24 avril 2018

La situation ubuesque de l'hôpital français

Une fois n'est pas coutume, juste un lien vers l'article que le quotidien OUEST FRANCE m'a fait l'honneur aujourd'hui de publier sous forme d'un point de vue libre.
Il reprend de manière condensée les éléments déjà évoqués dans ce blog, au sujet de la politique hospitalière menée dans notre pays...
Les déficits se creusent, la pression fiscale est à son maximum, l'irresponsabilité est quasi générale. L'heure est grave, le gouvernement est assailli de nombreux problèmes hérités de ses prédécesseurs. Espérons qu'il saura enfin trouver des solutions pragmatiques...

18 avril 2018

En marche, un an après

Face au duo grimaçant de pitres idiots-visuels, Plenel et Bourdin, auto-investis de mandats de commissaires du peuple bien plus que de journalistes, le Président de la République Emmanuel Macron a déployé tout le panache et tout l’art de la dialectique dont il est capable. Rien que pour cela, le spectacle qui nous fut offert par la chaine BFM TV ce dimanche 15 avril, valait son pesant de cacahuètes.
Face aux questions en forme de “plaidoyers” voire de réquisitoires, qu’ils lui adressèrent, assorties de rictus grotesques, les réponses du chef de l’Etat sifflèrent comme des balles aux trajectoires millimétrées, renvoyant tour à tour les deux procureurs morveux au fond du court.

Au bout d’une heure de ce petit jeu, les attaquants paraissaient bien plus fatigués et dépités que leur victime, si bien que leurs coups, s’ils fusaient certes encore, étaient tellement amortis, tellement à côté de la plaque, que pour tout un chacun la cause était entendue.


Mais derrière le show étincelant d’Emmanuel Macron, sous la verve mordante de son discours, on cherchait pourtant vainement les éléments révélateurs d’une politique claire et d’actions concrètes à venir.

Comme souvent dans ce genre d’exercice de style, la communication fut parfaitement maîtrisée, mais les propositions restèrent imprécises. La faute sans doute en grande partie aux interviewers, rechignant à s’élever au dessus de viles et démagogiques considérations partisanes, puisées souvent dans le registre ringard de l'extrême-gauche, et incapables de voir l’actualité autrement que par le petit bout de la lorgnette.
Ainsi, on perdit beaucoup de temps à discourir sur le bien fondé ou non des récentes frappes punitives sur la Syrie, on eut droit aux sempiternels couplets pleurnichards sur les inégalités croissantes entre les riches et les pauvres, sur les profits éhontés d’entreprises coupables de "plans sociaux", sur le mythe de la perte financière due à l’évasion fiscale, et on tourna en rond de manière lénifiante autour de l’islamisme, de l’immigration, et de la sinistre pantalonnade de Notre Dame des Landes...

C’est à peine si quelques problèmes pratiques furent esquissés. Celui récurrent des retraites par exemple, au sujet duquel M. Macron réaffirma son attachement exclusif au système par répartition. Comme ses prédécesseurs, il continue donc de tout miser sur cette véritable pyramide de Ponzi qui fait peser un poids croissant sur les jeunes générations, tout en réduisant comme peau de chagrin pour eux l’espoir de profiter un jour des fruits de cette pseudo-solidarité générationnelle.
Le grand âge, la dépendance et la situation tendue dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ne furent qu’effleurés. Il évoqua rituellement la création d’une branche supplémentaire de l’Assurance Maladie en avançant pour seul financement la création d’un nouveau jour de travail non payé... Doux pays où l’on octroie généreusement des jours de repos supplémentaire au titre de la réduction du temps de travail (RTT), tout en rognant peu à peu sur les congés…
Sur le malaise profond qui mine le secteur hospitalier, le Président de la République se borna à envisager la solution illusoire consistant à sortir de la tarification à l’activité, tout en proposant d’un ton évasif “moins de bureaucratie...”
Rien de très clair s’agissant de la SNCF, hormis la promesse que l’Etat, c’est à dire les contribuables, reprendrait tout ou partie de la dette faramineuse de l’entreprise, à condition que les négociations avec les cheminots avancent. On ne voit pas bien le rapport et on ne voit pas bien comment l’Etat pourrait s’exonérer de la mission de résorber les déficits que sa gestion calamiteuse à creusés, sachant comme l’a réaffirmé M. Macron, qu’il n’a jamais été question de “privatiser” les chemins de fer.

Bref, si les mots du président sonnèrent souvent juste face à l’inconséquence de journalistes se faisant un devoir d’être agressifs par principe, on n’apprit pas grand chose de nouveau, comme le relevèrent nombre de commentateurs. Et l’Europe, pour laquelle le chef de l’Etat nourrit tant de projets ambitieux ne fut tout simplement pas abordée. Peut-être sera-ce pour un autre jour...

16 avril 2018

Zigs de ZAD

Les affrontements opposant les forces de gendarmerie aux auto-proclamés Zadistes, sur le désormais fameux site de Notre Dame des Landes, donnent une bien piètre idée de notre République.
De ce que le jargon bureaucratique nommait “Zone d’Aménagement Différé”, ils ont fait une “zone à défendre”, et c’est une vraie armée qu’il faut mobiliser pour la rendre à qui de droit.
Il est en effet consternant d’observer qu’il faille 2500 gendarmes pour déloger 250 énergumènes enragés accrochés à leurs ghettos insalubres, aux allures de campements crépusculaires post-apocalyptiques, bâtis en toute illégalité sur des terres appartenant à l’Etat. Ces zigs prétendent proposer, sans souci des réglementations et rétifs à toute régulation, "leurs" alternatives innovantes au modèle capitaliste. A voir les prémisses miteuses de cet autre monde, il y a quoi être inquiet...

Après un demi-siècle de tergiversations, de plans foireux, de pseudo consultations populaires, et surtout de reculades et de lâcheté de tous les gouvernements qui se sont succédé, le projet de construction d’aéroport contre lequel s’était formée cette rébellion a été définitivement enterré. Le Président de la République, qui hérita de cet abcès de fixation, eut beau rappeler ce dimanche, que ces friches anarchistes n’avaient donc plus aucune raison d’être, les manifestants continuent envers et contre tout leur occupation sauvage des lieux.

Le plus grave en la circonstance est qu’ils manifestent leur “insoumission” avec une violence quasi insoutenable si tant est qu’on soit encore dans un état de droit. Plus de 60 gendarmes ont été blessés durant la semaine écoulée, passée à tenter de déloger cette faune arrogante, qui promet de revenir dès que les représentants de la force publique auront tourné les talons.
Pour tout citoyen responsable et respectueux des lois, cette chienlit est intolérable et de vraies sanctions devraient être désormais appliquées avec détermination. On apprenait que le lundi, premier jour de l’opération, sept personnes avaient été interpellées, avant d’être relâchées dès le lendemain... Tout cela coûte fort cher et contribue chaque jour à discréditer un peu plus le modèle de société ouverte déjà passablement abîmé.

On finit en effet par s’habituer au triste spectacle de ces hordes, agissant en petits groupes, armés, cagoulés, encapuchonnés, qui se plaisent à installer le désordre, à casser le bien public et à soumettre à leurs lubies dévastatrices la majorité silencieuse, sous le regard impuissant des forces de l‘ordre.
Si  l'on ne voit guère la convergence des luttes que l’exécrable parti de M. Mélenchon appelle désespérément de ses vœux, la multiplication de ces micro foyers d’insurrection mine le moral et contribue à enkyster la morosité dans notre pays.
Et vu l’acharnement des Zadistes à poursuivre de plus belle leur lutte malgré le retrait du projet initial, qu’ils ont fini par obtenir, on peut se demander s’il n'eût pas été souhaitable de respecter les avis des experts et le verdict du référendum, et de le construire ce foutu aéroport….

07 avril 2018

Le prix de la Liberté

Aussi grand, aussi sublime que soit le sacrifice d’une vie, consenti pour en sauver d’autres, et tout particulièrement le geste altruiste d’un gendarme agissant avec bravoure pour protéger ses concitoyens, il pose question. Il ne saurait en effet se substituer à la mission première des forces de l’ordre. Celle-ci consiste avant tout à faire régner la sécurité en empêchant les délinquants de nuire et plus encore de récidiver.
Une clameur immense est montée dans le pays pour saluer l’acte héroïque du colonel Arnaud Beltrame lors de l’attentat terroriste de Trèbes. Elle donne la mesure de la vague compassionnelle qui traverse le pays à chaque évènement dramatique, théâtralisé à outrance par les médias. Cet élan est malheureusement très fugace. Pire, il exprime l’impuissance d’une société pétrie de bonnes intentions, mais de plus en plus incapable de faire face aux réalités du monde.
Le discours que le Président de la République tint à cette occasion s’est inscrit dans cette emphase un peu vaine. Bien qu’il fut plutôt digne et mesuré, ses références remontant une fois encore aux misères et aux vicissitudes de l’an quarante, avaient quelque chose de pitoyable.
C’est devenu un pont-aux-ânes que de commémorer ces moments tragiques de l’Histoire et d’évoquer avec force sanglots “l’esprit de résistance” qui régnait dans le pays, alors qu’ils furent marqués avant tout par la coupable faiblesse du monde démocratique face à l’ogre nazi.
S’il n’est pas absurde de trouver des similitudes entre les époques, ce serait plutôt la faiblesse de l’Etat, sa permissivité, voire sa passivité face aux périls qu’on pourrait à chaque fois mettre en parallèle.
La montée en puissance du fanatisme islamique et de son pendant hideux, le terrorisme, menace la liberté et fragilise nos démocraties. Sans une détermination inflexible et des convictions solidement ancrées, il est à craindre que le beau jardin de la Liberté soit peu à peu grignoté par les pestes qui ne demandent qu’à y proliférer. 

Pour répondre aux crimes pervers ou barbares, nous avons cru par exemple que l’abolition de la peine de mort était un progrès. En réalité, il s’agit d’un emplâtre soulageant la mauvaise conscience, mais qui ne résout rien, ni en termes d’efficacité contre la récidive, ni en termes de cruauté de la sanction.
La Liberté a un prix hélas et il ne se paie pas à crédit sous peine d'être contraint de devoir payer beaucoup plus cher ou bien de n’avoir d’autre choix que de pleurer à chaudes larmes la mort injuste d’un gendarme tombé sous les coups d’une brute sanguinaire...