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21 novembre 2024

Le Pataquès du MERCOSUR

Aussi vrai que la Terre est ronde, on sait que le libre échange est plus souhaitable que le protectionnisme. Hélas, comme nombre de lois économiques établies, il est régulièrement remis en cause, contre toute évidence, au nom de principes idéologiques, nationalistes ou simplement chauvins.
La démonstration de son bien fondé, maintes fois apportée au cours de l’Histoire, relève de l’évidence. A contrario, comment peut-on raisonnablement soutenir l’idée que les contraintes, les interdits et les taxes soient de nature à favoriser le commerce et la prospérité, et par voie de conséquence, à contribuer à la paix et à l’entente cordiale entre les nations ? Le repli sur soi n’est jamais la solution, surtout s’il s’associe à la défiance voire à l’animosité vis-à-vis d’autrui.
C’est pourtant ce qu’on voudrait nous faire croire en cette fin d’année, alors que la colère paysanne gronde à nouveau.
Entre autres causes à ce mécontentement, les négociations de l’Union Européenne avec les pays d’Amérique du Sud, au titre du désormais fameux MERCOSUR, sont passées au premier plan. Il faut dire qu’elles étaient supposées parvenir enfin à leur terme, après 25 ans de discussions.
Véritable pierre d’achoppement sur laquelle toutes les bonnes volontés se brisent, le MERCOSUR est devenu le réceptacle des lâchetés de l’État Providence et le bouc émissaire masquant son incurie. C’est simple, plus aucun élu ne défend désormais ce projet sur lequel l’Union Européenne s’est pourtant résolument engagée depuis des lustres.

Le MERCOSUR est en quelque sorte le marché commun des pays d’Amérique du Sud, dominé par les deux géants que sont le Brésil et l’Argentine, auxquels sont venus s’associer Uruguay, Paraguay, Bolivie, Chili, Équateur, Pérou, Colombie, Guyana et Suriname. Sa création ne date pas d’hier puisqu’elle remonte à 1985, et qu’il fut entériné sous ce nom en 1991. C’est à ce jour la quatrième zone d’échanges mondiale et selon toute probabilité elle promet de progresser encore. Refuser d’y participer ou s’en exclure risque donc d’être préjudiciable.

L’Union Européenne a commencé à s’y intéresser à la fin des années 90, et après avoir signé un premier accord-cadre en 2005, a validé en 2019 un traité de coopération comportant plusieurs volets. On parle surtout de celui libéralisant le commerce, mais d’autres concernent la recherche, l’éducation, la cybercriminalité et même la protection de l’environnement !
Le traité n'a pu entrer en vigueur à cause de l’opposition de la France, qui estime qu’il ne prend pas en compte cette dernière et qu’il installerait une concurrence déloyale en matière agricole. Les négociations actuelles étaient supposées parvenir à lever les derniers obstacles à la ratification.

Il est intéressant de préciser qu’un projet de coopération entre les Etats-Unis et nombre de pays sud-américains est également sur les rails depuis quelques décennies. D’abord baptisé ALENA, il devait déboucher sur un accord plus large établissant une Zone de Libre Échange des Amériques (ZLEA), mais le dit accord ramené à une version très réduite sous l’appellation ALEAC, ne fut jamais mis en œuvre à cause de l’opposition de plusieurs pays du MERCOSUR craignant la suprématie des USA !

Si notre pays se targue de défendre en la circonstance les valeurs écologiques en rejetant aussi violemment le traité de coopération avec le MERCOSUR, il le fait hélas surtout pour de bien mauvaises raisons.
Après avoir méthodiquement privé notre agriculture de toutes les armes avec lesquelles elle pourrait livrer le combat de la concurrence internationale, le gouvernement se trouve en porte-à-faux, confronté à l’incohérence de sa stratégie.
Nos brillants politiciens ont en effet plombé le secteur, en ajoutant toujours plus de charges sociales, de taxes en tous genres et en alourdissant sans cesse le code du travail. Non contents de cette politique désastreuse, il l’ont contraint encore un peu plus par des ukases et des interdits ubuesques imposés au nom d’un principe de précaution qui ne veut rien dire, allant jusqu’à sur-transposer les directives européennes déjà drastiques. A titre de dernier clou doré posé sur le cercueil, ils ont, au nom de la Politique Agricole Commune (PAC), distribué généreusement des aides et des subventions qui masquent le problème, coûtent des sommes faramineuses et faussent le jeu des prix, causant in fine de désolants gâchis.
Arrivés au bout de l’impasse, ils demandent en désespoir de cause l’instauration de “clauses miroirs” à leurs hypothétiques partenaires, pour rétablir un tant soit peu l’équilibre des contraintes. On connaît l’antienne déjà maintes fois chantée pour réclamer l’harmonisation fiscale à tous les pays qui imposent moins leurs concitoyens que ne le fait la France, devenue championne du monde en la matière.
En toute logique, ces clauses de réciprocité sont illusoires car complexes à mettre en œuvre, à contrôler et de toute manière très probablement insuffisantes pour rééquilibrer les forces. Même face à leurs partenaires européens, supposés être assujettis aux mêmes lois, les paysans français ne font plus le poids tant on leur a ajouté de boulets aux pieds.

L’adage qui veut que l’enfer soit pavé de bonnes intentions trouve une nouvelle et consternante illustration. A force de vouloir bien faire et de tout réglementer, de tout moraliser, le Pouvoir se trouve devant un dilemme cornélien : soit il livre ses agriculteurs pieds et poings liés à la concurrence mondiale, au risque de provoquer un dernier baroud en forme de révolte dévastatrice, soit il les étouffe sous la chape du protectionnisme et le poids de la bureaucratie en condamnant les citoyens à payer très cher le maigre produit de récoltes de plus en plus contingentées. Comme il paraît décidément impossible d’élaguer l’inextricable et envahissante jungle réglementaire et de simplifier les procédures, dans les deux cas, c’est la mort de l’agriculture française qui se profile à l’horizon, et le déclassement mondial de notre pays. Triste perspective…

20 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 3

En matière de santé publique, l’actualité est tellement décoiffante, qu’elle pourrait prêter parfois à sourire, d’une manière nerveuse s’entend.
Passons sur la lente déconfiture des hôpitaux, sur l'extension incoercible des déserts médicaux, sur les délais d'attente qui s'allongent et qui témoignent de la faillite d'un modèle suradministré, en voie d'obsolescence.
Le coup du Doliprane, cédé à un groupe américain par Sanofi, est une nouvelle illustration du désastre. Ce serait sur l’injonction de cabinets conseils, que le trust pharmaceutique aurait pris la décision de se séparer de cette branche pourtant largement bénéficiaire, pour privilégier plutôt les vaccins et certains traitements innovants. Vu le fiasco du laboratoire lors du COVID, on peut avoir quelques doutes... Une chose est sûre, M. Macron se retrouve une fois encore totalement ridicule, lorsqu’on se souvient de ses emphatiques plans de relocalisation. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine de s’agiter pour garantir la "souveraineté nationale" en matière de production de médicaments (sachant que le paracétamol, principe actif du Doliprane et de nombreux autres antalgiques, est depuis belle lurette fabriqué exclusivement en Asie). On a appris que selon sa mauvaise habitude, il avait décidé de dépenser quelques 150 millions d'euros, qu'il n'a évidemment pas, pour entrer au capital du groupe américain (à hauteur de 2%), afin “de le contrôler et le sanctionner” si nécessaire.
Au mieux, il ne parviendra qu’à accentuer les pénuries, par sa politique absurde de blocage des prix…

S’agissant du COVID, pour lequel l’Etat a commencé une nouvelle campagne de vaccination, à compter du 15 octobre, on peut s’étonner de cette date tardive, sachant que le virus circule de manière épidémique depuis l’été. Il faut aller chercher les informations car on se trouve dans un flou désespérant puisque les autorités sanitaires ne communiquent plus aucun chiffre et que personne n’est en mesure de dire quel variant prédomine à ce jour. On peut in fine s’interroger sur l’efficacité des mesures préventives et sur leur utilité depuis qu’on sait qu’il n’y a quasi plus de formes graves, que la maladie n’est pas immunisante et que la protection vaccinale n’excède en général pas 3 mois dans le meilleur des cas.

La bureaucratie continue quant à elle de galoper bon train. La dernière trouvaille est l’obligation prochaine faite aux médecins de prescrire sur des ordonnances sécurisées les spécialités contenant de la codéine ou du tramadol (rappelons qu’avant le passage de la calamiteuse Agnès Buzyn au ministère de la santé, la codéine était en vente libre).
Personne ne semble s'émouvoir de ce nouveau choc de complication et de cette nouvelle avancée dans la déresponsabilisation citoyenne, ni l'ordre des Médecins, ni celui des Pharmaciens en l'occurrence.
Pourtant, le circuit de délivrance de ces médicaments va donc encore s'alourdir et majorer par voie de conséquence les dépenses d’assurance maladie, sans qu’on puisse espérer le moindre impact sur le problème de la toxicomanie qui dévaste le pays.
En revanche, on peut craindre une majoration du nombre, en constante progression, d’agressions de médecins et de pharmaciens, pour obtenir par la force ces médicaments.
On peut craindre également la diminution de facto du nombre des prescriptions d’antalgiques, qui s’inscrira comme un recul paradoxal dans la lutte anti-douleur dont on nous rebat les oreilles depuis quelques décennies…

19 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 2

Au chapitre budgétaire
, le spectacle donné par l’Etat est proprement hallucinant. Ce n’est plus une dérive, c’est un abîme qui s’approfondit un peu plus chaque jour, et dont
on occulte manifestement la profondeur.
Naturellement, personne ne se sent responsable, surtout pas les gens qui sont supposés nous gouverner depuis 7 ans (depuis 1974 en fait...).
S’il ne faut pas trop incriminer le nouveau gouvernement qui se trouve dans une position très inconfortable, ses propositions n’augurent toutefois rien de bon et ne préfigurent aucun vrai changement de fond dans la manière de gérer le bien public.
Alors qu’une ligne rouge infranchissable avait été promise, l'augmentation massive de la fiscalité qui se profile à l’horizon rappelle les pires heures du socialisme à la française. Pas moins de 30 à 40 milliards d’euros de charges supplémentaires en vue, qui évidemment concernent tous les contribuables malgré les dénégations officielles.
Passons sur l’alourdissement de la fiscalité frappant les grosses fortunes et les très grandes entreprises. Personne n’est dupe. C’est du décorum démagogique.
Inutiles et néfastes, ces mesures seront de toute façon loin de suffire pour renflouer le navire en perdition.
L’assiette des prélèvements va donc s’élargir sous peu. On voit arriver l’augmentation des taxes, déjà lourdes, sur l’électricité. Laquelle devrait être suivie, écologie oblige, par celles sur le gaz. Parallèlement, une diminution de la part Assurance Maladie dans le remboursement des soins est annoncée, passant de 70 à 60% (après la récente hausse des forfaits non pris en charge pour chaque boîte de médicament et chaque acte médical).

Le programme d’économie envisagé par le gouvernement se résumant à ce jour à quelques vœux pieux, il est plus que probable que d’autres contributions s’ajouteront aux constellations de taxes existantes : CSG, TVA, TICPE, Flat Tax, taxes locales, successions, assurance-vie, le choix est vaste et l’imagination des politiciens est en la matière inépuisable.
Dans le même temps, comme dirait M. Macron, on apprenait qu’il était envisagé d’augmenter encore le budget de l’Elysée (après une hausse de 11% en 2023), ainsi que ceux de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Certains ministres ont menacé déjà, quant à eux, de démissionner si on ne leur accordait pas des augmentations de budget.
Madame Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale, affirme de son côté sans rire qu’il n’y a aucune économie à trouver du côté du parlement. Pour rappel, et pour comparaison avec les Etats-Unis, pays 6 fois plus grand que la France, l’Assemblée Nationale compte 577 députés tandis qu’ils ne sont que 435 aux USA. S’agissant du Sénat, ce sont 348 élus qui y siègent, contre 100 aux USA ! Ajoutons les députés européens et les innombrables instances et commissions territoriales: région, départements, communes…
Il est difficile d’entendre qu’il serait impossible de réduire les frais de fonctionnement de ce magma pléthorique dont l’occupation principale est de pondre des lois, et des réglementations de plus en plus nombreuses, superfétatoires, contradictoires entre elles et de plus en plus souvent inapplicables ou inappliquées.
Dans le même ordre d’idées, tandis qu’on restreint la prise en charge des soins pour les Français, on annonce tranquillement la progression de l’enveloppe allouée à l’Aide Médicale aux Étrangers (AME) de 8% !
Il a fallu le début d’un vrai tollé médiatique pour que le gouvernement revienne en arrière en catastrophe sur ces nouvelles dérives, mais le mal est fait, témoignant d’une insoutenable légèreté et d’un indécrottable mépris pour les réalités sociétales.

18 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 1

A quoi servent donc les pouvoirs publics ? La question mérite d’être posée au vu du chaos décisionnel auquel on assiste de nos jours.
Plusieurs sujets d’actualité soulèvent nombre d’interrogations si ce n’est beaucoup d’incompréhension quant à l’efficacité des politiques publiques.

L'Industrie Automobile
Au moment où se tient le Salon de l’Automobile de Paris, on apprend que cette filière est au bord du désastre, risquant d’entraîner vers la faillite de nombreux constructeurs français et européens. Dores et déjà, selon François-Xavier Pietri qui a enquêté sur le sujet, les usines ne fonctionnent qu’à 60% de leurs capacités.
On savait que le marché des voitures thermiques, ciblé par nombre de pénalités fiscales et réglementaires, ne cessait de s’effondrer. Force est de constater qu’il n’est pas le seul hélas. Malgré quantité d’aides, et d’incitations en tous genres, malgré la pléthore de publicités tous azimuts, on enregistre également une baisse des ventes de voitures électriques neuves (-43% rien que pour le mois d’août).
Conséquence inéluctable mais logique de cette chronique d’une mort annoncée, plusieurs constructeurs envisagent des fermetures d'usines, pendant que l’armada chinoise s’apprête à déferler.
La faute à qui ?
A l’évidence, en premier lieu, à la stratégie folle de l’Etat, qui accumule les erreurs depuis des années, pour tenter de répondre à un nébuleux impératif écologique et un principe de précaution poussé à l’extrême. Après avoir été encouragés successivement à acquérir des véhicules diesel, essence, hybrides et enfin électriques, les potentiels acheteurs ne savent plus vers quoi se tourner.
Non contents de s’être trompés, et après s’être ruinés en coûteuses subventions, qu'ils sont contraints de réduire faute de moyens, les pouvoirs publics annoncent chaque année des malus punitifs de plus en plus délirants. En 2025, la quasi-totalité des voitures seront pénalisées, soit par l’abaissement du seuil d’émission de CO2 à 113 g/km (et jusqu’à 99 en 2027), soit par leur poids, plafonné à 1600kg. La taxe maximum qui est de 60.000€ va continuer à augmenter inexorablement pour atteindre dans 3 ans la somme extravagante de 90.000€. Qui pourra s’offrir des véhicules un peu sportifs et attrayants hormis quelques personnes très fortunées ? On pense à la hausse programmée de la funeste taxe carbone qui engendra la révolte des Gilets Jaunes…

Le paradoxe est que les constructeurs européens, qui avaient alerté sur les dangers de ce dirigisme étatique insane, s’opposent désormais à tout recul et tout assouplissement des réglementations. Toute leur stratégie est en effet fondée sur l'électrique, auquel ils ont été contraints de se soumettre.
Si la France semble avoir perdu la raison, d’autres pays ne valent pas mieux. Ainsi, la Norvège qui s'enorgueillit d’avoir converti sa population aux joies de l'électricité, a réalisé ce tour de force à coup de subventions, d’aides, d’exonérations de taxes et de péages, financés par la manne du pétrole et du gaz dont elle est grande exportatrice… Les automobilistes ont-ils pleinement conscience que la charge de leur véhicule dépend bien souvent de centrales de production marchant aux énergies fossiles ? Ont-ils conscience que les véhicules électriques sont plus polluants à produire et qu'à ce jour, il est très difficile et coûteux de recycler les batteries ? Enfin les possesseurs d'autos hybrides rechargeables savent-ils vraiment qu'ils consomment pour la plupart plus de carburant qu'un véhicule thermique de puissance égale, faute de pouvoir recharger régulièrement leurs batteries ?

29 mars 2024

We are the Champions !

Pour celles et ceux qui avaient encore quelques illusions sur la bonne santé économique de notre pays, la publication du déficit budgétaire 2023 sonne comme un glas.
La gravité ne tient pas tant à la valeur absolue du chiffre, qui s’élève à 5,5% du PIB (plus de 173 milliards d’euros), qu’à la dynamique dans laquelle il s’inscrit, au contexte dans lequel il survient et surtout à la comparaison avec d’autres pays.
Il n’y a en effet aucune crise ni aucun impondérable majeur pouvant excuser cette dérive (le même indicateur, déjà médiocre en 2022, n’était que de 4,9%). Alors que le COVID s’éloigne, que le coût de l'énergie est revenu à des valeurs habituelles ainsi que le cours des matières premières, le déficit budgétaire s'accroît inexorablement.
Pire que tout, la France semble quasi seule à s'enfoncer dans le marasme économique.
Le déficit budgétaire de la zone euro n'étant pour 2023 que de 3,2%, notre pays, avec ses 5,5%, se situe donc en avant dernière position !
Rappelons que l'État n'a pas publié un budget en équilibre, à défaut d'être positif, depuis 1974 !
Les déficits accumulés faisant la dette, celle-ci dépasse désormais les 3100 milliards d'euros, soit plus de 110% du PIB. A cela s’ajoute un déficit de la balance commerciale de 100 milliards d’euros (exprimant la différence entre les exportations et les importations).

Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a tenté d’expliquer le déficit budgétaire par une insuffisance des recettes fiscales. Vaste plaisanterie. L’inflation et la hausse des carburants fut une occasion pour l’Etat d’engranger des royalties supplémentaires liées aux taxes prélevées en pourcentage des prix bruts.
Au surplus, malgré quelques baisses d’impôts en forme de leurres (taxe d’habitation, redevance audiovisuelle), les prélèvements obligatoires n’ont jamais vraiment baissé, s’établissant à 48% du PIB, soit 6,1 points au-dessus de la valeur moyenne de la zone euro ! A noter au passage que les entreprises françaises payent 60 milliards de plus que leurs concurrentes européennes et que seuls 10% des contribuables supportent 70% de l’impôt sur le revenu (IR).

La problématique des impôts, taxes et contributions forcées est devenue cruciale en France. Non contents d’être champions en matière de déficit, de dette, et de dépenses, nous pulvérisons tous les records en matière de fiscalité. La cote d’alerte est atteinte et on ne voit pas bien ce qui pourrait endiguer la montée folle des eaux, tant la notion même de contribution citoyenne a été dévoyée. Le Fisc qui devrait calculer sa ponction au plus juste, en fonction des revenus de chacun, pour l’affecter exclusivement au fonctionnement de ce qui relève du bien commun, est largement sorti en France du cadre de sa mission. Il est devenu “une vraie pompe à phynances”, une machine à redistribuer le pognon, à récompenser et à punir les contribuables en usant de critères arbitraires, à subventionner et à financer quantité de domaines qui ne devraient pas relever du Public, et à faire vivre et prospérer nombre d’institutions dont l’utilité est loin d’être démontrée.

Selon l’INSEE, les mécanismes de redistribution bénéficient à 6 Français sur 10. Plus précisément, le revenu des ménages aisés qui était en 2019, avant redistribution, 18 fois supérieur à celui des ménages modestes (127 270 € vs 6980), ne l’était plus que trois fois après le passage du rouleau égalisateur du Fisc (78 480 € vs 25 330). Cela n’empêche pas les alter-coco-gauchos de tout poil de déplorer des inégalités croissantes et d’exiger toujours plus de matraquage pour les riches…

Parallèlement, les dépenses publiques ne cessent de progresser, culminant autour de 58% du PIB en 2022 vs 44 pour l’Allemagne et 48 pour la zone euro. La raison essentielle est que “le modèle social français” coûte extrêmement cher et de plus en plus cher.
Bien que la majorité des gens imaginent que les soins soient quasi gratuits, la France est un des 4 pays les plus dépensiers en matière de santé publique (autour de 12% du PIB supporté à plus de 80% par l’Etat). Il en est de même pour l’éducation qui représente un fardeau colossal. Facteur aggravant, malgré la lourdeur croissante de leur financement, ces deux domaines essentiels, comme nombre de services publics, sont régulièrement pointés pour leur manque croissant d’efficacité.

S’agissant du chômage, en dépit de la satisfaction affichée du gouvernement, il semble décidément impossible de passer en dessous de 7% (7,3 pour la France en sept 2023 vs 3 pour l’Allemagne, 6,5% en zone euro, 3,8 aux USA). Il faut souligner qu'un des effets pervers du SMIC, évoqués dans un précédent billet, est de nuire significativement au marché du travail. Il suffit de savoir que faire sortir un smicard de sa condition en augmentant son salaire de 100€ coûte à l’employeur 483 €, pour comprendre une partie des blocages qui persistent en France (TF1) !

Le poids des retraites ne cesse quant à lui de s’alourdir et risque sous peu de devenir intolérable si la France conserve le calamiteux modèle de solidarité obligée, par répartition, pesant sur les plus jeunes. Le rapport du nombre de cotisants sur celui des bénéficiaires de pensions ne cesse de décroitre. Avec une dénatalité galopante (moins d’1,72 enfants par femme), et un nombre moyen annuel d’heures travaillées qui se situe nettement au dessous du chiffre de la zone euro (659 vs 738) on ne voit pas bien comment pérenniser un système qui s’apparente de plus en plus à une pyramide de Ponzi.

Parmi les innombrables dépenses discutables de l’Etat, on pourrait ajouter en vrac le poids des agences et succursales de l’état : on en dénombre pas moins de 1200 pour un budget de 80 milliards d’euros, faisant vivre 442000 fonctionnaires.
Le coût de l'immigration non maîtrisée est quant à lui difficile à évaluer. Il y a certes des recettes en regard des coûts, mais le solde reste très largement négatif, chiffré entre 25 et 54 milliards d’euros.
La fameuse Aide Médicale d’Etat aux étrangers (AME), créée en 2000 par le gouvernement Jospin, dont le coût ne devait pas excéder 80 millions d’euros, a désormais franchi le cap des 1,2 milliards, avec notamment une hausse de 43% du nombre de bénéficiaires depuis 2019 !
Enfin citons les très contestables subventions à la Presse qui s’élevaient à 367 millions d’euros en 2021, celles non moins critiquables destinées aux Syndicats pour 133 millions (sans compter la participation obligatoire des entreprises à hauteur de leur masse salariale), et celles finançant pour une large part nombre d’associations non gouvernementales pour 23 milliards d’euros !
Ce ne sont que quelques exemples, mais ils sont démonstratifs et ils ont fait régulièrement l’objet d’un épinglage en règle par la Cour des Comptes, jamais suivi d’effet malheureusement. Il serait certainement possible quoiqu'impopulaire de mieux gérer tous ces postes de dépenses et de trouver des sources d'économies.
Hélas après des décennies de gabegie, dont la faute incombe à tous les gouvernements confondus, il est très improbable que l'Etat puisse réduire son train de vie, s'il n'y est pas contraint par une catastrophe majeure, vers laquelle il court tout droit... L'Europe, le FMI et les agences de notation sont les derniers garde-fous pour empêcher cette issue fatale. Mais sera-ce suffisant ?

Face à ce désastre financier, le Premier Ministre, récemment interviewé sur TF1, a démontré qu’il restait en plein déni. Interrogé sur ces chiffres accablants, il n’assume aucune responsabilité, et affirme avec un culot d’acier, “vouloir désendetter le pays” et “maintenir le cap des 3% de déficit” ! L’intention est louable, bien que peu crédible, comme les bonnes résolutions des cancres. D’autant qu’il donne bien peu de pistes pour renflouer les caisses, hormis une diminution modeste de la protection garantie par l’Assurance Chômage et l’inévitable surtaxation des riches et des superprofits. En coulisse, il se murmure, malgré les dénégations officielles, que la TVA pourrait encore être alourdie, ainsi que la taxation de l’épargne…

21 mars 2024

C'est le pompon !

Tout récemment, à l’occasion de la
Rencontre des Cadres Dirigeants de l’Etat, M. Macron s’est lancé dans une assez violente diatribe à l’intention des hauts fonctionnaires auxquels il s’adressait. Il a vertement critiqué la lourdeur et la complexité de la fonction publique en leur en faisant porter la responsabilité, sans vergogne aucune, affirmant notamment que lorsqu’il impulsait par ses initiatives une force de 100, il n’en arrivait, en matière d’application sur le terrain, qu’à peine 5 à 10 !
C’est vraiment le pompon comme on disait autrefois !

En matière d’ameublement comme de marine, le pompon, c’est ce qui ne sert à rien mais qu’on voit le plus. Ainsi les paroles, aussi belles soient-elles, n’ont guère d’intérêt lorsqu’elles n’ont que la fonction décorative d’un pouvoir en berne.
M. Macron se comporte en discoureur infatigable, adepte des jolies formules, mais malheur à celui qui accorde quelque crédit à ses paroles. Elles sont aussi superfétatoires quant au cours des choses que le pompon qui orne le béret du matelot.

Au pouvoir depuis 7 ans, et instigateur de lois depuis un peu plus longtemps encore, il n’a pas cessé de désorienter les volontés les mieux intentionnées à son égard, tant les textes dont il fut l’inspirateur se sont révélés alambiqués, versatiles, contradictoires, ou confus.
Dès 2015, on pouvait s’interroger sur une de ses premières initiatives, supposée favoriser« la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques », bien intentionnée au demeurant, mais tellement amphigourique qu’il fut impossible ou presque d’en trouver une application concrète. Par la suite, il continua sur la lancée et on a vu les flops auxquels menaient successivement les succédanés de réformes concernant la santé, l’éducation, la justice, les retraites et tout récemment l’immigration, dont il demanda lui-même la censure par le Conseil Constitutionnel. Au final, que reste-t-il de ce texte tellement abscons et caviardé ? Quasi rien.

Non content de ces simulacres qui ont contribué à augmenter la pléthore législative sans procurer beaucoup d’efficacité, voici le Chef de l’Etat qui se met dans la tête de réglementer la fin de vie. Comme souvent, il affirme quelque chose tout en soutenant le contraire, ce qui laisse présager d’interminables dilemmes.
Ainsi le président récuse le terme d’euthanasie car il s’agit selon lui “d’un acte réalisé sans le consentement de la victime”. Mais dans le même temps, il entend autoriser l’intervention d’un tiers pour “aider à mourir” une personne qui ne serait plus en état de “prendre le breuvage létal”. Comment affirmer dès lors qu’il y a consentement ?
En matière de consentement le Président de la République manifeste d’ailleurs son intention d’aller plus loin, en déclarant dernièrement vouloir inscrire cette notion en matière de viol, dans le droit français. Ce qui paraissait relever du bon sens, voire de l’évidence, risque donc de se perdre en insolubles conjectures et réfutations...

Si M. Macron veut vraiment simplifier la fonction publique et rendre plus aisée et directe l’application des lois, pourquoi donc se retient-il de les élaguer plutôt que de les multiplier, et pourquoi ne songe-t-il pas à supprimer quelques-uns des innombrables rouages qui peuplent l’administration, plutôt que d’en créer toujours plus ?
Lorsqu’il déplore que “c’est Bibi qui paye”, feint-il de méconnaître sa responsabilité écrasante, en tant que chef de l’Etat, dans le coût faramineux que ce dernier fait supporter à ses concitoyens ?
Il dispose pourtant avec la Cour des Comptes d’une administration épatante, qui passe son temps à “épingler” les dérives financières et les complications inutiles de la technostructure étatique.
Malheureusement, la Cour des Comptes n’est jamais écoutée et force est de conclure qu’elle aussi, fait partie de cette tuyauterie inutile qui constitue l’impressionnante autant qu’effrayante usine à gaz étatique.

17 février 2024

Vive CNEWS !

La petite chaîne de télévision CNEWS, née dans la douleur et malgré l’intolérance partisane en 2017, sur les décombres de ITélé, s’est en quelques années, hissée au premier plan du paysage audiovisuel français (le PAF…).
Elle a su créer un ton nouveau, et attirer quelques journalistes de talent, particulièrement charismatiques. On retient évidemment les prestations de Pascal Praud qui n’a pas son pareil pour animer en semaine, matin et soir, des débats et des controverses pétillantes, avec sa désormais fameuse “Heure des Pros”. On retient également le duo Christine Kelly - Eric Zemmour qui a largement contribué à doper les audiences. A leur suite, sont entrées en scène les professionnelles chevronnées que sont Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, et d’autres plus jeunes mais prometteurs tels Julien Pasquet, Eliot Deval ou Gauthier Le Bret. Sans oublier Anne Fulda qui a le mérite de proposer une émission littéraire quotidienne !
Le succès croissant de la chaîne témoigne de ce dynamisme éditorial et de l’originalité de ses contenus.

C’est sans doute un peu, si ce n’est beaucoup, pour ça qu’on cherche régulièrement à restreindre cette aura médiatique grandissante, détonant dans le pseudo consensus des idées reçues chères à Flaubert.
Comment expliquer sinon le zèle opiniâtre du CSA, devenu ARCOM, ou celui de ministres de la culture vindicatifs, et bien sûr de nombre d’organisations auto-proclamées progressistes, à flétrir l’intrus qualifié de partisan, de droite, voire d’extrême droite ou de complotiste ?
L’argument est tellement éculé qu’il pourrait prêter à sourire. Il pourrait même être qualifié de grotesque lorsqu’on voit l’orientation politique quasi monolithique de tous les canaux télévisés étatiques. Ceux dont on attendrait justement l’objectivité si ce n’est la neutralité…
Si l'on suit la logique insane de ces gens qui dénoncent la pensée de droite, c'est bien la preuve qu'ils sont du bord opposé ! D'ailleurs les a-t-on vu critiquer un organe de presse pour son orientation à gauche ? Nullement...

L’initiative récente de Reporters Sans Frontière (RSF) s’inscrit de manière édifiante dans ce concert des bien pensants à sens unique. Un média d’information et d’opinions mouchardé par ceux-là même qui ont fait vocation de défendre la liberté de la presse, quel paradoxe ! La machine à inverser les valeurs tourne décidément à plein régime…
Un malheur n’arrivant pas seul, le Conseil d’Etat, saisi par ces dérisoires censeurs de la pensée, leur donne raison et ordonne à l’ARCOM de mieux encadrer les faits et gestes de CNEWS, de mieux faire respecter “le pluralisme et l’indépendance de l’information” en tenant compte “des interventions de l’ensemble des participants des chaînes de la TNT”.../… “suivant des modalités qu’il lui appartient de définir”.
En d’autres termes, on comprend qu'on en viendra à ficher de manière arbitraire les orientations politiques des journalistes, des chroniqueurs, et de tous les intervenants, météo comprise, en leur collant une étiquette définitive, comme dans les plus odieux totalitarismes.
On en était déjà arrivé, dans notre pauvre pays, à minuter à la seconde près le temps de parole des politiciens. Faudra-t-il désormais, pour tenter de faire taire CNEWS, chronométrer tous les propos de toutes les personnes s’exprimant sur les plateaux des quelques centaines de chaînes télévisées, selon leur tonalité politique supposée de droite ou de gauche ?
Ubu et Kafka réunis sont dépassés par ce projet démentiel qui constitue une nouvelle attaque contre la liberté d’expression, qui témoigne de la manie de tout contrôler, et qui démontre l’emprise plus que jamais asphyxiante de la bureaucratie.
On peut bien nous parler de simplification ! Chaque jour hélas, on voit s'accroître le poids des réglementations édictées par l’Etat, ses nombreuses succursales, et les innombrables petits potentats et groupes de pression subventionnés, sans aucune légitimité populaire.

Moralité : avec ce nouvel ukase, c’est la télé, déjà mal en point, qu’on veut tuer.
Corollaire : on attend devant un tel affront une réaction ferme et unanime, témoignant de la solidarité journalistique…

23 septembre 2023

Planification Ecologique

Cette fois c’est dit : le gouvernement a un plan pour accélérer la fameuse transition écologique ! Et c'est à marche forcée, encadrée par une nouvelle flopée d'ukases et de réglementations qu’il entend nous faire progresser sur le sentier lumineux de la régulation du climat.

Non échaudée par son piteux revirement en matière d’énergie nucléaire, madame Borne a présenté son train de mesures supposées infléchir la courbe française des émissions de gaz à effet de serre.

Ce nouvel avatar du planisme étatique est assorti d'une palanquée d’objectifs chiffrés, comme aux plus mauvais jours de l’union soviétique, et d’un coût astronomique, aux frais du contribuable : 7 milliards d’euros qui s’ajoutent aux dépenses publiques rien que pour 2024 (qui correspondent en réalité à des engagements pluriannuels de 10 milliards €) !

A tout seigneur tout honneur, la voiture électrique devenue l'étendard des tripatouillages bureaucratiques commis au nom de l'écologie, devra s'imposer coûte que coûte. Plus un seul véhicule dit "thermique" ne devra sortir des chaînes de production à compter de 2035 et la part de marché de l'électrique devra atteindre 66% dès 2030. Autrement dit, plus aucun investissement n'est dès à présent envisageable par les constructeurs français qui seront sous peu contraints de procéder à des licenciements massifs car il est clair qu'il faudra moins de ressources humaines pour élaborer, construire et entretenir des bagnoles électriques, ce d'autant qu'elles seront fabriquées à moindre coût en Chine..

Le gouvernement entend endiguer le tsunami imminent des importations par d'illusoires lignes Maginot. Mais, comme à chaque fois qu'on recourt à des expédients protectionnistes, des augmentations substantielles de prix sont prévisibles pour les consommateurs, que l'Etat va tenter de contenir à coup de ruineuses et complexes primes, bonus et autres subventions. Paradoxe amusant, après avoir instauré un bouclier tarifaire destiné à maintenir la consommation des bons vieux produits pétroliers, la Première Ministre encourage désormais les distributeurs à les vendre à perte ! A l'incohérence politique, on ajoute le non sens économique. On croit rêver…

Dans le souci de favoriser les "mobilités alternatives", le réseau des pistes cyclables offrira 150.000 Km aux cyclistes contre 60.000 aujourd’hui : si la décroissance est en marche, celle du marché des vélos, souvent asiatiques, va atteindre des sommets !
La SNCF, RATP et consorts sont également mis à contribution. Alors qu’ils sont déjà totalement débordés et de moins en moins efficients, ils devront progresser dans des proportions vertigineuses : plus 20 milliards de km-voyageurs rien que pour les transports ferroviaires !
En matière d’agriculture, il s'agira de favoriser la filière bio. Bien qu’elle soit l'objet d'une désaffection croissante de la clientèle, vu la qualité discutable et le coût élevé des produits, elle est supposée croître, par la magie des injonctions étatiques, à hauteur de 20% de part de marché ! Peut-être y arrivera-t-on en réduisant la production globale vu l'interdiction drastique de l'usage des pesticides, et des engrais. A la place, les champs vont se couvrir d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques
Passons sur la volonté de baisser de 75% le nombre des chaudières à fioul et de 20% celles à gaz. Pour ce faire, la prodigalité sans limite des Pouvoirs Publics devrait faire exploser le nombre des bénéficiaires du dispositif Maprimerenov, dont resteront bien sûr exclus les propriétaires nantis de résidences secondaires…

En revanche, rien ne semble prévu pour limiter les transports aériens, ni pour améliorer la gestion de la terre, de l’urbanisme, du traitement des eaux de pluie, de l'entretien des forêts, et rien sur le ferroutage, promis par les écologistes et sans cesse reporté aux calendes..
Rien n'est dit non plus au sujet des essais prometteurs de biocarburants (e-fuels) qui permettraient pourtant de recycler le CO2 de l'atmosphère...

Au total, l'adaptation pragmatique au prétendu dérèglement du climat est largement négligée et la priorité, chimérique, reste celle de changer le climat “quoiqu'il en coûte”.
M. Macron, incapable de régler les problèmes du quotidien, se fait fort de faire rentrer dans les clous de sa bureaucratie les aléas de la météo !

Sous l’effet de ces mesures, peut-être verra-t-on, conformément au Gosplan, décroître les émissions de CO2 de 403 à 270 millions de tonnes annuelles. Mais une chose est sûre dans ce monde incertain, la proportion du dioxyde de carbone dans l’air ambiant (aujourd’hui de moins de 0,04%) ne variera pas d’un iota. Pire, elle progressera grâce aux émanations en provenance d’autres pays !
N’en doutons pas cependant. Tout ce fatras de normes n’empêchera pas le gouvernement d’être régulièrement accusé “d’inaction climatique”. S’agissant des différents partis politiques qui ont eu la primeur de cet arsenal législatif, les critiques ne s'adressent qu'à l'insuffisance du dispositif. Comme l’a fait remarquer très subtilement M. Faure, représentant du vestigial PS, “une guerre contre le climat, ça suppose une économie de guerre, et on en est très, très loin…”

Alors que l'État s’abandonne à l’absurdité contagieuse, un scientifique révèle qu'il a dû biaiser la présentation d'un travail pour qu'il soit conforme à la doxa climatique et puisse ainsi être publié dans la prestigieuse revue Nature. Une autre revue, European Physical Journal Plus, décide carrément de dépublier un article sous la pression de lobbies réchauffistes, au motif que ses auteurs seraient des climato-sceptiques notoires.
Avec le Plan, voici le règne des comités de censure. Le doute scientifique n'est donc plus permis dans ce monde en proie à la folie des certitudes vaines. Le bon sens et la sagesse reculent un peu plus chaque jour. Après les errements de la revue médicale Lancet au temps du COVID, on en vient à perdre confiance en ce qui semblait incarner la raison et l'objectivité.
Si les mesures présentées dans ce plan relevaient d'un progrès évident, y aurait-il besoin de mettre en place une telle armada législative pour convaincre de leur bien-fondé ? Si le réchauffement climatique s'imposait comme une vérité intangible, et si les gens avaient encore un peu d’esprit critique, y aurait-il besoin de museler les contradicteurs ?

17 juin 2023

La Honte

La Presse, les médias ont abondamment relaté un nouvel épisode dramatique de l’immigration incontrôlée, en Méditerranée, survenu au large des côtes grecques.

Une fois encore l’émotion, les regrets, les minutes de silence, et les hommages aux victimes ont fait office de pis aller dérisoire à l’absence de solution.
A défaut de résoudre ce problème terrible, les responsabilités mêmes sont éludées.

On accuse évidemment en premier lieu les passeurs cupides qui organisent ces exodes épouvantables en s’enrichissant sur le dos des malheureux à qui ils promettent, moyennant finance, un avenir radieux.
On évoque parfois, mais à mots feutrés, les Organisations Non Gouvernementales qui sont les alliés de facto des brigands et contribuent à entretenir l’image illusoire de l’El Dorado occidental.
On est beaucoup plus évasif pour évoquer la responsabilité des pouvoirs publics et des gouvernements qui se renvoient la balle par-dessus le filet percé des belles paroles et des vœux pieux européens.

En réalité, les passeurs font leur métier de brigands sans foi ni loi. Ils ne sont que les intermédiaires opportunistes, profitant de la crise.
Les ONG font leur métier d'idiots utiles, pétris de belles intentions et d’une bonne dose de pharisaïsme. Ils n’ont pas non plus créé le problème mais tirent de lui leur raison d’exister. Tout au plus sont-ils complices de facto des passeurs.
Les vrais responsables sont les Gouvernements. Eux ne font pas leur métier et n’assument pas leurs responsabilités. Ils ont le pouvoir et les moyens de s’opposer à ce désastre humain, mais par couardise, indétermination et souvent angélisme, n’en font rien ou quasi. On voit notamment qu’à Mayotte, ils ne parviennent même pas à surveiller un bras de mer par lequel transitent les dizaines de milliers de migrants en provenance des Comores ! Obsédés par le désir de tout réguler et de s’immiscer dans nos vies, ils s’avèrent incapables d’enrayer le chaos migratoire, invoquant toutes sortes de raisons foireuses pour tenter d’excuser leur inaction. Pire que tout peut-être, ils financent sur le dos de leurs contribuables les ONG racolant les candidats à l’émigration qui financent les passeurs. La boucle est bouclée de ce cercle vicieux de la honte…

03 septembre 2022

Rire pour ne pas pleurer

A voir l’évolution des événements, jour après jour, telle que la dépeignent les médias, on ne sait plus trop comment réagir.
Le ridicule de certains quiproquos impliquant les Pouvoirs Publics prête à sourire. Mais la succession ininterrompue des mauvaises nouvelles, la cascade d'erreurs, jamais reconnues, résultant souvent de prévisions et de planifications faites par des experts d'autant plus dogmatiques et péremptoires qu'ils sont moins fiables, ramènent sans cesse au tragique.

Au sein de la chronique lancinante de l’insécurité et de la dérive communautaire pour ne pas dire sectaire de notre société, émerge ces derniers jours, le feuilleton à rebondissement de l’imam marocain. S’il s’agissait d’une fiction, on la jugerait peu vraisemblable. Malheureusement, c’est la réalité !
Le ministre de l'intérieur qui cherche désespérément à asseoir sa crédibilité en matière de maintien de “l'ordre républicain” se faisait fort d'expulser à grand fracas un dignitaire musulman, prosélyte affiché d'un islam violent, rétrograde, anti-sémite et misogyne. Il avait même obtenu l'accord du Maroc pour reprendre l'importun.
Las! Après des mois de procédures, le Conseil d’État se met en travers et suspend tout dans l'attente d'un avis circonstancié. Dans les salons feutrés, on tergiverse, on ergote, on pèse le pour et le contre, et au terme de moult débats, la docte assemblée donne enfin son feu vert !
L'ennui, c'est que l'oiseau n'a pas attendu. Les gendarmes venus le cueillir chez lui, constatent qu'il s'est envolé ! On avait juste oublié de le surveiller de près…
Pour masquer le fiasco, on jure qu’on va le retrouver sous peu, et on affirme qu’il s’est mis cette fois en infraction caractérisée pour s'être soustrait à la loi. Mais dès le lendemain, le préfet retire cette accusation au motif que le fugitif, passé paraît-il en Belgique, aurait de facto exécuté lui-même l'arrêt d'expulsion !
On est donc incapable de localiser précisément l’individu mais on connaît sa trajectoire, c'est quasi quantique ! Pour peu, on en viendrait presque à le féliciter d'avoir obtempéré à l'injonction des Pouvoirs Publics, et on pousse un ouf de soulagement, d'autant plus que le Maroc est revenu, on ne sait trop pourquoi, sur la délivrance promise d'un laissez-passer consulaire. Pas sûr que nos amis belges, qui apparaissent dès lors comme les dindons de cette farce grotesque, apprécient… Suite au prochain épisode...

Ce fait divers rocambolesque (abracadabantesque dirait Chirac...) est à l'image du chaos décisionnel dans lequel patauge l’État.
M. Macron, en dépit d’une belle assurance toujours affichée avec décontraction, est à la godille pour ne pas dire à la ramasse, pour faire avancer le lourd char de l’État. Pour tout dire, il n’y a plus de direction...
Passons sur l’épisode lamentable du voyage en Algérie. Nul ne sait ce que le Président est allé faire là bas ni ce qu’il a obtenu, hormis un vague accord de “partenariat renouvelé”, comprenant notamment la création “d’une commission mixte d'historiens français et algériens” pour "regarder en face l'ensemble de la période de la colonisation, sans tabou". Pas de quoi pavoiser la casbah ni donner plus de gaz pour cet hiver…

De retour en France, il s’attelle à l’installation de son nébuleux Conseil National de la Refondation. On ne sait pas quelles sont les perspectives concrètes attendues d’une telle assemblée, d’autant qu’elle est boycottée par avance par la totalité des partis d’opposition. Même Edouard Philippe se défile ! Il ne reste que M. Bayrou, exécuteur dévoué des basses œuvres, pour accepter d’en assurer la présidence. Sans doute n’en sortira-t-il pas grand chose de plus que du Commissariat au Plan, du Grand Débat, de la Concertation Citoyenne sur le Climat et autres exutoires à l’impuissance étatique.

Le conseil de défense énergétique, dernier avatar d’une longue série de commissions Potemkine s’est réuni quant à lui ce 2 septembre, pour la première fois. L'heure est grave nous dit-on, mais face au risque de défaillance dans la fourniture de gaz ou d'électricité, on entérine les évidences : “La clé, pour passer l’hiver, c’est la mobilisation générale”. On appelle à la “responsabilité collective” pour éviter “des mesures contraignantes.” Propos incompréhensibles quand dans le même temps on promet le bon fonctionnement de tous les réacteurs nucléaires pour l’hiver, qu’on se vante d’avoir diversifié les sources d’approvisionnement en produits pétroliers et qu’on affirme que les stocks de gaz ont été reconstitués avec 2 mois d'avance !
Aucun regret ne se fait jour au sujet de la politique ahurissante menée sous la pression du lobby écologiste, qui a conduit à délaisser l’entretien des centrales nucléaires et même à les fermer comme à Fessenheim. Résultat, à cette heure, 32 des 58 réacteurs français sont à l’arrêt et notre pays qui était exportateur d’électricité est devenu importateur !
Pas un mot non plus sur les effets pervers des sanctions économiques infligées à la Russie, sans aucun effet favorable sur le cours de la guerre, mais à l’impact catastrophique sur les livraisons et le prix du gaz.
Enfin, rien sur le soutien ruineux aux énergies renouvelables dont le résultat s’avère très décevant et qui a découragé tout investissement et tout développement dans l’industrie pétrolière, ce qui a contribué à raréfier et à renchérir la ressource.
Vu l’absence d’alternative réelle, cette stratégie destructrice se traduit par un accroissement totalement illogique des aides que les pays riches, dont la France évidemment, ont apportées à la consommation d’énergies fossiles en 2021 (Les Echos)!
Contre toute attente, on rouvre les centrales à charbon et les grands groupes pétroliers engrangent des “super profits”. Enfin, dernier acte de cette ligne absurde, on subventionne le carburant à la pompe après avoir augmenté de manière insensée les taxes pour en freiner la consommation. Comprenne qui pourra…
 
PS : mon conseil, dans ce contexte, écouter le magnifique album bluesy figurant en illustration et qui donne son titre au billet...

07 avril 2022

L'Affaire McKinsey

Le scandale des cabinets de conseils privés, travaillant au service de l’État, qui éclate en toute fin de campagne électorale, pèse comme un boulet aux pieds du président de la république, que tout le monde donnait déjà pour réélu.
C’est du pain béni pour ses opposants même s’il est peu probable que cela soit suffisant pour enrayer la machinerie macronienne, ce d’autant qu’une bonne partie du problème relève de la pléthore et de l'irresponsabilité étatiques, fléaux pas vraiment nouveaux dans notre cher vieux pays.

Le sujet n’en est pas moins croustillant, car en fait d’affaire, il y en a trois en une.
Il y a d’abord le fait que ce cabinet dont les conseils sont rémunérés à prix d’or par l’État ne paierait paraît-il pas d’impôts en France depuis une bonne décennie. C’est sans doute plus qu’une rumeur car on apprenait le 6 avril que le Parquet National Financier venait d’ouvrir une enquête pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale”. Rien que ça !
Deuxième source d’embarras, il y aurait eu selon une commission d’enquête du Sénat, délit de favoritisme, voire de corruption, de la part de l’État, ledit cabinet ayant été maintes fois sollicité, sans que soient respectées stricto sensu les normes draconiennes des appels d’offres des marchés publics, par la seule grâce des liens d'amitié anciens noués avec le président de la république et son entourage.
Enfin le dernier et véritable souci se trouve dans les dépenses astronomiques supportées par l’État pour obtenir les précieux conseils et les mirobolants audits de ces modernes diseurs de bonne aventure. Le montant s’élèverait en effet à près d’un milliard d’euros, pour la seule année 2021. Il aurait doublé en trois ans et serait d’ailleurs largement supérieur si l’on y ajoute les débours de nombreux organismes publics faisant également appel à ces entreprises (Pôle Emploi, Caisse des Dépôts et Consignations, Assurance Maladie, Hôpitaux…).

On arguera que les dépenses de certains pays (Allemagne, Royaume Uni) sont encore plus importantes que celles de la France, mais le vrai scandale ici est qu’elles viennent en plus du budget faramineux consacré à la technostructure, dotée de brillants fonctionnaires, aptes en théorie à fournir le même accompagnement. Ayant travaillé pour l’administration hospitalière, je fus le témoin consterné de ces redondances absurdes.
Cette gabegie rejoint en quelque sorte celle consistant à multiplier les agences, hauts comités, commissions et autres succursales de l'État supposées le conseiller, l’aider, l’accompagner et le contrôler. Selon une enquête récente, la France ne compte pas moins de 1200 organismes publics de cette nature qui pèsent autour de 80 milliards €/an !

Pour animer ces structures, près d’un demi-million de fonctionnaires s’activent, trop souvent en pure perte. Parmi les exemples les plus récents et flagrants de cette incurie, citons les Agences Régionales de Santé (ARS), qui malgré leur fonction tutélaire, s’avèrent incapables d'organiser le bon fonctionnement des hôpitaux, qui ont montré une inertie criante face au COVID, et qui en dépit de leur mission de contrôle, furent indifférentes aux déviances de certaines sociétés de gestion d’EHPAD.
On pourrait évoquer également la Cour des Comptes. Contrairement aux ARS, elle fournit un travail remarquable et ses rapports sont très souvent pertinents, mais à quoi bon s’échiner à épingler les mauvais comportements de l’Etat, puisque personne n’en tient jamais compte, surtout pas les cabinets ministériels !

Moralité : malgré le tintamarre médiatique de ces derniers jours, il y a peu d'espoir que les choses changent avant longtemps dans notre pays de cocagne, et sans doute continuera-t-on à payer des gens pour qu’ils vous donnent l’heure qui s’affiche à votre propre montre, que vous ne voulez pas voir…

30 novembre 2021

Rues des Boutiques Obscures

Ce titre emprunté à Patrick Modiano pour dire la tristesse dans laquelle s'abîment les rues de nos villes, soumises à des politiques insensées de restriction, voire de mortification.

Alors que Noël approche, on voit bien quelques décorations et guirlandes lumineuses apparaître de ci de là.
Accrochées au-dessus des rues depuis déjà plus d’un mois et demi, elles se balançaient, désespérément éteintes, au gré des mauvaises brises et des frimas automnaux...

Si les fêtes vont être l’occasion d’une embellie éphémère, force est de constater qu’en dehors de ces périodes fastes, un nombre croissant de cités de France sont plongées dans le noir absolu, parfois dès 21h. Au motif de je ne sais quelles économies qu’il faut bien qualifier de bout de chandelle, les maires bien intentionnés ont pris la détestable habitude de transformer rues, boulevards et avenues en trous noirs sitôt la nuit tombée. Seuls quelques prodigues magasins gardent encore leurs vitrines allumées.
Si l’état financier de notre pays et de nos communes est à ce point dégradé, il y a de quoi vraiment s’inquiéter. Pour marcher sans risque de trébucher dans ces ténébreuses artères, rappelant les coupe-gorges d’autrefois, on est désormais bien souvent contraint de se guider à la lumière maigrelette de son smartphone. N’est-ce pas pourtant la priorité des priorités que de veiller, par mesure de sécurité, à éclairer les trottoirs et les chaussées ?

Je me souviens d’un article paru il y a quelque temps, comparant à partir de photos nocturnes prises par satellite, la densité lumineuse des agglomérations à travers le monde. D’après l’auteur on pouvait juger de la prospérité et de la liberté d’un pays à l’illumination de ses villes. Le journaliste constatait tragiquement l’absence de toute lueur émanant de la Corée du Nord. Serons-nous bientôt réduits à cette misère ?
Cette évolution est d’autant plus absurde qu’on se lamente à longueur de journées sur la désertification des centres villes, sur l’abandon de quartiers entiers à la délinquance, et qu’on s’interroge vainement sur les moyens d’enrayer ce désastre.
Et c’est totalement incompréhensible à une époque où les techniques d’éclairage ont été l’objet d’améliorations majeures, tant pour l’efficacité que pour le coût, grâce notamment aux fameuses LED.

Quelle affliction de voir ainsi nombre de cœurs de villes transformés en cités interdites. L'absence de lumière n'est hélas pas seule en cause. Il n’y a quasi plus de toilettes publiques gratuites depuis des lustres, le ramassage des ordures est de plus en plus aléatoire, assujetti qu’il est à des tris et des politiques de plus en plus complexes et versatiles.
La circulation est quant à elle devenue un enfer pour les automobilistes, en raison de règles de conduite absurdes, de limitations de vitesses ineptes, de racket au stationnement, et de pièges en tous genres. On voit des couloirs réservés aux transports collectifs larges comme des pistes d’aéroport. Les bus y passent à toute allure, parfois quasi vides, en même temps que les vélos et les trottinettes, tandis que les voies laissées aux autos sont de plus plus étroites, semées d’innombrables panneaux de signalisation et d’interdiction, bordées par des plots en béton agressifs et des balises en matière plastique aux couleurs criardes.
Le pire du pire est toutefois la multiplication d’ubuesques chicanes qui réduisent brutalement le trafic à une voie unique, créant à n’en pas douter un surcroît de pollution carbonée en raison des bouchons occasionnés…
Est-il dit que jamais plus on ne pourra s’extasier comme Richard Bohringer qui s’exclamait “c’est beau une ville, la nuit” ?


30 septembre 2021

Choses vues en Absurdie

On a vu que le ministère de la culture en est réduit à inaugurer les échafaudages “artistiques”
On sait dorénavant que celui de l’écologie a pour mission d’annoncer les hausses de tarif de l’électricité ! Et pas des moindres: 12% à compter de février prochain !
Les tarifs du gaz viennent de faire quant à eux un nouveau bond de 12,6%, soit 57 % d’augmentation depuis janvier.

Naturellement, selon madame Pompili, ce n’est pas la faute du gouvernement, mais “à cause du fonctionnement du marché de l'énergie européen” qui fait paraît-il, que “les prix du gaz influent mécaniquement sur ceux de l'électricité…” Tout est en tout et réciproquement, au fond.
Jean Castex se croit quand même obligé d’intervenir en catastrophe, à la manière des carabiniers, pour assurer qu’il n’y aura plus de nouvelle augmentation (sous-entendu avant la prochaine) et il promet même un “bouclier tarifaire” et un chèque énergie aux plus modestes. Éternelle démagogie...

Réfléchissons. Donc la fermeture de centrales nucléaires, les investissements massifs dans l'éolien, la gestion à fonds perdus d'EDF ne seraient pour rien dans la hausse des prix ? Et s'agissant du gaz, qui dépend pour 40% des approvisionnments Russes, les mauvaises relations de l'Europe avec Poutine et les sanctions idiotes qu'on lui inflige, non plus ?

C’est peu de dire que les écologistes ont raté à peu près tous leurs objectifs (marées noires, ferroutage, énergies renouvelables, recyclage des déchets, propreté des villes…), mais ils continuent de plus belle à faire la leçon selon le bon vieux principe du “faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais…”
Ils ont chamboulé avec leurs réglementations ubuesques le marché automobile, condamnant sans appel tout d’abord le diesel, puis poussant frénétiquement les constructeurs à produire des véhicules électriques (pour lesquels on ne sait pas trop comment on va produire l'électricité, ni comment on va fabriquer les batteries, et encore moins comment on va les recycler...). 

Anticipant les menaces d’interdiction des voitures diesel dans les grandes villes, j’ai eu la faiblesse de troquer mon auto contre un modèle essence, et je me suis aperçu que je consommais à puissance égale, deux litres de carburant de plus aux cent kilomètres ! Et bien qu’arborant fièrement une vignette crit’air de niveau 1, je dus m’acquitter d’un malus punitif. Allez comprendre….

En matière de chauffage individuel, on ne compte plus les foyers qui, faisant confiance aux recommandations gouvernementales, ont opté pour les pompes à chaleur air-eau, et qui se retrouvent avec des factures d’électricité dépassant les 200€/mois. Ils avaient souvent été alléchés par les mirifiques primes, mais avaient vite déchanté en voyant le reste à charge, s’élever à plusieurs milliers d’euros (c'est à dire bien plus que les plus modernes chaudières à gaz ou bien à fioul). Au bout de quelques mois, ils comprennent vraiment leur douleur lorsque leur appareillage très complexe tombe en panne. La plupart des pièces sont d’origine étrangère, souvent chinoise, et en rupture de stock, paraît-il à cause du COVID...
Quant à ceux qui vendent leur logement, il doivent passer sous les fourches caudines de la procédure diagnostique supposée éclairer de futurs acquéreurs. Passons sur la recherche de plomb dans les peintures, qui occupe les experts pendant plusieurs heures, à passer leurs détecteurs dans tous les recoins. Tout le monde se moque du résultat…
Le plus sympathique est le fameux DPE (diagnostic de performance énergétique) dont les critères répondent à de mystérieux algorithmes, et dont les modes calculs changent tout le temps. Autrefois basés avant tout sur la consommation énergétique, ils font, depuis la mouture de juillet dernier, la part belle (si l’on peut dire) à la production de CO2. Mais le résultat est tellement délirant que le gouvernement vient de décréter un moratoire pour les logements antérieurs à 1975. Merci pour ceux qui viennent de payer un diagnostic totalement inutile...
Enfin, ceux qui ont le malheur d’habiter à la campagne et qui ne disposent pas d’un assainissement par le tout-à-l’égout, ont bien souvent la désagréable surprise d’apprendre que leur installation, quoique fonctionnant très bien, est non conforme aux canons normatifs et se voient contraints de la refaire en totalité, sous un délai d’un an s’il s’agit d’une acquisition !
Le mieux étant l’ennemi du bien, nombre de Français sont ainsi sommés de tendre à la perfection par un État inconséquent et négligent quant à l’entretien de ses biens.

Edouard Philippe, ancien Premier Ministre, propose d’augmenter l’âge de départ en retraite pour réduire un peu la dette (dont il a largement contribué à creuser le trou…)

Enfin, Nicolas Hulot, chantre de la correction politique, et généreux dispensateur de moraline a été pris à partie par des féministes. Juste retour de balancier….

04 janvier 2021

Démarrage à plat

L’année nouvelle ne démarre pas sur les chapeaux de roues en France. C’est le moins qu’on puisse dire. Le sinistre COVID y règne plus que jamais en maître. Pas forcément plus durement qu’ailleurs pourrait-on dire, mais pas moins non plus.
Le fait est que le pays est atteint de dépérissement chronique, couvre-feu oblige. Quantité d’activités sont en état d’hibernation. Pour combien de temps ? Nul ne sait…
Le vaccin dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines, arrive. Sa mise au point, qui relève d’un vrai tour de force, révèle une fois encore le dynamisme des pays anglo-saxons et le génie du capitalisme. Ce n’est pas très politiquement correct à dire, mais c’est un constat. Deux des laboratoires pharmaceutiques à l’origine de cette innovation sont dirigés par des Français : Stéphane Bancel pour Moderna et Pascal Soriot pour Astra-Zeneca. Hélas ces compatriotes sont bien loin de leur pays d’origine, comme tant d’autres qui n’ont pu réaliser leurs projets et donner toute la mesure de leur talent qu’à l’étranger.

La France qui n'a de force qu'en paroles, a laissé mourir son industrie pharmaceutique et les quelques survivants au désastre n’investissent plus guère le champ de la création et de l’invention. On connaît les déboires de Servier avec le Mediator et l’acharnement que nombre de gens bien intentionnés, mettent à discréditer définitivement l’entreprise. Sanofi qui n’a plus grand chose de français était de son côté englué dans le scandale de la Dépakine. Voilà que son vaccin contre le coronavirus prend un retard catastrophique par rapport à ses concurrents. Quant à l’Institut Pasteur, il y a belle lurette qu’il ne fabrique plus rien, hormis des conseils et des recommandations…

Est-ce pour ces raisons que la France a raté le départ de sa campagne de vaccination ? Non, sans doute.
Les raisons sont à trouver comme toujours dans cette ineffable technostructure étatique et centralisée, qui nous a déjà lourdement pénalisés lorsqu'il fallait des tests et des masques. Le retard à l'allumage est désormais un fait aussi prévisible que le tonnerre après l’éclair.
Face à cette lenteur d’escargot, notre cher Président Emmanuel Macron “s'irrite contre une bureaucratie tatillonne”. Il fustige “un rythme de promenade en famille, qui n’est pas à la hauteur ni du moment, ni des Français”. Il exige que cela change “vite et fort”. Et il se distingue des incapables en s’attribuant, non sans un brin de fatuité, le beau rôle : “Moi je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit.”

En réalité, sauf les affidés très crédules, il ne saurait convaincre que lui-même. Car il n’a véritablement rien fait pour alléger cette fameuse bureaucratie que tout le monde constate mais contre laquelle toutes les bonnes volontés semblent impuissantes. Pire, on pourrait prétendre qu’il n’a fait qu'aggraver les choses avec son fameux “en même temps” qui le pousse en chaque circonstance, à simultanément affirmer une chose et son contraire, et à dire l'opposé de ce qu'il est supposé penser, pour “faire plaisir” à son interlocuteur.
Présidant le "Conseil de Défense" qui décide de tout, et notamment de la politique vaccinale face au COVID, n’est-ce pas lui qui nomma un “monsieur vaccin”, lequel ne trouva pas mieux à dire le jour de son investiture, qu’il était dubitatif sur les bienfaits dudit vaccin, et qui aujourd’hui prétend qu’il n’est pas un expert en logistique. A quoi sert-il donc, à part ruiner un peu plus le crédit de l’Etat ?
N’est-ce pas M. Macron, qui prit la décision de mettre sur pied, en plus de toutes les instances existantes, un «comité scientifique chargé du suivi de la vaccination» et d’y ajouter un “collectif de citoyens” composé de 35 personnes tirées au sort, dont la mission sera "d'émettre des observations et de formuler des recommandations sur la politique vaccinale” ?
Après le fiasco d’une initiative similaire en 2016 par l'administration Hollande, après le cafouillage de la concertation citoyenne sur le climat, M. Macron persiste donc dans l’erreur et prend le risque d’alourdir encore un peu plus les circuits déjà empesés du char étatique au nom de la démagogie.
Comment ne pas être affligé lorsqu’on apprend que la première réunion du collectif de citoyens n'aura lieu que le 16 janvier, et que les résultats de son travail sont attendus au mieux pour l’été… Comment ne pas être saisi par le désespoir lorsqu’on entend que le vaccin Astra-Zeneca, conçu plus classiquement que ses concurrents mais désormais parfaitement au point, facile à conserver dans un simple réfrigérateur, et qui coûte une bouchée de pain, ne sera pas autorisé par les kyrielles d’autorités “compétentes” avant le mois de février, en étant optimiste ?

Pendant ces temps d'interminable confinement, les Anglais quittent l'Europe en fanfare. Pendant ce temps les teufeurs, qui se moquent des virus et des lois comme d'une guigne, se défoncent à donf 36 heures durant, sous les yeux médusés des médias et des forces de l'ordre impuissantes. Pendant ce temps Bordeaux "l'assoupie" devenue l'écolo-bobo, sombre dans la voyoucratie meurtrière. Et pendant ce temps d'autres pays vaccinent à tour de bras...

Illustration: le char de l'État par C.J. Traviès, 1833.

06 février 2020

Comment l'Etat tue le téléphone...

Notre cher État Providence n’est jamais à court d’imagination en matière de réglementation fiscale et de dispositifs tarabiscotés supposés inciter les bonnes gens à mieux se comporter ou au contraire à les dissuader de mal agir.
Il y a quelques années, il a inventé le dispositif innovant des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), destiné à protéger l'environnement en réduisant la consommation énergétique.
Depuis 2005, selon le principe des pollueurs payeurs, tous les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total, BP…) sont contraints par la loi POPE (curieux nom…) d’attester qu’ils mettent en place une politique d’économie, dont la conséquence pour eux est évidemment de vendre moins de leurs produits. Et pour attester qu’ils font tout pour réduire leur chiffre d’affaires, ils sont tenus d’acheter des bons points, les fameux CEE. Trois possibilités s’offrent à eux: acquérir directement ces certificats “sur le marché”, les obtenir en contrepartie d’aides financières aux travaux d’isolation, ou encore en échange de participation financière à des programmes d’économie d’énergie “éligibles”.

On pourrait ergoter sur l’absurdité de cette mesure qui pénalise des commerçants au motif qu’ils vendent leur marchandise. On pourrait également flétrir l’hypocrisie du système qui conduit en fin de compte à faire payer leurs clients dont la facture ne peut par ricochet, que s’alourdir…
Mais le plus édifiant en la matière, est de voir l’afflux soudain d’aigrefins en tous genres attirés par la manne ainsi dispensée au titre de l’aide aux travaux d’isolation, qui s’abattent sur les bénéficiaires potentiels comme une noria d’oiseaux au dessus d’un champ fraîchement semé.
Derrière le slogan magique de “l’isolation à 1 euro”, ils se sont mis à racoler sans vergogne tous les possesseurs de biens immobiliers. La publicité est vite devenue invasive, se transformant en véritable harcèlement tous azimuts, notamment téléphonique. Résultat, pour quantité de gens, pas un jour sans recevoir au moins une demi-douzaine d’appels incitant à faire valoir leurs droits. Au bout du fil, c’est tantôt une voix doucereuse d’hôtesse administrative, tantôt celle masculine et neutre d’un correspondant cherchant à conférer un caractère officiel à ses recommandations. Parfois une simple invitation à se mettre en relation avec un conseiller spécialisé, parfois également rien du tout: absence de tonalité et fin brutale de communication…
Pour celles et ceux qui se laissent harponner, c’est une aventure qui commence et qui se termine parfois très mal, la ristourne finale étant beaucoup moins avantageuse que promis. Au pire, les travaux entrepris par des entrepreneurs peu scrupuleux, s’achèvent en eau de boudin, pétris de négligence et de malfaçons, quand ils ne sont pas purement et simplement avortés. Du pain béni en somme pour Elise Lucet, toujours à l'affût des mauvais coups à dénoncer…

Pour encadrer et expliquer cette loi si bien intentionnée, on ne compte pas moins de deux agences d’État: l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et l’Agence nationale de l'habitat (ANAH). Invraisemblable débauche de moyens pour un résultat des plus discutables. Et qui a conduit à un déferlement d’excès et d’abus que l’État ne sait plus comment endiguer. Un fait est sûr, cette usine à gaz est en train de rendre le téléphone odieux à beaucoup de gens, et va probablement conduire à tuer les lignes fixes, quasi monopolisées par ce démarchage insupportable !