise et relayée par certains députés travaillistes, qui a occasionné un débat aussi mouvementé que stérile à la Chambre des Communes, au motif qu’elle avait rassemblé plus de 500.000 signatures !

Il n’est pas utile en revanche de s'appesantir sur la France où l’on sait que Panurge est roi et où au moins 99% des gens sont résolument et définitivement anti-Trump !
A la limite, devant un tel concert de stupidités, on n’a même pas besoin d’essayer de juger Donald Trump. Toutes ces critiques volent si bas, s’attaquant à la forme plutôt qu’au fond, et montant en épingle la moindre petite phrase ! 

Il est vrai que M. Trump est un bon client, comme on dit. Il ne pratique pas la langue de bois. Il n’a pas son pareil pour asséner quelques truismes ciselés dans le plomb, et s’amuse manifestement énormément de ce petit jeu qui hérisse les cocottes conformistes, autant qu'il provoque la liesse chez ses partisans, de plus en plus nombreux.
Mais nous Français, avons nous des leçons à donner à la démocratie américaine, nous qui avons porté au pouvoir un champion du monde toute catégorie de l’inefficacité satisfaite, expert magnifique en bourdes, mensonges, contradictions, sentences haineuses, muflerie, et qui s’est entouré d’un ineffable gouvernement de bras cassés ?

26 octobre 2012

Le Grand Manichéisme

C'est un fait connu. En France on a les idées bien arrêtées au sujet des Etats-Unis et tout particulièrement à propos de leur système politique. Tellement arrêtées d'ailleurs, qu'elles semblent pétrifiées, incapables pour tout dire de la moindre évolution (un vrai os dans la théorie de Darwin).

Depuis des lustres en effet, un étrange glacis intellectuel englue les esprits, qu'on pourrait schématiquement qualifier d'aversion primaire et irréductible pour tout ce qui vient du monde Yankee.
Tout y passe dans cette affolante détestation . Citons pêle-mêle : Wall Street, les habitudes alimentaires, le système de santé, celui des retraites, les OGM, la peine de mort, la vente libre d'armes, les convictions religieuses, le racisme, les lobbies pétroliers, les gaz à effets de serre, le bœuf aux hormones, l'impérialisme culturel, le bellicisme, et en définitive tout ce qui fait l'american way of life...
Tout cela est jeté aux orties sans la moindre retenue, témoignant d'une méconnaissance hallucinante de ce qui fait la richesse de cette nation, et d'un parti-pris grégaire qui ferait honte aux moutons de Panurge. Jean-François Revel (1924-2006) avait magnifiquement traité ce thème dans un ouvrage décapant, qui hélas n'a pas pris une ride (L'obsession anti-américaine).

Le comble est habituellement atteint lorsqu'on aborde le champ de la politique. Dans l'ensemble les gougnafiers à œillères jugent le système US, par nature inique, corrompu, imbécile, voire anti-démocratique, et j'en passe... Les pires injures étant réservées en général aux personnalités osant se réclamer de l'idéologie libérale ou du capitalisme, et en particulier à celles ayant le malheur d'appartenir au Parti Républicain. On a vu cette propension portée jusqu'à l'hystérie pour évoquer les personnes de Ronald Reagan et George W. Bush. Inutile alors de tenter de faire pénétrer le moindre fait positif dans les cervelles, même en apparence douées de raison, au sujet de ces deux présidents. Ils sont maudits au moins jusqu'à la septième génération !
Par opposition les gens du camp opposé dit « démocrate », sont auréolés d'une sorte de grâce nébuleuse. Tout ou presque leur est pardonné car dans l'imaginaire franchouillard, ils représentent peu ou prou l'idéal intouchable du progressisme de gauche. Il est de bon ton pour les prétendus intellectuels, et les soi-disant artistes de déclarer leur sympathie pour les dignes représentants du parti à l'âne. Le sommet de cette exaltation a culminé lors de l'élection en 2008 du quasi-messie Obama.
Nul doute que certains lecteurs me taxeront d'extrémisme. Pourtant les faits sont là, et ils sont têtus comme disait le camarade Vladimir Illitch... Et aujourd'hui encore, même si le soufflet du Yes We Can est assez piteusement retombé, le culte est encore vivace. Assez pour que les grands prêtres de la Pensée Correcte recommencent leurs litanies à sens unique.
Deux exemples suffiront me semble-t-il à donner la mesure de ce manichéisme insensé.
Le Nouvel Observateur faisait tout récemment sa couverture en évoquant « l'Amérique qu'on aime et celle qui nous fait peur » illustrée comme par hasard des portraits de Barack Obama et de Mitt Romney ! Pour des gens qui reprochent habituellement à leurs adversaires d'instrumentaliser les peurs, chapeau !
A l'intérieur du canard de la cuistrerie bien-pensante, figurait un article d'un certain Philippe Boulet Gercourt assénant le message à coup de massue, en décrivant notamment : « L'Amérique des crésus contre celle des pauvres, l'Amérique d'Obama contre celle qui le vomit. L'Amérique tolérante, bigarrée, ouverte au mariage gay, contre celle de l'obscurantisme et du puritanisme religieux. » 
 
Dans le même temps, le journal Le Monde sortait une édition spéciale consacrée à l'élection américaine intitulée tout simplement "L'Amérique d'Obama". Sans doute le Comité de Rédaction a-t-il trouvé superflu d'évoquer ne serait-ce que l'existence d'une opposition...

Celle-ci est d'ailleurs littéralement éviscérée par les révélations de deux « chercheurs » Thomas Mann et Norman Ornstein, qui expliquent doctement que « La vie politique américaine est marquée par une crispation partisane contraire à l'intérêt du pays », assurant « que les dysfonctionnements du système politique sont provoqués par l'évolution du Parti républicain, qui a complètement dérivé à droite dans son refus d'admettre qu'Obama exerce le pouvoir. »
Le seul titre de leur ouvrage, en dit plus long qu'un discours, tant il exprime de nuance et d'impartialité : "C'est même pire qu'il n'y paraît"...

Avec une Presse et une littérature aussi indépendantes, aussi clairvoyantes, aussi mesurées, aussi ouvertes d'esprit, les Français sont assurés d'être bien éclairés !

19 mai 2011

Tel est pris qui croyait prendre

Sur l'affaire qui ébranle le monde politique, il n'est pas question de faire ici de supputations oiseuses. Dans de telles circonstances, il serait vain de tirer d'avance la moindre conclusion, et inutile d'ajouter des commentaires aux images ressassées en boucle jusqu'à la nausée.

C'est en revanche de ce monstrueux barnum médiatique qui s'est installé autour de l'édifiant fait divers, que je voudrais tirer la substance de mon propos d'aujourd'hui. Du tsunami plutôt que du séisme lui-même en quelque sorte...
Car du torrent de réactions en tous genres qui submerge l'actualité, deux thèmes paraissent révélateurs de l'état d'esprit assez inquiétant dans lequel se trouve notre pays et une bonne partie de la classe politique.

Tout d'abord, la stupéfaction "abasourdie" de la Gauche.
Bien mise en évidence lors de l'émission de Frédéric Taddeï du 16/05, par un saisissant collage vidéo des principales interventions des ténors du PS, elle témoigne soit d'une naïveté ahurissante, soit plus probablement, d'une mauvaise foi vertigineuse. A les entendre tous en chœur, affirmer que rien, absolument rien ne pouvait laisser prévoir une telle affaire, une question brûle les lèvres : Mais dans quel monde vivent-ils ?
Foin des témoignages et révélations qui aujourd'hui commencent à sortir de partout, n'avaient-ils donc tout simplement jamais prêté la moindre attention aux retentissantes satires de Stéphane Guillon, humoriste dit "de gauche", lorsqu'il détaillait avec une cruauté sordide les petits travers supposés du personnage ?

Plus grave encore que cette amnésie de circonstance, c'est l'absence apparemment totale de perspicacité et de curiosité manifestée par des journalistes eux aussi très "engagés", et d'habitude beaucoup plus fouineurs lorsqu'il s'agit des supposées turpitudes du monde politico-financier. "Etrange omerta des médias français", s'interrogeait Christophe Deloire dans le journal Le Monde du 16/05.
En témoignaient, toujours lors de l'émission de Frédéric Taddei, les simagrées ridicules de Nicolas Domenach (Marianne) et d'Edwy Plesnel (Médiapart).
Tous les deux ont en commun d'avoir déversé des années durant, des tombereaux d'insinuations malveillantes, de soi-disant révélations sur le président de la république auquel ils vouent manifestement une haine aussi féroce qu'irrationnelle. Plus fort, l'un vient de publier, un ouvrage décrivant par le menu les confidences qui lui aurait été faites en privé par Nicolas Sarkozy ("Off : ce que N. Sarkozy n'aurait jamais du nous dire"). L'autre parcourt les plateaux télés pour promouvoir le sien, nouvelle charge pachydermique, dirigée contre le Chef de l'Etat ("Un président de trop").
Face à l'incroyable complaisance que ces gens manifestent depuis si longtemps vis à vis de tout ce qui vient du bord politique auquel ils appartiennent, il faut espérer que ces compilations de chiures de mouches aient le destin qu'elles méritent : le pilon.
Puissent-ils eux-mêmes, subir un peu de l'opprobre qui s'abat sur celui devant lequel ils abandonnaient tout esprit critique, dont ils flattaient servilement les prétendus idéaux socialistes, tout en feignant d'ignorer le train de vie de nabab, les liens douteux avec le monde des affaires et celui de la presse.

La seconde illustration de cette mauvaise foi est la manière dont les mêmes censeurs présentent ces derniers jours la justice outre-atlantique, laquelle ose présumer de la culpabilité de leur héraut.
A cette occasion, resurgit de plus belle le vieux fond anti-américain et surtout l'ignorance crasse des mécanismes qui font de ce système un des piliers de la démocratie.
A tout seigneur, tout honneur, madame Guigou, ancien garde des sceaux, estime que la procédure suivie par la justice américaine est " d'une brutalité, d'une violence, d'une cruauté inouies", et elle ose déclarer qu'elle est "heureuse que nous n'ayons pas le même système judiciaire".
Elle est suivie sur ce terrain par Chevènement dont "le coeur ne peut que se serrer devant ces images humiliantes et poignantes" et qui condamne "un effroyable lynchage planétaire", par Jack Lang qui évoque "une justice infernale", par Robert Badinter qui parle "de mise à mort médiatique" et qui voit "la défaillance d'un système entier"...
La contribution la plus révélatrice est toutefois apportée par l'inénarrable BHL, très remonté contre le juge américain "qui, en livrant [DSK] à la foule des chasseurs d'images attendant devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu'il était un justiciable comme un autre."

Sans doute ces gens ne se rendent-ils pas compte qu'avec tant de parti pris et d'outrances, ils risquent surtout de desservir la personne qu'ils sont supposés soutenir. Le précédent de Florence Cassez au Mexique n'a pas servi d'expérience...
Il semble bien en tout cas que la preuve soit faite, une fois encore, de l'arrogance socialiste. Caractérisée par une telle certitude d'incarner la justice, le progrès, la générosité, la solidarité, elle en vient à occulter voire à nier tout ce qui serait susceptible d'entacher son panache. Dans le même temps, elle s'arroge le droit de condamner ex cathedra tout contrevenant à ses rogues parangons.
Puissent enfin ces évènements tragiques, servir de leçon. Puissent ces faux seigneurs rabattre enfin de leur morgue. Puissent les yeux de tant de citoyens abusés, se dessiller...


Illustration : Le rat et l'huitre par La Fontaine, illustré par J.J. Grandville

14 octobre 2009

Des mots qui font mal


Mathieu Kassovitz prend la tête des enfonceurs de portes ouvertes. Pas plus tard que la semaine dernière, il se plaignait devant le micro complaisant de Daniel Picouly, d'avoir été mis à l'écart le malheureux, depuis ses sorties à propos du 11 septembre chez Frédéric Taddei, moins d'un mois auparavant.

Mais qu'a-t-il donc à dire de si intéressant sur ce sujet décidément fertile pour les soi-disant vigiles de l'Information vraie ?
Eh bien, qu'il doute de la véracité de la « version officielle » expliquant les attentats du World Trade Center. Et qu'il se demande s'il s'agit vraiment d'un acte fomenté par des terroristes islamiques. La belle affaire. On connaît trop le refrain de ces gens qui tout en faisant mine de s'interroger, insinuent depuis huit ans que ce que le monde a pu voir dans toute son horreur, ne serait peut-être bien qu'une illusion. Avec des arguments ahurissants, allant jusqu'à remettre en cause les évidences les plus flagrantes.
Le plus grave dans ces élucubrations est ce qu'elles sous-entendent vis à vis de l'Administration Américaine. Puisque les faits sont contestés alors qu'ils ont été vus de tous, puisque la revendication de ce carnage par Ben Laden en personne ne suffit pas à désigner les coupables, puisque le démantèlement de quantité de réseaux aboutissant tous à la même origine ne parvient à convaincre les nouveaux Saint-Thomas, et puisque les conclusions du rapport de l'indépendante Commission Nationale sur les Attentats Terroristes contre les Etats-Unis ne sont pas prises aux sérieux par ces entêtés, quelle serait donc la réalité selon eux, et qui donc aurait pu commettre une telle ignominie ?
Si l'accusation n'est jamais portée crûment, elle est suggérée avec tant de force qu'elle paraît évidente. L'hypothèse d'un effroyable complot ourdi par le chimérique complexe militaro-industriel américain, associé à la CIA et à la famille Bush, à seule fin de se donner les raisons d'envahir l'Afghanistan et l'Irak, apparaît en filigrane de tous ces discours nauséabonds dont nous sommes abreuvés, au point qu'ils finissent par occulter complètement la fameuse version « officielle ».

M. Kassovitz, cinéaste politiquement engagé, n'est pas ce qu'on pourrait appeler un parangon d'objectivité ou d'impartialité. Il a bien le droit de dire ce qu'il veut après tout en démocratie, d'autant que le ridicule ne tue pas et que, comme il le dit lui-même en citant Goebbels, « les mensonges, plus c'est gros, plus ça passe »... Mais il dépasse quand même les bornes lorsqu'il se dit stigmatisé pour ses opinions, et surtout lorsqu'il prétend être offensé par les allusions au révisionnisme, adressées à sa vision du 11 Septembre.
Lui qui ne se gène pas pour faire des insinuations relevant de l'outrance, pourrait faire preuve d'un peu de fair play lorsqu'on lui renvoie la balle.
Que fait-il donc, lorsqu'avec des références à peine voilées au pratiques du régime hitlérien, il accuse l'administration Bush d'avoir agité des dangers imaginaires et instrumentalisé la peur, pour souder le peuple, asseoir un pouvoir abusif et entamer des guerres ?
Que fait-il lorsqu'il suggère qu'un certain nombre des victimes du 11 septembre n'existent « peut-être » tout simplement pas (aucun avion sur le Pentagone ?). Que fait-il lorsqu'il dit que les autres malheureux auraient « peut-être » fait les frais d'horribles agissements de leur propre gouvernement ?

Lorsqu'on l'attaque, M. Kassovitz joue les vierges effarouchées en se réfugiant derrière son statut de descendant des victimes de la Shoah. Il pourrait donc se permettre tous les abus de langage, tout en étant, lui, intouchable. C'est un peu facile. N'insulte-t-il pas la mémoire des morts et les familles éplorées, au moins autant que le font les Négationnistes auxquels il ne veut surtout pas être assimilé ?
Si l'on se lance dans la polémique, il faut savoir être beau joueur et accepter les coups en retour. Ça n'est pas le fort de M. Kassovitz manifestement.

Le jour où il relança chez Frédéric Taddeï le débat à propos du 11 septembre, un invité ne s'exprima qu'avec parcimonie. Il s'agit de l'écrivain d'origine albanaise Ismail Kadaré. A la fin de l'émission, il se contenta de préciser pour sa part, qu'il était totalement insensible à ce qu'il considérait comme de la propagande anti-américaine, l'ayant tant entendue rabâchée durant quarante ans, par le régime communiste...

17 mai 2008

Un oiseau de mauvais augure


Parmi les nombreux donneurs de leçons et autres chantres du Déclin qui pullulent impunément dans l'espace médiatique et fatiguent les oreilles à force de péroraisons ronflantes et de pseudo-prédictions sentencieuses, il en est un qui mérite assurément une palme : Emmanuel Todd. « Si les andouilles volaient, il serait chef d'escadrille », comme disait finement mon grand-père...

Fort de sa prétendue « prophétie » annonçant à grand bruit la « chute finale » de l'URSS, il y a une trentaine d'années (tant d'autres l'avaient faite avant lui...), ce Diafoirus de l'analyse politique, se plait avec la complicité niaise des médias, à jouer doctement les oracles devant des auditoires peu exigeants. Il est en quelque sorte à la politologie ce que madame Soleil fut à l'étude des Astres : un habile charlatan. Et par un étrange paradoxe il est convenu de qualifier ses prises de positions « d'iconoclastes », alors qu'elles s'inscrivent médiocrement dans le marais tiède des idées reçues.

C'est bien simple, il fait siens tous les poncifs de la pensée franchouillarde, chauvine et recroquevillée frileusement sur elle-même, niant pour ainsi dire le reste du Monde.
Par exemple, depuis un an, il joint sa voix au concert assourdissant des anti-Sarkozy, maniant à grands moulinets désordonnés, un argumentaire à peu près aussi raffiné et nuancé que celui des Communistes les plus rétrogrades et bornés. Rien ne trouve grâce à ses yeux dans l'action du chef de l'état : représentant le microcosme « hyper-riche de Neuilly », il est « anti-jeune », se situant "dans l'agression permanente", jusqu'à foutre sciemment « le feu aux banlieues »; il instrumentalise l'immigration de telle manière qu'on pourrait croire que « le Front National est au pouvoir »; enfin, il ne séduit les gens qu'en « faisant appel à ce qu'il y a de plus mauvais en eux », et s'échine par une politique ultra-libérale, à provoquer "la baisse des salaires" et celle du niveau de vie (9/5/08 France-Info). Le vibrionnant analyste emporté par son élan va même jusqu'à comparer l'actuel président de la république à un « Chirac lent » ou « au ralenti », au motif saugrenu, « qu'il renonce à son image d'homme du mouvement plus lentement que son prédecesseur ». Comprenne qui pourra...
En matière de prescience, il n'est pas inutile de rappeler qu'en avril 2007, Todd annonçait que Nicolas Sarkozy ferait lors de l'élection présidentielle un mauvais score...

S'agissant de la politique internationale, Todd manifeste un anti-américanisme d'une banalité et d'une vulgarité affligeantes : « Si la France devient le caniche des USA, elle cesse d'exister » (marianne2.fr 3/4/08). Naturellement il trouve stupide l'intervention militaire en Irak et qualifie celle en Afghanistan de « guerre perdue ». Obsédé par la grandeur et l'indépendance de la France, il se lamente de la voir cultiver des convergences avec les pays anglo-saxons, et suggère plutôt de le faire avec l'Inde, la Russie ou l'Iran (en feignant de croire que l'un exclut l'autre et en oubliant au passage que les USA eux-mêmes sont bien plus avancés dans ces relations que la France...).
Au plan économique, il se rabat sur des arguties confuses et contradictoires, empruntées à la bimbeloterie des alter-mondialistes, et propose en guise d'audacieuse stratégie, de revenir aux vieilles lunes protectionnistes qui condamneraient à coup sûr l'Europe à l'asphyxie, et porteraient immédiatement un coup fatal au fameux pouvoir d'Achat des Français les plus modestes.

Et lorsqu'il essaie d'être original c'est vraiment n'importe quoi : la montée de l'islam radical serait selon lui, "un signe de la modernisation du monde musulman" (Marianne2.fr 17/09/07). Quant aux émeutes dans les banlieues, elles sont le signe patent de la réussite de la politique d'assimilation française : « quoi de plus français pour un jeune que de balancer des pavés sur la police? » (Fête du Livre de Limoges en mars 2008)
Bref, A côté des plates réflexions d'Emmanuel Todd, celles de monsieur Jourdain pourraient sans peine passer pour de la haute métaphysique...


22 mai 2007

Michael est de retour...

Le festival de Cannes donne à nouveau l'occasion à Michael Moore de ramener sa grosse fraise. Triste spectacle sur la Croisette, que la parade ronflante de cette outre pleine de soupe à qui un jury de cuistres trouva très fin de décerner "la palme" il y a trois ans. Aujourd'hui ce tripatouilleur d'images, qui est au cinéma ce que les ballerines de Botéro sont à la danse, refait le coup du pseudo documentaire "iconoclaste", à propos cette fois du système de santé américain ! On devine déjà par où cet enfonceur de portes ouvertes va faire passer ses caricatures d'enquêtes, grossièrement cousues de fil blanc...
Cela me donne l'occasion de reprendre mes notes de 2004 à propos de son Fahrenheit 9/11 que j'avais fait l'effort de subir, pour en avoir le coeur net. Il est évident que je suis désormais vacciné :

"Enfin je l’ai vu ce film qui a tant fait coulé d’encre, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, dont je pensais tout connaître avant de le connaître !
Eh bien c’était effectivement le cas...
Pourtant je dois lui reconnaître avant toute chose quelques mérites :
Il illustre la magnifique liberté d’expression qui règne en Amérique.
Il vérifie également qu’à trop vouloir en dire on ne dit rien, voire le contraire de ce qu’on voulait démontrer. La réélection éclatante de George Bush doit probablement quelque chose aux excès clownesques de Michael Moore.
Enfin, il a permis de mesurer la mauvaise foi et les a priori du monde artistique et intellectuel, qui ont atteint un sommet vertigineux lors de l’attribution de la palme d’or du festival de Cannes à ce petit chef d’œuvre de désinformation.
Sur la forme, il ne s’agit en effet que d’un montage cinématographique faisant feu de tout bois pour tenter de dégrader l’image de George W. Bush.
Michael Moore concentre le feu de sa très lourde artillerie sur le président américain qu’il a pris en haine on ne sait trop pourquoi. Comme dans les procès en sorcellerie, tous ses faits et gestes sont interprétés à sens unique par sa caméra torve.
Michael Moore est mauvais joueur et sa rancune est tenace.
Entre autres falsifications, il accuse Bush d’avoir volé l’élection de 2000 alors que tous les recomptages officieux et officiels en Floride ont entériné sa victoire. Il s’agit donc de pure diffamation. Il insinue que sa popularité n’a cessé de décroître dès l’élection passée ce qui est faux comme en atteste le triomphe républicain lors des scrutins de mid-term de 2002.
Emporté par son délire obsessionnel il en vient même à se contredire, accusant par exemple Bush d’avoir négligé la sécurité avant le 11/9 et fustigeant dans le même temps toutes les mesures prises pour la renforcer ensuite! Il occulte au passage le fait qu’en dépit des menaces brandies sans cesse par les terroristes, aucun attentat ne s’est reproduit sur le territoire américain (pourvu que ça dure).
S’agissant de l’Irak, il ment effrontément en suggérant que ce pays était un jardin d’Eden tranquille et prospère, sauvagement agressé par les USA, affirmant même que Saddam n’avait quant à lui jamais attaqué personne !
Moore qui a le gabarit d’un éléphant, ne semble pas en avoir la mémoire car il oublie que cette intervention se situe dans le droit fil de la crise de 1991 qui vit l’Irak annexer le Koweït. Il oublie qu'une coalition internationale s'était formée à l'époque pour le chasser des terres qu'il avait envahies. Il omet enfin de rappeler que faute de détermination de cette même communauté, le tyran de Bagdad put se maintenir et continuer de massacrer son peuple sous le regard atone de l’ONU. Le "film", lacunaire, ne contient de toute manière pas une seule allusion aux 16 résolutions prises à son encontre, rien au sujet de la prise en otage durant 44 jours des inspecteurs dès la fin 1991, et rien sur leur expulsion pure et simple en 1998...
Niant les liens d’Al Quaeda avec Saddam, Moore "oublie" que ce dernier fut le seul chef d’état au monde à faire cause commune avec les terroristes en se réjouissant publiquement des attentats du 11/9.
Au chapitre – volumineux – des absences, on ajoutera qu’à aucun moment Moore n’évoque la montée des dangers pendant la présidence insouciante de Bill Clinton qui laissa croître et embellir Al Quaeda, en dépit d’un premier attentat contre le World Trade Center en 1993 et de plusieurs attaques terribles dont celle qui fit près de 200 morts à Nairobi.
Evoquant enfin la crise économique et la montée du chômage, il accuse Bush d’en être responsable. Pourtant chacun sait que le Krach économique commença au cours du second semestre 2000 sous la présidence Clinton qui n’avait pris aucune mesure pour dégonfler la bulle spéculative et lutter contre les malversations patentes de certaines entreprises comme Enron. En revanche, il néglige de dire qu’avec des actions audacieuses et déterminées, l’Administration Bush a réussi à l’enrayer et que l’Amérique est en train de retrouver la prospérité et le plein emploi !
Il y aurait encore quantité d’artifices à démonter dans cet ersatz de film à thèse. Le fait par exemple qu’on ne trouve aucune séquence sur les progrès faits par l’Afghanistan grâce à l’intervention américaine, qui ont abouti à la tenue d’élections libres récemment, à la dignité retrouvée des femmes, à la réouverture d’écoles et de cinémas...
Tout ceci converge vers une seule conclusion : Moore est un fieffé menteur. Avec les vieilles ficelles qu’il emploie, et la mauvaise foi qui l'anime, il est possible d’affirmer n’importe quoi. D’autres s’en sont inspiré pour suggérer qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone par exemple, ou que les attentats du 11/9 ont été un coup monté par le lobby militaro-industriel. Auparavant, certains avaient déjà tenté de faire croire que la conquête de la Lune ne fut qu’une gigantesque mascarade organisée par les studios d’Hollywood, que le Communisme était un idéal de paradis sur terre, ou que Hitler représentait un avenir radieux !
Faut-il avoir de la crotte dans les yeux pour suivre béatement ce genre de filou sans scrupule !"

02 mars 2007

Une amitié bien versatile


Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy s'en est allé serrer la main de George Bush. On pouvait interpréter ce geste inattendu de la part d'un dirigeant hexagonal, comme étant la manifestation courageuse de sincères convictions.

Aujourd'hui il lui donne le coup de pied de l'âne, espérant probablement ainsi récupérer le soutien du vieux pontife élyséen, et glaner quelques voix au sein du troupeau bêlant des moutons de l'antiaméricanisme franchouillard.
Lui qui se disait l'ami de l'Amérique, qui clamait « qu'il ne fallait jamais mettre en difficulté ses amis », le voilà qui entonne le refrain éculé de « l’erreur historique de la guerre en Irak » et qui mégote ses sentiments à la manière d'un apothicaire retors : « l’amitié, c’est être capable de dire à ses amis la vérité quand ils ont tort. L’amitié, ce n’est pas la soumission » (propos tenus le 14/01 lors de son investiture comme candidat de l'UMP, puis renouvelés le 28/02/07 à Paris, hôtel Méridien).

Rhétorique un peu facile. Quand donc l'Amérique a-t-elle fait seulement mine de soumettre la France ? N'a-t-elle pas au contraire payé de son sang pour la libérer à plusieurs reprises ? Et de notre côté, quand avons-nous dit un oui franc et dénué d'arrière-pensée calculatrice à l'une de ses entreprises ? Quand lui avons-nous donc manifesté un réel soutien lorsqu'elle était à la peine ? Depuis l'épisode enchanté de Lafayette et de Rochambeau on serait bien en peine de trouver un seul exemple de vraie fraternité de la part de la France et surtout pas dans les difficultés où l'on sait pouvoir compter ses vrais amis.
Oh bien sûr les Français qui aiment se payer de mots et de belles idées, les distribuent généreusement à tous vents. On se souvient lors du 11 septembre, de l'emphatique « Nous sommes tous des Américains », aussi ampoulé qu'inutile et surtout sans lendemain; ou bien des subtiles différences établies entre le peuple américain « qu'on aime », et son gouvernement « qu'on déteste ». Mais dans ce dernier cas, c'est ajouter l'ignorance à la bêtise. Il faut avoir en effet de la merde dans les yeux et les circuits neuronaux bouchés à l'émeri, ne vraiment rien connaître des principes élémentaires de la démocratie, pour oser faire une discrimination aussi stupide (d'autant qu'elle est répétée à chaque nouveau président).
En réalité les Américains, qui sont de grands enfants, mais tout de même pas nés de la dernière pluie, doivent avoir compris depuis longtemps ce que vaut l'amitié que leur porte soi-disant la France : pas même une poignée de fifrelins !

Ce faisant, je m'interroge sur la nature de la torve stratégie adoptée par Nicolas Sarkozy : les quelques personnes qui comme moi éprouvent une admiration émue pour la grande nation d'Amérique, qui espèrent encore une issue heureuse au difficile combat qu'elle mène pour redonner la liberté aux Irakiens et aux Afghans, seront mortifiés par cette traîtrise. Ceux infiniment plus nombreux, qui se définissent par leur opposition systématique à la politique américaine, se moqueront des atermoiements de Mr Sarkozy et ne seront pas plus convaincus par ses propos d'aujourd'hui qu'ils ne l'étaient par ceux d'hier. Restent les benêts qui croient naïvement le dernier discours en date...

Voyant cette morne uniformité de l'opinion publique dans notre pays et le peu de courage et de conviction de l'ensemble des politiciens, j'en viens à me demander s'il existe encore des esprits suffisamment libres pour se garder d'approuver une opinion, au seul motif qu'elle fait la quasi unanimité.

Ironie du sort, la France peut-être satisfaite. Elle continuera selon toute probabilité d'avoir longtemps encore les présidents qu'elle mérite...

06 novembre 2006

Chronique de la pensée unique


Quelle déception d'entendre encore et encore l'antienne tellement ressassée sur la stupidité des Américains, à propos de la guerre d'Irak (On n'est pas couché 4/11/06). Face à l'ancien ambassadeur israélien en France, l'aréopage bien pensant et franchouillard, entourant Laurent Ruquier s'est à nouveau délecté de ces poncifs nullissimes.
La guerre en Irak, on oublie, ou bien on feint d'oublier qu'elle ne date pas de 2003, mais qu'elle s'est s'inscrite comme une suite inéluctable au conflit de 1991, jamais bien éteint à cause de l'indétermination de la communauté internationale et de l'attitude incroyablement bornée de Saddam Hussein.
Loin d'être une initiative impulsive de George Bush, elle fit suite à plusieurs mois de débats aux Etats-Unis, aboutissant à un consensus politique très large. Au surplus, nombre d'échappatoires furent offertes à Saddam pour éviter les hostilités tout en sauvant la face. Il les rejeta toutes avec arrogance.
S'agissant des prétendues illuminations religieuses du président américain, rien dans son attitude ni dans ses déclarations ne saurait les confirmer. Il suffit de rappeler les mots avec lesquels il annonça l'intervention militaire : « We come to Iraq with respect for its citizens, for their great civilization and for the religious faiths they practice. We have no ambition in Iraq, except to remove a threat and restore control of that country to its own people. »
Quant à dire comme on l'entendit de la bouche d'Eric Zemmour, qu'il était sot de renverser Saddam au motif qu'il était le meilleur ennemi de l'Iran, il s'agit d'une sombre plaisanterie. Fallait-il selon ce principe nébuleux, laisser le champ libre à Hitler parce qu'il était un rempart contre le communisme ?
Il est indéniable que les armes de destruction massive furent en l'occurrence un alibi spécieux, mais cela vaut pour toutes les parties. L'administration Bush a très certainement exagéré le danger, tandis que d'autres le nièrent tout simplement. Saddam Hussein était-il oui ou non un tyran sanguinaire ? A-t-il oui ou non massacré des centaines de milliers de kurdes avec d'épouvantables armes chimiques ? S'est-il vanté oui ou non, de posséder l'arme nucléaire ? Et si l'on se réfère aux définitions des mots, l'épouvantable tragédie du Rwanda, qui fit 800.000 morts sous les yeux indifférents du monde bien intentionné, est-elle moins horrible parce que les armes n'étaient que des machettes ?
La plupart des « fins analystes » vantent l'action de Jacques Chirac lors de l'intervention militaire. Pourtant il y a fort à parier que l'Histoire retiendra surtout une grande lâcheté, doublée d'une trahison vis à vis de nos alliés les plus fidèles. Chacun sait bien que l'opération militaire était rendue possible par la résolution 1441 de l'ONU (venant après 16 autres...). C'est une véritable malhonnêteté intellectuelle que de prétendre que les USA violèrent les lois internationales. La France demanda une résolution supplémentaire dans le seul but d'y opposer un veto. On a vu des attitudes plus fair play et surtout plus responsables...
il est difficile de mesurer l'ampleur des dégâts occasionnés par la croisade anti-américaine menée par la France, mais il y a tout lieu de penser qu'ils sont immenses. Notre pays a pris le risque d'ouvrir une brèche terrible au sein du monde libre. Celle-ci constitue dorénavant comme un appel d'air irrésistible pour tous les fanatismes, tous les extrémismes, déstabilisant dangereusement l'ensemble de la planète.
Il faut enfin une bêtise crasse pour accuser l'Amérique d'avoir entrepris cette opération à seule fin d'assouvir de sordides intérêts matériels. Il faut surtout une méconnaissance épaisse de l'esprit qui guide et qui a toujours guidé les actions de ce pays, et dont nous fûmes nous même bénéficiaires à deux reprises.
Plus de 2600 soldats sont tombés en Irak en combattant avec l'espoir d'y installer une démocratie. On peut penser qu'il s'agit d'un objectif naïf ou même irréaliste, mais on ne peut leur retirer ce noble dessein, à moins d'être un fieffé salaud.
Le résultat n'est pas pour l'heure pas à la hauteur des ambitions, mais rien n'est encore définitivement joué.
A ce jour Saddam est tout de même hors d'état de nuire. Son pays s'est doté d'un parlement et d'un gouvernement issus d'élections libres. Il viennent d'entériner le principe d'une constitution fédérale et plusieurs dirigeants religieux ont signé récemment à la Mecque, un accord par lequel ils renoncent aux violences inter-confessionnelles.Si l'on y regarde bien, les difficultés actuelles proviennent en grande partie de la léthargie de nations, promptes à critiquer, mais incapables d'action et surtout de solidarité. Une fois encore, l'Amérique est bien seule à batailler pour la Liberté.
L'heure est encore à l'espoir et le moins qu'on puisse faire à partir de nos salons feutrés, c'est d'encourager ces efforts plutôt que de ratiociner comme des imbéciles, ou de se répandre prétentieusement en leçons de stratégie géopolitique.

14 juin 2006

La face cachée du 11 septembre (Eric Laurent)


Eric Laurent s'est fait une spécialité - ni très risquée ni très originale en France - de dénigrer George W. Bush et son administration. Pour parvenir à son but rien ne l'arrête. Dans ce livre il cherche à nous convaincre que tout s'est passé « comme si » les dirigeants américains avaient appelé de leurs vœux la survenue des atroces attentats du 11 septembre.
Après nous avoir si je me souviens bien, quasiment démontré dans une « enquête » précédente que Ben Laden était un ami de la famille Bush, il nous affirme aujourd'hui que les massacres commis par Al Quaeda avaient été ni plus ni moins « annoncés » par les Talibans eux-mêmes, aux services secrets américains...
Ben voyons ! Il est tellement facile de reconstituer les choses après coup pour construire un réquisitoire à la mesure de ce qu'on cherche à démontrer !
S'il est vrai que les terroristes se répandent fréquemment en annonces tonitruantes sur les calamités qu'ils promettent à leurs ennemis, bien malin celui qui pourrait en déduire avec précision la nature des exactions qu'ils s'apprêtent à commettre ! C'est une chose d'être averti d'un danger potentiel, c'en est une autre de prévenir une catastrophe. Mr Laurent aurait été infiniment plus inspiré (et utile) s'il avait rendu publiques ses fines et perspicaces questions et suggestions... avant les attentats.
Car des négligences, c'est clair qu'il y en eut. Mais on n'a pas besoin de lui pour en être convaincu. Elles sont relatées par le détail et sans complaisance dans le rapport de la commission d'enquête américaine chargée d'élucider les causes du 11 septembre. Faire en la circonstance, de George W. Bush l'unique bouc émissaire est malhonnête. L'administration Clinton porte à l'évidence une responsabilité plus lourde encore.
Cela dit, il faut admirer la tranquille bonhomie et la kolossale finesse d'analyse avec lesquelles Mr Laurent énonce ses énormités. La duplicité des services secrets israéliens par exemple : leurs sbires seraient selon lui assez fins pour avoir été informés des attentats, mais assez stupides pour danser sur le toit de leur van en allumant des briquets comme dans un concert rock pendant l'effondrement des tours !
De par ma chandelle verte comme dirait Père Ubu ! Avec Eric Laurent, il n'y a pas besoin de champignons hallucinogènes !
Et le gigantesque délit d'initié qu'il suggère, il est subtil comme une partouze d'hippopotames ! Puisque les transactions financières marchaient à plein régime avant et pendant les attentats, tout le gratin du monde économique était donc au courant du drame qui se préparait. Mais ils devaient être vraiment bas de plafond pour acheter massivement des actions juste avant une aussi certaine dégringolade...
Enfin, l'histoire des chasseurs F15, qui auraient eu « largement le temps » de neutraliser les avions suicides, c'est la cerise sur le gâteau. Non seulement Mr Laurent insinue qu'on a freiné en connaissance de cause ces jets, mais il sous-entend en quelque sorte qu'il serait pour lui, naturel d'abattre un avion civil au moindre doute...
Pourtant, si tel avait été le cas, qu'aurait-il dit de cette initiative, en apprenant qu'il n'y avait aucune arme à bord !
En vérité, les accusations effrayantes portées dans cet ouvrage, faute de preuves et faute du réel courage d'aller jusqu'au bout du raisonnement, ne s'apparentent qu'à un tissu d'insanités négationnistes. Car enfin toutes ces machinations incroyables dont serait coupable l'Administration Bush, pour aboutir en Afghanistan à rouvrir des cinémas et des écoles et organiser des élections libres, ça dépasse l'entendement...