On connaissait depuis bien longtemps l'impuissance structurelle, voire l'inertie de l’ONU. Cette assemblée qui portait l’ambition d'une véritable gouvernance mondiale a fait long feu et le rêve initial, des plus louables, s’est hélas transformé en eau de boudin.
Passe encore que cette organisation n’entérine que des vœux pieux et des résolutions sans lendemain, donnant raison au Général de Gaulle lorsqu'il la considérait, non sans mépris, comme un “machin”. Paris ne s’est pas fait en un jour et il en faudra bien plus pour mettre sur pied un gouvernement mondial cher à Kant et à Ernst Jünger.
Mais hélas avec le temps, force est de constater qu’on n’est pas sur la bonne voie. Au lieu de gagner peu à peu en crédibilité et en légitimité, l’ONU dépérit. Elle n’est même plus capable à ce jour d’émettre un discours cohérent, neutre et le plus objectif possible pour tenter d’être à l’unisson d’un concert de nations très hétérogène. Le “machin” inoffensif est devenu une boussole sans repère, et son secrétaire général, le calamiteux Antonio Guterres est un moulin à paroles oiseuses, plus enclin à propager des inepties et des opinions personnelles qu’un minimum de bon sens que sa fonction devrait exiger.
Le conflit opposant Israël au Hamas est une nouvelle occasion de vérifier l’impasse tragique dans laquelle se trouve le projet pharaonique issu de la tragédie de la deuxième guerre mondiale, pour que "plus jamais" de telles horreurs ne se reproduisent.
Sur tous les sujets d’actualité M. Guterres à un avis, s'apparentant à un poncif ou bien une idée reçue conforme à l'esprit du temps, à l'instar de monsieur Prudhomme. C’est généralement moralisateur, opportuniste et inconséquent. Pour un peu, il pourrait faire cause commune avec le pape François…
Sur le COVID il avança cette lapalissade emphatique : « Cette pandémie, c’est du jamais vu !» Sa proposition d'action fut puisée au même tonneau: « Nous devons faire face à la fois à une crise sanitaire historique, à la plus grande calamité économique et aux pertes d’emplois les plus importantes que le monde ait connu depuis la Grande Dépression, ainsi qu’à de nouvelles menaces pesant sur les droits humains. »
Plus récemment, et comme pour faire écho aux rumeurs et prédictions colportées par les médias, M. Guterres s’est ému des graves dangers que fait peser l’Intelligence Artificielle sur le Monde. Du haut de sa chaire, il préconise une réponse “unie, durable et globale”, estimant que l'intelligence artificielle (IA) devrait être basée sur les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et garantir le plein respect des droits humains…"
Sur le réchauffement climatique, M. Guterres a naturellement un avis. Celui-ci ne fait pas dans la nuance puisque selon lui, nous sommes entrés dans "l’ère de l'ébullition mondiale”, c'est à dire d'un évènement "d'une portée destructrice inouïe". Entre autres prophéties gratuites, il révèle qu'il s'agit "d'une course contre la montre qu’on est en train de perdre". Alea jacta est...
Sur la guerre et sur la course aux armements, monsieur Gutteres a bien sûr un sentiment. Celui-ci n’est guère moins catastrophiste, puisqu’il se fendait en 2022, alors que le conflit russo-ukrainien débutait, d’une alerte sinistre annonçant que “l’humanité n’est qu’à un malentendu de l’anéantissement nucléaire…”
Enfin, en bon socialiste, M. Guterres ne rate jamais une occasion de flétrir le capitalisme. Ainsi, il s’est plu à dénoncer la «cupidité» des grandes entreprises pétrolières et gazières qui réalisent des profits «scandaleux» sur «le dos des plus pauvres» grâce à la crise provoquée par la guerre en Ukraine, appelant les gouvernements à les taxer. Tout est dit…
L’émotion de M. Gutteres est toutefois à géométrie variable. Les atrocités commises le 7 octobre dernier par le Hamas en Israël ne l’ont manifestement pas trop bouleversé. Il ne qualifia pas ces massacres d’actes terroristes, et osa au contraire déclarer qu'il s'agissait d'une attaque qui “n’est pas venue de nulle part”, ce qui est une forme nauseabonde de justification, et “qu’elle fait suite à 56 ans d’occupation”, ce qui est factuellement faux s’agissant précisément de Gaza. Depuis cette date, pas un jour sans qu’il ne se lamente sur les civils gazaouis tués par Tsahal (dont on sait qu’ils ont été sciemment exposés aux bombardements pour servir de bouclier humain par leurs prétendus protecteurs du Hamas). Il fut parmi les premiers à condamner le bombardement de l'hôpital Al-Ahli qu'il attribua naturellement aux israéliens alors qu'il s'agissait à l'évidence d'une roquette tirée par le Hamas sur sa propre population. Sur les agressions incessantes du Hezbollah, sur le sort des malheureux otages en revanche, on ne l’entend guère…
Est-il besoin de souligner que sous l’égide de monsieur Guterres, des experts de l’ONU ont qualifié l'intervention de Tsahal de génocide, et que la présidence du forum social des droits de l'homme a été conférée à l'Iran !
Est-il nécessaire de préciser que depuis 2015, l'ONU a émis 140 résolutions anti-Israël vs 68 contre tous les autres pays (M. Guterres a été nommé secrétaire général de l’ONU en 2016).
Est-il indispensable enfin de dire que depuis 2006 le haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (UNHRC que M. Guterres dirigea de 2005 à 2015) s’est illustré par autant de résolutions contre Israël que pour le reste du monde !
Bref, avec Monsieur Gutteres, l’ONU a perdu toute crédibilité tant elle s'apparente desormais à une officine vouée avant tout à l’hostilité anti-israélienne. Pour le reste, c’est le néant pontifiant dont aucune nation ne semble faire beaucoup de cas. L’ONU est à nu. Pire, elle est à l’os. Il n’en restera bientôt plus rien si ce n’est l’armada de quelque 40.000 fonctionnaires attachés à son seul secrétariat…