Peu à peu, l'escroquerie écologique apparaît au grand jour. Les masques tombent à mesure qu'on découvre la fragilité de l'argumentaire sous-tendant la politique "environnementale" du gouvernement et qu'on prend en considération son peu de retombées bénéfiques eu égard à la quantité d'effets néfastes.
Dernier avatar en date, le dispositif Maprimrenov créé en 2020 était destiné à subventionner les travaux d'isolation et d'amélioration énergétique des logements. D'une efficacité douteuse, il s'avère dispendieux pour l'Etat et il a ouvert la voie à toutes sortes d’excès et de fraudes. Dans un contexte budgétaire tendu, le gouvernement a donc suspendu son application.
S'agissant des innombrables lois, réglementations, décrets qui plombent le secteur immobilier, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour remettre en cause le bien fondé du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) devenu au fil des révisions aussi stupidement punitif et contraignant qu'incompréhensible. Parallèlement, on assiste à la révision à la baisse du plan ubuesque de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) devenu un vrai pipotron à l’image des loi ALUR, SRU et de leurs déclinaisons toujours plus délirantes qui, entre autres méfaits, contribuent à raréfier gravement l'offre de nouveaux logements.
Dans le champ dévasté de l'agriculture, on songe enfin à alléger la chape administrative pesant sur les exploitations (non sans tergiversations à l’instar de l'épisode grotesque ayant conduit à l’avortement de la loi Duplomb). Il faut dire qu'à la suite de constats scientifiques incontournables (sauf par les complotistes irréductiblement endoctrinés), la plupart des instances officielles américaines, européennes et même française "indépendantes", plaident pour la réintroduction de pesticides, dont on avait, par principe, exagéré la toxicité et minimisé les effets positifs : entre autres glyphosate, néonicotinoïdes...
Dans le secteur de l'automobile, la valse des bonus et des malus a de quoi faire sourire, ne serait-ce que pour éviter d'en pleurer. Après s'être ruiné en subventions destinées à doper la vente de véhicules électriques, chers et peu convaincants, on a réduit le périmètre de leur attribution (faute de moyens et pour protéger le marché de la concurrence étrangère). Mais vu le dépérissement rapide du secteur, on a annoncé leur renforcement prochain ! Dans le même temps on inflige au marché déjà mal en point des véhicules thermiques, la double peine du “malus masse” pénalisant leur poids - dont sont exonérées les voitures électriques - en plus des émissions de CO2. Comprenne qui pourra…
S'agissant des règles de plus en plus folles rendant quasi impossible la circulation en ville, on a vu récemment les élus battre un peu en retraite sur le dossier non moins absurde des Zones à Faible Émissions (ZFE).
En matière énergétique, on a pu admirer le ballet surréaliste des Pouvoirs Publics se félicitant du programme de fermeture des centrales nucléaires avant de plaider pour leur multiplication tous azimuts.
En matière énergétique, on a pu admirer le ballet surréaliste des Pouvoirs Publics se félicitant du programme de fermeture des centrales nucléaires avant de plaider pour leur multiplication tous azimuts.
Le développement accéléré des énergies renouvelables fait quant à lui face à un scandale grandissant. S'agissant notamment des parcs éoliens accusés de nombreux défauts : défiguration des paysages, production aléatoire de l’électricité à un coût prohibitif, dysfonctionnements à répétition. La récente panne électrique généralisée, mal expliquée, qui a touché l'Espagne et le Portugal alimente de ce point de vue des craintes légitimes.
C'est à ce moment précis, et alors que le pays vit en permanence sous la menace de graves désordres sociaux et d'une banqueroute inédite, que le président de la République juge opportun de monter au front pour rappeler l'urgence écologique, pointant du doigt ceux qui lui reprochaient de ne pas en faire assez, et aujourd'hui d'en faire trop.
C’est “une erreur historique de céder aux facilités du moment” s'exclame-t-il. « Certains voudraient faire oublier le combat pour le climat » et « préfèrent, pendant ce temps-là, “brainwasher” sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ».
Devant ces déclarations franglaises insensées, une question s'impose : Comment l'obstination d'un homme peut-elle mener à un tel aveuglement et un tel déni du réel ?
Don Quichotte était entré en guerre contre les moulins à vent, M. Macron en fait des chevaux de bataille avec lesquels il mouline les idées reçues, les billevesées et les chimères grandioses. Au détriment des vrais défis que sa politique erratique a conduit à faire grandir.
On aurait certes pu comprendre qu’il réagisse au détricotage des lois écologiques qu’il avait promues. L’ennui c’est que lui-même avait fait machine arrière de manière totalement inconséquente sur le dossier nucléaire. En vérité, l’impression qui domine est que peu lui chaut le péril climatique sur lequel il surfe au gré des vagues de l’opinion publique.
Rarement on vit président plus désinvolte, plus inconséquent et pour tout dire, inefficace. Combien de temps encore durera ce pitoyable cirque tournant tragiquement en rond ?
Illustration : par Folon