29 novembre 2023

Logique Ionescienne 2

Trois exemples de consensus peuplant de manière insensée l’actualité pourraient être intégrés sans peine à la logique folle développée par Ionesco : le réchauffement climatique, l'intelligence artificielle, et tout dernièrement les punaises de lits.
Sur ces sujets, le train hallucinant du parler creux et des fausses évidences en forme de chimères emplit l'espace médiatique de son chahut assourdissant, repoussant ou écrasant au passage les discours qui ne seraient pas à l'unisson.
Il serait vain de faire un catalogue exhaustif des choses vues et entendues. Qu'il soit permis d'en rappeler quelques pépites :

Sur l'évolution du climat, la charmante Evelyne Dhéliat croit bon de commencer son bulletin météo en nous gratifiant de commentaires oiseux du style: "il va faire très beau en ce début d'automne", ajoutant aussitôt "et ça ce n'est pas une bonne nouvelle…" Abandonnant la neutralité qui sied à sa fonction, elle rejoint donc l'opinion générale qui sévit désormais au détour de chaque phrase !
D'autres porte-voix du consensus climatique, se font encore plus catastrophistes, claironnant par exemple au terme d'une saison magnifique, que le mois de juillet, puis celui d'août, puis de septembre et maintenant d'octobre, ont été "les plus chauds jamais enregistrés depuis le début de l'humanité". Rien que ça ! Après nous avoir bassinés (sans jeu de mots)  tout l'été avec la sècheresse, les mêmes pourraient s'écrier "que d'eau, que d'eau, que d'eau !" au vu des inondations d'automne...
Parmi les inepties à ranger au titre des idées reçues sur cette thématique, on ne peut que réserver une place de choix au truisme éléphantesque émis par Jean Jouzel, grand satrape réchauffiste, et dignitaire honoris causa du GIEC : "le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique".
Le pape François lui-même, de plus en plus étranger aux choses spirituelles, croit bon d'apporter son grain de sel, en amont de la grand-messe de la COP28, en s'écriant : "Le monde s'écroule". A l'instar des militants imbus de certitudes, il appelle sans vergogne à "une transition écologique plus contraignante…"

S'agissant de l'Intelligence Artificielle, qu'il est convenu de nommer par ses initiales IA ou mieux encore, à l'anglo-saxonne, AI, l'emballement médiatique va également bon train.
Là encore, la problématique a soudainement surgi, comme une bête faramine, inopportune et suspecte d'incarner un mal, invasif et potentiellement mortel. On oublie qu'il ne s'agit que de progrès algorithmiques, simulant le raisonnement humain, à la manière des bonnes vieilles calculettes. Certes la machine devient de plus en plus puissante et rapide mais une chose est sûre: elle reste toujours aussi dépourvue d'intelligence. Qu'importe, on en fait une sorte d'entité venue d'on ne sait où, maléfique, dotée d'un cerveau fabuleux et de tentacules innombrables. Elle fascine autant qu'elle effraie.
Comme à chaque fois que des avancées techniques se font jour, on agite le danger potentiel qu'elles représentent : "L'IA va supprimer des millions d'emplois. 300.000 rien qu'en Bretagne…"
La surenchère va bon train. Les experts dûment autorisés clament que l'intelligence artificielle fait peser des menaces d'"extinction" pour l'humanité. Un peu fort de café. Ceux là même qui ont conçu l'engin et ont largement diffusé ses applications sur internet, réclament tout à trac une pause !
Des voix s'élèvent de plus en plus nombreuses pour exiger une régulation par les gouvernements de l'IA.
Mais qui peut imaginer sans rire la machine étatique, irresponsable et dénuée de cervelle, se mettre à réguler des programmes informatiques ? Ubu peut-être...
Par un paradoxe empreint de la plus savoureuse pataphysique, l'État s'empresse d'afficher sa volonté d'encadrer sans délai la problématique, tout en manifestant, tel un converti enthousiaste, son désir de profiter de ces avancées robotiques pour doper sa matière grise défaillante : "Le gouvernement a officiellement lancé jeudi son expérimentation de l’intelligence artificielle générative dans l’administration, qui doit permettre d’améliorer les réponses aux questions des usagers des services publics."
On croirait cette profession de foi délicieusement jargonnante sortie d'une pièce de Ionesco, ou mieux encore, du moulin à phrases toutes faites de Chat-GPT. Ça promet de beaux jours !

Dernier sujet, emblématique du prêt à penser contemporain, celui des punaises de lit. Face à ce nouveau péril, le concert assourdissant des médias réunis, lance “un affreux hurlement", comme dirait le cher Baudelaire. L'alerte générale est donnée. Nous sommes envahis par ces bestioles, certes microscopiques si on les compare aux rhinocéros, mais autrement plus nuisibles !
Comme s'il s'agissait d'un fléau particulièrement menaçant, le gouvernement, toujours soucieux de "suivre son temps", entre très vite dans la danse. M. Véran, porte-parole en chef, annonce une réunion interministérielle visant à trouver une réponse « rapide et efficace qui permette de traiter tous les aspects du problème et de répondre aussi à l’angoisse légitime des Français ».
Il en appelle à la raison raisonnante et tente de rassurer la population : "Nous devons solliciter les professionnels de la filière afin de savoir s’il y a une augmentation ou non de ces punaises de lit. Tout ce travail est en train d’être réalisé par le gouvernement et ses agences pour apporter des réponses."
Mais déjà l'évidence apparaît on ne peut plus clairement, pour lui : "Le réchauffement climatique entraîne une recrudescence de ces punaises de lit dans l’ensemble des pays occidentaux, touchant plus particulièrement les pays à forte fréquentation touristique…"
La boucle est donc bouclée et force est de conclure qu'en matière de raisonnement par l'absurde, tout est dans tout et réciproquement !

23 novembre 2023

Logique Ionescienne 1

En lisant La Cantatrice Chauve et en relisant Rhinocéros, œuvres d’Eugène Ionesco (1909-1994), je suis frappé par la résonance de ces pièces de théâtre avec l'actualité de notre société.
Derrière la farce grotesque, que certains se plurent à qualifier de surréaliste, ou d'absurde, on peut en effet trouver nombre de similitudes avec le spectacle offert par notre monde abreuvé de bonnes intentions, de réglementations et d'éthique, mais errant de déconfitures en abandons.
Quoi de plus absurde en somme : est-ce l'œuvre littéraire ou bien le monde réel ?

Dans la Cantatrice Chauve, la scène représente un salon bourgeois typiquement anglais, où madame et monsieur Smith échangent des banalités polies. Le lieu est calme et ordonné. Le contexte lui-même est circonstancié avec un zèle descriptif extrême. Tout semble tourner rond dans ce microcosme feutré, parfaitement réglé. “Tiens”, dit madame Smith, “il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise”. Quoi de plus naturel en somme…
Mais les apparences sont trompeuses.
Rien ne va en fait. Les Smith attendent des invités, le couple Martin. Après les avoir fait patienter pour des raisons futiles, une discussion s’engage, émaillée d’incongruités et de non sens. Les acteurs ne débitent que des platitudes, des lapalissades, des poncifs, voire des phrases sans queue ni tête. Pire, les personnages n'ont pas d'identité ou bien partagent la même et ne se reconnaissent même pas entre mari et femme. M. Smith parlant de son épouse : “Ma femme est l’intelligence même. Elle est même plus intelligente que moi. En tout cas, elle est beaucoup plus féminine.” Au sujet d'une veuve, Madame Martin qui ne sait plus qui est son mari, s’exclame : “elle est encore jeune. Elle peut très bien se remarier. Le deuil lui va si bien.” Auquel répond M. Smith “Je voyageais en deuxième classe, Madame. Il n'y a pas de deuxième classe en Angleterre, mais je voyage quand même en deuxième classe.”
L’arrivée d’un pompier, qui cherche un peu partout à éteindre des incendies qui n’existent pas, augmente les quiproquos. Avant qu’il apparaisse, on entend sonner plusieurs fois et la bonne va voir sans succès à la porte, ce qui amène dans la bouche de M. Smith le truisme suivant : "L'expérience nous apprend que lorsqu'on entend sonner à la porte, c'est qu'il n'y a jamais personne.”

Peu à peu la confusion envahit les échanges. Les sentences s'enchaînent, suivant une logique absconse, comme lors d’une bouffée délirante. Aucun sentiment ne s'exprime au décours de cette logorrhée bourrée de stéréotypes :
“Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !” …
“Pourquoi l’État Civil, donne-t-il toujours l'âge des gens décédés mais jamais celui des nouveaux nés ?”
“La vérité ne se trouve d'ailleurs pas dans les livres, mais dans la vie.”
“On peut prouver que le progrès social est bien meilleur avec du sucre”
“Toujours, on s'empêtre entre les pattes du prêtre…”

Dans Rhinocéros, c'est l'apparition incongrue d'un pachyderme à corne qui vient rompre le quotidien banal d'une petite cité sans histoire.
Devant les premiers témoignages, c’est l'incrédulité qui se manifeste chez certains : “Je ne voudrais pas vous vexer mais je n’y crois pas à votre histoire. Des rhinocéros dans le pays, ça ne s’est jamais vu”, puis le doute chez d’autres : “Votre rhinocéros à vous, M. Béranger, si rhinocéros il y a, était-il unicorne ou bicornu .” Pour finir, la colère face à la surdité de l’administration lorsqu'un chat se retrouve écrasé au passage de "la bête": "Nous ne pouvons pas permettre que nos chats soient écrasés par des rhinocéros".
Mais passé le tohu bohu créé par cet événement étrange, les mentalités évoluent peu à peu et le contraste entre l'animal exotique et l'être humain s'estompe. Le rhinocéros n'est bientôt plus seul à parcourir les rues en barrissant. Bizarrement, ils prolifèrent et certains acteurs se mettent étrangement à leur ressembler. Ce qui paraissait choquant, saugrenu ou malséant devient presque banal. Ce qui semblait pathologique devient bénin, jusqu'à affirmer “qu'il y a des maladies qui sont saines.” Certains se résignent à cette transformation de bon gré : “Il faut suivre son temps”. La mutation se fait d'ailleurs étonnamment sans heurt et les gens atteints de rhinocérite ne sont pas malheureux, même s’il persiste parfois un certain malaise “Je ne me suis pas habitué à moi-même. Je ne sais pas si je suis moi.”

Bientôt, les convertis deviennent légions et très rares sont ceux qui résistent à la contagion. La mutation se transforme en cause sociale. On s’y rallie avec des slogans irréfutables : “s’il y a à critiquer, il vaut mieux critiquer du dedans que du dehors”. On persuade les récalcitrants qu’il s’agit d’une fatalité : “Vous allez bientôt devenir un sympathisant des rhinocéros.” On moque ceux qui réfléchissent trop: “La culpabilité est un symptôme dangereux. C’est un signe de manque de pureté”.

16 novembre 2023

Chronique d'une guerre perdue

Les dernières informations concernant le conflit russo-ukrainien semblent indiquer que les choses évoluent comme on pouvait le craindre.
La contre offensive conquérante de Kiev dont nous fûmes abreuvés durant des semaines si ce n'est des mois, s'achève en déconfiture et pire encore, le pays est la proie de sérieux remous internes.
A l'approche de l'hiver, l'État-Major de l'armée révèle au grand jour par la bouche du général Valeri Zaloujny, l'impasse militaire et l'impossibilité de percer le front russe. Peu suspect de propos spécieux et encore moins de défaitisme, cet officier pèse sans doute ses mots. Ils sont donc l'expression d'une crise grave et sonnent comme un appel pressant à un changement de tactique.
Mais face à l'enlisement, le président Zelensky s'énerve et s'entête. Il croit ou fait mine de croire toujours en une victoire, de plus en plus hypothétique, tandis que son pays semble pris d'une lassitude profonde. Près de 2 années de guerre commencent à épuiser les volontés les mieux trempées et on croit de moins en moins à un retournement de situation.

Les alliés de l'Ukraine devraient également se poser quelques questions. Leur aide n'a donc pas suffi, faute d'une stratégie forte et cohérente, et faute d'implication directe et de vraie ligne rouge opposée à l’avancée russe. L'apport régulier d’armement n'a fait, comme c'était prévisible, que prolonger les combats et grossir le nombre de victimes de ce conflit. Les sanctions n'ont quant à elles, servi à rien tant la détermination russe est forte. Pire, elles sont détournées et aboutissent bien souvent à l’inverse de l’effet escompté. On se souvient de l’interdiction solennelle d’acheter le pétrole russe à plus de 60$ le baril. Aujourd’hui la quasi totalité de la production est écoulée autour de 80$  ! Parallèlement, on apprend qu’au 1er semestre 2023, les pays de l’UE ont acheté "plus de la moitié" du Gaz Naturel Liquifié (GNL) vendu par la Russie avec des importations en hausse de 40% vs 2022.
Force est donc de constater que les Occidentaux se sont claquemurés eux-mêmes dans une voie sans issue.

La désinformation, dont on accuse rituellement les Russes, n’a pas épargné le camp adverse. Contrairement aux rumeurs ineptes, le président russe n'est ni gravement malade, ni prêt à employer des armes de destruction massive. Sa détermination en revanche est intacte.

Envers et contre tout, la Russie a atteint l’essentiel de ses buts de guerre et entend désormais les défendre coûte que coûte. Contrairement à ce qu'on entend souvent, l'objectif d'ailleurs clairement énoncé par Vladimir Poutine dès le début de l’intervention militaire, n'a jamais été d'envahir totalement l'Ukraine ni même d'éliminer Zelensky du pouvoir. Il était de faire cesser une fois pour toutes les troubles et les violences qui ravageaient le Donbass depuis 2014 en en prenant le contrôle, et in fine, d'obtenir la neutralité militaire de l'Ukraine. Le premier objectif est en passe d'être atteint. Reste le second…

Face à cette dure réalité, l'obstination de Zelensky risque fort d'aggraver la situation. Il a jusqu’à présent refusé obstinément de considérer toutes les portes entrouvertes par la Russie. En l'absence de réponse et profitant du conflit israélo-palestinien, Vladimir Poutine consolide ses positions et pourrait même être tenté d'étendre un peu plus l'emprise russe. L’heure est donc plus que jamais à la négociation, seule manière d’arrêter ce jeu de massacre de plus en plus absurde.

Pour les alliés de l’Ukraine, non moins entêtés, comment s’extraire de ce bourbier sans perdre la face ? Comment sortir du piège des sanctions ? Comment éviter la cristallisation d'un axe anti-occidental autour de la Russie ? Aujourd’hui, Poutine n'hésite pas à faire feu de tout bois en se fournissant auprès de pays aussi infréquentables que la Corée du Nord et l'Iran. Est-il devenu leur ami, rien n'est moins certain. Il a déjà montré qu’il n’a aucune tendresse pour l'islamisme radical et a passé par profits et pertes de l’Histoire l’ère du communisme. Il paraît de bonne politique d’éviter de faire de lui un paria qui n’aurait d’autre solution que de rejoindre les rangs des nations hostiles au modèle occidental. Celui-ci est en crise. Il est prompt à donner des leçons de morale, mais il est en train de perdre ses valeurs et sa détermination. Il pourrait décliner pour de bon s’il continuait sur cette voie hasardeuse. 
Le plus souvent, les avancées de l’adversaire ne tiennent pas tant à leur force qu'à la faiblesse de ceux qui sont en face…

06 novembre 2023

L'ONU à nu

On connaissait depuis bien longtemps l'impuissance structurelle, voire l'inertie de l’ONU. Cette assemblée qui portait l’ambition d'une véritable gouvernance mondiale a fait long feu et le rêve initial, des plus louables, s’est hélas transformé en eau de boudin.

Passe encore que cette organisation n’entérine que des vœux pieux et des résolutions sans lendemain, donnant raison au Général de Gaulle lorsqu'il la considérait, non sans mépris, comme un “machin”. Paris ne s’est pas fait en un jour et il en faudra bien plus pour mettre sur pied un gouvernement mondial cher à Kant et à Ernst Jünger.
Mais hélas avec le temps, force est de constater qu’on n’est pas sur la bonne voie. Au lieu de gagner peu à peu en crédibilité et en légitimité, l’ONU dépérit. Elle n’est même plus capable à ce jour d’émettre un discours cohérent, neutre et le plus objectif possible pour tenter d’être à l’unisson d’un concert de nations très hétérogène. Le “machin” inoffensif est devenu une boussole sans repère, et son secrétaire général, le calamiteux Antonio Guterres est un moulin à paroles oiseuses, plus enclin à propager des inepties et des opinions personnelles qu’un minimum de bon sens que sa fonction devrait exiger.
Le conflit opposant Israël au Hamas est une nouvelle occasion de vérifier l’impasse tragique dans laquelle se trouve le projet pharaonique issu de la tragédie de la deuxième guerre mondiale, pour que "plus jamais" de telles horreurs ne se reproduisent.

Sur tous les sujets d’actualité M. Guterres à un avis, s'apparentant à un poncif ou bien une idée reçue conforme à l'esprit du temps, à l'instar de monsieur Prudhomme. C’est généralement moralisateur, opportuniste et inconséquent. Pour un peu, il pourrait faire cause commune avec le pape François…

Sur le COVID il avança cette lapalissade emphatique : « Cette pandémie, c’est du jamais vu !» Sa proposition d'action fut puisée au même tonneau: « Nous devons faire face à la fois à une crise sanitaire historique, à la plus grande calamité économique et aux pertes d’emplois les plus importantes que le monde ait connu depuis la Grande Dépression, ainsi qu’à de nouvelles menaces pesant sur les droits humains. »
Plus récemment, et comme pour faire écho aux rumeurs et prédictions colportées par les médias, M. Guterres s’est ému des graves dangers que fait peser l’Intelligence Artificielle sur le Monde. Du haut de sa chaire, il préconise une réponse “unie, durable et globale”, estimant que l'intelligence artificielle (IA) devrait être basée sur les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et garantir le plein respect des droits humains…"
Sur le réchauffement climatique, M. Guterres a naturellement un avis. Celui-ci ne fait pas dans la nuance puisque selon lui, nous sommes entrés dans "l’ère de l'ébullition mondiale”, c'est à dire d'un évènement "d'une portée destructrice inouïe". Entre autres prophéties gratuites, il révèle qu'il s'agit "d'une course contre la montre qu’on est en train de perdre". Alea jacta est...
Sur la guerre et sur la course aux armements, monsieur Gutteres a bien sûr un sentiment. Celui-ci n’est guère moins catastrophiste, puisqu’il se fendait en 2022, alors que le conflit russo-ukrainien débutait, d’une alerte sinistre annonçant que “l’humanité n’est qu’à un malentendu de l’anéantissement nucléaire…”
Enfin, en bon socialiste, M. Guterres ne rate jamais une occasion de flétrir le capitalisme. Ainsi, il s’est plu à dénoncer la «cupidité» des grandes entreprises pétrolières et gazières qui réalisent des profits «scandaleux» sur «le dos des plus pauvres» grâce à la crise provoquée par la guerre en Ukraine, appelant les gouvernements à les taxer. Tout est dit…

L’émotion de M. Gutteres est toutefois à géométrie variable. Les atrocités commises le 7 octobre dernier par le Hamas en Israël ne l’ont manifestement pas trop bouleversé. Il ne qualifia pas ces massacres d’actes terroristes, et osa au contraire déclarer qu'il s'agissait d'une attaque qui “n’est pas venue de nulle part”, ce qui est une forme nauseabonde de justification, et “qu’elle fait suite à 56 ans d’occupation”, ce qui est factuellement faux s’agissant précisément de Gaza. Depuis cette date, pas un jour sans qu’il ne se lamente sur les civils gazaouis tués par Tsahal (dont on sait qu’ils ont été sciemment exposés aux bombardements pour servir de bouclier humain par leurs prétendus protecteurs du Hamas). Il fut parmi les premiers à condamner le bombardement de l'hôpital Al-Ahli qu'il attribua naturellement aux israéliens alors qu'il s'agissait à l'évidence d'une roquette tirée par le Hamas sur sa propre population. Sur les agressions incessantes du Hezbollah, sur le sort des malheureux otages en revanche, on ne l’entend guère…

Est-il besoin de souligner que sous l’égide de monsieur Guterres, des experts de l’ONU ont qualifié l'intervention de Tsahal de génocide, et que la présidence du forum social des droits de l'homme a été conférée à l'Iran !
Est-il nécessaire de préciser que depuis 2015, l'ONU a émis 140 résolutions anti-Israël vs 68 contre tous les autres pays (M. Guterres a été nommé secrétaire général de l’ONU en 2016).
Est-il indispensable enfin de dire que depuis 2006 le haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (UNHRC que M. Guterres dirigea de 2005 à 2015) s’est illustré par autant de résolutions contre Israël que pour le reste du monde !
Bref, avec Monsieur Gutteres, l’ONU a perdu toute crédibilité tant elle s'apparente desormais à une officine vouée avant tout à l’hostilité anti-israélienne. Pour le reste, c’est le néant pontifiant dont aucune nation ne semble faire beaucoup de cas. L’ONU est à nu. Pire, elle est à l’os. Il n’en restera bientôt plus rien si ce n’est l’armada de quelque 40.000 fonctionnaires attachés à son seul secrétariat…