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20 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 3

En matière de santé publique, l’actualité est tellement décoiffante, qu’elle pourrait prêter parfois à sourire, d’une manière nerveuse s’entend.
Passons sur la lente déconfiture des hôpitaux, sur l'extension incoercible des déserts médicaux, sur les délais d'attente qui s'allongent et qui témoignent de la faillite d'un modèle suradministré, en voie d'obsolescence.
Le coup du Doliprane, cédé à un groupe américain par Sanofi, est une nouvelle illustration du désastre. Ce serait sur l’injonction de cabinets conseils, que le trust pharmaceutique aurait pris la décision de se séparer de cette branche pourtant largement bénéficiaire, pour privilégier plutôt les vaccins et certains traitements innovants. Vu le fiasco du laboratoire lors du COVID, on peut avoir quelques doutes... Une chose est sûre, M. Macron se retrouve une fois encore totalement ridicule, lorsqu’on se souvient de ses emphatiques plans de relocalisation. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine de s’agiter pour garantir la "souveraineté nationale" en matière de production de médicaments (sachant que le paracétamol, principe actif du Doliprane et de nombreux autres antalgiques, est depuis belle lurette fabriqué exclusivement en Asie). On a appris que selon sa mauvaise habitude, il avait décidé de dépenser quelques 150 millions d'euros, qu'il n'a évidemment pas, pour entrer au capital du groupe américain (à hauteur de 2%), afin “de le contrôler et le sanctionner” si nécessaire.
Au mieux, il ne parviendra qu’à accentuer les pénuries, par sa politique absurde de blocage des prix…

S’agissant du COVID, pour lequel l’Etat a commencé une nouvelle campagne de vaccination, à compter du 15 octobre, on peut s’étonner de cette date tardive, sachant que le virus circule de manière épidémique depuis l’été. Il faut aller chercher les informations car on se trouve dans un flou désespérant puisque les autorités sanitaires ne communiquent plus aucun chiffre et que personne n’est en mesure de dire quel variant prédomine à ce jour. On peut in fine s’interroger sur l’efficacité des mesures préventives et sur leur utilité depuis qu’on sait qu’il n’y a quasi plus de formes graves, que la maladie n’est pas immunisante et que la protection vaccinale n’excède en général pas 3 mois dans le meilleur des cas.

La bureaucratie continue quant à elle de galoper bon train. La dernière trouvaille est l’obligation prochaine faite aux médecins de prescrire sur des ordonnances sécurisées les spécialités contenant de la codéine ou du tramadol (rappelons qu’avant le passage de la calamiteuse Agnès Buzyn au ministère de la santé, la codéine était en vente libre).
Personne ne semble s'émouvoir de ce nouveau choc de complication et de cette nouvelle avancée dans la déresponsabilisation citoyenne, ni l'ordre des Médecins, ni celui des Pharmaciens en l'occurrence.
Pourtant, le circuit de délivrance de ces médicaments va donc encore s'alourdir et majorer par voie de conséquence les dépenses d’assurance maladie, sans qu’on puisse espérer le moindre impact sur le problème de la toxicomanie qui dévaste le pays.
En revanche, on peut craindre une majoration du nombre, en constante progression, d’agressions de médecins et de pharmaciens, pour obtenir par la force ces médicaments.
On peut craindre également la diminution de facto du nombre des prescriptions d’antalgiques, qui s’inscrira comme un recul paradoxal dans la lutte anti-douleur dont on nous rebat les oreilles depuis quelques décennies…

11 mars 2024

Scellement

Après la panthéonisation, la constitutionnalisation.
On a les victoires qu’on peut…

Quand on n'a plus ni la volonté ni le courage d'agir pour tenter de sortir le pays de la très mauvaise passe dans laquelle il se trouve, il ne reste plus à offrir au bon peuple que des leurres et des ersatz. Le bétonnage constitutionnel sans risque, de lois que personne ne remet en cause, procure à peu de frais la pompe et la solennité dont les dignitaires de notre pays sont friands, à défaut d'honneur et de victoire.  Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

Après moults hommages variés, on eut ainsi droit à la cérémonie grotesque du scellement du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). On se serait cru chez Ubu lors des consécrations officielles de l’inutile et de la vanité. Tous les satrapes gouvernementaux étaient réunis pour ce grandiose numéro de presse purée constitutionnelle, qualifié par les médias ébahis, tantôt d’émouvant, tantôt d’historique.

Personne au demeurant ne trouva anti démocratique la volonté fièrement affichée de ne plus jamais permettre au peuple de pouvoir changer d’avis.
Personne ne pointa le paradoxe consistant à consacrer le droit de tuer les fœtus après avoir scellé l'abrogation de la peine de mort pour les assassins (trouvera-t-on bientôt normal de pouvoir en finir avec les malades jugés incurables ?).
Personne ne trouva absurde cette glorification du droit à l'IVG au moment où la dénatalité est devenue un problème sociétal majeur. Avec un taux de fécondité tombé à 1,72 enfants par femme, il y a pourtant du souci à se faire pour l’avenir du système de retraite par répartition, entre autres... Du temps de Simone Veil, on comptait déjà 1 IVG pour 4 accouchements. Aujourd'hui c'est 1 pour 3…
Mais le pire de tout est que personne ne trouva insane de continuer à rembourser l’IVG à 100% par l’Assurance Maladie, au moment où du plus haut de l'État on nous dit qu’il devient urgent de faire des économies !
Quand donc inscrira-t-on dans la Constitution l'interdiction pour l'Etat de dépasser des plafonds raisonnables en termes de fiscalité, de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques ?

La cérémonie s’acheva aussi piteusement qu’elle avait commencé, par le camouflet infligé au Président par la chanteuse Catherine Ringer. Accouru pour la féliciter d’avoir massacré la Marseillaise, elle le repoussa, avec tout le dédain et la vulgarité qui la caractérisent, nullement gênée d’avoir accepté de participer à cette mascarade organisée par un Pouvoir qu’elle exècre manifestement…

28 février 2024

In Memoriam Alain Cribier

Derrière son sourire plein de bienveillance et d’humilité, le professeur
Alain Cribier (1945-2024) incarnait l’excellence française en matière médicale et scientifique.
Cardiologue émérite au Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, il fut à l’origine d’innovations thérapeutiques majeures. Parmi celles-ci figure la technique de remplacement percutané de la valve aortique dite TAVI. Destiné aux patients, souvent âgés, souffrant de rétrécissement aortique calcifié, le TAVI a totalement bouleversé la prise en charge de cette affection fréquente.
Pour mesurer l’apport d’un tel acte, il faut savoir qu’il était nécessaire auparavant de pratiquer une opération chirurgicale à cœur ouvert, c’est-à-dire de fendre le thorax, de refroidir et d’arrêter le cœur puis d’installer une circulation extra-corporelle durant le temps de l’intervention.

L’idée du professeur Cribier fut de procéder par simple ponction de l’artère fémorale, permettant de faire progresser à contre courant un cathéter jusqu’à l’origine de l’aorte, de dilater la valve sténosée par expansion d’un ballonnet, puis de déplier in situ une bioprothèse, en écrasant en quelque sorte la valve originelle.
Il fallut beaucoup de patience, d’inventivité et d’opiniâtreté pour mettre au point cette technique extrêmement audacieuse.
Il fallut convaincre également beaucoup de partenaires potentiels pour tenter une telle aventure.
Le professeur eut à affronter beaucoup de scepticisme, de défiance, voire de sarcasmes. On qualifia même son invention “d’idée la plus stupide jamais soumise”.
Il persévéra toutefois mais il dut aller chercher en Israël et aux Etats-Unis les soutiens financiers, techniques et industriels indispensables, ce pourquoi les brevets ont échappé à notre pays. Il raconte ce parcours éprouvant dans un entretien passionnant.

Après plus de 10 années d’efforts, la première tentative mondiale de TAVI eut lieu à Rouen en 2002 et fut couronnée de succès. Réservé dans un premier temps aux patients très fragiles ou trop âgés pour être opérés, le TAVI fit rapidement la preuve de son efficacité extraordinaire. Il est désormais réalisé dans le monde entier et à ce jour près de 2 millions de personnes ont pu en bénéficier.
Malheureusement, le professeur Cribier qui tant fait pour tant de patients n’a pas eu le privilège d’avoir une longue vie. Il a toutefois montré qu’à force de volonté, on pouvait déplacer des montagnes comme dit l’adage. En plus d’être un grand médecin, il était un très bon pianiste. Il laisse donc le souvenir d’un scientifique accompli doublé d’un vrai humaniste. Il a montré enfin le potentiel fabuleux du génie français qui ne demande qu’à s’exprimer, pour peu qu’on lui facilite la tâche plutôt que de l’accabler de contraintes, de règles, de contrôles et de cadres asphyxiants…

30 avril 2023

La méthode Coué du docteur Braun

Le bon docteur Braun, ci-devant ministre de la Santé, pratiquait, dans une vie antérieure, les traitements intensifs et les soins d’urgence.
Il semble être devenu dans ses nouvelles fonctions politiques, adepte de la bonne vieille méthode Coué.

Chacun connaît l’état de plus en plus calamiteux de notre système de santé, qui coûte très cher (un des 4 ou 5 plus onéreux au monde) et qui perd paradoxalement dans le même temps son efficacité.
Les problématiques non résolues sont légions et malgré une pléthore de lois depuis quelques décennies et 5 ou 6 “plans” de redressement depuis l’ère Macron, le mal ne fait qu’empirer. A croire que les remèdes proposés aggravent les choses…

Face à ce marasme, M. Braun reste impassible pour ne pas dire serein, et plutôt que d’annoncer encore de vastes et définitives réformes, tout se passe comme s’il avait choisi de minimiser voire de nier la dure réalité au profit de chimères lénifiantes. Au coup par coup, il répond sur l’air “du tout ira très bien”.
Quelques sujets tirés de l’actualité permettent d’en juger.

Face au fléau de la désertification médicale, quasi organisée par les pouvoirs publics via une planification aveugle et obtuse, M. Braun affirme benoîtement que chaque patient chronique sans médecin traitant sera contacté avant l’été. Par qui et pour quoi faire, la chanson ne le dit pas.

Confronté au problème de l'intérim médical qui n’est lui aussi qu’une des conséquences de la même planification, le ministre bloque les rémunérations paraît-il extravagantes des "mercenaires" auxquels les hôpitaux sont contraints de faire appel pour pallier dans l’urgence les défections. Résultat, ces mêmes établissements se retrouvent sans médecin dans de nombreuses disciplines. Monsieur le ministre ne voit manifestement pas la pénurie qui se fait jour et déclare avec une tranquille assurance, qu’aucun service ne fermera en avril. Par quel coup de baguette magique, nul ne sait…

Pour apaiser la colère des médecins de ville qui réclament depuis des années à grands cris une revalorisation de leurs actes, il fait mine d'accéder à leur demande, en accordant royalement une augmentation du tarif des consultations de 1,5€, passant ainsi de 25 à 26,5€ (la moyenne européenne étant plus du double...). Dans le même temps, il reconnaît la revendication juste des internes hospitaliers en grève, et fait porter la responsabilité du malaise aux établissements, occultant celle, écrasante, du gouvernement…

Pour résoudre la problématique des défaillances grandissantes de l’approvisionnement des médicaments, causée en grande partie par la politique étatique de sous-tarification et d’obligation absurde de recourir systématiquement aux produits génériques, M. Braun propose un grand plan nébuleux portant sur “les médicaments essentiels”, supposé on ne sait pas bien comment, éviter les ruptures de stocks.

Enfin, pour remédier enfin à l’exclusion arbitraire des soignants non vaccinés contre le COVID-19, le ministre annonce leur réintégration, mais sur le terrain, on attend toujours la concrétisation de cette mesure, si tant est que les personnes concernées n’aient pas trouvé par elles-mêmes des solutions alternatives.

Parler et ne rien faire, tel semble donc résumer le programme de ce ministre discret, mais totalement dépassé par une situation qui prend l’allure d’un vrai désastre... N'est-ce pas en définitive la stratégie générale du gouvernement ?

07 janvier 2023

Voeux blancs

On sait ce que valent les vœux et les belles résolutions. Il n’y a rien de plus illusoire. C’est beau comme de la neige au soleil, mais il n’en reste bientôt pas davantage qu’un scintillant souvenir…
M. Macron, dans son parcours obligé, sème à tout vent ses paroles lénifiantes.
Les soignants ont eu droit à ses attentions d’un jour et ont pu découvrir à cette occasion son nouveau plan destiné à remettre sur pied le système de santé.
Comme on pouvait hélas s’y attendre, rien ce qu’on pouvait redouter ne fut évité. M. Macron comme souvent passa très très loin du sujet.
Tout d’abord, la fameuse tarification à l’activité, symbole du libéralisme honni, et pourtant seul moyen équitable d'allouer les ressources, fut pointée sévèrement et même promise à une fin prochaine. A la place, une nouvelle machinerie est annoncée, ouvrant la voie nébuleuse à une «rémunération basée sur des objectifs de santé publique». Autrement dit, la porte est ouverte à de nouveaux outils de planification et de nouvelles strates administratives vont s'ajouter au monstre gestionnaire. Car comme le président de la république l’affirme avec son délicieux penchant pour tout et son contraire, il n’est pas question de délaisser "une part de rémunération à l'activité qui est tout à fait légitime"...
Le poids de l’administration n’est donc pas près de s’alléger. Pour preuve supplémentaire, plutôt que de raboter la chape bureaucratique qui asphyxie les cabinets médicaux de ville, les laboratoires, et les pharmacies, le chef de l’Etat veut simplement renforcer le dispositif absurde des assistants médicaux créé par lui-même il y a quelques mois et qui s’apparente un fiasco ! Ici encore, point de simplification en vue mais de nouvelles dépenses insensées à couvrir par l’Assurance Maladie…
Comme d’autres avant lui, M. Macron promet de s’attaquer à la calamiteuse Réduction du Temps de Travail et promet “une remise à plat de l’hyper-rigidité des 35H et des heures supplémentaires” avant le mois de juin. Belle promesse que dès le lendemain, son ministre de la santé s’est empressé de démentir en affirmant qu’il n’était pas question de revenir sur les 35h et que l'alambic des heures supplémentaires défiscalisées, loin d’être abandonné, serait dopé !
Pour donner un peu d’air et plus d’autonomie aux hôpitaux, le président propose un “tandem administratif-médecin”, mais sans remettre en cause à aucun moment l’imbroglio dantesque des pôles, départements, commissions, sous-commissions, ARS qui verrouillent toute initiative locale, et les empêchent ne serait-ce que de germer…
Alors que les déserts médicaux s’accroissent, que les délais pour obtenir le moindre rendez-vous médical deviennent monstrueux, M. Macron propose gentiment à “chacune et chacun” des 600.000 malades chroniques, rien moins ”qu’une équipe traitante” à leurs petits soins. Il n’est pas précisé d’où proviendront ces renforts… Il n’est pas davantage dit comment on trouvera les milliers d’infirmières supposées pourvoir les postes qui seront prochainement mis au recrutement un peu partout.
Quant aux rémunérations, dont l’insuffisance provoque  en ce moment même la grogne des médecins qui défilent dans la rue, elles vont être soumises «à un chantier sur la rémunération du travail de nuit»...

Pour être honnête et complet, il faut préciser que M. Macron a certes évoqué le renforcement des délégations d’actes du quotidien, “afin de décharger les médecins déjà trop sollicités”. Elles restent hélas à l’état embryonnaire, se limitant “à certaines vaccinations, certains certificats ou le renouvellement d’ordonnances pour des maladies chroniques”.
M. Macron a enfin abordé le problème de l’irresponsabilité des patients notamment lorsqu’ils n’honorent pas leurs rendez-vous. Sans remettre en cause un seul instant toutes les mesures qui ont conduit à cet état de fait, le Président de la République annonce qu’un «travail» va donc être lancé avec l’Assurance-maladie pour «mettre fin à cette irresponsabilité». Autrement dit, les vraies causes seront éludées et le tiers payant et le leurre de la gratuité des soins ont encore de beaux jours devant eux, et les files d’attente n’ont pas fini de s’allonger !

Les plans et réformes, à l’instar de ce qu’on connaît depuis des décennies, vont donc continuer de se succéder au rythme de leurs échecs, sur la même voie désastreuse de la centralisation bureaucratique, pilotée par l’Etat Providence. On peut même craindre le pire en entendant le Chef de l’Etat dire que cela ira “beaucoup plus vite et beaucoup plus fort” ! Lorsqu’un traitement est inefficace, l’augmentation des doses n’a jamais guéri un patient.
Les réactions à ces annonces sont plus que mitigées. Interrogé à la suite de la prestation présidentielle, un professeur de chirurgie marseillais a résumé la situation : "On n'est même pas au niveau de la rustine !"
Les Gilets Jaunes promettent de leur côté une nouvelle offensive. Les années passent, tout change pour que rien ne change, comme s’exclamait le fougueux et vain Tancrède dans le Guépard du regretté Visconti…

31 décembre 2022

Guérir le Système de Santé ?

A l’occasion des épidémies saisonnières pourtant habituelles, François Braun, ministre de la santé, vient d’alerter une nouvelle fois sur “la situation très critique” du système de santé. Il a évoqué au cours d’une visite au SAMU parisien sa volonté d'entamer dès le mois de janvier "la réforme globale de notre système de santé, territoire par territoire". Cela ne sera jamais que le 6ème plan de sauvetage depuis l'accession d’Emmanuel Macron au pouvoir !


Pour l'heure, alors que les hôpitaux submergés en sont réduits à refuser patients et visiteurs, que les médecins libéraux, les biologistes et les pharmaciens excédés n'ont plus d'autre choix que la grève, aucune piste originale n’est en vue. Et pour cause. Les verrous idéologiques sont plus que jamais bloqués. Les mois et les années passent mais le problème perdure en s’aggravant. Un précédent billet de ce blog énumérait il y a quelques mois les tares structurelles du système français. Aujourd'hui, la situation est en passe d’échapper à tout contrôle et c’est l’ensemble du système hospitalier qui, selon un collectif de médecins désespérés, menace de s’écrouler.

On pourrait dire sans exagérer que cette déroute généralisée a été sciemment organisée. Le malade souffre d'avoir été trop bien soigné, en quelque sorte.
Après des wagons de réformes successives, et des trains de mesures bien intentionnées, mais dénuées de tout sens pratique, le gouvernement en est réduit aux expédients. Après avoir saupoudré des dotations exceptionnelles aussi efficaces que de l’eau versée sur le sable, on en vient à proposer d’accorder des cartes de séjour spéciales aux étrangers pour combler les carences chroniques d'effectifs ! Autant dire qu’on a atteint le bout du bout. Il ne restera bientôt plus que le système D et le demerden sie sich aux malheureux qui auront la malchance de tomber malade.
Dans l’absolu, il faudrait donc comme le dit notre pauvre ministre,  prendre “les problèmes à bras le corps”, mais n’est-il pas déjà trop tard ? Est-ce même envisageable ?
Peut-on en France, imaginer une réforme digne de ce nom, alors que les causes mêmes du désastre font, depuis des décennies, l’objet d’analyses contradictoires mais en règle soumises aux utopies politiques et à la démagogie. Alors que notre système hyperadministré est quasi entièrement nationalisé et bureaucratisé à l’extrême, on en est encore à invoquer la responsabilité de politiques libérales
Force est de constater que depuis le calamiteux plan Juppé de 1996, toutes les réformes se sont hélas inscrites dans la même logique centralisée, étatique, néosoviétique. La seule avancée pragmatique en 2004, fut la Tarification à l’Activité (T2A) supposée remplacer le Budget Global. Hélas les effets de cette petite révolution ont été minimisés par la complexité épouvantable de sa mise en oeuvre, par quantité d’artifices de pondération inutiles, et surtout par l’enfermement de cette mesure dans le carcan de l’ONDAM (Objectif National de Dépenses de l’Assurance Maladie). Au surplus, selon la bonne vieille habitude de l'Administration, qui sait empiler mais jamais retrancher, la T2A est surtout venue ajouter une strate supplémentaire au mille-feuilles gestionnaire, tellement tarabiscoté qu’il est devenu quasi inintelligible même aux professionnels les plus chevronnés… C’est le bateau ivre en quelque sorte, mais sans les illuminations !

Est-il encore envisageable dans ce contexte de mettre enfin un terme à la planification, faite de plans quinquennaux inutilement rigides et toujours obsolètes avant l’échéance ?
Il en est ainsi de la méthode archaïque employée pour déterminer les effectifs de praticiens dont le pays a besoin, qui a abouti au résultat qu’on connaît : le nombre absolu de médecins est dans la moyenne, voire au dessus, des pays comparables, mais ils ne sont ni dans les bons endroits, ni dans les bonnes disciplines ! On voit pareillement la faillite des politiques arbitraires d’ouverture et de fermeture de lits, d’autorisations d’activité, ou d’acquisition d’équipements médicaux lourds.
Est-il concevable de déconcentrer les échelons décisionnels organisés de manière pyramidale à partir de Paris ? Il faudrait pour ça commencer par supprimer les Agences Régionales de Santé (ARS) dont l’incurie et l’inertie ne sont plus à démontrer et qui brident gravement la capacité d'initiative des hôpitaux et freinent l’innovation par leurs diktats absurdes !
Qui oserait revenir sur l’inepte réforme obligeant les établissements de soins à se réunir autour d’insanes Groupements d’hôpitaux de Territoires (GHT) très coûteux, et pour tout dire ingérables ? Qui supprimerait les ineptes seuils et les plafonds d'activité auxquels ils sont soumis et qui les asphyxient à petit feu ?
Qui aurait le courage de mettre fin au chaos organisationnel régnant au sein des établissements, ayant conduit à juxtaposer au terme de réglementations de plus en plus stupides, pôles, services, départements et diluant les responsabilités dans une pléthore de commissions ?
Qui aurait l’audace d’abroger le dogme de la chambre seule et des unités trop spécialisées et trop cloisonnées, pour les faire évoluer vers des services à géométrie variable, permettant de faire face à un afflux soudain de patients sans augmenter trop la charge de travail du personnel ?
Qui oserait s’affronter aux lobbies et aux grands principes pour démédicaliser la démarche de soins en accélérant les délégations au personnel non médical de nombre d’actes et de missions ? Beaucoup de pays ont fait la preuve que cela permet de désengorger les filières d’accès aux soins, sans perte d’efficacité bien au contraire, et en réduisant significativement les coûts du fonctionnement tout en revalorisant beaucoup de professions.
Qui serait assez fou pour proposer de faire sauter le monopole de la Sécurité Sociale en mettant sur pied un système plus responsable, plus souple, plus concurrentiel, impliquant davantage la responsabilité des assurés ? Il faudrait pour ça revoir sans tabou le panier de soins remboursés à 100 %, assouplir les conditions de délivrance des médicaments, revaloriser les actes tout en améliorant le contrôle des abus et des dérives…

Dans le même ordre d’idées, qui saurait tailler dans la jungle des agences étatiques nationales encadrant de manière étouffante le fonctionnement des établissements de santé et supervisant de manière théorique et desséchante leur démarche qualité et leur accréditation ?
Comment en un mot rendre un peu plus d’air et de marge de manœuvre à ces hôpitaux qu’on a peu à peu vidé de leur substance et à tous les personnels à qui on a retiré le goût du travail et jusqu’au sens de la mission ?
Sûrement pas en cassant la tarification à l’activité. Sûrement pas en renforçant encore le rôle de l’État Central. Sûrement pas en se tapant le cul sur la glace illusoire d’une pseudo justice sociale en réclamant “quoiqu’il en coûte”, l’égal accès aux soins pour tous. Plutôt en revenant au bon sens, et en misant enfin sur le sens des responsabilités et l’émulation, en récompensant les initiatives heureuses, en valorisant les carrières.
Tout cela paraît simple mais cependant si éloigné de la logique désincarnée qui prévaut chez les fameux “petits hommes gris” de la Haute Fonction Publique de Paris, qu’on peut avoir les pires craintes quant à l’avenir. Tant que ces Diafoirus règneront en maître, il y a peu de chance que le grand corps malade de la santé se remette debout…
Cela dit, excellente fin d’année à tous les lecteurs parvenus jusqu’ici !
 
 * Illustration: Le Malade Imaginaire par Honoré Daumier

16 mai 2022

COVID-19, Santé Publique et Démocratie

Un peu plus de deux ans après le début de l’épidémie due au COVID-19 il semble opportun de revenir sur la chronologie des événements pour tenter d’en tirer quelque enseignement. Un benchmark international est tout aussi utile pour juger des stratégies mises en œuvre à travers le monde face à ce fléau planétaire.
C’est ce qu’ont fait François Alla et Barbara Steigler avec leur essai “Santé Publique Année Zéro”, récemment publié dans la collection Tracts de Gallimard.
L’une est philosophe, l’autre médecin spécialisé en épidémiologie et, comme le suggère le titre de leur ouvrage, leur analyse est hautement critique pour les gouvernants français.
Les mots sont en effet très durs pour qualifier l’attitude des pouvoirs publics, accusés d’avoir mis en place à cette occasion, des “mesures autoritaires de restriction” qui selon les auteurs “n’ont pas seulement abîmé nos libertés, notre modèle démocratique et le contrat social qui sous-tend notre république” mais qui ont aussi “transformé le champ de la santé publique en un champ de ruines.”
Si l’on peut partager, au moins en partie certaines prises de position, il en est d’autres beaucoup plus discutables.

Il est évident, comme le déplorent les auteurs, que l’Etat s’est montré très dirigiste en la circonstance. La déclaration “de guerre” au virus, annoncée non sans emphase par le Président de la République fut annonciatrice de mesures coercitives, certes exceptionnelles, mais souvent excessives voire absurdes eu égard à la nature du péril.
On peut en premier lieu discuter du bien fondé des confinements successifs assortis des ridicules auto-autorisations de sortie de chez soi et autres règles quasi ubuesques. Les effets pervers ont été légions, paralysie de l’économie, accroissement considérable de la dette de l’Etat, désorganisation psycho-sociale, et avec le recul, il est permis de se demander si ce jeu en valait la chandelle, sachant que la France se retrouve à ce jour, au quatrième rang mondial en nombre de patients contaminés ?
On peut également juger avec sévérité les retards itératifs de l’Etat français en matière d’action visant à juguler l’extension de l’épidémie. Contrôle des frontières, mise à disposition des tests destinés à permettre l’isolement précoce des malades et des cas contacts, généralisation du port du masque, développement de vaccins, à chaque fois la France fut à la traîne.
On peut enfin souligner l’incapacité qu’a montré notre pays de faire évoluer rapidement les capacités d’hospitalisation. Il paraît clair qu’une bonne partie des mesures autoritaires prises par le gouvernement pour tenter de juguler l’épidémie était justifiée avant tout par la crainte de voir les hôpitaux et les services de soins intensifs débordés. Force est de conclure que c’est toute la politique de santé depuis des décennies qu’il faut à cette occasion remettre en cause. Elle a conduit à ce résultat désastreux, à force d’une planification de plus en plus rigide, centralisatrice et bureaucratique, fondée sur des plans quinquennaux inopérants et des principes idéologiques occultant la réalité de terrain.

Malheureusement, sur tous ces points, les auteurs ne s'appesantissent guère. Ils se placent dans la position d’imprécateurs, mais leurs arguments s’apparentent trop souvent à des slogans. Leur thématique principale est centrée sur la critique des restrictions de liberté imposées par le gouvernement, ce qui les amènent à insinuer un peu trop explicitement qu’il s’est agi d’une stratégie délibérée, anti-démocratique, dont le COVID fut le catalyseur, voire l’alibi. C’est un tantinet malhonnête car si beaucoup de libertés reculent dans notre monde de plus en plus réglementé, de plus en plus contraignant en matière d’expression publique, ce n’est vraiment pas le cas dans le domaine de la santé, très ouvert et permissif. Comment du reste s’insurger qu’on prenne des mesures quelque peu coercitives, mais temporaires, pour contrer la propagation d’une maladie potentiellement mortelle et au surplus hautement contagieuse ?
S’agissant du pass, il est par exemple impossible d’adhérer à l’affirmation selon laquelle “le schème ami/ennemi sans cesse réactivé par le dispositif était en train de liquider les principes fondamentaux de notre république”. C’est en effet extravagant. Bien plus que d’avoir pesé sur les libertés fondamentales, ce qu’on peut reprocher au pass sanitaire et plus encore au pass vaccinal, c’est le retard avec lequel ils furent mis en œuvre et somme toute, leur relative inefficacité. Pire, ces laissez-passer furent faussement rassurants. Il valait en définitive mieux croiser une personne non vaccinée mais testée négative qu’une autre vaccinée mais porteuse du virus sans le savoir.
Si l’on peut rejoindre les auteurs lorsqu’ils écrivent que “présenter le vaccin comme une valeur absolue et l’élire comme l’unique moyen de sortir de la crise était une erreur», ils se montrent encore une fois excessifs lorsqu’ils qualifient cette erreur de «massive». Il faut se rappeler qu’il n’y avait guère d’alternative (surtout lorsqu’on s’oppose au confinement). Il faut également insister sur l’efficacité de l’immunisation qui permit entre autres d’enrayer la décimation des résidents en EHPAD.
Les réserves pourraient porter sur le jusqu’au-boutisme vaccinal des pouvoirs publics, notamment face aux nouveaux variants, répondant de moins en moins à l’immunisation. On peut s’interroger également sur les mesures astreignantes visant les jeunes. Sans doute sur le confinement, qui est présenté comme un expédient destiné à faire baisser le taux de contamination sans “stigmatiser les plus âgés ». A la décharge des pouvoirs publics, il était difficile d’imaginer un confinement à géométrie variable dans notre république égalitaire... Plus critiquable fut la campagne vaccinale intensive faisant appel en début d’épidémie à des produits grevés d’effets indésirables sévères. Des décès iatrogènes furent à déplorer avec le vaccin Astra-Zeneca parmi la population la plus jeune, la moins à risque de faire des formes graves de COVID. Pareil reproche pourrait être fait à la promotion de médicaments très onéreux, comme le Remdesivir, aussi toxiques qu’inefficaces, tandis qu’on vouait aux gémonies la fameuse association azythromycine-hydroxychloroquine du Professeur Raoult…

Le plus navrant est de voir les auteurs s'enferrer à maintes reprises, dans une argumentation relevant de l’idéologie pure, surtout lorsqu’elle véhicule erreurs et contresens. Comment expliquer autrement que par un parti pris très subjectif et hautement contestable l’affirmation selon laquelle “les inégalités ont été décuplées à la faveur des confinements, de l’accélération de la digitalisation de toutes les activités humaines et des profits faramineux de l’économie numérique et du capitalisme financier”. Comment penser sérieusement que “les quartiers populaires ont continué à être abandonnés à leur sort par les pouvoirs publics”?
L’esprit de contestation flirte parfois même avec la mauvaise foi. Par exemple lorsqu’il est affirmé que parallèlement à la politique du “quoi qu’il en coûte”, “ la gestion austéritaire du système de soin fut non seulement confirmée mais aggravée” et qu’ils incriminent à cette occasion la fameuse T2A (tarification à l’activité) “aujourd’hui décriée par tous.”
La première assertion en forme d’aporie est tout simplement fausse au vu des dépenses de santé astronomiques déversées sur le système de santé et notamment les hôpitaux depuis des décennies et plus généreusement encore durant l’épidémie. La seconde relève d’une opinion mais n’a aucun fondement objectif. On peut certes émettre des réserves sur les biais inflationnistes et la complexité croissante de la tarification à l’activité, mais sûrement pas sur son principe, allouant les ressources en fonction des prestations réalisées, qui s’avère à l’évidence le moins mauvais et surtout le plus équitable des systèmes.

Pire que tout enfin, est l’accusation, violente mais pas très originale, que les auteurs portent au libéralisme, qualifié ici, par une paradoxe cocasse, de “libéralisme autoritaire”. Refrain classique, et délicieux oxymore qui permet sans se fatiguer à réfléchir, d’attaquer la politique gouvernementale en soutenant sans rire que "l'État social est systématiquement démantelé”, et “les institutions publiques de soin continûment affaiblies”.
Sous prétexte qu’on a invité les citoyens à être « acteurs de leur santé », les auteurs prétendent ainsi le plus sérieusement du monde qu’on serait passé des droits des malades inscrits dans la loi de 2002 “à la définition de tout un ensemble de devoirs (auto-repérage des symptômes, auto-médication, activation des systèmes de traçage, auto-isolement, stratégie de dépistage et choix du vaccin laissés à l’appréciation du patient) !” Ils peuvent donc à la fois s’insurger contre l’interventionnisme excessif de l’État et réclamer qu’il encadre plus étroitement le comportement de chacun. C’est un pur non sens, et pour le coup c’est le degré zéro d’une politique de santé publique !

En conclusion, cette réflexion, pour intéressante qu’elle soit a priori, ne répond pas à son objectif, et ne fait au bout du compte qu’apporter de l’eau au moulin des anti-vax et des anti-libéraux en tous genres qui pullulent dans notre pays. Le principe de réalité et le sens pratique sont une fois encore sacrifiés au profit d’une vision utopique de la santé, déresponsabilisante, inconsidérément dépensière et terriblement démagogique.
C’est dommage, car le sujet valait beaucoup mieux que cela…

04 janvier 2022

Happy New COVID !

Il eut été étonnant que le COVID ne s'invitât pas à la fête !
De fait, en cette période charnière entre l’ancienne et la nouvelle année, on ne parla quasi que de l’épidémie. Et ce fut un feu d’artifice de polémiques, de contradictions et d’incohérences, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps (ce d’autant que les vrais festivals pyrotechniques furent interdits…)
On peut avoir quelque indulgence pour les Pouvoirs Publics chahutés une nouvelle fois par les fantaisies darwiniennes du virus, mais comment ne pas être exaspéré par le déluge de réglementations derrière lesquelles ils ont continué d’affirmer leurs certitudes illusoires ?
Face au “raz de marée” OMICRON, le Président de la République a manifestement choisi de laisser filer les choses, au grand dam de nombreux experts rigoristes, dont probablement son ministre de la santé. Dans cette marmite sous pression, on ne peut que louer sa décision pragmatique d’avoir renoncé aux restrictions trop sévères, notamment à un couvre-feu qui aurait tué les réveillons, et d’avoir assoupli les durées d’isolement des cas contacts.

Mais alors, pourquoi avoir maintenu des jauges absurdes en matière de rassemblements ? Quels sont donc les critères scientifiques imposant de les limiter à 2000 personnes en intérieur et à 5000 en extérieur ? Et pourquoi avoir exclu de ces ukases les meetings politiques ? Cette interrogation n’a en tout cas nullement effleuré le ministre de la justice, qui tel un cuistre, s'est cru autorisé à qualifier par avance d’irresponsables les candidats à l’élection présidentielle qui oseraient profiter de cette incongruité pour réunir leurs partisans…

Grâce à une politique accommodante, on a donc pu festoyer les 24 et 31 décembre, mais à cause de règles ubuesques, pas au-delà de 2 heures du matin dans les bars, et à condition de ne pas danser, ni boire debout ! Plus que déroutant puisque dans le même temps, les rave parties illégales ont pu se dérouler impunément sur plusieurs jours dans un vacarme monstre, qui à lui seul aurait dû imposer l’intervention des forces de l’ordre !

Parmi les absurdités gouvernementales, figure également le retour de l’obligation du port de masque en extérieur, et ce, dès l’âge de 6 ans, sachant que l’inefficacité d’une telle mesure est prouvée depuis déjà longtemps.
Autre cocasserie, on autorise le rappel dans les établissements de santé des personnels soignants testés positifs pourvu qu’ils soient vaccinés et “peu symptomatiques”, tandis qu’on interdit aux non-vaccinés négatifs de travailler !
Dans les écoles, qui rouvrent fort heureusement à la fin des vacances, il est probable qu’on s'arrache les cheveux pour tenter de mettre en œuvre le bijou réglementaire annoncé en catastrophe quelques heures avant la rentrée par M. Blanquer. Pour résumer un fatras de consignes et injonctions supposées parer à tous les cas de figures imaginables, on retient l’impératif catégorique, lorsqu’un cas se manifeste dans une classe, de faire passer tous les autres élèves sous les fourches caudines de 3 tests négatifs réalisés à 2 jours d’intervalle !

Enfin, cerise sur le gâteau, alors qu’on commence à avoir de bonnes raisons de penser que la vague Omicron soit bénigne, quoique
 impossible à endiguer, alors qu'on constate que le vaccin n’a sur ce variant qu’une éphémère et médiocre efficacité, n’empêchant nullement la propagation du virus, on s’acharne à promouvoir un passe vaccinal qui n’aura sous peu selon toute probabilité plus aucune raison d’être !
Bien fol est donc celui qui dans ces conditions fait encore confiance à M. Véran lorsqu’il annonce que “cette cinquième vague sera peut-être la dernière” !

25 novembre 2021

COVID Forever

Selon Ovide (qui ne connaissait pas le COVID...), “le feu couvert est le plus ardent”…
On croyait le virus assoupi, le voici qui se réveille brutalement. On pensait l’avoir repoussé tel Satan, mais il nous retombe dessus "comme l’éclair" pour parler à la manière de René Girard.
Cette nouvelle vague, est-ce un nouvel assaut meurtrier ou bien une cinquième colonne plus ou moins fantasmée ?

Une chose est sûre, les pouvoirs publics sont une fois de plus pris au dépourvu. Hier encore, les représentants de l’État Providence, toujours contents d'eux, chantaient qu'ils avaient réussi à obtenir un des meilleurs taux vaccinaux d’Europe si ce n’est du monde. Grâce à ce beau résultat, et passe sanitaire aidant, nous pouvions selon eux affronter sereinement l’avenir, contrairement à nombre de pays alentour. Las ! Aujourd’hui M. Attal, Porte-Parole du gouvernement parle d’une poussée fulgurante qui s’abat sur le pays.
M. Castex, Premier Ministre, promettait l’invincibilité pour les veinards ayant été vaccinés. L’imprudent qui paradait hilare, il y a quelques jours à peine, sans masque ni gel hydro-alcoolique, distribuant les accolades et les poignées de mains, en veux-tu en voilà, est testé positif ! Contraint de se confiner, il ne fait guère de publicité pour sa politique hasardeuse.

Le fait est que tout le monde se trouve à nouveau dérouté par le génie évolutif de ce foutu microbe qui empoisonne la planète depuis bientôt deux ans. Le vaccin qui semblait une arme très efficace ne tient pas vraiment ses promesses. On savait que son efficacité n’était pas totale mais on commence à douter des 90% de protection durable annoncés quand on voit grossir le flux de malades qui se croyaient immunisés, dans les hôpitaux et plus particulièrement en réanimation. Selon l’OMS, la protection contre le variant delta ne serait plus que de 40%. Pire, selon certaines études, les vaccinés, même asymptomatiques, pourraient propager le virus presque aussi facilement que les non vaccinés !
Autrement dit, c’est toute la stratégie reposant sur le fameux passe sanitaire qui se voit remise en cause. Comme le répète non sans raison Marine le Pen, il vaut mieux croiser une personne non vaccinée mais testée négative qu’une autre ayant reçu ses 2 injections en bonne et due forme mais porteuse du virus comme M. Castex !

Plus que jamais, on entend tout et son contraire à propos du COVID. Les antivax et autres complotistes repartent à l'offensive, avec parfois une mauvaise foi et une violence hallucinantes. D'autres qui croient détenir la vérité scientifique condamnent ex cathedra tous les contrevenants au consensus. Le Moyen-Âge est donc de retour.
La tendance est aujourd'hui naturellement de proposer une troisième dose vaccinale, puisqu’il n’existe pas d’autre alternative. On peut espérer qu’elle permette, comme les autorités réputées compétentes l'affirment, de limiter l’ampleur des pics d’infections sévères à venir, en attendant l’immunité collective qui ravalera peut-être cette infection au rang des viroses bénignes. Mais si tel est le cas, à quoi bon maintenir le passe sanitaire, qui n’a pas permis d’éviter ces nouvelles vagues et qui n’offre en réalité qu’une garantie très aléatoire, voire faussement rassurante ?

Au point où nous sommes rendus, l’exemple de pays qui ont fait le choix de laisser circuler le virus semble assez raisonnable. C’est la stratégie la moins contraignante et la moins complexe à mettre en œuvre. Et il n’y a pas lieu de craindre de drame majeur eu égard à l’efficacité des vaccins pour prévenir les formes sévères. Cette attitude suppose toutefois que l’organisation du système de santé soit de nature à affronter d’éventuels afflux de patients vers les hôpitaux. Après deux ans de pandémie, cela ne semble hélas toujours pas le cas de la France...
Pour alimenter les craintes relatives à une baisse progressive d'efficacité du vaccin, on apprend ce jour même qu'en Israël 9% des personnes récemment diagnostiquées avaient suivi un schéma vaccinal complet comprenant une troisième injection... Le ministre de la santé annonce déjà envisager une quatrième dose...
 
PS: Ce billet a été écrit juste avant l'émergence brutale du nouveau variant dit "omicron", très contagieux à ce qu'on dit et pas nécessairement sensible aux vaccins actuels, dont l'OMS affirme qu'il "présente un risque très élevé au niveau mondial..."
Retour à la case départ ?

08 octobre 2021

Illusion d'Optique

Je fais très rarement allusion dans ce blog à des mésaventures personnelles. J’ai vécu celle qui suit et je me fais un devoir de la relater car je subodore qu'elle concerne sans doute beaucoup de monde.
Souffrant depuis l’enfance de troubles de la vision ennuyeux quoique anodins (myopie et astigmatisme auxquels est venue s’ajouter sur le tard la presbytie), je suis contraint de porter des lunettes correctrices. Ces défauts évoluant avec l’âge, il me faut changer de binocles de temps à autre.
C’est en me rendant chez l’opticien, non sans avoir auparavant consulté un ophtalmologiste, que j’ai découvert la signification de l’innovation dont M. Macron est si fier: le “100% santé optique”.
Supposé couvrir l’intégralité des frais et donc offrir à “l’usager du système de santé” la gratuité des lunettes, ce dispositif ingénieux impose aux fabricants de fournir des produits bon marché, oblige les opticiens à les proposer et même à les promouvoir, en contrepartie de quoi ils sont totalement pris en charge financièrement par notre bonne vieille sécu, associée aux mutuelles de santé. Zéro reste à charge, comme on dit...
La Haute Autorité en Santé (HAS), indépendante comme chacun sait mais payée par le gouvernement, assure que ces lunettes discount sont de qualité optimale pour corriger tous les troubles visuels.
Les opticiens quant à eux, sont loin de partager cette opinion, et le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne vous encouragent guère à vous les procurer.
Ils insistent tout d’abord sur le choix très limité des montures (à peine plus d’une quinzaine), leur fragilité et leur manque flagrant d’esthétique. Plus grave, ils vous affirment que la qualité des verres ne permet pas une adaptation satisfaisante à votre vue, et que leur longévité est des plus médiocres.

Il n’est pas étonnant dès lors que la plupart des gens se tournent vers une offre plus attrayante.
Alors qu’il est offert aux assurés sociaux depuis janvier 2020, seuls 16 % des Français ont bénéficié d’une monture ou de verres du panier 100% santé optique, selon Santé Magazine...
Pour ma part, j’ai fait comme 84% des gens. Résultat le montant du devis que j’ai accepté s’est élevé à 689€ contre 220€ pour celui de l’offre gouvernementale !

Que faut-il penser de tout cela ?
Soit les opticiens sont pour leur grande majorité de fieffés filous, qui cherchent à vous fourguer d’inutiles Rolls Royce alors qu’ils ont en magasin de superbes Trabant tout aussi performantes.
Soit le gouvernement cherche à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et du plomb pour de l’or.
Quoique enclin à penser que les commerçants abusent de leur rente de situation, mon esprit rebelle est tenté de pencher vers la seconde option, surtout après avoir découvert qu’en punition de mon choix somptuaire, la Sécurité Sociale ne me remboursait que 9 centimes d’euros (3 pour la monture et 3 pour chaque verre !). Ce n’était certes pas brillant avant l’ère Macron (à peine une quinzaine d’euros) mais là, c’est vraiment du foutage de gueule, comme dirait un bon ami...

Moralité, ce sont surtout les mutuelles qui sont mises à contribution par la générosité gouvernementale et son offre en trompe-l'oeil.
Sur les 220€ de la formule “basique”, la pingre sécu n’aurait pris en charge que 39,60€. Précisons que pour ce prix, vous n'avez qu'une seule paire de lunettes et non 2 comme le proposent les opticiens dans leur devis, sans augmentation de prix (ou presque). Vous devrez donc payer plein pot la paire de lunettes de secours ou bien solaire correctrice associée.
En attendant, pour combler le trou béant laissé après les 0,09 euros royalement remboursés par la sécurité sociale sur les 689 que j’ai payés à l’opticien, j’espère 450€ de ma mutuelle...

28 avril 2021

Controverse vaccinale

Le COVID-19 n’a pas fini de susciter débats et controverses. Autour de ce maudit virus, la communauté scientifique s’écharpe depuis des mois et les béotiens ont pu entendre ou lire à peu près tout et son contraire. Les Pouvoirs Publics, qui doivent toujours donner l’impression de maîtriser les situations les plus difficiles et montrer en toute circonstance qu’ils ont une stratégie claire et déterminée, sont quant à eux dans une panade noire, contraints qu'ils sont de faire alterner dans la plus grande confusion ordres, contre-ordres et toutes sortes d’injonctions contradictoires.

L’arrivée des vaccins, dont l’efficacité s’impose comme une évidence, laissait entrevoir une embellie radieuse, voire la fin du cauchemar.
Las ! Alors qu’une campagne vaccinale intensive porte ses fruits dans plusieurs pays et qu’elle prend de l’ampleur en France, la confiance du public, déjà fragile, est ébranlée par une série d’aléas touchant plusieurs vaccins, dont celui produit par la firme Astra Zeneca.
Il cristallise en effet tout ce qu’on peut faire de pire, à tous points de vue. Pour tout dire, il s’agit d’un vrai fiasco dans lequel les responsabilités sont multiples. Celle du Gouvernement n’est pas des moindres...

Les premiers ennuis sont apparus très précocément, lors des études cliniques. En septembre 2020, on apprenait en effet l’interruption de l’essai multicentrique en raison de la survenue d’un incident potentiellement grave (dont on ne dévoila jamais la nature).
A peine reprise, l’expérimentation fut à nouveau chahutée suite à une erreur technique qui fit paradoxalement découvrir qu'une demi-dose était plus efficace qu’une entière…
Suivirent plusieurs micmacs dans les livraisons. Bien que le laboratoire ait fait le choix louable de commercialiser son produit à prix coûtant, de nombreux griefs lui ont été reprochés. Des commandes ne furent pas honorées à hauteur de ce qui avait été promis, et pire, des suspicions de détournement de stocks entiers ont été évoquées. Bref, c’est toute l’Europe qui s’est trouvée quasi ridiculisée.

Mais le plus grave était à venir:
En début d'année on décréta qu'il fallait éviter d’utiliser ce vaccin chez les gens de plus de 65 ans, pour cause d'inefficacité (dixit Emmanuel Macron en personne). En conséquence, on proposa le produit aux jeunes personnes “éligibles”, notamment les soignants, avant de constater des effets indésirables rares mais gravissimes. On assista dès lors à un complet revirement. On stoppa la vaccination de ces populations et on repartit sur celle des plus de 55 ans, chez lesquels on décida qu'il était redevenu efficace, mais sans que personne n'expliquât le choix de ce nouveau seuil puisque les accidents touchaient à l’évidence tous les âges... Dans la foulée, on préconisa pour les infortunés jeunes primo vaccinés un autre vaccin pour la 2e injection ! Merci pour eux, mais pas très rassurant, ce d’autant que dans le même temps, on éprouva le besoin de changer le nom du vaccin. D’astrazeneca, il est devenu l’imprononçable vaxzevria, pour faire oublier les fâcheux désagréments...

Cerise sur le gâteau, si le vaccin a une efficacité acceptable sur le variant anglais, désormais majoritaire en France, force est de constater que les variants sud-africain et probablement brésilien et indien lui sont résistants (son utilisation a d'ailleurs été proscrite en Moselle pour cette raison).
Comment justifier la poursuite de l’utilisation de ce produit alors que tout porte à croire que ces mutants constituent dès à présent la nouvelle menace ? Que dira-t-on aux gens vaccinés si la menace devient réalité d’ici quelques semaines ?
Rappelons au passage que sur les formes "classiques" du virus, l'efficacité généralement constatée n'est que de 76% alors qu’elle atteint en général 97% pour les vaccins à ARN messager.
Rappelons enfin que le vaccin d’Astra Zeneca n’est toujours pas autorisé au États-Unis, et qu’il ne le sera probablement jamais. En Europe, beaucoup de pays ont imposé des limites strictes à son utilisation et d'autres, tel le Danemark, l'ont déjà stoppée.

Décidément, les vaccins classiques n’ont plus la cote. Conçus à partir de virus vivants “non replicatifs”, modifiés génétiquement pour porter le message antigénique du COVID, ils entraînent des effets secondaires certes très rares mais très graves, possiblement par stimulation d’auto-anticorps interférant avec la coagulation. Ces accidents peuvent être mortels ce qui est difficile à accepter, sachant que les nouveaux produits basés sur l’ARN messager paraissent eux totalement dépourvus de tels inconvénients, qu’ils sont sensiblement plus efficaces, et au surplus,
 faciles à faire évoluer en cas d’apparition de variants.
Même si on nous rabâche que la fameuse “balance bénéfice-risque” reste “globalement favorable” à l'astrazeneca, comment ne pas préférer être immunisé par les nouveaux produits puisqu’il y a le choix ?
Le Gouvernement a-t-il raison de s’entêter à convaincre les hésitants et les récalcitrants de se faire injecter envers et contre tout ce vaccin (jusqu’à en imaginer la promotion par la malheureuse Sheila ) ?
Sous la férule de leur général en chef, nos sémillants ministres ont déclaré la "guerre" au virus, mais ils ont hélas à ce jour perdu toutes les batailles… Ne s'exposent-ils pas par leur obstination, à devoir affronter un nouveau scandale sanitaire ?
Heureusement, comme en 44 les Américains ont débarqué avec leurs armadas nommée Pfizer et Moderna. Puissent-ils parvenir à bouter enfin cet agent infectieux loin, très loin, au fin fond des mauvais souvenirs...

22 mars 2021

L'Heure des Comptes

Alors que la France semble devoir pour la troisième fois faire face à une importante poussée contagieuse liée au funeste COVID-19, il est sans doute encore un peu trop tôt pour tirer des enseignements définitifs de cette interminable épidémie.
Pourtant la sortie de crise n’est peut-être plus si lointaine lorsqu’on voit la situation s’éclaircir et l’horizon se dégager dans les pays ayant précocement misé sur la vaccination. Par comparaison, la stratégie française, quoique bienveillante, reste hélas quelque peu erratique. Depuis le début de la pandémie, il s’avère que nous sommes toujours en retard à chaque rendez-vous. Même si l’on peut faire preuve d’indulgence pour nos dirigeants qui n’ont pas une tâche aisée, on est sidéré d’entendre leur auto-satisfaction, lorsqu’ils vantent leur politique qui selon eux aurait mieux permis que dans nombre d’autres pays d’éviter les pics dramatiques de contamination. Dimanche soir encore, on pouvait entendre Thierry Breton, “monsieur vaccin pour l’Europe”, prétendre avec une intrépidité indécente, que notre continent était en tête s’agissant de la production vaccinale, et assurer que tout se passait pour le mieux en matière de logistique. Il alla jusqu’à affirmer que tant de doses allaient arriver prochainement, qu’on pouvait balayer avec dédain l’hypothèse d’un recours au vaccin Sputnik V que les Russes peinent paraît-il à fabriquer, proposant même avec un culot d’acier l’aide de nos usines de production !

Si l’heure n’est pas encore au bilan, la Cour des Comptes quant à elle en est à celle des rapports. Comme à l’accoutumé, ils ne sont guère flatteurs pour nos Pouvoirs Publics. Spectacle toujours cocasse que cette institution payée par l'État nous donne, en “épinglant” régulièrement les lacunes et erreurs de ce dernier, sans qu’aucune conséquence pratique n’en soit jamais tirée !
Récemment les censeurs de la rue Cambon s’en sont donné à cœur joie pour critiquer l’organisation du système de santé.
En octobre dernier, on avait eu droit à un réquisitoire au vitriol concernant les réformes Bachelot, Touraine, Véran & Co qui avaient institué les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT), plusieurs fois évoqués depuis des années avec rage et désespoir au fil de ce blog (la santé enfin soviétisée, Diplodocus and Co, l’Etat voit tout, L’Hôpital au bord du gouffre…).
Pour faire simple, ce texte concluait à l’échec sur à peu près tous les volets de cette réforme. Les GHT, véritables monstres administratifs regroupant de manière autoritaire les établissements de santé publics d’un même territoire de santé (entité géographique créée pour la circonstance...), n’ont pas permis l’amélioration promise de la qualité des soins. Ils ont en revanche provoqué un accroissement des coûts et des dépenses de santé et compliqué considérablement leur gouvernance, ajoutant des tonnes de bureaucratie, multipliant à l’infini les instances plus ou moins décisionnelles et rendant inintelligible la gestion sur le terrain. C’est donc un fiasco monumental auquel on assiste, dont l’issue était comme souvent, prévisible. Pour y remédier en revanche, rien de rien à l’horizon. Dont acte...

Plus récemment, le rapport annuel de la même Cour des Comptes pointait sévèrement l’impréparation de la machine étatique face à la crise du coronavirus. Comment faire autrement après que chacun a vu les retards à agir, l’impossibilité de produire un vaccin, l’inertie et les errements qui ont entaché la stratégie française à chaque étape de la progression du virus ?
Le fait le plus frappant, souligné par ce constat, est sans doute l’incapacité des services de réanimation à faire face à un afflux exceptionnel de patients. Sans être méchant, on pourrait dire que tout a été fait par les kyrielles de ministres qui se sont succédé rue de Ségur depuis des décennies pour en arriver là. Diminution arbitraire du nombre de lits, sectorisation et cloisonnement absurde des unités, normalisation délirante des ratios de personnels, tout s’est conjugué pour empêcher l’augmentation rapide des capacités de réanimation en cas de nécessité. C’est un vrai scandale organisé par l’État et ses succursales de tutelle, les Agences Régionales de Santé (ARS), auquel ont hélas collaboré avec candeur nombre de médecins. Ravis de jouer au Monopoly territorial institué par l’Administration, ils ont pris plaisir, au vu de critères arbitraires, à fermer des services ou contraindre l’activité de leurs confrères pour mieux la quadriller et la centraliser.
Aujourd’hui, on entend qu’on a trop fermé de lits dans les hôpitaux, qu’on a trop réduit le nombre de médecins, qu’on a cherché la rentabilité au détriment de la qualité. Il n’y a rien de plus faux. Partout dans le monde on a procédé à des ajustements similaires, rendus logiques par  l’allègement de beaucoup de prises en charge. Le problème de la France est qu’elle n’a pas su développer des alternatives, notamment mettre sur pied des services à géométrie variable, déléguer certains actes au personnel para-médical et réduire enfin les dépenses administratives.
Résultat,  notre système est asphyxié par les réglementations, et croule sous les normes. Les capacités des services de réanimation étant rendues inextensibles en cas d’afflux, on bricole en les faisant déborder vers des unités inadaptées, tant pour leurs locaux que pour leur matériel et leur personnel. Surveillance Continue, Soins Intensifs, Déchoquage, ou même Salles de Surveillance Post-Interventionnelle, et pour finir, transferts inter-hospitaliers dispendieux, tout est mis à contribution à la va comme je te pousse.
Facteur aggravant, la crise n'a pas déclenché d'actions correctives. Depuis un an, aucune mesure pratique n’a été envisagée pour revenir sur ce mécano archaïque. Malgré quatre réformes, depuis le début de l’ère Macron, aucune vraie réorganisation du système de santé n’a été proposée, aucun allègement de la technostructure n’a été pensé. On s’est borné à quelques augmentations de salaires, qui n’ont pas calmé le malaise général des soignants. La soviétisation de la santé semble arrivée à un point de non retour et plus personne ne sait ou n’ose quoi entreprendre. Beaucoup de personnels lassés continuent de déserter l’hôpital public dont les difficultés pourraient donc encore s’accroître prochainement.

Ces tout derniers jours encore, les recommandations vaccinales contradictoires, le confinement sans confinement, les attestations sans attestation, l’inaptitude à empêcher les rassemblement monstres, sources évidentes de foyers de contagion, et cerise sur le gâteau, le comportement irresponsable de la ministre de la culture, anciennement ministre de la santé, démontrent de manière désespérante l’insistance des pouvoirs publics, à préférer subir les évènements plutôt que les anticiper ...

27 janvier 2021

Hiver viral

Le coronavirus réserve décidément beaucoup de mauvaises surprises. Voici bientôt un an que nous sommes plongés dans cette étrange pandémie et celle-ci semble ne jamais vouloir finir. Qu’il est loin le temps ou madame Buzyn nous assurait benoîtement que ce nouvel agent infectieux n’avait quasi aucune chance d’essaimer chez nous…

Pour ma part j’espérais vraiment en juin, lors du grand déconfinement, que nous étions en passe d’être tirés d'affaires.
Hélas, toutes les prévisions, tous les pronostics ont été déjoués. La bestiole est toujours là, plus virulente que jamais et le monde est durablement sous chape. Des variants, plus méchants les uns que les autres, émergent un peu partout et pour l’heure, les vaccins semblent impuissants pour enrayer la machine infernale.
Ils cristallisent toutefois tous les espoirs car on ne compte plus les fiascos successifs des essais thérapeutiques dûment randomisés et d’à peu près tous les traitements plus ou moins scientifiquement proposés: hydroxychloroquine, azithromycine, remdesivir, ver marin, ivermectine, tocilizumab, monulpiravir, vitamine D, anticorps naturels ou de synthèse, regeneron, zinc, colchicine, plitidepsine...

Ce chaos chronique déstructure et désorganise en douceur mais en profondeur nos sociétés molletonnées. On finit par s’habituer à ce lent désastre et nul ne sait trop quand ni comment on sortira. En France, comme à son habitude, l’État dépense tant et plus pour amortir les conséquences économique immédiates de la crise mais personne ne sait combien de temps peut durer cette perpétuelle fuite en avant et chacun subodore que plus dure sera la chute.
Le gouvernement est content de sa politique et voilà bien l’essentiel. Au moins ces gens paraissent sereins dans la tempête ! Et tant pis pour les gros mensonges, pas toujours pieux, assénés au bon peuple à longueur de journées.
Sur l’air de “Tout va bien madame la Marquise”, le ministre de la santé claironne que, hormis le Royaume Uni, la France est "le pays qui vaccine le plus en ce moment", que nous sommes en tête également en nombre de tests, réalisés “gratuitement” à qui veut…
Le bougre occulte la triste 17ème position en nombre de personnes primo-vaccinées que la France occupait hier encore au seul palmarès de l’Union Européenne. Il oublie les centres sitôt ouverts, sitôt fermés, les annulations de rendez-vous en pagaille un peu partout. Il passe pudiquement sur l’abandon piteux de l’Institut Pasteur et les retards inquiétants de Sanofi qui font qu’à ce jour, la France est le seul pays “membre du Conseil de Sécurité de l’ONU”, incapable de produire un vaccin contre le COVID.
Il pointe en revanche régulièrement d’un doigt accusateur, la situation catastrophique de nos voisins, du Brésil, des Etats-Unis, comme si notre pays ne figurait pas en bonne place dans le peloton de ceux qui sont les plus touchés et les plus désemparés. Le monde occidental, pour faire simple... Quant aux pays asiatiques, il les ignore superbement.

Là bas on teste beaucoup moins qu’en France mais on a beaucoup moins de cas et surtout beaucoup moins de morts. Le seul exemple de Taiwan, qu’on ne cite quasi jamais, est édifiant. Cette grande île qui compte près de 24 millions d’habitants et qui entretient des relations commerciales intenses avec le reste du monde, ne compte à ce jour que 893 cas avérés de COVID-19 et déplore seulement sept morts en tout et pour tout ! Le ratio des décès par million d’habitants y est de 0,3 tandis qu’il s’élève pour nous à 1134 ! Le nombre de tests effectués par million d’habitants est là bas de 6233 quand il est ici de 649.959. Il est vrai qu'ils ne sont pas comme chez nous gratuits pour tous, mais qu'ils obéissent sans doute à une stratégie plus raisonnée.
Remarquons cependant qu’en Espagne, au Royaume Uni ou aux Etats-Unis, les tests sont paraît-il facturés aux patients fort cher, ce qui n’empêche pas d’en faire plus qu’en France.
Comme quoi les mauvaises raisons n'ont guère de chances de faire une bonne politique...

03 novembre 2020

Techno Parade

En France, la technocratie nous réserve sans cesse de nouvelles surprises. Pas très bonnes au demeurant.
Quand on croit apercevoir une lueur au bout de l’infernal tunnel réglementaire, l’espoir est rapidement déçu et on plonge de plus belle dans l’opacité et l’absurdité.

On craignait que l’impéritie du gouvernement face à l'épidémie de coronavirus ne nous pousse tôt ou tard au re-confinement. C’est chose faite. Nous revoilà emprisonnés pour trois nouvelles plombes.
A ceci près que nos dirigeants rantanplan  dans leur souci de vouloir bien faire, pour protéger notre santé tout en préservant l’économie, ont cru bon de ménager quelques espaces de liberté. Le retour des auto-attestations, qui auraient réjoui Père Ubu, fait ainsi la part belle aux exceptions, aux dérogations et aux cas de force majeure.
Mais cet inventaire aussi émouvant par son angélisme qu’il est horripilant par son souci du détail, se heurte à un problème majeur: celui des commerces. Étrangement cela n’avait guère créé de difficulté lors du premier confinement. Tous les magasins avaient été fermés, hormis ceux vendant des produits de première nécessité, à savoir alimentation et pharmacie. Les grandes surfaces proposant des marchandises très variées, dont beaucoup de produits alimentaires, restèrent quant à elles ouvertes, y compris leurs rayons de vêtements, livres, disques, bricolage, produits de beauté… Et personne ne trouva vraiment à redire.

Cette fois, ça ne passe pas.
La première rébellion fut
celle des libraires. Déjà en perte de vitesse depuis l'essor du commerce en ligne et des livres électroniques, ils n’acceptent pas de se voir à nouveau pénalisés tandis que d’autres non. Face à cette levée de boucliers imprévue, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’intimer illico aux grandes enseignes polyvalentes l’ordre de fermer leurs rayons “culture”. Comme le claironna derrière son joli masque fleuri l'inénarrable Roselyne Bachelot, "Il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces". Et en réponse à une remarque objectant que tout ceci allait doper encore un peu plus la vente sur Internet, elle enfonça le clou en appelant carrément au boycott de ceux qu’elle ne peut contraindre : “N’achetez pas de livres sur les plateformes numériques !” Au passage, elle annonça triomphalement de sa voix stridulante de Castafiore qu'elle allait sous peu infliger de nouvelles "contributions financières" aux sites web diffusant du contenu musical ou cinématographique en streaming, dans le but prétendu de "soutenir la création française..." Après avoir flingué les petits commerces et noyé les grandes surfaces sous un écheveau de règles ineptes, elle entend bien se servir, par pur souci égalitaire, sur le dos des bêtes immondes qui osent encore faire des bénéfices... De là à interdire purement et simplement Amazon & Co de fonctionner, comme lors du premier confinement, il n'y a qu'un pas... qui sera franchi sous peu, n'en doutons pas, par les syndicats zélés !

De fil en aiguille, c’est une bronca qui se lève dans le pays. Les maires s’y mettent en exigeant que les petits commerces urbains puissent rester ouverts, et ils prennent même des arrêtés s'opposant frontalement aux directives gouvernementales. Monsieur Castex, Ministre en Chef tonne au micro de TF1, dénonçant une attitude irresponsable. Il affirme qu’il n’y aura pas de passe-droit, et pour tenter d'amadouer l’opinion publique, il déclare avec un sérieux pontifical, que les grandes surfaces devront fermer, non seulement les rayons dédiés aux livres, mais également tous ceux proposant des produits qualifiés de “non essentiels”...
Le risque est cette fois de basculer dans la révolte générale si ce n'est l'anarchie, tant les consignes deviennent complexes, changeantes voire incompréhensibles, et pour tout dire, inapplicables. Le spectre des Gilets Jaunes hante les esprits. Une pagaille indescriptible est en train de s'installer tandis que l'épidémie galope et que l’État dépense toujours plus en aides généreuses l'argent qu'il n'a pas. De Charybde en Scylla on se demande avec une anxiété croissante vers quelles extrémités le bateau ivre dans lequel nous avons embarqué nous emmène...

27 octobre 2020

Quelle Santé pour Après ?

La gestion de la crise sanitaire due au SARS-COV2 s’apparente en France de plus en plus à une Bérézina. Les chiffres attestant de la nouvelle flambée épidémique s’aggravent tous les jours et on a l’impression de revivre le cauchemar du mois de mars. Certains prétendent même qu’à terme, cela pourrait être pire…
Mince consolation, le virus fait une nouvelle poussée dans à peu près tous les pays européens. Malheureusement, notre pays s’affiche désormais comme le plus touché. Nous comptabilisons actuellement plus de nouveaux cas positifs quotidiens qu’aucun autre pays au monde !
Face à ce nouveau tsunami, les Pouvoirs Publics semblent complètement dépassés. D’après M. Véran “la situation va s'alourdir dans les jours et les semaines qui viennent quoique nous fassions.” Quel aveu d’échec ! Cela ne l’empêche pas pour autant de justifier envers et contre tout sa politique désastreuse, jusqu’à demander à l’Assemblée Nationale si quelqu’un a une meilleure solution à proposer ! Dommage que nos politiciens n’aient guère de répondant, car il suffirait de tourner les yeux vers l’Asie pour trouver des exemples de gestion quasi parfaite...
Quant au Premier Ministre M. Castex, qui fut l’artisan du déconfinement, il annonce d'un ton patelin des lendemains très difficiles et ses conseils relèvent de lapalissades : “la meilleure façon de soulager l'hôpital, c’est de ne pas tomber malade.”

Cette déroute signe la faillite de notre système de santé. Réputé un des meilleurs du monde, il a pâti des lauriers sur lesquels les gouvernements successifs se sont reposés. Ils n’ont pas vu qu’il avait amorcé depuis quelques décennies, une lente descente aux enfers. Pire, ils n’ont fait que précipiter l’évolution par des réformes incessantes, plombées par la bureaucratie, l’idéologie et l’hyper-centralisation, qui nous laissent totalement dépourvus face à un virus dont la mortalité n’excède pas 0,5%. A ce jour eu égard à la propagation incoercible du COVID, un nouveau confinement paraît inévitable. Le pays tout entier va être de nouveau conduit à la paralysie et à l’asphyxie, au seul motif d’éviter l’engorgement des hôpitaux, décidément incapables de s’adapter aux circonstances !

Parmi les maux qui rongent le système, cinq au moins paraissent pourtant évidents depuis des lustres, contre lesquels on aurait pu proposer des mesures, hélas radicalement contraires au sens des programmes mis en œuvre.
La première consisterait à décloisonner les différentes structures constituant l’invraisemblable usine à gaz de la santé en France. Il faut par exemple savoir que les Pouvoirs Publics imposent à tous les programmes architecturaux hospitaliers des quota de chambres seules d’au moins 80%, allant même jusqu’à préciser qu’elles ne doiv
ent, par souci de confort et de qualité des soins, en aucun cas pouvoir être transformables pour accueillir plusieurs lits ! J’ai été personnellement le témoin effaré de cette folie dictée par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Dans la même optique, les services de Réanimation ont été scindés en plusieurs entités distinctes. Au lieu de prévoir l'augmentation de leur nombre de lits en cas crise, sans nécessiter beaucoup de personnel supplémentaire, on a sectorisé les lits en distinguant notamment la réanimation proprement dite d'unités de surveillance continue moins bien dotées en personnel et ne disposant pas de respirateurs.
Ces deux exemples permettent de comprendre la difficulté qu'il y a de faire face à un afflux soudain de malades.
Ajoutons à cela la réduction autoritaire du nombre de lits et une politique d'autorisation ubuesque qui interdit aux établissements ne répondant pas à des seuils quantitatifs arbitraires, de pratiquer certaines activités dont la réanimation. Ces mesures ont conduit progressivement à concentrer l’essentiel de l’activité vers les gros hôpitaux, provoquant leur engorgement quasi permanent tandis qu’on désertifiait les fameux “territoires”.
Pour masquer ce démantèlement désastreux, on a procédé à la création de Groupements Hospitaliers de territoires (GHT) qui sont des coquilles vides, n’apportant rien d’autre qu’un alourdissement considérable de la gestion administrative. Pire, mis en place sous contrainte, ils ont généré sur le terrain, désespoir, rancoeur, et lassitude...
Au surplus, cette manie du cloisonnement fait de l’hôpital public le centre de gravité du dispositif, reléguant les cliniques privées et la médecine de ville au rôle de supplétifs, et qui n’ont de libéral que le nom tant on a compliqué leur tâche par quantité de contraintes administratives et tant ils sont également soumis à la tutelle des ARS.
Il serait urgent d’assouplir tout cela, de concevoir comme beaucoup de pays l’ont fait, des services médicaux à géométrie variable, partant du principe que celui qui peut le plus peut le moins, et à créer les conditions d’une vraie coopération public-privé, dénuée enfin de tabous idéologiques absurdes.

La deuxième priorité devrait être de décentraliser les instances décisionnelles et de donner plus d’autonomie aux hôpitaux et cliniques. Les agences étatiques, dont le fonctionnement coûte “un pognon de dingue”, ont établi un véritable carcan encadrant de manière étouffante tous les projets d’établissements et décidant de la politique sanitaire de manière pyramidale, de haut en bas. La nuée de fonctionnaires qui peuplent ces bouzines sécrètent à longueur de temps des règlements coercitifs, et des injonctions souvent contradictoires ou paradoxales, comme si leur but était avant tout d’exaspérer et d’empêcher de travailler les acteurs de terrain. Tout est piloté de Paris, de la nomination des chefs de services médicaux à l’accréditation des établissements en passant par les autorisations d’acquérir le moindre équipement médical.
Il serait donc impératif d’alléger ce paquebot ingouvernable et d’élaguer les échelons administratifs inutiles. Qu’attend donc par exemple pour supprimer les ARS qui ont fait la preuve de leur nocivité, et que plusieurs rapports de la Cours des Comptes ont épinglé sévèrement ?

Les nombreuses réformes qui ont prétendu “moderniser” le système, depuis le funeste “Plan Juppé”, ont promis de manière récurrente de favoriser à chaque fois que possible les délégations de gestion et de tâches. Dans les faits, ces engagements louables sont restés au stade de voeux pieux. La création des “pôles médicaux hospitaliers” devaient donner aux médecins responsables de ces nouvelles entités un vrai pouvoir décisionnel. Il n’en fut rien et une fois encore la complexité administrative s’est accrue. Aujourd’hui le “Ségur de la Santé” promet de faire marche arrière en revenant aux services de soins, mais sans délégation précise, et sans abolir les pôles. Allez comprendre…
S’agissant des délégations de tâches, elle sont restées également lettres mortes. La pénurie ressentie en nombre de médecins en France est en partie expliquée par l’absence de ces délégations au personnel para-médical. La charge de travail pesant sur les praticiens aurait pourtant pu être considérablement allégée comme beaucoup de pays l’ont fait. Nous souffrons à la fois d’une hyper-médicalisation et d’une planification excessive. Résultat, alors que nous avons un ratio de médecins plutôt supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE, ils croulent sous le labeur, et ne sont ni aux bons endroits ni dans les bonnes spécialités. Cherchez l’erreur...

Un axe d’amélioration essentiel à notre époque devrait passer par la télémédecine, qui apporte l’expertise médicale dans les endroits les plus isolés et permet d’éviter quantité de déplacements et d'hospitalisations inutiles. Ici aussi la France a pris un retard important, comme si ce qui parait simple est par nature, forcément suspect. A force de vouloir sécuriser à outrance les télécommunications, à force de vouloir encadrer et contrôler étroitement toutes les pratiques, l’Assurance Maladie et l’Administration Centrale ont freiné des quatre fers l'essor de ces nouvelles technologies. La récente épidémie a permis de faire sauter quelques verrous par nécessité et l’on s’est aperçu que les téléconsultations fonctionnent très bien pour beaucoup de suivis de routine. Saura-t-on tirer profit de cette expérience pour en doper les effets favorables ?

Enfin, à une époque où nombre de problèmes sont médicalisés, la responsabilisation des acteurs de santé et des patients apparaît partout comme un impératif, ne serait-ce que pour garantir la pérennité financière du système. Par une politique allant exactement à l’encontre de ce principe, les gouvernements successifs ont provoqué logiquement une vraie gabegie.
Il est communément admis dans notre pays que "la santé n’est pas une marchandise", et qu’on peut dépenser sans compter. Les patients qu’on a habitués à la gratuité des soins se montrent de plus en plus exigeants et attendent le remboursement de la moindre prestation, de la moindre boîte de médicaments. Les abus sont légions comme l’ont montré de nombreux rapports officiels, et l’ensemble du système est en faillite chronique. Comment espérer pouvoir inverser cette tendance infernale alors que le gouvernement actuel entend abroger la tarification à l’activité, seul système équitable d’allocation de ressources, qu’il promet de rembourser intégralement les lunettes correctives, les soins dentaires, la procréation médicalement assistée pour convenance personnelle (PMA), qu’il allonge la durée du congé paternité, et que dans le même temps il ne fait surtout pas mine de s’attaquer aux tabous des avantages acquis, du tiers payant, et du monopole étatisé de la sécurité sociale ?