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14 août 2024

Paris 2024 sous cloche

Le cap est passé. Ouf !
Dieu sait qu’on fut bassiné à propos de ces jeux olympiques de Paris 2024 depuis des mois ! Les paris, si l’on peut dire, étaient ouverts quant à leur issue. Les mauvaises langues prophétisaient une apocalypse sinistre. Les plus optimistes y voyaient une sorte d’apothéose républicaine, magnifiant la diversité.
Rien de tout cela ne s’est produit en définitive. Ce furent des olympiades somme toute assez classiques, célébrant selon l’usage, l’esprit de compétition porté à un point toujours plus extrême. On a beau dire que “l’essentiel est de participer”, on est bien heureux de la jolie moisson de médailles obtenues par nos athlètes, dont Léon Marchand restera le héros incontesté. Un quart des médailles d’or de la France à lui tout seul. C’est historique comme disent les journalistes…

Le fait est que Paris n’avait pas brillé aussi magnifiquement depuis longtemps. Le temps fut comme suspendu. Tout était propre et ordonné, calme et joyeux. Les illuminations de la Capitale en fête n’avaient jamais été aussi belles. Ni mendiant, ni migrant, ni pickpocket, ni manifestant, ni black bloc pour troubler les réjouissances. Les transports en commun fonctionnèrent sans accroc, sans cohue, avec ponctualité, comme dans un rêve. En un mot comme en cent, tout baignait dans l’huile. Tout était sous cloche.
Il faut dire qu’on avait mis le paquet pour que tout se déroule dans les meilleures conditions. La facture devrait atteindre voire dépasser les 10 milliards d’euros. Certes on promet de belles retombées aux commerces qui ont souffert d’avoir été quasi confinés, mais elles sont encore à venir, un jour, peut-être.
Pour assurer la sécurité, pas moins de 50.000 agents avaient été mobilisés (35000 policiers et 15000 militaires). Paris fut quadrillé, balisé, nettoyé à tout point de vue et 45000 volontaires ont assuré la logistique. Qui ne souhaiterait qu’il en soit toujours ainsi ?

On comprend la satisfaction du gouvernement, notamment de M. Darmanin, ministre de l’Intérieur, et surtout de M. Macron, Président de la République. Pour celui-ci, c’était peut-être l’ultime occasion de briller et de valoriser son action...
L’auto-congratulation fut toutefois quelque peu surjouée. On distribua des satisfecit et des médailles en chocolat en veux-tu en voilà et le Chef de l'Etat n’hésita pas à prendre une fois encore ses désirs pour la réalité en s’exclamant à propos de ces quinze jours magiques, “C’est ça la vraie vie” !
Depuis sa réélection, M. Macron va d’échecs en échecs électoraux. Il a perdu les Législatives en 2022, les Européennes en 2024 et à nouveau les Législatives en 2024 plaçant le pays dans un imbroglio politique inextricable.
Aussi son message avait l’accent d’une cruelle autocritique, lorsqu’il affirma notamment qu’à l’issue des Jeux Olympiques, “il n’y a qu’un perdant, c’est l’esprit de défaite…”

Illustration : à voir sur le site Globes du Monde

23 décembre 2022

Au Qatar en hiver

La météo est très agréable au Qatar en décembre. Ciel bleu et températures idéales, cela contraste avec nos froidures et nos miasmes hivernaux… Endroit idéal en somme pour la tenue de cette grand-messe populaire qu’est la coupe du monde de football !
En dépit des critiques des censeurs de salon, des appels au boycott par les ligues de petite vertu, le spectacle alla jusqu’à son terme et fut de qualité. L’organisation se révéla irréprochable et même sans être fan de ce sport collectif qui déchaîne tant de passion, tant d’enthousiasme et qui fait couler tant d’argent, il serait un peu niais de bouder son plaisir.
Comment d'ailleurs ne pas se souvenir des toiles splendides de Nicolas Staël, lui qui magnifia cette fantasmagorie des temps modernes après avoir été justement déniaisé lors d’un match au Parc des Princes ! Dans ces tableaux, les contrastes, la couleur et le mouvement, tout concourt à transcender la trivialité de ces gigantesques shows sur gazon.

Cette année encore l’équipe de France mérite assurément les louanges. Elle confirme qu’elle occupe de manière durable par sa solidité et la qualité de son jeu, un rang très élevé au plan international. Bien qu’elle échoua de peu à gagner le trophée, elle exalta durant quelques semaines le vieux fond national qu’on croyait définitivement enseveli. Il en faudra plus pour croire à une vraie reviviscence de la maison France, mais la plus belle équipe ne peut donner que ce qu’elle a…
Après tout les Argentins qui ont atteint le Graal footballistique, ne représentent qu’un pays en perdition, ruiné et politiquement à la dérive.

A côté de ces exploits sportifs, la bêtise politique détonne de manière affligeante. On a vu les maires écolo-gaucho-bobo refuser au peuple tout rassemblement festif au motif d’un boycott stupide. On a vu d’éminentes personnalités et même des ministres afficher avec un courage d’histrion leur soutien à la cause LGBT, pour faire bisquer les autorités qatariennes. On a vu les députés européens voter préventivement des sanctions ineptes contre le pays hôte de ce tournoi, en raison d’une nébuleuse affaire de corruption. Detail exquis, certains d’entre eux, et non des moindres, seraient impliqués... Ils nous diront plus tard qu’ils sont étrangers à l’augmentation des prix du gaz… Dans le même temps, oublieux de l’épisode des Gilets Jaunes, ils ont entériné une nouvelle hausse pour 2027 des taxes sur les produits pétroliers.
Enfin, on a vu notre président Emmanuel Macron qui cherche en toute circonstance à ramener la couverture à lui, se livrer à un insupportable numéro de cabotinage compassionnel auprès des joueurs. On apprit à l’occasion que ses petites virées publicitaires ont coûté 500.000 euros aux contribuables et 53 ans de production de carbone d'un Français.
On aimerait qu’il soit aussi entreprenant pour ramener à la raison les clampins de la SNCF qui semblent s’amuser à mettre à vif les nerfs des usagers au service desquels ils prétendent être…

 

06 août 2019

Viva Zapata !

Au cœur d’un été splendide (le plus chaud de tous les temps à ce qu'il paraît...), le vol du flyboard de Franky Zapata au dessus de la mer fut un petit évènement assez réjouissant.
D’abord pour l’exploit réalisé par cet original surfeur des airs, à la fois concepteur et pilote de son intriguante planche volante.

Mais également parce qu’il tranche avec la sinistrose chronique que nous distille avec délectation chaque jour que Dieu fait, le concert monotone des médias.

Lorsqu'on vit le gars tout en noir s’élancer dans l’azur, on aurait dit un super héros américain, du genre Superman ou Batman. Mais ce n'était rien d'autre qu'un petit Français qui se portait audacieusement sur les traces prestigieuses de Louis Blériot !
Et cette fois, il l'a fait ! Cent-dix ans après son vénérable ainé, il a donc traversé la Manche avec sa drôle de machine.

Les pisse-vinaigre eurent tôt fait d'objecter qu'il s'agissait d'une action “climaticide” en raison de la quantité de kérosène consommé (70 litres pour faire 35 km ça fait plus de 200 aux 100, doux Jésus…). Ils ont fait remarquer qu’il ne s'agissait pas d’une réelle innovation puisqu’un homme fusée aussi performant fit à peu près le même numéro de haute voltige lors des jeux olympiques de Los Angeles, en 1984 ! Enfin ils ont émis des doutes quant aux débouchés pratiques d’un tel engin, si gros producteur de CO2 pour un rayon d'action ridicule, et très bruyant de surcroît. Il n'y a pour l'heure que l'armée et la police qui s'y intéressent ! Pas trop exaltant pour le bien-pensant moyen.  Pourtant, nul doute que plus d’un vacancier, plus d'un banlieusard, coincé dans les bouchons routiers rêverait d’échapper à l'enfer bituminé avec autant d'aisance et de panache. Et plus d’un migrant rêverait de disposer d’un tel appareil pour fuir Sangatte et gagner l’El Dorado britannique…

Bref, on retiendra envers et contre tout de ce funambule turbo-propulsé, son agilité à se mouvoir et la grâce aérienne de sa silhouette sillonnant l’immensité profonde. Le spectacle avait quelque chose d'indéniablement poétique et a probablement réveillé chez maint spectateur, le démon de la liberté, si malmené par les temps qui courent. Rien que pour ça, chapeau l’artiste !

16 juillet 2018

La Coupe Donne l'Ivresse

Devant les monstrueuses manifestations populaires engendrées par le football, on hésite à qualifier ce sport : opium du peuple ou bien jeu du cirque ? Magique ou bien effrayante, cette ferveur qui fait se lever les foules en liesse ?
Tant qu’il y a de la joie, il faudrait être bien mal intentionné pour la bouder, et tant mieux pour la France si ces moments intenses donnent l’illusion d’une certaine unité, voire d’un dessein commun. Rêvons un peu. ..


Il y a quatre ans l’Allemagne dansait sur le toit du monde. Elle réussissait en tout, y compris sur les terrains de football. Cette année, même s'il faut toujours compter avec elle et même si elle reste très forte économiquement, elle s’est montrée plutôt médiocre pendant la Coupe du Monde et sa stabilité politique est quelque peu fragilisée.

Qu’en sera-t-il de notre pays ? L’enthousiasme du Président Macron, quoique sans doute sincère, témoigne de l’importance donnée par les politiciens aux bons résultats sportifs. Peut-être peut-il espérer un nouvel élan au moment où se fatigue l’état de grâce qui suivit son élection.
Après quelques folles espérances, l’impression est que les mots, fussent ils brillants, parviennent de plus en plus difficilement à masquer la relative impuissance à réformer.

On entrevoyait une vraie rupture avec la médiocrité démagogique du quinquennat précédent, on se laissait presque convaincre que l’audace allait enfin être payante. Hélas le vent réformiste qui devait assainir le pays reste à l'état de brise évanescente.
Elle n’a pas empêché ce climat délétère de grèves auquel la France est trop habituée, elle n’a pas évité les slogans destructeurs répétés à longueur de journée par des médias irresponsables. Elle n'a pas permis d'éradiquer la violence intolérable des rebellions urbaines, dont on a pu constater les méfaits le jour même de la victoire, au cœur des manifestations de bonheur.
Et l’on a vu trop d’absurdités alourdir le poids des contraintes et de la bureaucratie : des limitations de vitesse sur les routes aux taxations incessantes, en passant par l’hyper réglementation supposée protéger nos données personnelles. 

En matière fiscale, on apprenait il y a peu, que sur 103 mesures adoptées depuis 2008, près de 90 % renforcent les pouvoirs de l'Administration (Figaro 11/07)...
Sur d’autres sujets, tel l'avenir du système de santé, qui traverse de grandes difficultés, le gouvernement tergiverse et reporte des décisions dont tout porte à croire qu’elles n’auront pas grand chose de novateur. 

Pas de révolution non plus à attendre sur le front des retraites. Faute de changer de paradigme on se borne à jouer sur les trois variables classiques : augmentation des cotisations, allongement de leur durée, diminution des pensions...
Pendant ce temps, le pays continue sa lente dégringolade dans le palmarès des PIB. Après avoir vu le Royaume Uni lui passer devant, il vient de perdre encore une place au profit de l’Inde.
La Coupe du Monde de football nous a enchantés. Va-t-elle contribuer à ré enchanter la société française ? Cela reste à voir...

26 février 2018

No Sport !

On connaît la fameuse réplique que fit Churchill à quelque journaliste qui lui demandait le secret d’une vie longue et saine : No Sport !
Dans notre époque où le culte de la forme physique est devenu une obsession et où l’on déploie des trésors d’imagination pour améliorer les performances sportives sans tomber dans cette nouvelle forme de damnation qu’est le dopage, le facétieux premier ministre anglais serait quelque peu décalé. Lui qui affirmait qu’il préférait les cigares et le whisky à la gymnastique, il aurait bien ri en apprenant que même au curling, on pourchasse les sportifs qui font usage de substances stimulantes…

Le nouveau puritanisme exige une totale pureté, au service de performances toujours plus folles. Il y a une vaste hypocrisie à pousser ainsi la nature humaine aux extrêmes, en jetant à la vindicte celui qui cède à la tentation, ou à la faiblesse.
Ayant à peu près atteint les limites physiques du corps, on peut d’ailleurs se demander ce qui pousse encore à vouloir enregistrer de nouveaux records et pourquoi donc s’user la santé dans des compétitions de plus en plus effrénées.
Mais derrière la vanité de cette fuite en avant, il reste toutefois de belles envolées, de beaux spectacles, et de magnifiques challenges.
Le tennis est une sorte d’oasis dans l’univers aride du sport. Il y a de l’élégance, de la grâce même parfois dans ces duels au soleil, acharnés mais non dépourvus de fair play.

S’il est un champion qui incarne mieux que quiconque cet état d’esprit, c’est bien Roger Federer.
Revenu à plus de 36 ans au sommet de la gloire, il affiche, tournoi après tournoi sa suprématie avec une souriante sérénité, qui n’empêche pas une once de désinvolture...
Il va, court, vole et nous venge de toutes les désillusions que le sport engendre par sa technicité, ses artifices et ses dérives marchandes.

Federer semble au dessus de tout cela. C’est une star parmi les stars mais il garde une incroyable fraîcheur, une inoxydable simplicité. Rien ne semble l’atteindre tant il paraît fait d’une autre essence que le commun des mortels. Il connut certes des échecs et des passages à vide, mais jamais le désespoir ne l’atteignit vraiment et sa force de caractère, sa détermination sont à l’évidence la cause principale de son exceptionnelle longévité.
Il est des mauvaises langues pour insinuer que sa domination s’explique par le manque de vrais rivaux. Mais n’est-ce pas plutôt son génie qui réduit à néant la concurrence ? A Wimbledon au début de l’été 2017, il n’accorda pas même un set à ses adversaire. Son jeu est un véritable enchantement tant il possède avec une précision millimétrique la quasi totalité des coups, qu’il sait faire varier pour retenir en permanence l’attention.
Dommage que les télévisions diffusent de moins en moins les matchs de tennis. La grande époque des Borg, Vilas, McEnroe, Nastase, Connors, et j’en passe, est loin mais le jeu en vaut encore la chandelle.
A ce stade, ce n’est plus du sport, c’est du grand art !

25 janvier 2013

L'hallali

Après des mois, des années de pression médiatique, l'affaire Armstrong trouve enfin son épilogue, en forme de mea culpa douteux. Tellement préparé, tellement peu spontané qu'il évoque les parodies d'autocritiques préludant aux grands procès staliniens !

Non pas que le coureur américain soit innocent bien sûr. Personne n'y croyait vraiment et il ne l'est pas en effet puisque lui même le dit désormais.

Mais quelle valeur accorder aux aveux d'un suspect dans une affaire où il n'y a pas d'innocent ? Où les responsabilités sont multiples et connues de tous depuis si longtemps...

C'est l'arbre qui cache la forêt en somme. Ou bien le festival de l'hypocrisie.

Bien sûr, ça permet à la horde d'anti-américains et de pisse-vinaigre anti-élitiste de se déchaîner. Les premiers n'avaient plus grand chose à se mettre sous la dent depuis l'avènement du messie Obama, élu et réélu président des USA. Et pour les autres, c'est si commode de trouver un bouc émissaire aussi emblématique. Sept victoires au Tour de France ! Ça offre de belles perspectives en matière de vengeance. Le champion maudit peut désormais être traîné dans la boue, dégradé, humilié. Qu'il rende ses trophées et les montagnes d'argent honteusement gagné ! Que son nom même soit rayé de tous les palmarès et que son visage soit gommé des photos. Qu'on fasse comme s'il n'avait jamais existé !

Ainsi va la triste humanité. L'histoire de la femme adultère n'a pas servi de leçon.
Le procès en dopage est une moderne version de celui en sorcellerie en quelque sorte.

Avec ce lamentable épisode, ce n'est cependant pas tant Lance Armstrong, que le sport tout entier qui est remis en cause. A quoi bon les compétitions ? A quoi bon les records ? Pourquoi pédaler de manière aussi forcenée ? Pourquoi vouloir toujours sauter plus haut, courir plus vite, nager plus fort ?

Tout ça est dérisoire. Bientôt, grâce aux progrès technologiques, les handicapés bénéficieront de prothèses qui décupleront leurs possibilités et les rendront plus fort que les athlètes dits normaux. Pendant ce temps, ces derniers ont l'interdiction définitive et absolue de recourir à tout artifice susceptible d'augmenter leurs capacités. Il sont de plus en plus surveillés, épiés, contraints, et n'ont même pas le droit de soigner un rhume ! C'est à se mordre la joue...

Armstrong restera un grand champion malgré tout, en même temps qu'il est l'homme par qui le scandale arrive...
illustration : L'hallali du cerf par Gustave Courbet (1819-1877)

21 juin 2010

La France coupée du monde

Le spectacle navrant donné en ce moment par l'équipe de football censée représenter la France en Afrique du Sud, est à bien des égards révélateur du niveau où est arrivé notre pays. 
Arrogance, inconséquence, refus des règles et des réalités, inefficacité, infantilisme, cabotinage, la liste serait longue des tares étalées avec une satisfaction morbide aux yeux du monde par notre équipe, et à travers elle par l'Hexagone.
Non seulement les résultats sont dans l'ensemble mauvais, mais on trouve le moyen d'aggraver le ridicule en révélant les conflits internes qui minent la cohésion du groupe et qui plus est, en usant de manières de voyous frimeurs ou d'idiots indisciplinés.
C'est avec une infinie tristesse que toute personne attachée à « une certaine idée de la France », célébrée au même moment de manière un peu dérisoire, voit ainsi se déliter les derniers vestiges de ce que l'esprit français avait de meilleur à savoir, élégance, distinction, raison et ambition. Même le rire qui était une marque de cette spiritualité, s'est avili au point de se transformer en méchant ricanement.
Au point où nous en sommes rendus, il vaudrait assurément mieux ne pas jouer le dernier match. Avec une Fédération inexistante, un sélectionneur hébété à force d'être désavoué, réduit à lire la déclaration de mutinerie des joueurs en rébellion, la coupe est pleine, et on commence à souhaiter que cette sinistre mascarade se termine au plus vite.
Aujourd'hui plus que jamais on a la tragique impression que la France est dans un bocal. Autour, le monde se fait, tourne et évolue, tandis que sourds à tout, nous nous épuisons en querelles vaines, polémiques stériles, et combats sans issue. Jusqu'où ce tourbillon nous entrainera-t-il ?

04 juillet 2006

C'est trop de la balle !


La coupe du Monde de football donne une fois encore l'occasion de vérifier les inusables adages sur la versatilité de l'opinion publique. L'équipe de France qui faisait l'objet de tous les sarcasmes il y encore quinze jours, est maintenant portée aux nues. Zidane qui ne suscitait que des quolibets est redevenu une idole à laquelle le pays en liesse s'identifie sans aucune mesure. Le « Ils sont nuls » se transforme en « On est en demi ! ».
Les politiciens s'en frottent les mains (les vendeurs de bière aussi). L'inespéré se produit. Les "affaires" s'estompent comme par magie. Clearstram est déjà loin. On peut changer le PDG d'EADS en toute tranquillité, tout le monde s'en fout. Pour un peu Villepin pourrait rêver qu'une telle ferveur populaire salue bientôt ses audacieuses réformes.
L'essentiel est en tout cas de jouer finement pour surfer sur cette vague d'enthousiasme en souhaitant qu'elle ne se termine pas trop abruptement. Avec les vacances qui se profilent et quelques chiffres encourageants obtenus sur le front du chômage, c'est quasi l'euphorie. Voilà la France remise sur les rails comme par enchantement. « Pourvu que ça dure ! » comme disait avec son rude accent corse et un rien de scepticisme, Laetitia Bonaparte lorsqu'on lui racontait les exploits de son turbulent rejeton...
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