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16 mai 2022

COVID-19, Santé Publique et Démocratie

Un peu plus de deux ans après le début de l’épidémie due au COVID-19 il semble opportun de revenir sur la chronologie des événements pour tenter d’en tirer quelque enseignement. Un benchmark international est tout aussi utile pour juger des stratégies mises en œuvre à travers le monde face à ce fléau planétaire.
C’est ce qu’ont fait François Alla et Barbara Steigler avec leur essai “Santé Publique Année Zéro”, récemment publié dans la collection Tracts de Gallimard.
L’une est philosophe, l’autre médecin spécialisé en épidémiologie et, comme le suggère le titre de leur ouvrage, leur analyse est hautement critique pour les gouvernants français.
Les mots sont en effet très durs pour qualifier l’attitude des pouvoirs publics, accusés d’avoir mis en place à cette occasion, des “mesures autoritaires de restriction” qui selon les auteurs “n’ont pas seulement abîmé nos libertés, notre modèle démocratique et le contrat social qui sous-tend notre république” mais qui ont aussi “transformé le champ de la santé publique en un champ de ruines.”
Si l’on peut partager, au moins en partie certaines prises de position, il en est d’autres beaucoup plus discutables.

Il est évident, comme le déplorent les auteurs, que l’Etat s’est montré très dirigiste en la circonstance. La déclaration “de guerre” au virus, annoncée non sans emphase par le Président de la République fut annonciatrice de mesures coercitives, certes exceptionnelles, mais souvent excessives voire absurdes eu égard à la nature du péril.
On peut en premier lieu discuter du bien fondé des confinements successifs assortis des ridicules auto-autorisations de sortie de chez soi et autres règles quasi ubuesques. Les effets pervers ont été légions, paralysie de l’économie, accroissement considérable de la dette de l’Etat, désorganisation psycho-sociale, et avec le recul, il est permis de se demander si ce jeu en valait la chandelle, sachant que la France se retrouve à ce jour, au quatrième rang mondial en nombre de patients contaminés ?
On peut également juger avec sévérité les retards itératifs de l’Etat français en matière d’action visant à juguler l’extension de l’épidémie. Contrôle des frontières, mise à disposition des tests destinés à permettre l’isolement précoce des malades et des cas contacts, généralisation du port du masque, développement de vaccins, à chaque fois la France fut à la traîne.
On peut enfin souligner l’incapacité qu’a montré notre pays de faire évoluer rapidement les capacités d’hospitalisation. Il paraît clair qu’une bonne partie des mesures autoritaires prises par le gouvernement pour tenter de juguler l’épidémie était justifiée avant tout par la crainte de voir les hôpitaux et les services de soins intensifs débordés. Force est de conclure que c’est toute la politique de santé depuis des décennies qu’il faut à cette occasion remettre en cause. Elle a conduit à ce résultat désastreux, à force d’une planification de plus en plus rigide, centralisatrice et bureaucratique, fondée sur des plans quinquennaux inopérants et des principes idéologiques occultant la réalité de terrain.

Malheureusement, sur tous ces points, les auteurs ne s'appesantissent guère. Ils se placent dans la position d’imprécateurs, mais leurs arguments s’apparentent trop souvent à des slogans. Leur thématique principale est centrée sur la critique des restrictions de liberté imposées par le gouvernement, ce qui les amènent à insinuer un peu trop explicitement qu’il s’est agi d’une stratégie délibérée, anti-démocratique, dont le COVID fut le catalyseur, voire l’alibi. C’est un tantinet malhonnête car si beaucoup de libertés reculent dans notre monde de plus en plus réglementé, de plus en plus contraignant en matière d’expression publique, ce n’est vraiment pas le cas dans le domaine de la santé, très ouvert et permissif. Comment du reste s’insurger qu’on prenne des mesures quelque peu coercitives, mais temporaires, pour contrer la propagation d’une maladie potentiellement mortelle et au surplus hautement contagieuse ?
S’agissant du pass, il est par exemple impossible d’adhérer à l’affirmation selon laquelle “le schème ami/ennemi sans cesse réactivé par le dispositif était en train de liquider les principes fondamentaux de notre république”. C’est en effet extravagant. Bien plus que d’avoir pesé sur les libertés fondamentales, ce qu’on peut reprocher au pass sanitaire et plus encore au pass vaccinal, c’est le retard avec lequel ils furent mis en œuvre et somme toute, leur relative inefficacité. Pire, ces laissez-passer furent faussement rassurants. Il valait en définitive mieux croiser une personne non vaccinée mais testée négative qu’une autre vaccinée mais porteuse du virus sans le savoir.
Si l’on peut rejoindre les auteurs lorsqu’ils écrivent que “présenter le vaccin comme une valeur absolue et l’élire comme l’unique moyen de sortir de la crise était une erreur», ils se montrent encore une fois excessifs lorsqu’ils qualifient cette erreur de «massive». Il faut se rappeler qu’il n’y avait guère d’alternative (surtout lorsqu’on s’oppose au confinement). Il faut également insister sur l’efficacité de l’immunisation qui permit entre autres d’enrayer la décimation des résidents en EHPAD.
Les réserves pourraient porter sur le jusqu’au-boutisme vaccinal des pouvoirs publics, notamment face aux nouveaux variants, répondant de moins en moins à l’immunisation. On peut s’interroger également sur les mesures astreignantes visant les jeunes. Sans doute sur le confinement, qui est présenté comme un expédient destiné à faire baisser le taux de contamination sans “stigmatiser les plus âgés ». A la décharge des pouvoirs publics, il était difficile d’imaginer un confinement à géométrie variable dans notre république égalitaire... Plus critiquable fut la campagne vaccinale intensive faisant appel en début d’épidémie à des produits grevés d’effets indésirables sévères. Des décès iatrogènes furent à déplorer avec le vaccin Astra-Zeneca parmi la population la plus jeune, la moins à risque de faire des formes graves de COVID. Pareil reproche pourrait être fait à la promotion de médicaments très onéreux, comme le Remdesivir, aussi toxiques qu’inefficaces, tandis qu’on vouait aux gémonies la fameuse association azythromycine-hydroxychloroquine du Professeur Raoult…

Le plus navrant est de voir les auteurs s'enferrer à maintes reprises, dans une argumentation relevant de l’idéologie pure, surtout lorsqu’elle véhicule erreurs et contresens. Comment expliquer autrement que par un parti pris très subjectif et hautement contestable l’affirmation selon laquelle “les inégalités ont été décuplées à la faveur des confinements, de l’accélération de la digitalisation de toutes les activités humaines et des profits faramineux de l’économie numérique et du capitalisme financier”. Comment penser sérieusement que “les quartiers populaires ont continué à être abandonnés à leur sort par les pouvoirs publics”?
L’esprit de contestation flirte parfois même avec la mauvaise foi. Par exemple lorsqu’il est affirmé que parallèlement à la politique du “quoi qu’il en coûte”, “ la gestion austéritaire du système de soin fut non seulement confirmée mais aggravée” et qu’ils incriminent à cette occasion la fameuse T2A (tarification à l’activité) “aujourd’hui décriée par tous.”
La première assertion en forme d’aporie est tout simplement fausse au vu des dépenses de santé astronomiques déversées sur le système de santé et notamment les hôpitaux depuis des décennies et plus généreusement encore durant l’épidémie. La seconde relève d’une opinion mais n’a aucun fondement objectif. On peut certes émettre des réserves sur les biais inflationnistes et la complexité croissante de la tarification à l’activité, mais sûrement pas sur son principe, allouant les ressources en fonction des prestations réalisées, qui s’avère à l’évidence le moins mauvais et surtout le plus équitable des systèmes.

Pire que tout enfin, est l’accusation, violente mais pas très originale, que les auteurs portent au libéralisme, qualifié ici, par une paradoxe cocasse, de “libéralisme autoritaire”. Refrain classique, et délicieux oxymore qui permet sans se fatiguer à réfléchir, d’attaquer la politique gouvernementale en soutenant sans rire que "l'État social est systématiquement démantelé”, et “les institutions publiques de soin continûment affaiblies”.
Sous prétexte qu’on a invité les citoyens à être « acteurs de leur santé », les auteurs prétendent ainsi le plus sérieusement du monde qu’on serait passé des droits des malades inscrits dans la loi de 2002 “à la définition de tout un ensemble de devoirs (auto-repérage des symptômes, auto-médication, activation des systèmes de traçage, auto-isolement, stratégie de dépistage et choix du vaccin laissés à l’appréciation du patient) !” Ils peuvent donc à la fois s’insurger contre l’interventionnisme excessif de l’État et réclamer qu’il encadre plus étroitement le comportement de chacun. C’est un pur non sens, et pour le coup c’est le degré zéro d’une politique de santé publique !

En conclusion, cette réflexion, pour intéressante qu’elle soit a priori, ne répond pas à son objectif, et ne fait au bout du compte qu’apporter de l’eau au moulin des anti-vax et des anti-libéraux en tous genres qui pullulent dans notre pays. Le principe de réalité et le sens pratique sont une fois encore sacrifiés au profit d’une vision utopique de la santé, déresponsabilisante, inconsidérément dépensière et terriblement démagogique.
C’est dommage, car le sujet valait beaucoup mieux que cela…

04 janvier 2022

Happy New COVID !

Il eut été étonnant que le COVID ne s'invitât pas à la fête !
De fait, en cette période charnière entre l’ancienne et la nouvelle année, on ne parla quasi que de l’épidémie. Et ce fut un feu d’artifice de polémiques, de contradictions et d’incohérences, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps (ce d’autant que les vrais festivals pyrotechniques furent interdits…)
On peut avoir quelque indulgence pour les Pouvoirs Publics chahutés une nouvelle fois par les fantaisies darwiniennes du virus, mais comment ne pas être exaspéré par le déluge de réglementations derrière lesquelles ils ont continué d’affirmer leurs certitudes illusoires ?
Face au “raz de marée” OMICRON, le Président de la République a manifestement choisi de laisser filer les choses, au grand dam de nombreux experts rigoristes, dont probablement son ministre de la santé. Dans cette marmite sous pression, on ne peut que louer sa décision pragmatique d’avoir renoncé aux restrictions trop sévères, notamment à un couvre-feu qui aurait tué les réveillons, et d’avoir assoupli les durées d’isolement des cas contacts.

Mais alors, pourquoi avoir maintenu des jauges absurdes en matière de rassemblements ? Quels sont donc les critères scientifiques imposant de les limiter à 2000 personnes en intérieur et à 5000 en extérieur ? Et pourquoi avoir exclu de ces ukases les meetings politiques ? Cette interrogation n’a en tout cas nullement effleuré le ministre de la justice, qui tel un cuistre, s'est cru autorisé à qualifier par avance d’irresponsables les candidats à l’élection présidentielle qui oseraient profiter de cette incongruité pour réunir leurs partisans…

Grâce à une politique accommodante, on a donc pu festoyer les 24 et 31 décembre, mais à cause de règles ubuesques, pas au-delà de 2 heures du matin dans les bars, et à condition de ne pas danser, ni boire debout ! Plus que déroutant puisque dans le même temps, les rave parties illégales ont pu se dérouler impunément sur plusieurs jours dans un vacarme monstre, qui à lui seul aurait dû imposer l’intervention des forces de l’ordre !

Parmi les absurdités gouvernementales, figure également le retour de l’obligation du port de masque en extérieur, et ce, dès l’âge de 6 ans, sachant que l’inefficacité d’une telle mesure est prouvée depuis déjà longtemps.
Autre cocasserie, on autorise le rappel dans les établissements de santé des personnels soignants testés positifs pourvu qu’ils soient vaccinés et “peu symptomatiques”, tandis qu’on interdit aux non-vaccinés négatifs de travailler !
Dans les écoles, qui rouvrent fort heureusement à la fin des vacances, il est probable qu’on s'arrache les cheveux pour tenter de mettre en œuvre le bijou réglementaire annoncé en catastrophe quelques heures avant la rentrée par M. Blanquer. Pour résumer un fatras de consignes et injonctions supposées parer à tous les cas de figures imaginables, on retient l’impératif catégorique, lorsqu’un cas se manifeste dans une classe, de faire passer tous les autres élèves sous les fourches caudines de 3 tests négatifs réalisés à 2 jours d’intervalle !

Enfin, cerise sur le gâteau, alors qu’on commence à avoir de bonnes raisons de penser que la vague Omicron soit bénigne, quoique
 impossible à endiguer, alors qu'on constate que le vaccin n’a sur ce variant qu’une éphémère et médiocre efficacité, n’empêchant nullement la propagation du virus, on s’acharne à promouvoir un passe vaccinal qui n’aura sous peu selon toute probabilité plus aucune raison d’être !
Bien fol est donc celui qui dans ces conditions fait encore confiance à M. Véran lorsqu’il annonce que “cette cinquième vague sera peut-être la dernière” !

25 novembre 2021

COVID Forever

Selon Ovide (qui ne connaissait pas le COVID...), “le feu couvert est le plus ardent”…
On croyait le virus assoupi, le voici qui se réveille brutalement. On pensait l’avoir repoussé tel Satan, mais il nous retombe dessus "comme l’éclair" pour parler à la manière de René Girard.
Cette nouvelle vague, est-ce un nouvel assaut meurtrier ou bien une cinquième colonne plus ou moins fantasmée ?

Une chose est sûre, les pouvoirs publics sont une fois de plus pris au dépourvu. Hier encore, les représentants de l’État Providence, toujours contents d'eux, chantaient qu'ils avaient réussi à obtenir un des meilleurs taux vaccinaux d’Europe si ce n’est du monde. Grâce à ce beau résultat, et passe sanitaire aidant, nous pouvions selon eux affronter sereinement l’avenir, contrairement à nombre de pays alentour. Las ! Aujourd’hui M. Attal, Porte-Parole du gouvernement parle d’une poussée fulgurante qui s’abat sur le pays.
M. Castex, Premier Ministre, promettait l’invincibilité pour les veinards ayant été vaccinés. L’imprudent qui paradait hilare, il y a quelques jours à peine, sans masque ni gel hydro-alcoolique, distribuant les accolades et les poignées de mains, en veux-tu en voilà, est testé positif ! Contraint de se confiner, il ne fait guère de publicité pour sa politique hasardeuse.

Le fait est que tout le monde se trouve à nouveau dérouté par le génie évolutif de ce foutu microbe qui empoisonne la planète depuis bientôt deux ans. Le vaccin qui semblait une arme très efficace ne tient pas vraiment ses promesses. On savait que son efficacité n’était pas totale mais on commence à douter des 90% de protection durable annoncés quand on voit grossir le flux de malades qui se croyaient immunisés, dans les hôpitaux et plus particulièrement en réanimation. Selon l’OMS, la protection contre le variant delta ne serait plus que de 40%. Pire, selon certaines études, les vaccinés, même asymptomatiques, pourraient propager le virus presque aussi facilement que les non vaccinés !
Autrement dit, c’est toute la stratégie reposant sur le fameux passe sanitaire qui se voit remise en cause. Comme le répète non sans raison Marine le Pen, il vaut mieux croiser une personne non vaccinée mais testée négative qu’une autre ayant reçu ses 2 injections en bonne et due forme mais porteuse du virus comme M. Castex !

Plus que jamais, on entend tout et son contraire à propos du COVID. Les antivax et autres complotistes repartent à l'offensive, avec parfois une mauvaise foi et une violence hallucinantes. D'autres qui croient détenir la vérité scientifique condamnent ex cathedra tous les contrevenants au consensus. Le Moyen-Âge est donc de retour.
La tendance est aujourd'hui naturellement de proposer une troisième dose vaccinale, puisqu’il n’existe pas d’autre alternative. On peut espérer qu’elle permette, comme les autorités réputées compétentes l'affirment, de limiter l’ampleur des pics d’infections sévères à venir, en attendant l’immunité collective qui ravalera peut-être cette infection au rang des viroses bénignes. Mais si tel est le cas, à quoi bon maintenir le passe sanitaire, qui n’a pas permis d’éviter ces nouvelles vagues et qui n’offre en réalité qu’une garantie très aléatoire, voire faussement rassurante ?

Au point où nous sommes rendus, l’exemple de pays qui ont fait le choix de laisser circuler le virus semble assez raisonnable. C’est la stratégie la moins contraignante et la moins complexe à mettre en œuvre. Et il n’y a pas lieu de craindre de drame majeur eu égard à l’efficacité des vaccins pour prévenir les formes sévères. Cette attitude suppose toutefois que l’organisation du système de santé soit de nature à affronter d’éventuels afflux de patients vers les hôpitaux. Après deux ans de pandémie, cela ne semble hélas toujours pas le cas de la France...
Pour alimenter les craintes relatives à une baisse progressive d'efficacité du vaccin, on apprend ce jour même qu'en Israël 9% des personnes récemment diagnostiquées avaient suivi un schéma vaccinal complet comprenant une troisième injection... Le ministre de la santé annonce déjà envisager une quatrième dose...
 
PS: Ce billet a été écrit juste avant l'émergence brutale du nouveau variant dit "omicron", très contagieux à ce qu'on dit et pas nécessairement sensible aux vaccins actuels, dont l'OMS affirme qu'il "présente un risque très élevé au niveau mondial..."
Retour à la case départ ?

26 août 2021

Un été pourri

D'abord, début mai, on annonça un été “chaud et sec”, plus que de nature, favorisé comme il se doit, par le réchauffement climatique. Puis, la réalité s’avérant un peu différente des prévisions, ce fut le constat d'un “été pourri”, considéré même comme un des deux les plus arrosés de pluie depuis 1959 !
Début août, à l’occasion de quelques jours de grosses chaleurs, c’est à nouveau l’alerte canicule qui fit les gros titres. Il n’en fallut pas plus pour relancer le catastrophisme climatique, alimenté entre autres par la prolifération des feux de forêts et le rapport du GIEC annonçant peu ou prou la fin du monde pour 2050, la faute incombant paraît-il exclusivement et sans aucun doute à l’activité humaine, au capitalisme et à la croissance industrielle. Forts de leurs certitudes, ces gens dont le pragmatisme n’est manifestement pas le fort, intiment, le plus sérieusement du monde, aux gouvernements concernés, de tout faire pour inverser le climat, plutôt que de s’adapter aux caprices météorologiques sans cesse évolutifs, par nature. On est ainsi bassiné en permanence par une doctrine à sens unique selon laquelle il faudrait s’arrêter de vivre pour survivre, et qui désigne des boucs émissaires illusoires pour occulter le fait qu’elle repose largement sur l’ignorance. Ce serait donc le réchauffement climatique qui allumerait des incendies, et non des imbéciles, des négligents ou des pyromanes. Avec ce parti pris, il est plus facile de se répandre en sermons universalistes et de prôner une décroissance irresponsable que de sanctionner des agissements criminels ou de préconiser un meilleur aménagement territorial pour limiter l’étendue des sinistres.

Mais le climat n’est hélas pas le seul aléa pourrissant le bel été qui était attendu par chacune et chacun.
La quatrième resucée de COVID a douché les espérances d’immunité collective et commence à faire naître un doute sérieux sur une sortie prochaine de crise. Les courbes de tendances des pays où la vaccination a été précoce et très largement pratiquée, montrent un nouveau pic de contaminations assez déconcertant. Certes l’épidémie cause moins de morts et moins d'hospitalisations, mais elle est toujours là. La crainte de voir émerger à tout moment de nouveaux variants et les dernières études tendant à démontrer que l’immunité contre ce foutu virus se perd assez vite ne sont guère rassurantes...

A l'international, la situation n’est pas beaucoup plus réjouissante. Passons sur les malheurs répétés qui frappent Haïti. Ce pays semble maudit et toute l’aide extérieure s’avère impuissante pour l’aider à affronter, autrement que par le fatalisme, les catastrophes dont il est victime. En est-il de même pour l’Afghanistan ? La réponse est à l’évidence oui. Mais derrière l’incapacité d’un peuple, supposé auto-déterminé, à faire face à son destin et à ses mauvais démons, il y a aussi la faillite de la Communauté Internationale et une grande lâcheté dont les conséquences pourraient peser lourdement sur l’avenir. L'ancien premier ministre britannique Tony Blair s’est exprimé sur le sujet sans détour ni circonlocutions. Selon lui, “le monde ne sait plus ce que défend l’Occident, tant il est évident que la décision de se retirer d’Afghanistan de cette manière était motivée non pas par la stratégie mais par la politique.“
Dans la même déclaration, il fustige “l’abandon de l’Afghanistan au même groupe que celui d’où est parti le carnage du 11 septembre, d’une manière telle qu’on semble mettre en scène notre humiliation…” C’est terrible, mais hélas trop vrai.

Bref, après cette saison vraiment pourrie, il ne reste donc plus qu’à espérer que survienne un bel été indien pour mettre un peu de baume au cœur...

28 avril 2021

Controverse vaccinale

Le COVID-19 n’a pas fini de susciter débats et controverses. Autour de ce maudit virus, la communauté scientifique s’écharpe depuis des mois et les béotiens ont pu entendre ou lire à peu près tout et son contraire. Les Pouvoirs Publics, qui doivent toujours donner l’impression de maîtriser les situations les plus difficiles et montrer en toute circonstance qu’ils ont une stratégie claire et déterminée, sont quant à eux dans une panade noire, contraints qu'ils sont de faire alterner dans la plus grande confusion ordres, contre-ordres et toutes sortes d’injonctions contradictoires.

L’arrivée des vaccins, dont l’efficacité s’impose comme une évidence, laissait entrevoir une embellie radieuse, voire la fin du cauchemar.
Las ! Alors qu’une campagne vaccinale intensive porte ses fruits dans plusieurs pays et qu’elle prend de l’ampleur en France, la confiance du public, déjà fragile, est ébranlée par une série d’aléas touchant plusieurs vaccins, dont celui produit par la firme Astra Zeneca.
Il cristallise en effet tout ce qu’on peut faire de pire, à tous points de vue. Pour tout dire, il s’agit d’un vrai fiasco dans lequel les responsabilités sont multiples. Celle du Gouvernement n’est pas des moindres...

Les premiers ennuis sont apparus très précocément, lors des études cliniques. En septembre 2020, on apprenait en effet l’interruption de l’essai multicentrique en raison de la survenue d’un incident potentiellement grave (dont on ne dévoila jamais la nature).
A peine reprise, l’expérimentation fut à nouveau chahutée suite à une erreur technique qui fit paradoxalement découvrir qu'une demi-dose était plus efficace qu’une entière…
Suivirent plusieurs micmacs dans les livraisons. Bien que le laboratoire ait fait le choix louable de commercialiser son produit à prix coûtant, de nombreux griefs lui ont été reprochés. Des commandes ne furent pas honorées à hauteur de ce qui avait été promis, et pire, des suspicions de détournement de stocks entiers ont été évoquées. Bref, c’est toute l’Europe qui s’est trouvée quasi ridiculisée.

Mais le plus grave était à venir:
En début d'année on décréta qu'il fallait éviter d’utiliser ce vaccin chez les gens de plus de 65 ans, pour cause d'inefficacité (dixit Emmanuel Macron en personne). En conséquence, on proposa le produit aux jeunes personnes “éligibles”, notamment les soignants, avant de constater des effets indésirables rares mais gravissimes. On assista dès lors à un complet revirement. On stoppa la vaccination de ces populations et on repartit sur celle des plus de 55 ans, chez lesquels on décida qu'il était redevenu efficace, mais sans que personne n'expliquât le choix de ce nouveau seuil puisque les accidents touchaient à l’évidence tous les âges... Dans la foulée, on préconisa pour les infortunés jeunes primo vaccinés un autre vaccin pour la 2e injection ! Merci pour eux, mais pas très rassurant, ce d’autant que dans le même temps, on éprouva le besoin de changer le nom du vaccin. D’astrazeneca, il est devenu l’imprononçable vaxzevria, pour faire oublier les fâcheux désagréments...

Cerise sur le gâteau, si le vaccin a une efficacité acceptable sur le variant anglais, désormais majoritaire en France, force est de constater que les variants sud-africain et probablement brésilien et indien lui sont résistants (son utilisation a d'ailleurs été proscrite en Moselle pour cette raison).
Comment justifier la poursuite de l’utilisation de ce produit alors que tout porte à croire que ces mutants constituent dès à présent la nouvelle menace ? Que dira-t-on aux gens vaccinés si la menace devient réalité d’ici quelques semaines ?
Rappelons au passage que sur les formes "classiques" du virus, l'efficacité généralement constatée n'est que de 76% alors qu’elle atteint en général 97% pour les vaccins à ARN messager.
Rappelons enfin que le vaccin d’Astra Zeneca n’est toujours pas autorisé au États-Unis, et qu’il ne le sera probablement jamais. En Europe, beaucoup de pays ont imposé des limites strictes à son utilisation et d'autres, tel le Danemark, l'ont déjà stoppée.

Décidément, les vaccins classiques n’ont plus la cote. Conçus à partir de virus vivants “non replicatifs”, modifiés génétiquement pour porter le message antigénique du COVID, ils entraînent des effets secondaires certes très rares mais très graves, possiblement par stimulation d’auto-anticorps interférant avec la coagulation. Ces accidents peuvent être mortels ce qui est difficile à accepter, sachant que les nouveaux produits basés sur l’ARN messager paraissent eux totalement dépourvus de tels inconvénients, qu’ils sont sensiblement plus efficaces, et au surplus,
 faciles à faire évoluer en cas d’apparition de variants.
Même si on nous rabâche que la fameuse “balance bénéfice-risque” reste “globalement favorable” à l'astrazeneca, comment ne pas préférer être immunisé par les nouveaux produits puisqu’il y a le choix ?
Le Gouvernement a-t-il raison de s’entêter à convaincre les hésitants et les récalcitrants de se faire injecter envers et contre tout ce vaccin (jusqu’à en imaginer la promotion par la malheureuse Sheila ) ?
Sous la férule de leur général en chef, nos sémillants ministres ont déclaré la "guerre" au virus, mais ils ont hélas à ce jour perdu toutes les batailles… Ne s'exposent-ils pas par leur obstination, à devoir affronter un nouveau scandale sanitaire ?
Heureusement, comme en 44 les Américains ont débarqué avec leurs armadas nommée Pfizer et Moderna. Puissent-ils parvenir à bouter enfin cet agent infectieux loin, très loin, au fin fond des mauvais souvenirs...

22 mars 2021

L'Heure des Comptes

Alors que la France semble devoir pour la troisième fois faire face à une importante poussée contagieuse liée au funeste COVID-19, il est sans doute encore un peu trop tôt pour tirer des enseignements définitifs de cette interminable épidémie.
Pourtant la sortie de crise n’est peut-être plus si lointaine lorsqu’on voit la situation s’éclaircir et l’horizon se dégager dans les pays ayant précocement misé sur la vaccination. Par comparaison, la stratégie française, quoique bienveillante, reste hélas quelque peu erratique. Depuis le début de la pandémie, il s’avère que nous sommes toujours en retard à chaque rendez-vous. Même si l’on peut faire preuve d’indulgence pour nos dirigeants qui n’ont pas une tâche aisée, on est sidéré d’entendre leur auto-satisfaction, lorsqu’ils vantent leur politique qui selon eux aurait mieux permis que dans nombre d’autres pays d’éviter les pics dramatiques de contamination. Dimanche soir encore, on pouvait entendre Thierry Breton, “monsieur vaccin pour l’Europe”, prétendre avec une intrépidité indécente, que notre continent était en tête s’agissant de la production vaccinale, et assurer que tout se passait pour le mieux en matière de logistique. Il alla jusqu’à affirmer que tant de doses allaient arriver prochainement, qu’on pouvait balayer avec dédain l’hypothèse d’un recours au vaccin Sputnik V que les Russes peinent paraît-il à fabriquer, proposant même avec un culot d’acier l’aide de nos usines de production !

Si l’heure n’est pas encore au bilan, la Cour des Comptes quant à elle en est à celle des rapports. Comme à l’accoutumé, ils ne sont guère flatteurs pour nos Pouvoirs Publics. Spectacle toujours cocasse que cette institution payée par l'État nous donne, en “épinglant” régulièrement les lacunes et erreurs de ce dernier, sans qu’aucune conséquence pratique n’en soit jamais tirée !
Récemment les censeurs de la rue Cambon s’en sont donné à cœur joie pour critiquer l’organisation du système de santé.
En octobre dernier, on avait eu droit à un réquisitoire au vitriol concernant les réformes Bachelot, Touraine, Véran & Co qui avaient institué les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT), plusieurs fois évoqués depuis des années avec rage et désespoir au fil de ce blog (la santé enfin soviétisée, Diplodocus and Co, l’Etat voit tout, L’Hôpital au bord du gouffre…).
Pour faire simple, ce texte concluait à l’échec sur à peu près tous les volets de cette réforme. Les GHT, véritables monstres administratifs regroupant de manière autoritaire les établissements de santé publics d’un même territoire de santé (entité géographique créée pour la circonstance...), n’ont pas permis l’amélioration promise de la qualité des soins. Ils ont en revanche provoqué un accroissement des coûts et des dépenses de santé et compliqué considérablement leur gouvernance, ajoutant des tonnes de bureaucratie, multipliant à l’infini les instances plus ou moins décisionnelles et rendant inintelligible la gestion sur le terrain. C’est donc un fiasco monumental auquel on assiste, dont l’issue était comme souvent, prévisible. Pour y remédier en revanche, rien de rien à l’horizon. Dont acte...

Plus récemment, le rapport annuel de la même Cour des Comptes pointait sévèrement l’impréparation de la machine étatique face à la crise du coronavirus. Comment faire autrement après que chacun a vu les retards à agir, l’impossibilité de produire un vaccin, l’inertie et les errements qui ont entaché la stratégie française à chaque étape de la progression du virus ?
Le fait le plus frappant, souligné par ce constat, est sans doute l’incapacité des services de réanimation à faire face à un afflux exceptionnel de patients. Sans être méchant, on pourrait dire que tout a été fait par les kyrielles de ministres qui se sont succédé rue de Ségur depuis des décennies pour en arriver là. Diminution arbitraire du nombre de lits, sectorisation et cloisonnement absurde des unités, normalisation délirante des ratios de personnels, tout s’est conjugué pour empêcher l’augmentation rapide des capacités de réanimation en cas de nécessité. C’est un vrai scandale organisé par l’État et ses succursales de tutelle, les Agences Régionales de Santé (ARS), auquel ont hélas collaboré avec candeur nombre de médecins. Ravis de jouer au Monopoly territorial institué par l’Administration, ils ont pris plaisir, au vu de critères arbitraires, à fermer des services ou contraindre l’activité de leurs confrères pour mieux la quadriller et la centraliser.
Aujourd’hui, on entend qu’on a trop fermé de lits dans les hôpitaux, qu’on a trop réduit le nombre de médecins, qu’on a cherché la rentabilité au détriment de la qualité. Il n’y a rien de plus faux. Partout dans le monde on a procédé à des ajustements similaires, rendus logiques par  l’allègement de beaucoup de prises en charge. Le problème de la France est qu’elle n’a pas su développer des alternatives, notamment mettre sur pied des services à géométrie variable, déléguer certains actes au personnel para-médical et réduire enfin les dépenses administratives.
Résultat,  notre système est asphyxié par les réglementations, et croule sous les normes. Les capacités des services de réanimation étant rendues inextensibles en cas d’afflux, on bricole en les faisant déborder vers des unités inadaptées, tant pour leurs locaux que pour leur matériel et leur personnel. Surveillance Continue, Soins Intensifs, Déchoquage, ou même Salles de Surveillance Post-Interventionnelle, et pour finir, transferts inter-hospitaliers dispendieux, tout est mis à contribution à la va comme je te pousse.
Facteur aggravant, la crise n'a pas déclenché d'actions correctives. Depuis un an, aucune mesure pratique n’a été envisagée pour revenir sur ce mécano archaïque. Malgré quatre réformes, depuis le début de l’ère Macron, aucune vraie réorganisation du système de santé n’a été proposée, aucun allègement de la technostructure n’a été pensé. On s’est borné à quelques augmentations de salaires, qui n’ont pas calmé le malaise général des soignants. La soviétisation de la santé semble arrivée à un point de non retour et plus personne ne sait ou n’ose quoi entreprendre. Beaucoup de personnels lassés continuent de déserter l’hôpital public dont les difficultés pourraient donc encore s’accroître prochainement.

Ces tout derniers jours encore, les recommandations vaccinales contradictoires, le confinement sans confinement, les attestations sans attestation, l’inaptitude à empêcher les rassemblement monstres, sources évidentes de foyers de contagion, et cerise sur le gâteau, le comportement irresponsable de la ministre de la culture, anciennement ministre de la santé, démontrent de manière désespérante l’insistance des pouvoirs publics, à préférer subir les évènements plutôt que les anticiper ...

27 janvier 2021

Hiver viral

Le coronavirus réserve décidément beaucoup de mauvaises surprises. Voici bientôt un an que nous sommes plongés dans cette étrange pandémie et celle-ci semble ne jamais vouloir finir. Qu’il est loin le temps ou madame Buzyn nous assurait benoîtement que ce nouvel agent infectieux n’avait quasi aucune chance d’essaimer chez nous…

Pour ma part j’espérais vraiment en juin, lors du grand déconfinement, que nous étions en passe d’être tirés d'affaires.
Hélas, toutes les prévisions, tous les pronostics ont été déjoués. La bestiole est toujours là, plus virulente que jamais et le monde est durablement sous chape. Des variants, plus méchants les uns que les autres, émergent un peu partout et pour l’heure, les vaccins semblent impuissants pour enrayer la machine infernale.
Ils cristallisent toutefois tous les espoirs car on ne compte plus les fiascos successifs des essais thérapeutiques dûment randomisés et d’à peu près tous les traitements plus ou moins scientifiquement proposés: hydroxychloroquine, azithromycine, remdesivir, ver marin, ivermectine, tocilizumab, monulpiravir, vitamine D, anticorps naturels ou de synthèse, regeneron, zinc, colchicine, plitidepsine...

Ce chaos chronique déstructure et désorganise en douceur mais en profondeur nos sociétés molletonnées. On finit par s’habituer à ce lent désastre et nul ne sait trop quand ni comment on sortira. En France, comme à son habitude, l’État dépense tant et plus pour amortir les conséquences économique immédiates de la crise mais personne ne sait combien de temps peut durer cette perpétuelle fuite en avant et chacun subodore que plus dure sera la chute.
Le gouvernement est content de sa politique et voilà bien l’essentiel. Au moins ces gens paraissent sereins dans la tempête ! Et tant pis pour les gros mensonges, pas toujours pieux, assénés au bon peuple à longueur de journées.
Sur l’air de “Tout va bien madame la Marquise”, le ministre de la santé claironne que, hormis le Royaume Uni, la France est "le pays qui vaccine le plus en ce moment", que nous sommes en tête également en nombre de tests, réalisés “gratuitement” à qui veut…
Le bougre occulte la triste 17ème position en nombre de personnes primo-vaccinées que la France occupait hier encore au seul palmarès de l’Union Européenne. Il oublie les centres sitôt ouverts, sitôt fermés, les annulations de rendez-vous en pagaille un peu partout. Il passe pudiquement sur l’abandon piteux de l’Institut Pasteur et les retards inquiétants de Sanofi qui font qu’à ce jour, la France est le seul pays “membre du Conseil de Sécurité de l’ONU”, incapable de produire un vaccin contre le COVID.
Il pointe en revanche régulièrement d’un doigt accusateur, la situation catastrophique de nos voisins, du Brésil, des Etats-Unis, comme si notre pays ne figurait pas en bonne place dans le peloton de ceux qui sont les plus touchés et les plus désemparés. Le monde occidental, pour faire simple... Quant aux pays asiatiques, il les ignore superbement.

Là bas on teste beaucoup moins qu’en France mais on a beaucoup moins de cas et surtout beaucoup moins de morts. Le seul exemple de Taiwan, qu’on ne cite quasi jamais, est édifiant. Cette grande île qui compte près de 24 millions d’habitants et qui entretient des relations commerciales intenses avec le reste du monde, ne compte à ce jour que 893 cas avérés de COVID-19 et déplore seulement sept morts en tout et pour tout ! Le ratio des décès par million d’habitants y est de 0,3 tandis qu’il s’élève pour nous à 1134 ! Le nombre de tests effectués par million d’habitants est là bas de 6233 quand il est ici de 649.959. Il est vrai qu'ils ne sont pas comme chez nous gratuits pour tous, mais qu'ils obéissent sans doute à une stratégie plus raisonnée.
Remarquons cependant qu’en Espagne, au Royaume Uni ou aux Etats-Unis, les tests sont paraît-il facturés aux patients fort cher, ce qui n’empêche pas d’en faire plus qu’en France.
Comme quoi les mauvaises raisons n'ont guère de chances de faire une bonne politique...

04 janvier 2021

Démarrage à plat

L’année nouvelle ne démarre pas sur les chapeaux de roues en France. C’est le moins qu’on puisse dire. Le sinistre COVID y règne plus que jamais en maître. Pas forcément plus durement qu’ailleurs pourrait-on dire, mais pas moins non plus.
Le fait est que le pays est atteint de dépérissement chronique, couvre-feu oblige. Quantité d’activités sont en état d’hibernation. Pour combien de temps ? Nul ne sait…
Le vaccin dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines, arrive. Sa mise au point, qui relève d’un vrai tour de force, révèle une fois encore le dynamisme des pays anglo-saxons et le génie du capitalisme. Ce n’est pas très politiquement correct à dire, mais c’est un constat. Deux des laboratoires pharmaceutiques à l’origine de cette innovation sont dirigés par des Français : Stéphane Bancel pour Moderna et Pascal Soriot pour Astra-Zeneca. Hélas ces compatriotes sont bien loin de leur pays d’origine, comme tant d’autres qui n’ont pu réaliser leurs projets et donner toute la mesure de leur talent qu’à l’étranger.

La France qui n'a de force qu'en paroles, a laissé mourir son industrie pharmaceutique et les quelques survivants au désastre n’investissent plus guère le champ de la création et de l’invention. On connaît les déboires de Servier avec le Mediator et l’acharnement que nombre de gens bien intentionnés, mettent à discréditer définitivement l’entreprise. Sanofi qui n’a plus grand chose de français était de son côté englué dans le scandale de la Dépakine. Voilà que son vaccin contre le coronavirus prend un retard catastrophique par rapport à ses concurrents. Quant à l’Institut Pasteur, il y a belle lurette qu’il ne fabrique plus rien, hormis des conseils et des recommandations…

Est-ce pour ces raisons que la France a raté le départ de sa campagne de vaccination ? Non, sans doute.
Les raisons sont à trouver comme toujours dans cette ineffable technostructure étatique et centralisée, qui nous a déjà lourdement pénalisés lorsqu'il fallait des tests et des masques. Le retard à l'allumage est désormais un fait aussi prévisible que le tonnerre après l’éclair.
Face à cette lenteur d’escargot, notre cher Président Emmanuel Macron “s'irrite contre une bureaucratie tatillonne”. Il fustige “un rythme de promenade en famille, qui n’est pas à la hauteur ni du moment, ni des Français”. Il exige que cela change “vite et fort”. Et il se distingue des incapables en s’attribuant, non sans un brin de fatuité, le beau rôle : “Moi je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit.”

En réalité, sauf les affidés très crédules, il ne saurait convaincre que lui-même. Car il n’a véritablement rien fait pour alléger cette fameuse bureaucratie que tout le monde constate mais contre laquelle toutes les bonnes volontés semblent impuissantes. Pire, on pourrait prétendre qu’il n’a fait qu'aggraver les choses avec son fameux “en même temps” qui le pousse en chaque circonstance, à simultanément affirmer une chose et son contraire, et à dire l'opposé de ce qu'il est supposé penser, pour “faire plaisir” à son interlocuteur.
Présidant le "Conseil de Défense" qui décide de tout, et notamment de la politique vaccinale face au COVID, n’est-ce pas lui qui nomma un “monsieur vaccin”, lequel ne trouva pas mieux à dire le jour de son investiture, qu’il était dubitatif sur les bienfaits dudit vaccin, et qui aujourd’hui prétend qu’il n’est pas un expert en logistique. A quoi sert-il donc, à part ruiner un peu plus le crédit de l’Etat ?
N’est-ce pas M. Macron, qui prit la décision de mettre sur pied, en plus de toutes les instances existantes, un «comité scientifique chargé du suivi de la vaccination» et d’y ajouter un “collectif de citoyens” composé de 35 personnes tirées au sort, dont la mission sera "d'émettre des observations et de formuler des recommandations sur la politique vaccinale” ?
Après le fiasco d’une initiative similaire en 2016 par l'administration Hollande, après le cafouillage de la concertation citoyenne sur le climat, M. Macron persiste donc dans l’erreur et prend le risque d’alourdir encore un peu plus les circuits déjà empesés du char étatique au nom de la démagogie.
Comment ne pas être affligé lorsqu’on apprend que la première réunion du collectif de citoyens n'aura lieu que le 16 janvier, et que les résultats de son travail sont attendus au mieux pour l’été… Comment ne pas être saisi par le désespoir lorsqu’on entend que le vaccin Astra-Zeneca, conçu plus classiquement que ses concurrents mais désormais parfaitement au point, facile à conserver dans un simple réfrigérateur, et qui coûte une bouchée de pain, ne sera pas autorisé par les kyrielles d’autorités “compétentes” avant le mois de février, en étant optimiste ?

Pendant ces temps d'interminable confinement, les Anglais quittent l'Europe en fanfare. Pendant ce temps les teufeurs, qui se moquent des virus et des lois comme d'une guigne, se défoncent à donf 36 heures durant, sous les yeux médusés des médias et des forces de l'ordre impuissantes. Pendant ce temps Bordeaux "l'assoupie" devenue l'écolo-bobo, sombre dans la voyoucratie meurtrière. Et pendant ce temps d'autres pays vaccinent à tour de bras...

Illustration: le char de l'État par C.J. Traviès, 1833.

05 novembre 2020

Encore trumpé...

Ça y est, “ils” ont probablement réussi cette fois à venir à bout de "la bête". Encore quelques heures ou jours de suspense mais les jeux semblent faits. Donald Trump devra selon toute probabilité bientôt quitter la Maison Blanche, bon gré, mal gré.


“Ils”, c’est toute cette foire aux lobbies bien-pensants, politiquement corrects,
démocrates à l'américaine, libéraux à l’anglo-saxonne, black lives matter, occupy wall street, anti-spécistes, LGBT, féministes, femen, me-too, écolo-bobos, alter-mondialistes, réchauffistes, médias partisans, showbiz engagé,  gauchistes et intellos de tout poil, qui sont vent debout contre le président élu en 2016.
Durant quatre années qui leur parurent une éternité ils n’ont eu de cesse avec un a priori sous-cortical à la Pavlov de le faire chuter, faisant obstacle à toutes les mesures qu’il tentait de mettre en œuvre, ridiculisant systématiquement toutes ses interventions, essayant même d’obtenir sa destitution pour des motifs grotesques.

Peu importait les résultats qu’il obtenait en matière économique ou sur le front du chômage. Peu importait ses efforts pour préserver les intérêts de son pays face à l’ogre chinois ou à la menace iranienne. Peu importait en somme qu’il tint ses promesses. Ces gens n’avaient qu’une haine revancharde primale à la bouche et à l'esprit, qu'ils purent déverser à jet continu, en toute impunité. Il est clair qu'ils n’ont que faire de la réalité et de l’esprit pratique, seuls les principes idéologiques comptent. A l'instar des procès en sorcellerie, c’est au nom de ces derniers qu’ils avaient condamné sans appel et quoiqu'il fasse le vilain Donald.

Fort d’une base électorale solide et fidèle, il leur tint tête, n’hésitant pas à fanfaronner, et à les provoquer, se croyant à tort invincible. Il semblait presque y être parvenu en dépit de la force de frappe médiatique colossale qui le pilonnait sans cesse.
Comme en 2016, Trump s'est battu comme un lion et a fait une fois encore mentir les instituts de sondages, dont on peut douter de l’impartialité si ce n'est de la compétence. Mais il va être terrassé par le mainstream bien-pensant qui vitrifie tout sur son passage, quitte à préférer porter à la Maison Blanche un vieillard cacochyme, à la sénilité avancée et à la probité douteuse. Sans doute sera-t-il plus malléable. On a vu ça en France avec le président “normal” Hollande. Triste souvenir... Ça ne présage rien de bon, et l’Amérique apparaît plus divisée que jamais en deux moitiés de plus en plus irréconciliables.

Le COVID-19 fout le bordel même dans les élections, on l'a vu avec nos municipales complètement ratées. Contrairement à ce qu’on dit, Trump ne pouvait pas grand chose pour casser la progression du virus. Il a tout misé sur les vaccins et allégé avec efficacité les réglementations pour accélerer la recherche et les essais cliniques. L'avenir lui donnera peut-être raison... mais trop tard ! Aux USA, la responsabilité incombe autant aux autorités locales que fédérales. Toujours est-il qu'à l'occasion de l'épidémie, le système des votes par correspondance, a pris des proportions assez surréalistes. Comment ne pas avoir un doute sur la régularité d’un scrutin dans lequel plus d’un tiers des bulletins échappe à tout contrôle sérieux ?

Tout cela est révélateur hélas de la déconfiture et de l’auto-destruction du monde occidental. Il vacille sur ses fondations et des fissures annonciatrices de catastrophes se font jour un peu partout. Le coronavirus est un révélateur parmi d'autres, de ce délabrement général.
De l'autre côté l'Asie s'éveille. Elle a pris très tôt la mesure de l’épidémie, elle croit plus que jamais à son modèle et ne passe pas son temps à remettre en cause son passé, sa religion ou sa culture. Elle a l’avenir devant elle.
Nous sommes de facto entrés dans une période de grands troubles et de grandes turbulences. L’Amérique risque d’aller de plus en plus mal, ce qui est sans doute beaucoup plus dangereux pour la planète que le réchauffement climatique. L’Europe quant à elle, particulièrement dévastée par la pandémie, existe de moins en moins en tant qu’entité. Les quelques liens qui unissaient les nations se disloquent peu à peu. Il n’y a plus, si tant est qu'il y en eut, de dessein commun en dehors d’une bureaucratie qui pèse de plus en plus, et de dettes qui s’accroissent de manière vertigineuse. L’immigration non contrôlée, le terrorisme, les révoltes sociales incessantes contribuent à désagréger un édifice déjà fragile.


Aux States, si le Président et la Chambre des Représentants seront aux couleurs du Parti Démocrate, les Républicains devraient toutefois garder le Sénat et une Cour Suprême plutôt de leur côté, même si elle se doit d’être au dessus des partis. Un semblant de pluralité sera préservé dans cette démocratie fracturée. Joe Biden quant à lui n’a pas beaucoup de temps pour convaincre, dans un contexte très tendu et avec un programme erratique, débordant de bonnes intentions et de promesses angéliques mais sans ambition. Dans 2 ans, il y aura de nouvelles élections pour renouveler la Chambre des Représentants et tout peut à nouveau basculer...
En attendant, le temps va paraître long à certains car au moins avec Trump on ne s’ennuyait pas...

03 novembre 2020

Techno Parade

En France, la technocratie nous réserve sans cesse de nouvelles surprises. Pas très bonnes au demeurant.
Quand on croit apercevoir une lueur au bout de l’infernal tunnel réglementaire, l’espoir est rapidement déçu et on plonge de plus belle dans l’opacité et l’absurdité.

On craignait que l’impéritie du gouvernement face à l'épidémie de coronavirus ne nous pousse tôt ou tard au re-confinement. C’est chose faite. Nous revoilà emprisonnés pour trois nouvelles plombes.
A ceci près que nos dirigeants rantanplan  dans leur souci de vouloir bien faire, pour protéger notre santé tout en préservant l’économie, ont cru bon de ménager quelques espaces de liberté. Le retour des auto-attestations, qui auraient réjoui Père Ubu, fait ainsi la part belle aux exceptions, aux dérogations et aux cas de force majeure.
Mais cet inventaire aussi émouvant par son angélisme qu’il est horripilant par son souci du détail, se heurte à un problème majeur: celui des commerces. Étrangement cela n’avait guère créé de difficulté lors du premier confinement. Tous les magasins avaient été fermés, hormis ceux vendant des produits de première nécessité, à savoir alimentation et pharmacie. Les grandes surfaces proposant des marchandises très variées, dont beaucoup de produits alimentaires, restèrent quant à elles ouvertes, y compris leurs rayons de vêtements, livres, disques, bricolage, produits de beauté… Et personne ne trouva vraiment à redire.

Cette fois, ça ne passe pas.
La première rébellion fut
celle des libraires. Déjà en perte de vitesse depuis l'essor du commerce en ligne et des livres électroniques, ils n’acceptent pas de se voir à nouveau pénalisés tandis que d’autres non. Face à cette levée de boucliers imprévue, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’intimer illico aux grandes enseignes polyvalentes l’ordre de fermer leurs rayons “culture”. Comme le claironna derrière son joli masque fleuri l'inénarrable Roselyne Bachelot, "Il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces". Et en réponse à une remarque objectant que tout ceci allait doper encore un peu plus la vente sur Internet, elle enfonça le clou en appelant carrément au boycott de ceux qu’elle ne peut contraindre : “N’achetez pas de livres sur les plateformes numériques !” Au passage, elle annonça triomphalement de sa voix stridulante de Castafiore qu'elle allait sous peu infliger de nouvelles "contributions financières" aux sites web diffusant du contenu musical ou cinématographique en streaming, dans le but prétendu de "soutenir la création française..." Après avoir flingué les petits commerces et noyé les grandes surfaces sous un écheveau de règles ineptes, elle entend bien se servir, par pur souci égalitaire, sur le dos des bêtes immondes qui osent encore faire des bénéfices... De là à interdire purement et simplement Amazon & Co de fonctionner, comme lors du premier confinement, il n'y a qu'un pas... qui sera franchi sous peu, n'en doutons pas, par les syndicats zélés !

De fil en aiguille, c’est une bronca qui se lève dans le pays. Les maires s’y mettent en exigeant que les petits commerces urbains puissent rester ouverts, et ils prennent même des arrêtés s'opposant frontalement aux directives gouvernementales. Monsieur Castex, Ministre en Chef tonne au micro de TF1, dénonçant une attitude irresponsable. Il affirme qu’il n’y aura pas de passe-droit, et pour tenter d'amadouer l’opinion publique, il déclare avec un sérieux pontifical, que les grandes surfaces devront fermer, non seulement les rayons dédiés aux livres, mais également tous ceux proposant des produits qualifiés de “non essentiels”...
Le risque est cette fois de basculer dans la révolte générale si ce n'est l'anarchie, tant les consignes deviennent complexes, changeantes voire incompréhensibles, et pour tout dire, inapplicables. Le spectre des Gilets Jaunes hante les esprits. Une pagaille indescriptible est en train de s'installer tandis que l'épidémie galope et que l’État dépense toujours plus en aides généreuses l'argent qu'il n'a pas. De Charybde en Scylla on se demande avec une anxiété croissante vers quelles extrémités le bateau ivre dans lequel nous avons embarqué nous emmène...

27 octobre 2020

Quelle Santé pour Après ?

La gestion de la crise sanitaire due au SARS-COV2 s’apparente en France de plus en plus à une Bérézina. Les chiffres attestant de la nouvelle flambée épidémique s’aggravent tous les jours et on a l’impression de revivre le cauchemar du mois de mars. Certains prétendent même qu’à terme, cela pourrait être pire…
Mince consolation, le virus fait une nouvelle poussée dans à peu près tous les pays européens. Malheureusement, notre pays s’affiche désormais comme le plus touché. Nous comptabilisons actuellement plus de nouveaux cas positifs quotidiens qu’aucun autre pays au monde !
Face à ce nouveau tsunami, les Pouvoirs Publics semblent complètement dépassés. D’après M. Véran “la situation va s'alourdir dans les jours et les semaines qui viennent quoique nous fassions.” Quel aveu d’échec ! Cela ne l’empêche pas pour autant de justifier envers et contre tout sa politique désastreuse, jusqu’à demander à l’Assemblée Nationale si quelqu’un a une meilleure solution à proposer ! Dommage que nos politiciens n’aient guère de répondant, car il suffirait de tourner les yeux vers l’Asie pour trouver des exemples de gestion quasi parfaite...
Quant au Premier Ministre M. Castex, qui fut l’artisan du déconfinement, il annonce d'un ton patelin des lendemains très difficiles et ses conseils relèvent de lapalissades : “la meilleure façon de soulager l'hôpital, c’est de ne pas tomber malade.”

Cette déroute signe la faillite de notre système de santé. Réputé un des meilleurs du monde, il a pâti des lauriers sur lesquels les gouvernements successifs se sont reposés. Ils n’ont pas vu qu’il avait amorcé depuis quelques décennies, une lente descente aux enfers. Pire, ils n’ont fait que précipiter l’évolution par des réformes incessantes, plombées par la bureaucratie, l’idéologie et l’hyper-centralisation, qui nous laissent totalement dépourvus face à un virus dont la mortalité n’excède pas 0,5%. A ce jour eu égard à la propagation incoercible du COVID, un nouveau confinement paraît inévitable. Le pays tout entier va être de nouveau conduit à la paralysie et à l’asphyxie, au seul motif d’éviter l’engorgement des hôpitaux, décidément incapables de s’adapter aux circonstances !

Parmi les maux qui rongent le système, cinq au moins paraissent pourtant évidents depuis des lustres, contre lesquels on aurait pu proposer des mesures, hélas radicalement contraires au sens des programmes mis en œuvre.
La première consisterait à décloisonner les différentes structures constituant l’invraisemblable usine à gaz de la santé en France. Il faut par exemple savoir que les Pouvoirs Publics imposent à tous les programmes architecturaux hospitaliers des quota de chambres seules d’au moins 80%, allant même jusqu’à préciser qu’elles ne doiv
ent, par souci de confort et de qualité des soins, en aucun cas pouvoir être transformables pour accueillir plusieurs lits ! J’ai été personnellement le témoin effaré de cette folie dictée par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Dans la même optique, les services de Réanimation ont été scindés en plusieurs entités distinctes. Au lieu de prévoir l'augmentation de leur nombre de lits en cas crise, sans nécessiter beaucoup de personnel supplémentaire, on a sectorisé les lits en distinguant notamment la réanimation proprement dite d'unités de surveillance continue moins bien dotées en personnel et ne disposant pas de respirateurs.
Ces deux exemples permettent de comprendre la difficulté qu'il y a de faire face à un afflux soudain de malades.
Ajoutons à cela la réduction autoritaire du nombre de lits et une politique d'autorisation ubuesque qui interdit aux établissements ne répondant pas à des seuils quantitatifs arbitraires, de pratiquer certaines activités dont la réanimation. Ces mesures ont conduit progressivement à concentrer l’essentiel de l’activité vers les gros hôpitaux, provoquant leur engorgement quasi permanent tandis qu’on désertifiait les fameux “territoires”.
Pour masquer ce démantèlement désastreux, on a procédé à la création de Groupements Hospitaliers de territoires (GHT) qui sont des coquilles vides, n’apportant rien d’autre qu’un alourdissement considérable de la gestion administrative. Pire, mis en place sous contrainte, ils ont généré sur le terrain, désespoir, rancoeur, et lassitude...
Au surplus, cette manie du cloisonnement fait de l’hôpital public le centre de gravité du dispositif, reléguant les cliniques privées et la médecine de ville au rôle de supplétifs, et qui n’ont de libéral que le nom tant on a compliqué leur tâche par quantité de contraintes administratives et tant ils sont également soumis à la tutelle des ARS.
Il serait urgent d’assouplir tout cela, de concevoir comme beaucoup de pays l’ont fait, des services médicaux à géométrie variable, partant du principe que celui qui peut le plus peut le moins, et à créer les conditions d’une vraie coopération public-privé, dénuée enfin de tabous idéologiques absurdes.

La deuxième priorité devrait être de décentraliser les instances décisionnelles et de donner plus d’autonomie aux hôpitaux et cliniques. Les agences étatiques, dont le fonctionnement coûte “un pognon de dingue”, ont établi un véritable carcan encadrant de manière étouffante tous les projets d’établissements et décidant de la politique sanitaire de manière pyramidale, de haut en bas. La nuée de fonctionnaires qui peuplent ces bouzines sécrètent à longueur de temps des règlements coercitifs, et des injonctions souvent contradictoires ou paradoxales, comme si leur but était avant tout d’exaspérer et d’empêcher de travailler les acteurs de terrain. Tout est piloté de Paris, de la nomination des chefs de services médicaux à l’accréditation des établissements en passant par les autorisations d’acquérir le moindre équipement médical.
Il serait donc impératif d’alléger ce paquebot ingouvernable et d’élaguer les échelons administratifs inutiles. Qu’attend donc par exemple pour supprimer les ARS qui ont fait la preuve de leur nocivité, et que plusieurs rapports de la Cours des Comptes ont épinglé sévèrement ?

Les nombreuses réformes qui ont prétendu “moderniser” le système, depuis le funeste “Plan Juppé”, ont promis de manière récurrente de favoriser à chaque fois que possible les délégations de gestion et de tâches. Dans les faits, ces engagements louables sont restés au stade de voeux pieux. La création des “pôles médicaux hospitaliers” devaient donner aux médecins responsables de ces nouvelles entités un vrai pouvoir décisionnel. Il n’en fut rien et une fois encore la complexité administrative s’est accrue. Aujourd’hui le “Ségur de la Santé” promet de faire marche arrière en revenant aux services de soins, mais sans délégation précise, et sans abolir les pôles. Allez comprendre…
S’agissant des délégations de tâches, elle sont restées également lettres mortes. La pénurie ressentie en nombre de médecins en France est en partie expliquée par l’absence de ces délégations au personnel para-médical. La charge de travail pesant sur les praticiens aurait pourtant pu être considérablement allégée comme beaucoup de pays l’ont fait. Nous souffrons à la fois d’une hyper-médicalisation et d’une planification excessive. Résultat, alors que nous avons un ratio de médecins plutôt supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE, ils croulent sous le labeur, et ne sont ni aux bons endroits ni dans les bonnes spécialités. Cherchez l’erreur...

Un axe d’amélioration essentiel à notre époque devrait passer par la télémédecine, qui apporte l’expertise médicale dans les endroits les plus isolés et permet d’éviter quantité de déplacements et d'hospitalisations inutiles. Ici aussi la France a pris un retard important, comme si ce qui parait simple est par nature, forcément suspect. A force de vouloir sécuriser à outrance les télécommunications, à force de vouloir encadrer et contrôler étroitement toutes les pratiques, l’Assurance Maladie et l’Administration Centrale ont freiné des quatre fers l'essor de ces nouvelles technologies. La récente épidémie a permis de faire sauter quelques verrous par nécessité et l’on s’est aperçu que les téléconsultations fonctionnent très bien pour beaucoup de suivis de routine. Saura-t-on tirer profit de cette expérience pour en doper les effets favorables ?

Enfin, à une époque où nombre de problèmes sont médicalisés, la responsabilisation des acteurs de santé et des patients apparaît partout comme un impératif, ne serait-ce que pour garantir la pérennité financière du système. Par une politique allant exactement à l’encontre de ce principe, les gouvernements successifs ont provoqué logiquement une vraie gabegie.
Il est communément admis dans notre pays que "la santé n’est pas une marchandise", et qu’on peut dépenser sans compter. Les patients qu’on a habitués à la gratuité des soins se montrent de plus en plus exigeants et attendent le remboursement de la moindre prestation, de la moindre boîte de médicaments. Les abus sont légions comme l’ont montré de nombreux rapports officiels, et l’ensemble du système est en faillite chronique. Comment espérer pouvoir inverser cette tendance infernale alors que le gouvernement actuel entend abroger la tarification à l’activité, seul système équitable d’allocation de ressources, qu’il promet de rembourser intégralement les lunettes correctives, les soins dentaires, la procréation médicalement assistée pour convenance personnelle (PMA), qu’il allonge la durée du congé paternité, et que dans le même temps il ne fait surtout pas mine de s’attaquer aux tabous des avantages acquis, du tiers payant, et du monopole étatisé de la sécurité sociale ?

08 octobre 2020

COVID: Le Retour

Le COVID-19 revient donc en force. On peut gloser à l’infini pour savoir s’il s’agit d’une deuxième vague ou bien d’une simple recrudescence de l’épidémie. Une chose apparaît clairement: l’ambiance est à la panique !
Avec le virus, les experts en prévision sont eux aussi de retour sur les plateaux et télévision et les controverses reprennent de plus belle. Dans ce qu’on entend, il y a tout et son contraire. Bien malin celui qui peut dans un tel contexte se faire une idée claire.
Le plus inquiétant est que le gouvernement semble une fois encore pris de court. Certes, nous avons désormais des masques à profusion, et loin d’être qualifiés d’inutiles pour les péquins moyens, ils sont devenus obligatoires quasi partout. Certes nous avons les tests, et loin d’être réservés aux seuls cas symptomatiques, ils sont aujourd’hui proposés à l’ensemble de la population, sans ordonnance ni justification et gratuits (ou presque gratuits, car en vertu des franchises de la Sécurité Sociale, il reste tout de même 2 € à charge de chaque assuré…). Certes les prises en charge thérapeutiques sont paraît-il beaucoup plus performantes, et foin de l’hydroxychloroquine, bonjour la bonne vieille dexaméthasone...

ll y a quand même un hic: malgré tous ces progrès, on se croirait revenu au début de l’histoire. Un peu partout, c’est le branle-bas de combat général, les alertes catastrophistes se multiplient et selon les indicateurs savants du ministère de la santé, les régions virent les unes après les autres au rouge de plus en plus foncé. Parallèlement, les contraintes pesant sur la population et les entreprises sont chaque jour un peu plus lourdes et certains parlent même d'un prochain re-confinement !
Fait étrange, la France figure une fois de plus parmi les pays les plus touchés, et les plus en difficulté. En Asie, la contagion est maîtrisée depuis belle lurette. Autour de nous, hormis l’Espagne, les choses paraissent évoluer de manière beaucoup plus simple. Même l’Italie et la Belgique parviennent à contenir la marée virale. La Suède dont on stigmatisait la légèreté, est en phase de plateau, et s’il y a une augmentation modeste du nombre quotidien de patients contaminés, le nombre de décès reste très bas et la vie continue presque normalement. Sans avoir jamais confiné, sans avoir trop entravé les libertés, les chiffres de mortalité sont à peu près équivalents à ceux de la France (588 décès par million d’habitants là bas vs 482 chez nous). A titre de comparaison, ce même indicateur est de 116 en Allemagne, de 8 en Corée du Sud, et de 0,259 à Taïwan....
En France, vu la multiplication des tests, le nombre de morts rapporté au nombre de personnes positives a heureusement beaucoup baissé. Il est passé de plus de 17% en juillet à 5,17% aujourd’hui, mais il reste plus élevé qu’aux États-Unis (2,8), qu’en Allemagne (3,15) et même qu’au Brésil (2,9).

Pourquoi donc cette ambiance de panique, alors que les chiffres mondiaux objectivent un plateau s’agissant du nombre de patients positifs et une baisse régulière en matière de mortalité depuis plus d'un mois ?
Force est d’évoquer encore et toujours les faiblesses de la stratégie française et notamment du gouvernement, qui est à la barre et dont on attend tout et sans doute bien trop. Il s’agite dans toutes les directions, mais ses injonctions s’avèrent trop souvent contradictoires ou peu intelligibles. On a vu les revirements concernant les masques et les tests. On pourrait dire qu’on est passé d’un excès à l’autre. Il est évident que le port quasi généralisé du masque n’a pas permis d’enrayer le rebond actuel. Il est clair également que l’accès sans limite ni stratégie aux tests s’est révélé contre productif, engendrant l’engorgement des laboratoires et l’allongement déraisonnable des délais pour obtenir un diagnostic. Parallèlement la faiblesse des sanctions, spécialement dans les endroits “sensibles” où les règles étaient les moins bien respectées n’a pas arrangé les choses. Tout comme le caractère lacunaire des contrôles aux frontières, dans les ports et dans les aéroports...
Et face à cette montée des périls, tout se passe comme si l’on n’avait tiré aucun enseignement de la crise initiale pour réorganiser les hôpitaux et adapter leurs capacités à un éventuel afflux de patients. On nous avait pourtant affirmé qu’ils disposaient de tous les médicaments nécessaires, de respirateurs en grand nombre et M. Véran annonçait victorieusement fin août que les services de réanimation pouvaient désormais accueillir 12000 malades simultanément et jusqu’à 29000 sur la durée d’une vague épidémique. On avait même échafaudé en un temps record le fameux "Ségur de la santé" qui devait sauver les établissements de santé. Comme tous ceux qui l'avaient précédé, il est déjà en passe d’être oublié, sans avoir produit le moindre effet, hormis quelques hausses salariales qui ne semblent pas avoir convaincu vraiment les personnels...

Tout cela semble bien vain et l’impression tenace est que les Pouvoirs Publics courent après le virus depuis son émergence, mais qu’ils ne parviennent ni à enrayer sa progression ni à anticiper les dégâts qu’il provoque. Ne sachant manifestement vers quel saint se tourner, ils promulguent à tour de bras des directives dans lesquelles personne ne se retrouve. Un jour on ferme les restaurants, un autre les salles de sports, les piscines, puis une semaine plus tard on revient en arrière mais en imposant des protocoles sanitaires dissuasifs tant ils sont complexes et fluctuants. Tout à coup on s’aperçoit de l’incroyable promiscuité qui règne dans les amphithéâtres des universités et du jour au lendemain, on "réduit la jauge à 50%", sans expliquer aux gestionnaires comment s’y prendre. Manifestement le télé-enseignement n'a guère progressé…
Le mécontentement grandit donc, pendant que le pays s’enfonce pour de bon dans une crise économique de grande ampleur, le tout sur fond de délabrement social et de lubies totalitaires de tout poil, écologistes anti-spécistes, égalitaristes... Plus que jamais la parole publique semble déconnectée des actions. Nos gouvernants passent la moitié de leur temps en cérémonies compassionnelles et l’autre à faire de vibrants discours et de beaux projets de lois affirmant la primauté de la République et la détermination de l’État à protéger les citoyens contre tous les maux de la Création, réels ou imaginaires. Ils ne convainquent plus grand monde et le citoyen moyen se demande avec une inquiétude croissante s’il y a une issue au bout du tunnel...

13 juillet 2020

COVID en questions

Le virus circule toujours”. “Une deuxième vague dès cet été”. “La rentrée ne sera pas normale”... Autant de gros titres et d’avertissements inquiétants, alors qu’on pensait en avoir à peu près fini avec la phase aiguë de l’épidémie.
Par un paradoxe troublant, tandis qu’on nous répète que le nombre de cas progresse et que des clusters émergent un peu partout, il y a toujours moins d'hospitalisés, et les services de réanimation continuent lentement à se vider.
Où donc en sommes-nous réellement, s’agissant du COVID, alors que nous sommes privés des laborieux speeches de Jérôme Salomon et qu’ont cessé les séquences explicatives théâtrales des pontifes ministériels ?

Olivier Véran fait mine de s'agiter en insistant sur l’importance de continuer à appliquer les “gestes barrière”, mais il nous en dit trop ou pas assez. Quant à l'application StopCovid qui coûte paraît-il 200.000 € par mois aux contribuables, elle a fait un flop monumental et est déjà passée aux profits et pertes.

La comparaison des chiffres internationaux ne laisse quant à elle pas d'interroger.
Non seulement ceux affichés par la France détonnent, mais ils ne cessent, a contrario de ceux de nombre de pays, de se dégrader au fil du temps. Si l’on en juge sur le ratio nombre de décès sur nombre de cas déclarés, la France affiche une mortalité de 17,6% (30.000/170.000) ! Même les nations européennes réputées avoir le plus mal géré la crise, font désormais mieux que nous: le ratio pour le Royaume Uni s’établit à 15,5%, il est de 15% pour la Belgique, pour l’Italie de 14,3 % et pour l'Espagne de 9,4%. On a beau chercher, notre pays fait figure d'exception dans le mauvais sens du terme. Aux Etats-Unis où paraît-il l’épidémie fait rage, le nombre de cas augmente certes rapidement, mais le taux de mortalité ne cesse de baisser pour atteindre à ce jour 4 %, et au Brésil qui fait paraît-il n’importe quoi, il plafonne à 3,9 %.
Rappelons au passage qu’à Taiwan, le nombre de cas ne dépasse pas 451 et le nombre de décès s’est stabilisé à 7 (soit 1,5% de mortalité).
Que se passe-t-il chez nous ? Sommes-nous donc incapables de produire des statistiques fiables, ou bien nous trouvons-nous toujours en difficulté pour faire le diagnostic de la maladie, à moins que nous ne soyons particulièrement mauvais pour la soigner…
Partant de nos 30.000 morts, et d’une mortalité théorique de 0,5% (celle de la cohorte du Pr Raoult, dont certains affirment qu’elle n’a rien d'extraordinaire), cela supposerait 6 millions de personnes atteintes et non diagnostiquées, c’est à dire quasi la moitié des cas mondiaux.
Décidément, quelque soit le bout par lequel on prend le problème, il y a quelque chose de pourri au Royaume de France !

25 mai 2020

COVID-19 : Raoult avait raison

Durant cette crise, on aura tout vu, tout lu et tout entendu, et notamment une foule de rumeurs non fondées et d'informations contradictoires. Beaucoup d’experts, de consultants, de sommités scientifiques se sont succédé sur les plateaux télés. La présence de certains, inconnus la veille, est devenue quasi quotidienne. Depuis quelques mois, ils abreuvent les téléspectateurs d’hypothèses, d’opinions et de prévisions plus ou moins farfelues. Que restera-t-il de leur gloriole éphémère, sitôt le péril écarté ? Autant en emporte le vent sans doute…

S’il est une personne qui cristallisa les débats, largement à son corps défendant, c’est bien le désormais célèbre professeur Didier Raoult.
Paradoxalement, lui ne fut vu sur aucun plateau. Il resta tranquillement dans son Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) à Marseille, distillant sur Youtube, comme à son habitude, bien antérieure à la crise, de petites vidéos filmées directement dans son bureau. Hormis une ou deux interviews, données dans le même lieu, le rituel était toujours identique : quelques constats et des graphiques démonstratifs illustrant les données statistiques produites par son établissement. Et une stratégie simple et limpide, d’une cohérence exemplaire.


Il fut le premier à rappeler les 3 règles qui selon lui doivent prévaloir en période d’épidémie : diagnostiquer, isoler, traiter. Il fut le premier à exploiter méthodiquement les chiffres et les études produites par les pays asiatiques, notamment la Chine, frappés de plein fouet par le virus. Très précocement, il put tirer parti des expériences vécues là bas, sur la nature du virus, sa contagiosité, le temps d’incubation, la durée de portage de l’agent infectieux. Grâce à cela, il fut en mesure de mettre très rapidement en œuvre un test diagnostic fondé sur la technique d’amplification génique (PCR) et de proposer une solution thérapeutique originale et raisonnable, fondée sur l'évolution comparée de la charge virale, à base d'hydroxychloroquine et d’azithromycine.

Jamais il ne fit d’annonce spectaculaire, jamais non plus de prédiction, ce dont beaucoup l’accusent pourtant. Mais très tôt, il révéla par exemple que les enfants étaient préservés des formes graves, qu’ils ne portaient en règle qu’une charge virale minime, et donc qu’ils étaient probablement peu contagieux. Très tôt il put avancer que la gravité de la maladie concernait préférentiellement certaines populations, notamment les personnes âgées, et qu’il était impératif de les protéger, donc de tester sans réserve, pour éviter d’en arriver au confinement généralisé, qu’il qualifia de solution moyenâgeuse.
S’appuyant sur la maîtrise spectaculaire de l’épidémie par Taiwan ou par la Corée du Sud, il lui arriva sans doute d’être un peu trop optimiste et d’imaginer à haute voix que le virus pourrait être rapidement circonscrit. On le lui reproche encore, tout comme on le poursuit opiniâtrement pour avoir osé préconiser un traitement sans avoir préalablement procédé à un essai clinique en bonne et dûe forme, c’est à dire prospectif, randomisé, en double aveugle, validé par moultes commissions éthico-bureaucratiques. Il s’est expliqué à maintes reprises sur les raisons pratiques qui l’ont poussé à adopter une attitude empirique face à une maladie aiguë, contagieuse, potentiellement grave, pour laquelle une réaction rapide s'imposait. Mais il n’y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre et c’est une véritable bronca qui s'est levée, et qui le poursuit sans discontinuer.


Partant de son expérience en matière d’épidémies, le professeur Raoult avait très tôt évoqué le possible caractère saisonnier de l’infection à coronavirus, et il avait émis l’hypothèse qu’il n’y aurait pas de deuxième vague lors du “déconfinement”, l’évolution des grandes contagions suivant habituellement “une courbe en cloche et non en chameau”. Il fut également sur ce sujet critiqué sans ménagement.

Aujourd’hui, plus que jamais, les faits sont en passe de lui donner raison. Aucun retour de flamme n’a été observé dans les pays asiatiques ayant maîtrisé rapidement le fléau et pas davantage dans ceux qui en Europe, ont déconfiné, plusieurs semaines avant la France.

Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives de l’épisode COVID-19, mais force est de constater dès à présent que notre pays s’inscrit dans le peloton de tête de ceux qui ont le plus mal géré la crise, en s'obstinant étrangement à faire exactement le contraire de ce que préconisait l’équipe de l’IHU de Marseille.
Pire que l’impréparation dans laquelle la France se trouvait, il y eut les mensonges, le parti-pris et la mauvaise foi des gouvernants. Si la prestation de madame Buzyn fut calamiteuse, celle de son successeur Olivier Véran, ne fut pas meilleure. Très sûr de lui, jusqu’à l’arrogance, il s’opposa systématiquement aux propositions du Professeur Raoult, tout en propageant nombre d’affirmations non vérifiées, et usant de son nouveau pouvoir pour imposer toutes sortes de diktats arbitraires. Tout récemment, sur la foi d’une étude rétrospective semée de biais méthodologiques, il s’est cru autorisé à renforcer encore la tutelle absurde qu’il avait imposée aux médecins souhaitant prescrire de l’hydroxychloroquine.
Les laborieuses démonstrations et auto-justifications télévisées pilotées par le Premier Ministre, les onctueux prêches du professeur Salomon, et les leçons dogmatiques du Dr Véran resteront probablement comme des ponts-aux-ânes, révélateurs de la vanité et de l’auto-satisfaction de l’Etat-Providence.

Quant au Professeur Raoult, il apparaîtra quoiqu’il arrive désormais, comme une sorte de phare, rassurant dans la tempête, constant et éclairant. Les résultats obtenus par son équipe sont spectaculaires et incontestables, à l'image de ceux des meilleurs pays d'Asie. Avec plus de 130.000 PCR réalisées, Marseille est une des villes où l'on a le plus testé au monde, et dans la cohorte suivie et traitée par l'IHU la mortalité est la plus faible qui soit, de l'ordre de 0,5%. Personne ne pourra lui retirer cela.

On ne comprend vraiment pas bien pourquoi ce Français, dont l'autorité scientifique est reconnue dans le monde, fait l'objet de tant de critiques, voire de mépris de la part de gens qui n'arrêtent pas de vanter la souveraineté nationale, le made in France les relocalisations, et autres cocoricos bruyants mais inconséquents.

Avec beaucoup de simplicité, M. Raoult a redonné au raisonnement médical toutes ses lettres de noblesse, en le dépouillant de la gangue technocratique qui finissait par l’obscurcir et l’étouffer. Fasse le ciel que ses leçons finissent par porter et sourions avec lui lorsqu’il conclut qu’à défaut d’être efficace dans la lutte contre le coronavirus, l’hydroxychloroquine est sans doute un remède préventif de la folie, car il faut bien reconnaître que tous ceux qui s’opposent férocement à son usage, ont perdu la raison !

graphiques IHU Marseille, au 19/05/20